AR88/ ASSE 2-1 Bastia
Les Verts assurent l'essentiel - timidement pour ceux qui retiendront la supériorité numérique ; au métier pour ceux qui insistent sur la chaleur, la fatigue et les blessures.
On ne peut guère éviter la comparaison entre ce match de championnat et le précédent à Lorient : les Verts l’ont encore passé en supériorité numérique en intégralité, même si cette fois c’est l’agressivité du pressing qui a poussé un bastiais à l’expulsion, et son équipe à se réorganiser en 441. Tout ne s’est pourtant pas déroulé de la même façon.
D’abord, le patron est de retour. Si à Lorient, Clément et Lemoine avaient dû assumer à eux seuls ou presque la distribution, Perrin a dimanche largement pris sa part et aidé le bloc équipe à être beaucoup plus haut. Cet apport au jeu venu de la défense centrale, qui s’était révélé cruellement manquant la semaine passée, explique en grande partie la relative facilité avec laquelle Saint-Etienne a pris le match à son compte malgré un certain nombre de joueurs visiblement fatigués ou diminués, en tout cas au dessous de leur niveau habituel ou espéré (BAE, Hamouma, Clément, Bahebeck voire KTC).
Entre la 15’ et la 20’, la domination stéphanoise est sans partage : une belle action collective dans la surface qui n’aboutit pas ; Bahebeck lancé en profondeur qui réclame un pénalty avant (action suivante) de voir sa frappe contrée à la suite d’un superbe triangle avec Clément et Roux dans la zone de vérité ; cinq corners quasi-consécutifs, le quatrième amenant une barre d’Hamouma et le dernier l’ouverture du score de Perrin. Bastia craque, les Verts déroulent et l’arbitre siffle la pause boisson.
Le rythme est alors cassé, et les Verts n’arriveront plus à donner de la vitesse au jeu. Ils conservent la possession du ballon, mais peinent à s’approcher du but d’Hansen. A l’inverse, Bastia est de plus en plus incisif en contre, se créé des occasions (sur CF à la 32’, sur un contre conclu par Cahuzac à côté à la 35’), marque enfin par Danic (41'). Les Corses finissent très fort et prennent même la direction des opérations : à la stupeur générale ils ne passent pas loin de prendre l’avantage (43').
Cette fin de première période catastrophique n’est pas sans rappeler celle observée à Lorient : sans doute la fatigue (due à l’accumulation des matches et à la chaleur torride) en est le principal facteur d’explication.
L’ANIMATION AXIALE
En seconde période, l’attaque-défense à l’avantage des stéphanois reprend, mais sur un rythme assez lent. La pause a permis de suffisamment recharger les batteries pour serrer à peu près les boulons derrière (malgré un moment de panique, entre la 55’ et la 58’), mais pas pour ressusciter l’attaque stéphanoise. KMP, entré en jeu à la place de Bahebeck évacué des vestiaires par le SAMU, se montre actif et volontaire. C’est lui qui récupère le ballon qu’Eysseric transformera quelques secondes plus tard, en but décisif sur un exploit individuel (62’).
Dans la foulée, Galtier procède à ses deux derniers changements – ce qui est très tôt comparé à son habitude (témoignage supplémentaire de la fatigue globale de l’équipe), envoie Eysseric sur l’aile gauche et passe en 442 avec Roux et Maupay devant.
On sait qu’en 4231, le rôle assumé par Eysseric dimanche est fondamental et se juge en grande partie par la capacité de ce joueur à occuper les espaces libérés par l’adversaire. Trois exemples, parmi d'autres :
- sur une contre-attaque entre les lignes
- dans le dos, en dézonant sur l’aile
- en reculant à bon escient
A l’inverse, le passage en 442 a plutôt abouti à des configurations plus statiques, dont voici un exemple caricatural dès l’entrée en jeu de Maupay (on remarquera la science du placement de l'arbitre) :
Résultat, les Verts auront tendance à pratiquer un jeu beaucoup moins percutant dans l’axe, les décalages se créant essentiellement sur les ailes, les actions se concluant par des centres. C’est du moins ce qu’on aurait probablement mieux observé sans l’expulsion de Kamano (70’).
A onze contre neuf, l’attaque-défense continue très logiquement. Cependant, les Verts ne procèdent que par des essais d’exploits individuels – Diomandé (76’ et 90’+2), Roux (83’ et 90’+3), KMP (88’) et Eysseric (89’) tentent tous leur chance en solo, de plus ou moins loin, avec plus ou moins de précision, mais sans réussite.
Le match se termine sans frisson et avec des sifflets sévères au vu des circonstances et du contenu. Mauvaise note finale, les blessures de Ruffier, KTC, BAE, Lemoine et Hamouma, sans compter le coup de chaud de JCB, confirment que deux semaines de repos ne seront pas de trop !