Échec ou réussite ? Ce milieu de semaine donne forcément un goût partagé entre 5ème match consécutif sans perdre et absence de victoire face à une équipe abordable. Ce week-end doit être l'occasion de confirmer notre retour en forme face à une autre équipe à la dynamique positive.
1- Le parcours
Les Amiénois sont en effet sur une bonne passe. S'ils ne comptent que 12 points et sont situés dans la deuxième moitié du classement, ils viennent d'enchaîner 3 matchs sans défaites et une série similaire à l'extérieur. Sur les 6 dernières journées, les Picards n'ont donc concédé qu'une seule défaite, sur leur pelouse contre Bordeaux. Ce qui les place, sur cette période, à la 9ème place avec 9 points, un de moins que le 3ème sur cette série de matches.
Il est par ailleurs clair que si nos trois dernières sorties en championnat furent pauvres en buts, ce ne devrait pas être le cas lors de cette rencontre. En effet, les joueurs de Luka Elsner possèdent une excellente attaque, la 3ème (derrière Monaco et le PSG) sur les 6 dernières rencontres avec 10 buts inscrits. Mais les Amiénois concèdent également beaucoup de buts. Avec 9 buts encaissés sur cette même période, ils ne laissent que 3 équipes derrière eux sur ce classement (Nice, Toulouse et Monaco). Ainsi, les Picards n'ont pas réussi de clean-sheet depuis la réception de Lille à la mi-août et sortent de 3 déplacements avec exactement un but encaissé.
2- L’effectif
Assez fourni, l'effectif amiénois n'a pas beaucoup changé à l'intersaison. Mais le changement de coach a rebattu les cartes.
Pas dans les buts où l'un des points forts de cette équipe, Gurtner, est toujours bien accroché à son poste devant l'expérimenté Dreyer. En défense, virus du capitaine Gouano oblige, ce sont Chedjou et Dibassy qui occupent majoritairement le poste. Ils sont, en général, entourés par Jallet à droite et Aleesami à gauche. Le premier a, toutefois, dû à plusieurs reprises céder son poste à Calabresi. Enfin, dans l'axe, Lefort a également eu l'occasion d'être présent à plusieurs reprises, même s'il fait plus le nombre qu'autre chose, servant également, comme Dibassy, de potentielle doublure, pour le moment inutile, d'Aleesami.
C'est au milieu que les choses ont le plus changé. D'une part parce que le retour de Kakuta a signé le retour d'un milieu à trois avec une pointe haute, l'international congolais. Mais aussi parce que Gnahoré est en train de réellement s'imposer aux dépens de l'historique Monconduit. A ses côtés, Blin semble, lui indéboulonnable, car, bien que moins brillant, c'est le joueur le plus constant du secteur. Beaucoup gêné par des soucis physiques, Zungu n'a pas eu l'occasion de bousculer cette hiérarchie après sa CAN réussie. Bodmer, lui, n'a quasiment pas de temps de jeu, mais reste là au cas où, et dépanne avec succès lorsqu'il doit entrer (on lui doit l'égalisation amiénoise en fin de match contre les Vilains). Le jeune Talal, revenu de prêt cet été, n'a qu'un temps de jeu limité mais est le seul jeune à tirer son épingle du jeu.
Devant aussi, la donne a changé. Guirassy est devenu indiscutable en pointe. Et Konaté, qui plus est gêné par des soucis physiques, se contente des miettes puisque l'attaque à deux pointes a peu ou prou été mise de côté. A l'inverse, les deux Colombiens, risée du public amiénois la saison dernière, Otero et Mendoza, profitent de la situation pour s'imposer comme titulaires sur les côtés. Si c'est déjà une surprise pour le premier qui semblait sur le départ cet été, cela l'est encore plus pour le second, disparu plusieurs semaines pendant la préparation, à la recherche d'un nouveau club, puis en début de saison suite au décès de son frère. Il a pourtant été réintégré aux dépens d'Akolo, auteur d'un bon début de saison mais blessé par la suite et dont le retour s'est fait au ralenti. Diabaté est l'autre doublure sur les côtés, avec un temps de jeu proche de celui d'Akolo. Enfin, Cornette, tout le temps blessé depuis son arrivée, il y a plus de deux ans, à Amiens, ne change pas ses habitudes et n'est toujours que trop rarement disponible. Enfin, reste le cas Ghoddos, qui avait débuté et qui est désormais suspendu pour l'affaire de son transfert avorté en Espagne juste avant son arrivée à Amiens. Et dont on ne sait de toute façon pas quel aurait été le rôle dans cet effectif.
