Première défaite à domicile en 2012 pour Saint-Etienne face à une équipe qui gagne son premier match à l’extérieur de la saison. En dessous de tout, nos Verts ? Un peu court comme analyse. Lors de chaque période, les Verts ont raté l’occasion de marquer après 15 minutes de jeu alors qu’Evian a fait montre d’un grand réalisme. Surtout, Correa a bien préparé son match, et compris comment casser le 4-4-2 à la Galtier. Pourvu que nos futurs adversaires n’y regardent pas de trop près.


L’équipe

 

Nicolita blessé, Gradel est titularisé sur l’aile droite, poste pour poste. Avec l’autre ailier, Sako, ils ne permuteront quasiment pas - sauf de la 45è à la 70è. Ce fonctionnement rappelle celui vu à Toulouse (et déjà expliqué dans le résumé correspondant) : à droite, l’ailier et le latéral jouent essentiellement dans leur couloir, tandis qu’à gauche, Sako a tendance à piquer dans l’axe quand Ghoulam monte. Peut-être est-ce une réponse tactique à l’incapacité stéphanoise à déséquilibrer le compact bloc défensif auxerrois une semaine plus tôt, en ré-introduisant une asymétrie revendiquée par Galtier dans la presse récemment.

Gradel à droite, c’est Batlles qui récupère l’axe et le rôle de faux n°9 qu’Aubameyang n’avait pas réussi à appréhender une semaine plus tôt. Zouma remplace poste pour poste Marchal blessé. Nouveauté : c’est la première fois cette année que le jeune défenseur central est aligné d’entrée avec Mignot.


Le déroulement

 

Saint-Etienne commence le match avec de la bonne volonté : monopolisation du ballon, provocations de duels (notamment Gradel face à Wass)…Face au bloc défensif savoyard, la consigne est claire : puisqu’il n’y a pas de profondeur, Gradel, Batlles et Sako doivent décrocher pour fixer la défense dos au but, redonner le ballon rapidement en 1ère intention afin de créer les fameux triangles (latéral/milieu/ailier ou latéral/attaquant/ailier) susceptibles d’ouvrir des espaces. C’est d’ailleurs exactement ce qui se passe au quart d’heure de jeu : Gradel décroche, triangle Gradel/Batlles/Ebondo qui déstabilise les savoyards ; derrière, les deux ex-toulousains enchaînent à merveille et le centre en retrait d’Ebondo est parfait, mais Sako ne trouve que la barre.

 

Malheureusement, les Verts n’arrivent pas à multiplier ces combinaisons. D’abord parce que la 1ère mi-temps à Auxerre semble restée dans les têtes : Clément joue assez en retrait, et ne participe guère au jeu offensif, laissant Lemoine faire seul le piston défense/attaque, comme à l’Abbé Deschamps - ce qui réduit d’autant les possibilités de triangle.

 

Ensuite parce que Pablo Correa a très bien préparé son coup. Tout le monde s’accorde à dire que la principale force des Verts cette saison, c’est la cohésion d’équipe. Une cohésion qui ne peut être garantie que si la paire Lemoine-Clément assure les transmissions entre quatuor défensif et quatuor offensif. S’appuyant peut-être sur ce qu’il a vu d’Auxerre-Sainté, l’entraîneur savoyard va décider d’exploiter la tendance de l’équipe stéphanoise à se couper en deux faces à un adversaire regroupé. Sa stratégie ? Un double rideau défensif de 4 joueurs qui pressent le plus haut possible, et deux pointes qui mettent la pression en priorité sur Clément et Lemoine. Si vous regardez bien les phases où ETG n’a pas la balle, vous pourrez même voir régulièrement Khlifa rôder autour de Lemoine, l’empêchant de prendre le jeu à son compte. C’est là qu’Evian va gagner le match : en réussissant à transformer le 4-4-2 stéphanois en un 4-1-1-4 très étiré et inefficace.

