AR68/ OM 2-1 ASSE
"Le haut niveau, ça se joue sur des détails" : tarte à la crème, prise en pleine figure dimanche soir.
L'OM aligne son équipe-type, tandis que l'ASSE continue son marathon protéiforme. Cette fois-ci, au rayon des nouveautés : un entrejeu inédit Diomandé/Cohade, 50% de la ligne d'attaque, et la titularisation d'un Brison beaucoup plus fringant que lors de ses dernières sorties.
Ce qu'il y a de rageant avec ce match, c'est que la première demi-heure de jeu s'est révélé fatale, avec une avance de deux buts pour les sardines. Pourtant ce score est sévère : il traduit bien plus un réalisme presque maximal côté marseillais, qu'une domination outrageuse.
Marseillais profiteurs
De fait, la bande à Bielsa ne se créé aucune occasion sur attaque placée en première période. En phase de possession, l'OM fait tourner entre les joueurs défensifs et s'en remet au talent individuel de ses attaquants pour faire la différence, sans jamais approcher de Ruffier. En revanche, en contre, les Marseillais sont mordants. Leurs trois actions chaudes (les 2 buts + une frappe de Payet à la 13') sont toutes venues d'une attaque rapide placée suite à une récupération bien exploitée.
Si les Stéphanois ont tenu collectivement le choc et se sont même payé le luxe de mieux finir la première période que les Sudistes (Mandanda intervenant devant Erding à la 40', puis arrêtant une frappe de Mollo trop molle et centrale à la 44'), ils ont en revanche brillé - à nouveau - par la faiblesse de leur ligne offensive. Que ce soit pour presser et gêner la première relance olympienne, ou pour utiliser à bon escient les ballons ressortis proprement depuis l'arrière, les déficiences (désormais systématiques !) ont sauté aux yeux. Là où KMP perd bêtement le ballon à l'entrée de la surface marseillaise, Imbula frappe et marque...
Jusqu'alors, ces carences offensives ne se sont pas montrées rédhibitoires. Mais dimanche, les approximations défensives ont coûté cher : sur le premier but, Cohade et Pogba ne sont pas assez attentifs aux déplacements d'Imbula ; tandis que sur le second, Clerc se troue sur la relance.
Et Paprika frappa
A la pause, Erding blessé laisse sa place à Lemoine. ASM et Cohade montent d'un cran. Cette paire axiale est étonnante : le pressing est bien meilleur, mais l'animation est assez paradoxale, aucun des deux ne jouant véritablement attaquant de pointe. Les Marseillais sont gênés, et ne peuvent plus organiser de longues phases de passes latérales en défense. A la 53', Diomandé gagne son duel au milieu, trouve Cohade disponible dos au but dans l'axe, qui oriente le jeu à droite. ASM centre au petit bonheur la chance...et c'est Brison qui déboule comme l'éclair et trouve les filets d'une demi-volée parfaite.
La réduction du score donne le coup d'envoi de 20 minutes de match très enlevées, les deux équipes allant de l'avant et laissant des espaces. A ce petit jeu, l'ASSE, sous la conduite notamment de Bayal et de milieux excellents, prend l'ascendant aux points. Et pourtant... pas d'occasion franche à se mettre sous la dent. C'est que, contrairement aux Marseillais, les Verts n'arrivent pas à conclure leurs actions par des frappes.
Passé la 70', la baisse de pied physique de Cohade rend le pressing de moins en moins efficace (RvW, entré à la 64', ne compensera pas), et Marseille finit mieux - Payet (72') et Gignac (84') ne sont pas loin d'aggraver la marque. Dernier détail contraire : NKoulou aurait très bien pu se faire expulser à 5' de la fin, après une intervention violente sur Monnet-Paquet. Qui sait, si à 11 contre 10... ? Mais non : le Vel' est décidément un stade maudit.
Au vu des deux derniers matches proposés, les Verts peuvent nourrir de gros regrets : un seul point, ce n'est pas cher payé.