Avant de retrouver samedi ce Chaudron qu'il aime tant, Patrice Garande s'est prêté au jeu des questions. Il aborde en toute franchise le match de samedi, son adoption par les Stéphanois ou encore la présence d'un vilain dans les buts de Caen...


La selle de Garande est réputée, c’est en ton honneur que les jeux équestres mondiaux se sont déroulés à Caen ?

Je ne crois pas non, mais c’est pas mal vu ! (Rires) 

Le jeu de mots est un peu tiré par les chevaux, non ?

(Rires) Bon faut reconnaître que pour la ville et pour la région, ces jeux équestres mondiaux étaient un événement important. Mais pour se sentir vraiment concerné par ça, il faut évidemment aimer les chevaux et être impliqué dans ce sport, ce qui n’est pas mon cas, même si j’apprécie la beauté de l’équitation. Mais cet événement nous a posé pas mal de complications. On a été obligé de se délocaliser au niveau de l’entraînement et, surtout, ça nous a obligés à faire nos six premiers matches à l’extérieur. Nos deux premiers matches « à domicile », on les a joués au Mans, ce n’est pas la même chose que d’Ornano ! Compte tenu du fait que nos terrains n’étaient pas disponibles, on a demandé de jouer deux matches de suite à l’extérieur, c’est pour ça qu’on va enchaîner des déplacements à Saint-Etienne et à Toulouse.

Cette situation explique-t-elle le bilan contrasté qu’affiche le Stade Malherbe après quatre journées, deux victoires à l’extérieur et deux défaites à la maison qui n’était pas votre vraie maison ? 

Je ne sais pas si ça explique ce bilan. Nos deux matches perdus l’ont été dans des situations un peu particulières. Contre Lille, on s’incline sur un pénalty qui n’existait pas, on méritait au moins un nul. Contre Rennes, on a joué plus d’une heure à dix, c’est comme ça. On est quand même très content d’avoir six points. Je pense qu’on devrait en avoir au moins un de plus. Globalement c’est un bon début de saison qui demande confirmation. Le bilan est effectivement contrasté entre extérieur et domicile mais, pour moi, on a joué tous les matches à l’extérieur. J’espère que ça va continuer car nos deux prochains matches sont à l’extérieur (rires).

Le prochain aura lieu dans ton ancienne maison, c’est la première fois que tu reviens à Geoffroy-Guichard en tant qu’entraîneur. Es-tu impatient de retrouver le Chaudron ?

Revenir à Saint-Etienne, c’est toujours un moment particulier pour moi. J’y ai des souvenirs, des attaches. J’adore ce club, j’adore ces supporters, j’adore ce stade. J’ai vécu tellement de belles choses ici ! Comme je vous l’avais dit lors de notre précédent entretien, je suis arrivé très tôt dans ce club, à l’âge de 14 ans, au centre de formation. Après, j’y suis revenu en tant que professionnel. D’un point de vue personnel, je me sens toujours bien dans ce stade. J’aime cette ambiance, j’aime l’odeur du stade, son atmosphère. Je suis Lyonnais d’origine mais Stéphanois d’adoption, j’ai été adopté par les Stéphanois. C’est quelque chose qui est ancré en moi et qui ne partira jamais. Après, je viens avec mon équipe faire un résultat, le meilleur possible. Il y a une telle énergie dans ce stade, il faut s’inspirer de ça. C’est le message que je vais essayer de transmettre aux joueurs. Il ne faut pas que l’on soit timoré ou inhibé. C’est un match fantastique à jouer contre une belle équipe. Jouer à Geoffroy-Guichard, c’est compliqué. Moi, je suis admiratif du travail qui est réalisé à Saint-Etienne, de la façon dont ils jouent. J’aime beaucoup ce que dégage cette équipe. On sait que ça va être difficile, mais on va à Sainté avec nos qualités, nos armes et surtout beaucoup d’envie.

Redoutes-tu certaines individualités chez les Verts ?