La compo probable : Luka Elsner est privé de Gouano, Ghoddos et Konaté, et a laissé à Zungu un peu de temps pour revenir de sa blessure. Ce cas plutôt habituel permet d'envisager une composition elle aussi plutôt habituelle même s'il faudra gérer une semaine à trois matchs pour les Amiénois. Aleesami et Guirassy, suspendus pendant la semaine, devraient être de la partie, c'est plus douteux pour Jallet qui, de retour de blessure, risque de ne pas pouvoir enchaîner.
Gurtner – Jallet, Chedjou, Dibassy, Aleesami – Blin, Gnahoré – Mendoza, Kakuta, Otero – Guirassy
3– Souviens-toi la dernière fois
La dernière fois tout court, c'était une soulagement ou une grande joie, au choix. Enfin, ça, c'est pour le tout dernier souvenir, accolé à un but génial de Cabella qui permettait d'égaliser à la dernière seconde. Pour le reste, c'était surtout une domination souvent stérile contre une équipe à 10 une grosse partie du match mais qui avait quand même réussi à prendre l'avantage dans cette situation. Et ce malgré une ouverture du score précoce de Kolodziejczak.
La dernière fois à GG, c'était un match bizarre, gâché par plusieurs décisions d'arbitrage à sens unique qui avaient permis à des Amiénois nettement dominés de revenir avec le point du 0-0. Plus généralement, les confrontations en L1 ne sont pas légion et disent deux choses : les Verts n'ont pas encore perdu contre Amiens en 4 matchs et n'ont pas encore encaissé de but amiénois à GG.
4- Le joueur à suivre
Au rayon des joueurs à suivre, un besogneux et un miraculé, Blin et Mendoza.
Le premier n'est clairement pas un beau joueur. Quand Monconduit ou Zungu sont capable de combiner un gros abattage et une belle qualité technique dans le relance, quand Gnahoré montre toutes ses qualités de projection et son impact physique, Blin reste dans l'ombre, en retrait. Mais ça ne l'empêche pas de ratisser et d'avoir toujours l'intelligence de ne pas en faire plus que ce qu'il fait bien. Ce qui le rend indispensable. Quand ses compères peuvent parfois disparaître, lui est toujours là, sur le râble de ses adversaires, à récupérer des ballons.
Le second revient quant à lui de très loin. Si l'on a déjà raconté son été mouvementé, qui laissait présager d'un départ ou d'une mise au placard, aux côtés du pauvre international polonais Kurzawa qui végète parfois en N3, qui lui avait d'ailleurs été promise, cela n'est pas sans explication puisque le garçon était là depuis un an et demi et ne faisait toujours pas ses preuves. Au-delà de sa stat monnet-paquienne de 4 buts marqués sur cette période en L1, le Colombien ne brillait que par intermittence, faisant entrevoir de grosses qualités techniques mais les gâchant la plupart du temps par une intelligence de jeu proche du néant. Mais comme beaucoup de Sud-Américains, le déclic est parfois long à venir, et semble être arrivé. Ses qualités techniques et de percussion en font en ce début de saison un des atouts amiénois et, surtout, lui permettent d'être enfin décisif puisqu'il est le meilleur buteur des Picards, ex æquo avec Guirassy, atteignant déjà les 3 buts en 4 rencontres, à une unité des 4 buts marqués lors des 38 matchs précédents.