Ça y est, les Verts ont retrouvé le chemin de la victoire et votre serviteur le chemin de l'EECN. Une trêve réparatrice et préparatrice pour le nouvel entraîneur des Verts plus tard (on espère tout du moins qu'il s'agira plus de cela que d'une cassure dans une dynamique positive qui semblait s'enclencher), et c'est une équipe qui pose beaucoup de questions qui se présente sur son passage. Alors, Bordeaux a-t-il réellement retrouvé de sa splendeur ?
1- Le parcours
Après une saison dernière complètement manquée, on s'attendait à retrouver les Bordelais encore englués au milieu du classement et se lamentant sur leur triste sort. L'affreuse défaite inaugurale semblait confirmer cette idée. Impression visiblement trompeuse puisque depuis, les Bordelais n'ont perdu qu'à une seule occasion contre le QSG, et en profite pour se positionner tranquillement en 4ème position du classement.
Pour cela, ils ont principalement pu compter sur une attaque, contre toute attente, très prolifique. C'est en effet la 3ème attaque de L1 derrière le QSG et Angers. La grande force des Girondins se situe, en plus, dans la capacité de nombreux joueurs à marquer. Ainsi, si aucun joueur ne dépasse les 3 buts, ils sont déjà 8 buteurs bordelais dont 5 à plusieurs reprises. La défense est un peu plus aléatoire puisqu'en plus d'avoir encaissé 10 buts depuis le début de la saison, les Bordelais n'en sont qu'à 2 clean-sheets, soit autant qu'une défense verte pourtant aux abois en début de saison.
La dernière clean-sheet en date, justement, c'était lors de la seule victoire bordelaise au Matmut Atlantique. Car oui, malgré un bon début de saison, les Girondins réussissent finalement assez peu sur leur pelouse. Ils ont en effet, en plus de leur dernière défaite contre Paris, concédé deux nuls, contre Brest et Montpellier. Pour une seule victoire contre la lanterne rouge messine.
2- L’effectif
Il est vrai que c'est une équipe largement modifiée qu'a désormais en main Paulo Sousa. Et malgré les gros doutes que laissaient planer les débuts de ce dernier à la tête des Girondins, ainisi que le dernier mercato, cela a pour le moment plutôt bien fonctionné, avec une préférence pour la défense à 5.
Dans les buts, c'est finalement le moindre des changements puisque Costil est toujours titulaire et couve toujours le petit Poussin qui finira bien par sortir. En défense centrale, le taulier Pablo de la saison dernière est toujours là et s'est vu adjoindre d'autres tauliers avec l'ancien international français Koscielny et l'expérimenté Mexer. La triplette est encadrée par Kwateng et Benito, deux paris qui ont fait douter, le premier du fait d'une saison dernière à Nantes correcte sans plus, et le second du fait de débuts très difficiles. Mais les deux hommes tiennent finalement leur place. Le second moins que le premier, toutefois, puisqu'il s'est récemment vu disputer sa place de piston par un ailier dont la position a pu disparaître selon le système de jeu choisi, en l'occurrence Kalu. D'ailleurs, même Kamano a eu l'occasion de se tester à ce poste, mais sur la droite lui. C'est finalement plus Poundjé, abonné au banc depuis le début de saison et toujours en quête de sa première minute e jeu, ou Sabaly qui commence cette saison comme la dernière, à l'infirmerie. C'est plus également que le tout jeune Bellanova dont on se demande pourquoi il est venu puisqu'il se retrouve à devoir se contenter de la portion congrue malgré les forfaits du numéro 1 au poste. Enfin, dans l'axe, un seul remplaçant subsiste dans l'effectif, Jovanovic qui a eu, de ce fait, un peu de temps de jeu.
Au milieu, c'est la jeunesse qui prime et la paire quasiment indéboulonnable est composé d'un Otavio (25 ans) qui montre enfin qu'il a des qualités de footballeur, ce qui était loin d'être évident jusqu'alors, et du jeune Tchouaméni (19 ans) qui profite du peu de concurrence pour s'installer. Le pas plus vieux Adli (19 ans), laissé complètement sur le côté lors des 6 derniers mois de la saison dernière se fait peu à peu sa place, au point de reléguer Basic (22 ans), déjà rétrogradé dans la hiérarchie la saison dernière par Sousa, derrière lui, simplement devant un encore plus jeune joueur, Lottin (18 ans). Difficile enfin de déterminer le statut de l'ancien Vert Aït-Bennasser (23 ans) qui est entré en jeu lors de ses 3 première feuilles de matchs, mais qui attend encore sa première titularisation.