Sainté a bien sûr des individualités, mais je crois que les vertus de cette équipe sont aussi et surtout collectives. Christophe essaye d’insuffler ça à son équipe. La force de Saint-Etienne, c’est avant tout son animation offensive. Il y a un potentiel offensif remarquable. Il y a des déferlantes de tous les côtés, avec un jeu sur les côtés très performant, quels que soient les joueurs qui jouent : Monnet-Paquet, Gradel, Hamouma. J’ai vu jouer Romain derrière la pointe en Coupe d’Europe, c’est intéressant. Erding devant, c’est pas mal du tout. Il y a quand même un gros potentiel avec l’apport de Tabanou. Il est reconverti arrière latéral mais il est souvent devant. Avec sa patte gauche il met des ballons incroyables. Sur le plan offensif, Christophe a beaucoup de possibilités. Je trouve que l’ASSE est une équipe complète partout. Si on peut avoir une petite chance, même si je le regrette pour ce joueur que j’aime beaucoup, c’est la blessure du capitaine Loïc Perrin. Peut-être que son absence peut-être un petit peu handicapante. Mais Sainté, c’est fort dans toutes les lignes. Dans les buts, le gardien, pfff, c’est un monstre ! Ce qui me plait dans cette équipe, c’est surtout l’attitude qu’elle dégage, ce qu’elle montre sur le terrain. D’ailleurs les gens ne s’y trompent pas. A Saint-Etienne, il y a un public de connaisseurs, exigeant, qui se retrouve à travers cette équipe. La grande réussite de Christophe, c’est d’avoir construit, redonné un style de jeu de ce qu’en attendent les Stéphanois.

Tu nous avais longuement présenté Romain Hamouma au moment de sa signature à Sainté. Pour avoir suivi son évolution sous le maillot vert, estimes-tu qu’il a progressé par rapport à ses années caennaises ?

Oui, il a franchi un cap dans deux domaines. Le premier, c'est l'efficacité, parce qu'il marque des buts. Le second, c'est la régularité dans les performances. Chez nous, il était capable de faire des matches de très haut niveau et un peu plus tard de baisser sensiblement de niveau. C'était essentiellement dû à ce que j'évoquais à l'époque avec lui, c'est qu'il était tout le temps à fond, donc c'est sûr physiquement, à un moment donné, il piochait un petit peu. Là, maintenant, avec un peu plus de maturité, il est toujours aussi performant dans ses temps forts - quand il est lancé, c'est compliqué de l'arrêter - mais aussi il est capable de mieux gérer ses efforts et d'être plus constant sur 90 minutes et d’enchaîner les journées. Romain a beaucoup progressé, c’est sûr !

Ses toutes dernières prestations n’ont pas pleinement convaincu le peuple vert. Redoutes-tu qu’il redevienne efficace à vos dépens ?

Je ne présente pas trop les individualités adverses à mes joueurs. Je leur parle plutôt de l'équipe en général, du système et de l'animation. Après quand il y a des éléments qui sont prépondérants dans cette animation, évidemment on l'évoque. En ce qui concerne Romain, je sais qu'il aura à cœur de faire un bon match contre nous, mais il n'est pas dans une attitude revancharde. Ça c'est très bien passé, il est parti dans un club plus important, plus huppé. Il est dans la logique de sa carrière. Aujourd'hui, ce qu'il doit digérer dans sa progression, c'est qu'il est arrivé à un certain niveau, ce qui implique de sa part encore plus de travail pour rester à ce niveau. Quand on a habitué les gens à faire des prestations de haut niveau, les gens attendent du joueur qu'il réitère ces prestations tout le temps. Ça implique de franchir encore un palier supplémentaire. Mais bon, s'il pouvait attendre le match d'après, ça m’arrangerait bien ! (rires)

De quels joueurs caennais devons-nous le plus nous méfier samedi ?

Ça je ne vais pas le dire ! (Rires) Moi j'insiste beaucoup sur le collectif, le groupe. J'ai une jeune équipe, avec beaucoup de joueurs qui découvrent la Ligue 1 : le petit N'Golo Kanté, Jordan Adéoti, Damien Da Silva, Lenny Nangis qui n'a pas trop joué, Fodé Koïta découvre aussi la Ligue 1, il n'avait fait que quelques matches avant cette saison. Par contre avec Remy Vercoutre, Julien Féret et Jean-Jacques Pierre, on a quelques joueurs d’expérience. Notre expression est avant tout collective, on n'a pas de joueurs qui à eux tous seuls peuvent gagner un match.

Du côté de Saint-Etienne on se méfie notamment de Mathieu Duhamel, qui a terminé meilleur buteur de Ligue 2 avec 24 pions la saison dernière. Sera-t-il opérationnel contre Sainté ? Peux-tu nous décrire cet attaquant ?

