Une nouvelle contre-performance face à Marseille nous a fait perdre une place et notre avance sur le peloton de poursuivants. Il serait donc de bon ton de ne pas nous incliner de nouveau dimanche, au risque de laisser échapper, au moins provisoirement, la dernière place potentielle pour la Coupe d'Europe. Mais la tâche ne sera pas aisée puisque c'est le second, Lille, et son coach que l'on connaît bien, Christophe Galtier, qui s'avancent à GG.


1- Le parcours

 

Déjà particulièrement inspirés en première partie de saison et après une légère baisse de régime (ils n'avaient inscrits que 8 points lors des 9 derniers matchs de 2018), les voilà repartis de plus belle depuis la nouvelle année. Pas la moindre défaite au compteur en 8 rencontres de championnat pour seulement 2 matchs nuls.

 

Pis encore, il s'agit sur l'ensemble de la saison de la deuxième équipe à l'extérieur, derrière l'inévitable PSG. Depuis début 2019 ils culminent même au premier rang à la faveur d'un quasi sans faute, à peine entaché d'un match nul à la Meinau. Ce bon parcours récent à l'extérieur se fait à la faveur de deux éléments qui font la force de Lille depuis le début de saison, à domicile comme en déplacement, c'est-à-dire la combinaison d'une défense efficace et d'une attaque prolifique.

 

Ainsi, les Lillois sont la 3e attaque et la 2e défense du championnat. Depuis le début du match retour, ils se retrouvent même un rang plus haut dans les deux classements, dominant donc ex aequo celui de la défense avec simplement 4 buts encaissés.

 

Deux éléments sont toutefois à prendre en compte dans l'explication de cette très bonne période. D'une part les Nordistes ont rencontré les 4 derniers du championnat sur cette période. Si une victoire à Marseille vient rehausser le bilan à l'extérieur, les deux autres victoires récentes l'ont été sur les pelouses de Caen et Guingamp. Par ailleurs, si la machine défensive est toujours redoutable avec un seul but encaissé, les Lillois marquent plus difficilement depuis la peignée qu'ils ont mise aux Niçois à Mauroy, avec seulement 4 buts marqués en autant de matchs, dont un penalty et un contre-son-camp particulièrement évitable. Le tout en ayant rencontré les deux derniers de L1.

 

2- L’effectif

 

Au-delà du credo très galtiéen ''rigueur et projection'', cette équipe lilloise se caractérise par sa stabilité, quelque peu forcée par un effectif pas des plus larges et facilitée par le fait d'être relativement épargné par les blessures importantes.

 

Pas de raison, dans ce contexte que le poste de gardien ne soit pas le premier à répondre à ce fonctionnement. Et Maignan, qui n'a pas toujours été indiscutable, ne cède désormais plus sa place. Son remplaçant Jakubech a quant à lui dû récemment céder la sienne sur le banc, permettant à Koffi de retrouver une feuille de match professionnelle, 9 mois plus tard. Devant, la défense ne tourne pas beaucoup mais est sûrement le secteur qui a connu le plus de mouvements cette saison. D'une part parce que dans l'axe Soumaoro a encore enchaîné blessure puis suspension qui lui ont fait manquer un certain nombre de matchs. Si la première absence a été compensée par Dabila, la plus récente l'a été par Gabriel qui semble enfin faire son trou, devançant désormais le jeune ivoirien. D'autre part à gauche, il y a le départ de Ballo-Touré. Son remplaçant Koné, pourtant à peine utilisé en première partie de saison, est désormais titulaire. José Fonte et Celik n'ont eux quasiment pas cédé leur place, respectivement dans l'axe et à droite de la défense. Ce dernier n'a laissé qu'une place très limitée à Pied qui n'a fait que profité des rares indisponibilités du Turc pour être aligné d'entrée. À noter les premières minutes en fin de match du mozambicain Reinildo arrivé cet hiver pour doubler le poste de latéral gauche.

