Virtuellement milliardaire, champion en titre, leader, chouchou des médias, le PSG a tout pour lui. Et pour nous déplaire, aussi.


C'est le genre de match dont on connaît d'avance l'essentiel du traitement médiatique : si le PSG gagne, c'est normal ; si le PSG perd, c'est qu'ils sont nuls. Et Sainté, dans tout ça ? Sparring-partner sans intérêt. Vive le journalisme de football !


1- Le parcours

Toutes compétitions, depuis le début de saison : un titre (le trophée des champions), onze victoires, trois nuls. Les commentateurs qui raillaient déjà Laurent Blanc au bout de deux journées de championnat (deux nuls 1-1 contre Montpellier et Ajaccio) ont déjà ravalé leur fiel. Si on inclut la C1, Ibrahimovic et Cavani en sont respectivement à 11 et 8 buts chacun, ce qui les met sur un rythme de plus de 30 buts par tête de pipe cette saison.

Bref, le champion en titre répond présent. Les pétrodollars qataris sont définitivement plus forts que la L1.


2- L’effectif

Dans les buts, rien ne change : le ténébreux Sirigu peut cligner de l’œil à Douchez dont la carrière continue de s'enfoncer dans les ténèbres.

En défense centrale, Blanc compose avec les blessures des uns et des autres. Si on peut imaginer qu'à terme sa préférence irait à une association Thiago Silva-Marquinhos, il n'a pu les aligner ensemble que 15 minutes. Qu'on se rassure : le troisième larron, Alex, est au niveau sportif, malgré des interrogations physiques. Non, celui qui étonne, c'est Zoumana Camara. Papus a déjà participé à presque autant de matches de championnat que la saison passée ! Sur les côtés, hiérarchie claire : Maxwell devant Digne à gauche ; van der Wiel devant Jallet à droite.

Au milieu, Blanc navigue entre deux tactiques : un entrejeu à deux pour un adversaire jugé nettement plus faible (VA, Bastia...), ou à 3 avec une sentinelle quand on estime qu'il y a plus de répondant en face. Le trio magique est sans conteste Thiago Motta, derrière Verratti et Matuidi. Rabiot est le 4è homme, et Maxwell peut apporter un coup de main. Quand Thiago Motta manque en 6, Verratti recule.

Javier Pastore apparaît surtout lorsque Laurent Blanc choisit de jouer avec un milieu à deux. L'argentin vient alors se placer en soutien de l'attaquant axial ; rôle que le jeune Ongenda remplit également à ses heures. Au delà de cette variable d'ajustement (un 6 ou un 10), Blanc montre une préférence marquée pour une ligne d'attaquants Lavezzi/ Ibrahimovic/ Cavani. Le suédois est le seul qui soit littéralement indéboulonnable jusqu'à présent. Lucas Moura est le joker préféré, tandis que Jérémy Menez a de bonnes raisons de faire la gueule.

L'équipe possible :
Compte tenu de l'absence longue durée de Thiago Silva, on peut affirmer sans trembler que l'équipe-type de Blanc est : Sirigu - van der Wiel, Marquinhos, Alex, Maxwell - Thiago Motta, Verratti, Matuidi - Cavani, Ibrahimovic, Lavezzi. Reste à voir ce que l'ancien stéphanois décidera en ce qui concerne le turn-over nécessaire.


3– Souviens-toi la dernière fois

On aura du mal à tirer des conclusions tactiques de la dernière rencontre entre ASSE et PSG : Blanc ne fait pas les mêmes choix qu'Ancelotti. Néanmoins, on se souviendra que c'est quand le triangle du milieu a tourné (c'est-à-dire le passage du 4-3-3 au 4-2-3-1) que les Verts ont commencé à se sentir mieux après un début de match catastrophique. Menés 2-0 après 20 minutes, les stéphanois réussiront une belle remontée qui aurait pu mériter une victoire en fin de match.

Malheureusement, on retiendra de cette rencontre la cabale médiatique anti-Brandao, parce que notre pivot avait eu le malheur de poser la semelle sur la cheville de Thiago Silva. Ce n'était pas pire que Sissoko sur Alonso au match aller ; et nettement moins dangereux que la prise de kung fu avec crampons d'Ibrahimovic sur Ruffier. Et que dire, dans un autre registre, de la simulation fiorèsienne de Lavezzi sur le deuxième but parisien ? Qu'à cela ne tienne, cette lie du football que constituent ses consultants tête d'affiche eut raison du bon sens, et la commission de discipline de la LFP, qui ne brille que par son inconsistance face aux médias et son arbitraire, sanctionna Brandao de deux matches de suspension pour une faute qui ne valait guère plus qu'un carton jaune. Il faudra se souvenir aussi de cela, quand viendra l'heure de faire l'inventaire des atteintes à l'ASSE commises par ces ongulés de la Ligue.