Quelle fut donc la recette pour faire regretter àune poignée de pisse-vinaigre d’avoir quitté leur tribune cinq minutes avant l’heure fatidique ?
Pour battre l’OM 2007, la recette nécessite quelques ingrédients, pas toujours issus du commerce équitable. La vraie bonne bouillabaisse à la stéphanoise exige 93 minutes de patience à feu vif dans un Chaudron émaillé de petites touches pimentées (du pied, par devant et par derrière). Primo, il faut importer du poisson pas très frais, pêché trois jours plus tôt dans la Mersey, obscur fleuve baignant Liverpoule. Ca fout la chair de poule, oui, je sais, c’est facile…Bon, c’est vrai, je ne suis pas urbain avec la gente piscicole (s’y colle).
Faut faire preuve d’organisation offensive pour passer une défense marseillaise à la sauce belge, qui ne diverge pas de la sauce Emoncoup’d’latte dans ton tibia initiale.
Donc, on a le poisson, du gros, du Cissé, du Givet, du Niang, du Valbuena (et euh…). Ajouter un peu de pois chiche (dans la tête), de marque Taiwo, mais ce pois chiche, vous le sortez de la cuisson à cinq minutes de l’ébullition. Il est immangeable, il sert juste à donner du goût au bazar.
Dans le Chaudron, vous jetez de suite onze beaux légumes verts, pimpants, issus des productions Gomis, Sall, Féfé, Payet, Diawara, entre autres. Soyez sourcilleux et n’oubliez pas de sortir après dix minutes le Varrauldjoindrelhosto, qui, bien dégoûté, donnera une jolie coloration rouge au plat final.
Dans la première demi-heure de cuisson, piquez au vif le poisson avec de redoutables banderilles (un drapeau de juge de touche levé bien haut, même à mauvais escient, fera l’affaire), agitez le Dabo, remuez le Perrin de la voix (même si c’est vain) et incorporez au final un petit lutin joyeux (oui, celui que vous n’avez pas vu depuis des mois mais qui rend encore des services quand vous avez l’impression que le plat va foirer). Le petit lutin joyeux est un piment subtil, appelé généralement Dernis. So nice in Dernis, s’étrangleront alors les allergiques…
Eau bout de 93 minutes de cuisson, vous obtiendrez une victoire aux petits oignons, ce petit truc dans la bouche qui vous rappellera les plus belles sensations avinées de votre jeune carrière de cuistot. Pour l’OM, ça sentira le pâté. La bouillabaisse n’en sera que meilleure !
C’était le Greenwood bifthon…