Devant, plusieurs schémas de jeu ont été testés. Si Hwang et Kalu occupent les côtés lorsque Sousa joue avec des ailiers, leur positionnement sur le terrain est fragilisé dès lors que l'entraîneur des Girondins préfèrent aligner deux milieux offensifs derrière la pointe, qui est le pus souvent Briand. Dans ce second cas, c'est De Préville qui est indiscutable. Toutefois, si leur poste n'est pas clairement défini, les deux premiers cités ont toujours débuté, Sousa leur trouvant toujours une place, soit dans le binôme aux côtés de De Préville (l'autre solution étant, dans une composition un peu moins offensive, Adli), soit en pointe pour Hwang, soit en tant que piston, comme déjà précisé, pour Kalu. Le grand perdant de l'affaire étant finalement Kamano, aligné une seule fois dès le départ à un poste offensif. Soit autant que le jeune Benrahou, remplaçant régulier. Ce qui est également le statut, dans un rôle plus axial, de Maja, pas encore titularisé cette saison.
On aura une pensée pour les 3 lofteurs toujours existants, parmi lesquels figure un ancien stéphanois qui n'avait déjà pas eu de chance sous le maillot vert. C'est en effet Paul Baysse qui y accompagne Sankharé et Jonathan Cafu.
La compo probable : Les Bordelais ne semblent pas particulièrement embêtés par les blessures et l'on peut supposer que Sousa va donc pouvoir reconduire sa défense à 5.
Costil – Kwateng, Mexer, Koscielny, Pablo, Benito – Otavio, Tchouameni – De Préville, Kalu - Briand
3– Souviens-toi la dernière fois
Il s'agissait alors d'une équipe verte qui marchait vers l'Europe tandis que Bordeaux se morfondait sans plus rien n'espérer ni vraiment craindre, avec un Paulo Sousa prenant en main, encore maladroitement, son effectif. Avec un 3-0 à la clef. Victoire nette et sans bavure à laquelle la défense avait contribué puisque Debuchy avait été double buteur dont une fois sur une passe de Polomat, et le seul match à partir de la mi-janvier où Khazri ait été buteur, sur penalty, en plus de passeur.
Cela avait été l'occasion de vaincre le signe indien qui faisait que nous ne l'avions plus emporté contre les Girondins depuis 5 rencontres (dont 4 défaites) et que la précédente victoire fut la seule des 10 précédents matchs. Bref, Bordeaux nous réussit très peu depuis 2013. Les trois derniers déplacements là-bas sont ainsi tous synonymes de 3 buts encaissés, même si le plus récent est surtout synonyme de grosse douleur arbitrale, avec l'un des arbitrages les plus hallucinants vu par beaucoup ces dernières années (vite dépassé, il est vrai, par l'immense blague rennaise).
4- Le joueur à suivre
Difficile d'échapper ici au lieu commun, à la force de l'habitude. On a l'impression que, tant qu'il ne sera pas à la retraite, il sera toujours l'homme à surveiller. Et avec ses 34 ans, le deuxième plus vieil attaquant de la Ligue 1 pourrait bien y être à la retraite. Mais, non, Jimmy Briand est toujours là pour nous enquiquiner.
Tout d'abord, il pose problème par sa faculté, depuis son passage chez les Vilains, à toujours vouloir marquer son but contre nous. En 8 saisons depuis son arrivée en banlieue, il a tout de même inscrit 6 buts contre les Verts. Pire encore, Geoffroy-Guichard n'est pas particulièrement son jardin. C'est donc lors des réceptions des Verts qu'il frappe le plus. Plus précisément, c'est 4 buts lors des 8 réceptions des Verts par son club. Petite stat rassurante toutefois : lorsqu'il n'a pas marqué lors d'une réception de Saint-Étienne sur cette période, son équipe n'a jamais gagné (en plus du 100ème derby, on compte un 1-1 à Gerland, un 1-2, encore à Gerland, et un 0-2 au Roudourou).
L'autre problème qu'il pose, c'est que malgré un âge avançant, il se permet d'être toujours l'un des offensifs les plus décisifs de son équipe. Il est ainsi, actuellement, avec déjà 3 buts, le co-meilleur buteur des Girondins, et n'est devancé, buts et passes décisives confondus, que par le seul De Préville qui en cumule 5 contre 4 pour Briand. Bref, un attaquant toujours en jambes qui ne nous aime pas, ce n'est jamais un cadeau.