AR74 Nantes 0-0 ASSE
Une performance parfaitement à l’image de la saison des Verts : on ne sait toujours pas si c’est du lard ou du cochon.
Regardons les compositions d’équipes.
Que du un contre un, partout sur le terrain. Deux tactiques qui s’annulent, et qui déplacent donc les clés du match sur un autre terrain : le physique.
A ce petit jeu, Nantes, porté par un stade bouillant, commence très, très fort. A l’image de ce que faisaient les Verts il y a trois saisons, le paquet est mis sur l’entame de match, avec l’espoir de marquer rapidement. Plus vifs dans les duels, exerçant un pressing tout terrain qui rend les Verts presque incapables de relancer, les Canaris mangent les ligériens. Dépassés par Shechter et Nkoudou, Bayal Sall et Tabanou sont avertis très tôt (6’ et 13’) ; Veigneau chauffe les gants de Ruffier sur une frappe lourde de demi-volée (11’). Pourtant, la meilleure occasion est stéphanoise : dès la 3’, Cissokho se troue et laisse KMP seul face à Riou, mais l’ancien lorientais n’exploite pas l’opportunité.
Montée en puissance
A la fin du premier quart d’heure, les Nantais affichent 60% de possession de balle. A la fin de la mi-temps, ils n’en auront plus que 48%. En effet, toujours à l’image de l’ASSE 2011/12, la débauche d’énergie initiale se paye dans un second temps. En ne déclenchant plus le pressing qu’à la ligne médiane, les hommes de Der Zakarian laissent aux stéphanois plus de temps et d’espace pour préparer leurs offensives, marquées par des permutations régulières entre Hamouma (excellent) et Corgnet. On notera la belle action collective de la 16’, conclue par une tête trop écrasée de Ricky sur un centre de Tabanou. Cependant, en toute fin de période, Nantes a récupéré et relance un pressing tout terrain qui permet quelques récupérations hautes très dangereuses.
Le point chaud de la première période se situe autour de la 25’ : Nantes décoche un contre fulgurant, mais Bessat ne tente pas, sur une ouverture de Nkoudou, la reprise de volée qui fit frissonner chaque supporter des Verts rien que d’y penser. Tant mieux : il n’obtient qu’un corner, qui se transforme en contre-attaque pour les stéphanois. Menée à merveille par KMP et Hamouma, elle échoue cruellement sur un poteau qui renvoie le ballon trop loin de van Wolfswinkel qui avait suivi.
Pas de furia
La deuxième mi-temps démarre avec cet enjeu : juguler l’inévitable furia nantaise. La bande à Galette y réussit, grâce à trois facteurs :
- un engagement physique au niveau
- une meilleure disponibilité du duo Corgnet/RvW
- un jeu très direct : en cherchant à prendre la défense nantaise dans son dos, on l’oblige à reculer et donc le bloc est moins efficace au pressing.
On assiste alors à vingt minutes équilibrées, où les équipes se neutralisent. Shechter grille la politesse à Dieu et n’est pas loin de surprendre son monde (56’) ; Corgnet, trouvé seul à 20 mètres face au but, gâche une occasion en or en envoyant sa frappe de l’intérieur du pied en tribune (60’).
Zéro réalisme
Après quelques minutes de flottement où les deux équipes soufflent un peu (entre les 65' et 70', grosso modo), on engage les dernières forces dans la bataille. Nantes est tout prêt de forcer la décision : NKoudou prend à nouveau l’ascendant côté droit, et oblige Ruffier à sortir le grand jeu ; sur le corner qui suit Vizcarrondo voit sa reprise filer à côté (77’).
Qu’on ne s’y trompe pas ! La fin de match est stéphanoise. Si l’on additionne toutes les situations favorables gâchées par des mauvais choix aux réelles occasions franches (86’, tête de Bayal sur corner ; 88’, claquette de Riou sur une frappe détournée de Gradel ; 90+2, sortie parfaite de Riou devant Hamouma seul au deuxième poteau), il y a de quoi regretter de ne pas avoir ramené les trois points à l’arraché.
Conclusion : une entame compliquée, mais une domination globale ; une défense solide ; une attaque qui se crée des occasions mais ne les marque pas ; match nul qui aurait très bien pu basculer d’un côté ou de l’autre : un bon résumé de la saison en cours.