 

De plus, contrairement à Auxerre, ETG est capable de conserver le ballon et de mener une attaque réfléchie. C’est ce qui leur permet d’obtenir des corners : à la 19’, Mongongu gagne son duel face à Zouma mais ne cadre pas. A la 38è, le congolais va encore passer devant Zouma ; mais ce sera cette fois pour marquer. Ce but ne changera pas grand-chose aux données du problèmes : les Verts n’y arrivent pas et malgré une évidente bonne volonté de Ghoulam, le plan d’Evian fonctionne à merveille, et la mi-temps arrive sur ce score de 1-0.

 

La deuxième mi-temps ressemblera à la première : domination territoriale des Verts avec une grosse activité de Gradel (passé à gauche), possibilité de marquer après un peu moins de 15’ (Aubameyang qui perd son duel face à Andersen), mais équipe toujours coupée en deux sous l’action d’ETG.  Les différents changements n’apportent rien : Sinama-Pongolle reprend le rôle de Batlles, mais sera moins mobile et moins juste techniquement ; Guilavogui va jouer encore plus haut que Lemoine, accentuant la coupure du bloc stéphanois et validant la stratégie de Correa. A la 70’, Sako retournera à gauche : cela aura un impact positif durant 5 minutes. Quant à l’entrée de Kitambala, elle est anecdotique : placé sur l’aile droite, on ne le verra pas.

 

Les efforts deviennent de plus en plus difficiles ; comme à Auxerre, passé la 80è minute, il n’y a plus de Verts sur le terrain. Seul Ghoulam, pour moi le meilleur stéphanois du soir, s’entête un peu. L’équipe termine de se désorganiser. Les contres se multiplient. Dans les arrêts de jeu, ETG marque un deuxième but. Fermez le rideau.

 

Pourtant, Evian semblait prenable : il y a eu des occasions ! On peut regretter que les Verts n’aient pas plus utilisé l’arme de la transversale pour changer de côté, toujours utile pour bouger une défense. A la 20’, par exemple, c’est ce qui permet à Gradel d’obtenir de l’espace pour centrer.  Evian ne fermant pas le jeu, les Verts ont même eu des possibilités de jeu vertical (30’, 57’, 69’) - où on les sent d’ailleurs plus à l’aise. L’incapacité à obtenir des coups de pied arrêtés (seulement 6 corners contre 8 pour ETG, et aucun coup-franc dangereux !) est un réel handicap dans ce genre de match.

 

Ce qui est le plus rageant, c’est de constater qu’il y avait tout-à-fait moyen de contrer l’organisation de Correa : quand Batlles (48’) est enfin venu épauler ses milieux de terrain dans le rond central, ou quand Ghoulam venait étirer l’équipe adverse, des espaces se créaient. Le jeu des Verts est-il trop stéréotypé ?

 

Les buts

0 – 1 MONGONGU 38’

Corner, relais chanceux de Govou, Mongongu est devant Zouma et marque.

Revenons un peu en arrière. 36’ : interception spectaculaire de Zouma ; Ebondo remonte le ballon côté droit et combine avec Gradel, Batlles et Lemoine : pas moins de 2 triangles sont formés en première intention et se concluent par une superbe ouverture pour Lemoine qui centre, mais de façon imprécise. La défense d’ETG récupère la balle et relance proprement ; Clément sort pour une fois de son poste de son vigie pour suppléer Lemoine pas encore revenu mais se fait effacer. Derrière, les savoyards peuvent remonter balle au pied plein axe sans être pressés avant les 20 derniers mètres, et obtiennent un corner. Corner, but.

 

0 – 2 SAGBO 90’ + 1

Les milieux sont absents ; Zouma a dézoné ; Ebondo ne fait pas l’effort de suivre Sagbo ; Kahlenberg est intelligent ; Sagbo ne tremble pas. A l’image de la fin de match des Verts : exténués, dépassés, impuissants.

 

Olaf