 

Au milieu si Thiago Maia a réussi à décrocher quelques titularisations ces derniers temps aux dépends de Xeka, ce dernier et Thiago Mendes forment tout de même une charnière très régulière. C'est donc Soumaré qui en fait les frais, n'entrant qu'épisodiquement. Zekaj, lui, n'est même que rarement apparu dans le groupe, et pour la dernière fois en septembre dernier. C'est le plus souvent Ikoné qui est choisi pour occuper le poste de transition entre eux et l'avant-centre. Il faut dire qu'il est un peu seul à pouvoir occuper ce poste, même si Luiz Araujo a parfois complété le trio de soutien offensif, puisque Bahlouli est désormais complètement à l'écart.

 

Enfin devant, le trio offensif est composé sur les côtés, depuis le début de la saison de Pépé et Bamba, ce dernier étant très occasionnellement suppléé par Luiz Araujo. Le tâtonnement pour trouver le bon avant-centre a été un peu plus long mais Rafael Leao s'est finalement imposé, Rémy le remplaçant néanmoins régulièrement en cours de match. Rui Fonte ne décolle par contre presque plus du banc.

 

On notera par ailleurs que Faraj, jeune ayant intégré le groupe la saison passée, et Ouro-Sama, international togolais arrivé l'été dernier, n'ont pas joué en L1 cette saison.

 

La compo probable : Galtier l'a affirmé lui même, seul Pied est incertain. De quoi persister dans son schéma type.

Maignan – Celik, José Fonte, Soumaoro, Koné – Thiago Mendes, Xeka – Pépé, Ikoné, Bamba – Rafael Leao

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Doit-on trouver comique la nette impression que Bamba est particulièrement en forme lors de cette opposition ? Cette saison, lors du match aller, il avait été particulièrement impliqué dans la victoire des siens en inscrivant le premier but mais également en permettant aux Lillois de reprendre l'avantage juste après la pause. Avant de délivrer une passe décisive sur le dernier but, en contre, en fin de match. C'était alors seulement la deuxième défaite de la saison.

 

Quelques mois plus tôt, Bamba était déjà très impliqué dans un bien meilleur souvenir face à une équipe de Lille un peu différente de l'actuelle formation nordiste (il pourrait n'y avoir que deux titulaires en commun). Il avait en effet inscrit le premier but avant de servir Hamouma, le grand héros du jour, sur le quatrième but de cette éclatante victoire 5-0.

 

Plus généralement, si Lille ne nous réussit pas particulièrement, c'est principalement à l'extérieur que le bât blesse. Les 7 dernières réceptions, toutes compétitions confondues ont en effet pour la plupart donné lieu à un résultat positif. Seule une défaite en mai 2016 pour clore la saison avec Clément Turpin aux manettes (…) vient ternir un tableau garni de 5 victoires (dont 4 par au moins 2 buts d'écart) et une qualification aux tirs au but pour une fameuse finale de Coupe de la Ligue.

 

4- Le joueurs à suivre

 

Certes les exploits offensifs du duo Pépé-Bamba méritent d'être cités (ça y est, c'est fait), mais ce qui interpelle, dans cette équipe c'est la transformation miraculeuse du secteur défensif. Passer de l’antépénultième défense à la deuxième en 10 mois, cela paraît presque miraculeux. Et celui qui incarne le mieux ce miracle, c'est José Fonte.

 

Le défenseur portugais renaît en effet complètement. Car, en arrivant dans le Nord, ce n'était pas gagné. Il sortait ainsi de 6 mois pénibles en Chine avec le Dalian Yifang, dirigeant une défense encaissant des buts à la pelle, dont un cinglant 8-0. Puis s'en était suivi une Coupe du Monde pénible où il avait conduit sa caravane sur les quelques mètres de terrain qu'il parvenait à couvrir, donnant l'impression d'être fini pour le foot. Et là, le miracle. Il est redevenu un patron, dirigeant la défense lilloise de toute son intelligence et de toute son expérience. Et comme Lille semble être devenu Lourdes, il recourt même comme un lapin. En priant pour qu'il ne carbure pas à autre chose qu'à l'eau bénite.