Il s’était blessé à la cheville contre Lille mais il a repris l’entraînement avec nous au début de la semaine. Je vais voir comment ça se passe, et si ça se passe bien je pense qu'il sera dans le groupe. Est-ce qu'il va débuter ? Je n'en sais rien, on verra ça en temps voulu. Mathieu c'est un joueur qui a été très important pour nous l’année dernière. Il a toujours mis des buts dans toutes les divisions dans lesquelles il a joué, mais il franchi un palier l'année dernière en mettant 24 buts et en progressant beaucoup dans son jeu. Son jeu dos au but et son jeu de tête, notamment. J'étais persuadé que c'est un garçon qui pouvait jouer en Ligue 1. C'est un garçon atypique, il n'y a pas d'attaquants comme ça dans le championnat. C'est un garçon généreux au possible, qui court comme un fou, qui n'a pas peur des duels. C'est un avant-centre gaucher. C'est un joueur qui a un gros mental et est surtout un gros travailleur. Il va presser des adversaires tout seul, c'était sa spécificité, mais ce n'est pas que ça non plus. C'est une grosse qualité qu'il a, mais il a beaucoup progressé sur le plan technique. La subtilité du jeu de la Ligue 1, il va très vite l'apprendre et je suis persuadé qu'il va nous marquer beaucoup de buts.

Selon Ouest-France, le Stade Malherbe de Caen a tenté d'enrôler Paul Baysse lors du mercato estival. Tu confirmes ?

Oui. C'était une période où Saint-Etienne devait recruter un défenseur et il y avait une possibilité de prêt, ou de Paul Baysse ou du petit Pogba. Je pense que les choses ne se sont pas faites parce qu'Isimat-Mirin n'est pas venu. A partir du moment où Saint-Etienne n'était plus prêteur de ce joueur... Paul Baysse m'aurait intéressé. C'est lui que je voulais.

Comment ça s'est passé ? C'est toi qui l'a sollicité ou c'est plutôt Sainté qui vous a proposé des joueurs ?

Non, c'est notre directeur sportif Alain Caveglia qui gère tout ça. Moi, j'aurais eu les joueurs au téléphone uniquement si les choses avaient été possibles. Le manager de Paul Baysse a été en contact avec Christophe Galtier et Alain Caveglia, mais nous n’avons même pas commencé à discuter d'un contrat éventuel. On lui a fait savoir via son manager que l'on était intéressé et puis à partir du moment où Saint-Etienne a dit « Et bien non, il ne part plus », les tractations se sont arrêtées là. C'est effectivement un profil de joueur que j'aime bien et que j'aurais bien souhaité avoir. Mais bon...

Tu connais bien Yohan Mollo pour l'avoir eu à Caen. Es-tu surpris par son faible temps de jeu cette saison. On a le sentiment que Galette ne compte plus vraiment sur lui.

Je ne suis pas à l'intérieur du club mais je pense que Christophe a ses raisons. Il faut dire qu’il y a du monde, aussi, au club à son poste ! C'est à Yohan de faire les choses pour montrer à Christophe, qu'il mérite de jouer. Je ne peux pas ajouter grand-chose de plus sur son temps de jeu. La seule chose que je peux dire est que Yohan a des qualités incroyables. Le problème qu'il a, qu'il a eu partout, c'est que très souvent, quand il arrive dans un club, ça fonctionne bien pendant 5-6 mois, c'est même exceptionnel et après ça fonctionne un petit peu moins. Donc, quand ça arrive une fois, bon d'accord, on peut dire que c'est la faute de l'entraîneur. Deux fois passe encore, mais quand ça arrive plusieurs fois... Il faut que Yohan comprenne qu'il a trop de qualités pour se contenter de ça et que ça fait partie aussi de sa progression. Je pense que le jour où il va avoir le déclic de ça, de l'investissement qu'il doit avoir, il disposera de tout ce qu'il faut pour s'imposer. Encore une fois, je ne suis pas à l'intérieur mais je ne connais pas d'entraîneurs qui ne font pas jouer des joueurs quand ils sont très bons. Et à Saint-Etienne, il y a une forte concurrence.

As-tu regardé le barrage des Verts en Europa League comme un supporter ou comme un superviseur entraîneur ? 

J'ai vu les deux matches. Quand on est entraîneur, on ne regarde plus tout à fait les matches comme un supporter. Après, je souhaitais évidemment la qualification de Saint-Etienne ! Sur le match aller, je n'ai pas reconnu l'équipe habituelle de Saint-Etienne. Après, sur le match retour, j'ai retrouvé une équipe avec beaucoup d'envie, beaucoup de qualités, un gros pressing. On a retrouvé un peu les ambiances européennes dans le stade. Saint-Etienne et l'Europe, c’est une longue histoire ! Il faut ne pas oublier que les précurseurs, ceux qui ont décomplexé le football français au niveau européen, ce sont les Verts ! Derrière, il y a des choses qui se sont enchaînées mais ce sont eux, les premiers qui ont commencé à rivaliser, en s'entraînant différemment et plus que les autres. L'histoire de Saint-Etienne, elle est là. Pour revenir à la rencontre, j'étais très heureux du match retour. Surtout la façon dont ça s'est terminé avec cette qualification. Je suis vraiment ravi de revoir l’ASSE sur la scène européenne. On va voir des matches extraordinaires à Geoffroy-Guichard, ça va être fantastique.

On a vu Galtier exulter à la fin du match. On sentait vraiment qu'il communiait avec le public. Un peu comme tu le faisais à l'époque où tu enfilais les buts sous le maillot vert.

Cette image, je la comprends. Il y a beaucoup d'émotions. Après, c'est une image qui m'a fait rire, quand même. Il a du rire aussi après l'avoir revue ! Christophe, il transmet ça à son équipe : la volonté de gagner. Il faut dire aussi que, quand on est sur le banc, il y a tellement de pression, il faut bien à un moment que les choses, elles sortent ! Chacun a sa façon de faire, mais je trouve ça bien. Quand on est joueur... je regrette ce temps-là. Je me rappelle avec Philippe Tibeuf, on montait sur le grillage. Il y avait un truc avec le public qui était fantastique. Bon, maintenant, on ne peut plus, on n'a plus le droit, on ne peut plus rien faire maintenant.

Pourquoi dis-tu que l'image de Galette t'a fait rire ? T'as trouvé que c'était "too much" ?

Non. Pour être très franc, l'image qui m'a fait rire, c'est quand il part, il fait un V avec la main ! Après, le reste, la communion avec le public, je trouve ça fantastique. Parce que les gens de Saint-Etienne ont besoin de ça. Et puis, ils ont un entraîneur qui est impliqué. C'est juste, moi, je ne me vois pas faire ça... après, je dis ça mais si j'avais vécu un truc comme ça, je ne sais pas ce que j’aurais fait ! (rires) Je ne me moque surtout pas et je trouve que c'est super. Je me rappelle quand j'ai passé mes diplômes d'entraîneur, on allait faire des stages à l'étranger. J'avais fait mon stage au FC Bâle, il y avait un entraîneur qui s'appelait Gross et je lui avais posé la question : « un entraîneur, c'est quoi, pour toi ? » La première chose qu'il m'a dite, « déjà un entraîneur ne doit pas cacher ses émotions. » Il ne faut pas avoir peur de livrer ses émotions parce que c'est important et parce que les joueurs le ressentent. Justement, je trouve que dans sa communication, qu'elle soit verbale ou non verbale, Christophe donne quelque chose à ses joueurs, il donne quelque chose à ce public. On sent qu'il n'y a pas un entraîneur d'un côté, des joueurs de l'autre et le public d’un autre encore. Il crée quelque chose qui est là et puis, de toute manière, chacun a sa personnalité. Je trouve que c'est plutôt un élément fédérateur et moteur de tout club. Il y a des choses qui me touchent. Quand je vois Dominique Rocheteau, les larmes aux yeux. Voilà, ça fait deux fois que je le vois comme ça : après la victoire en coupe de la Ligue et puis là. Je trouve ça génial, moi cette image ! Rocheteau, après tout ce qu'il a connu en coupe d'Europe… Après, c'est plus dans la retenue que Christophe. C'est ça qui est bien, ce contraste. Chacun exprime ses émotions comme il l'entend, comme il le ressent. On sent qu'il se passe quelque chose dans ce club, quand même.

Regrettes-tu de ne pas avoir joué la Coupe d'Europe avec Sainté ? Manque de bol, l’année ou vous avez été quatrièmes, en 1988, cette place n’était pas qualificative ! 

Quand j'étais au centre de formation de l'ASSE, j’ai joué presque tous les levers de rideaux de cette épopée-là, pour moi c’était quelque chose de fantastique. Après j’ai eu la chance de la jouer quand même avec l’AJ Auxerre, qui y participait pour la première fois d’ailleurs. Nous avions affronté le Sporting du Portugal, on avait été éliminés. L’année d’après, on a joué le Milan AC on s’était fait éliminer également. Je n’ai pas de regrets, j’ai vécu tellement de choses. Bien sûr jouer la Coupe d’Europe avec Sainté ça aurait été le paradis… J'ai plus tard joué en Coupe d'Europe avec Montpellier mais je n’étais pas titulaire, ce n’était pas la même chose qu’avec Auxerre… Avec Montpellier, on avait fait une belle épopée, on avait sorti le PSV Eindhoven, le Steaua Bucarest et on avait été éliminé par Manchester.

Vous avez pris un vilain dans les cages, d’où est venue cette drôle d’idée ?

On avait tout simplement besoin d’un gardien d’expérience pour aborder cette Ligue 1, on a eu l’opportunité de faire venir Rémi, il correspondait à ce qu’on souhaitait. Lui, en plus, était intéressé par un challenge comme ça. C’est comme cela que ça s’est fait. Damien Perquis, notre gardien titulaire pendant une ou deux saisons en Ligue 2, avait fait une très bonne première saison comme un jeune gardien. Lors de sa deuxième saison, les six premiers mois ont été très compliqués mais la deuxième partie, il a été très bon et nous a permis comme d’autres de monter. Mais la question s’est posée de partir avec Damien Perquis en Ligue 1 et on n’avait pas assez d’éléments sécurisants par rapport à ça. L’idée était donc de prendre un gardien d’expérience. Voilà pourquoi le choix de prendre Rémi. Je trouve que c’est un très bon gardien, qui est en plein dans nos projets. Je sais que c’est un Lyonnais et qu’on va à Saint Etienne mais bon…

Quand il jouait dans la banlieue du football, Vercoutre n’a jamais connu la défaite à Geoffroy Guichard, on se demande donc si ça va enfin être le cas comme il le mérite samedi ?

Je comprends que les supporters pensent ça mais moi je n’espère pas (rires) ! J’espère que cela va continuer mais je ne m’occupe pas de cela. On prépare un match, il y a Rémi Vercoutre dans les buts. On va essayer de réaliser le meilleur résultat possible évidemment, Saint-Etienne aussi. Tout ce que je souhaite, c’est que ce soit un match avec du rythme, deux équipes qui jouent, que ce soit un beau match et puis, que le meilleur gagne ! Je ne veux pas rentrer dans ces considérations-là. Je suis Lyonnais, mais je suis parti à 14 ans, ça ne m’a pas empêché d’être à Saint-Etienne, d’être adopté par ces gens ! Et il y a eu également d’autres joueurs Lyonnais qui sont venus à Saint-Etienne.

Tu as déclaré après le match amical contre Guingamp : « depuis le début de saison on n’a pas fait un seul match en bois », comme y’a un début à tout, est-ce que vous ne pouvez pas faire ce premier match en bois à Geoffroy Guichard samedi ?

Je n’espère pas ! (rires) On a tellement bossé pour être dans cette Ligue 1 que la seule chose que j’ai demandé à mes joueurs, c’est d’exister à chaque match, de tenter, d’oser. Tous les matchs qu’on a joués, on a existé à chaque match. Evidemment, tout n’est pas parfait, mais on est là, on a nos qualités, nos faiblesses aussi. Ce qui m’importe, c’est qu’on joue ces matchs-là à fond. Dans tous ceux auxquels nous avons participé, on a été cohérent et on s’est créé des occasions. On en a gagné certains, on en a perdu d’autres… mais on est restés fidèles à nos principes, à nos idées, à nos valeurs et c’est ça qui m’intéresse.
Ce que je voudrais, c’est qu’à Saint-Etienne ce soit la même chose. Alors là on monte d’un cran quand même, on joue une équipe qui est dans le top 5 du championnat. Avec ce public fantastique, ça va être chaud bouillant, mais c’est ça qui est génial. On a repris hier l’entrainement et je leur ai dit : « c’est fantastique, prenez l’énergie de ce stade ». C’est extraordinaire de jouer un match comme ça. C’est pour des rencontres pareilles que je regrette d’avoir 53 ans et de ne plus pouvoir jouer, parce que ce sont des moments fabuleux !

Merci à Patrice pour sa disponibilité, à Naar pour la préparation de l'interview, à Faiseur de Tresses, Ricky 77 et lolo38 pour la retranscription.