S'il ne sera pas apte à affronter son club formateur vendredi soir, le latéral monégasque Ronaël Pierre-Gabriel a accepté de répondre à nos questions avant ce match d'ouverture de la 7e journée de L1.
Que retiendras-tu de tes vertes années ?
J’ai envie de ne retenir que le positif. Je ne pourrai jamais oublier l’ASSE. J’ai été formé là-bas, j’ai passé quatre ans au centre de formation. C’est le club qui m’a permis de faire mes débuts en pro, fin novembre 2015 contre Guingamp. J’ai disputé près d’une quarantaine de matches en équipe première, dont une bonne trentaine en tant que titulaire.
Avec quels coéquipiers stéphanois étais-tu le plus proche ?
Franchement, je m’entendais bien avec tout le monde, Il y a une bonne ambiance dans le groupe. J’avais des affinités particulières avec Assane Diousse et Arnaud Nordin.
Quel coéquipier t’a le plus impressionné à Sainté ?
C’est Loïc Perrin, pour tout ce qu’il représente et par rapport à son âge. Il ne vieillit pas. C’est un joueur exemplaire et ça a été un grand plaisir pour moi de jouer à ses côtés à Saint-Etienne.
Pour quelles raisons as-tu quitté l’ASSE pour l’AS Monaco ?
L’AS Monaco me voulait, c’est un club européen qui a un grand projet avec les jeunes. J’ai vécu une dernière saison compliquée à Sainté, j’ai très peu joué en 2018. J’ai trouvé que c’était le bon moment de partir pour prendre de l’expérience et progresser.
Tu as estimé que ton avenir était devenu incertain à Sainté et que t’avais plus de chances de percer à Monaco ?
Oui, on va dire ça. A l’ASSE j’étais un petit bloqué avec l’arrivée de Mathieu, qui a enchaîné les matches et prolongé son contrat. C’est un joueur expérimenté, qui a joué en équipe de France et à Arsenal donc je savais que risquais d’avoir aussi peu de temps de jeu cette nouvelle saison que lors de mes six derniers mois. Dans ma logique, je savais que je serais au mieux un numéro deux à Saint-Etienne. J’ai donc souhaité partir pour progresser au contact de grands joueurs. Il y en a quelques-uns à Saint-Etienne mais il y a beaucoup de joueurs internationaux à Monaco.
Tu te voyais barré par Mathieu, mais il n’est plus tout jeune et s’est déjà blessé deux fois cette saison. L’ASSE a essayé de te conserver ou le club ne comptait plus vraiment sur toi ?
Le club a tout fait pour que je reste, mais ils ont vu que j’étais vraiment déterminé à partir à l’AS Monaco, un club qui me voulait vraiment et me suivait depuis un moment. Mon départ s’est bien passé, l’ASSE a compris la situation et m’a laissé partir.
Penses-tu avoir fait le meilleur choix en rejoignant Monaco à ce stade de ta carrière ? As-tu envisagé d’aller dans un club moins huppé mais plus enclin à te donner un temps de jeu conséquent ?
Je sais que mon temps de jeu risque d’être limité à Monaco. Mais c’est un club qui fait la Ligue des champions, qui joue beaucoup de matches et qui a aussi l’intention d’aller loin dans les coupes nationales. Je pense donc avoir des opportunités de jouer, à moi de prouver au coach qu’il peut me faire confiance. Evoluer aux côtés de grands joueurs, dont la plupart ont été champions de France, ça ne peut être que bénéfique pour moi. Il y a beaucoup d’internationaux à l’entraînement. Et à Monaco il y un coach qui accompagne vraiment les joueurs pour les faire progresser.
Comment comparerais-tu Léo Jardim aux deux principaux entraîneurs que tu as connus auparavant en pro, Galette et Gasset ?
Avec tous les coaches que j’ai eus, que ce soit Christophe Galtier ou Jean-Louis Gasset, il y a eu beaucoup de discipline mais avec Leonardo Jardim il y a encore plus de discipline. Et moi j’ai vraiment besoin de ça. J’ai besoin d’un entraîneur qui soit vraiment derrière moi pour m’aider à progresser. Leonardo Jardim a permis à Benjamin Mendy d’atteindre le très haut niveau, cet exemple m’a beaucoup guidé dans mon choix.
Comment se passe ton adaptation à Monaco ?
Franchement, je me sens super bien à l’AS Monaco. Ça s’était super bien passé, j’avais même commencé titulaire lors de la première journée à Nantes. C’était super bien parti pour moi mais j’ai été freiné par une blessure qui me ralentit dans ma progression. Je me suis fait une déchirure à la cheville et au tibia intérieur. C’est une petite déception ce nouveau pépin physique mais normalement je serai bientôt de retour. Je n’ai repris qu’aujourd’hui les séances avec ballon donc je ne serai pas opérationnel pour affronter Sainté. Je pense que dans deux semaines grand max je serai dans le groupe.
Tu as aussi été plusieurs fois blessé quand tu évoluais à Sainté. Te considères-tu comme un joueur fragile ?
Non, pas spécialement. C’est vrai que j’ai déjà connu plusieurs blessures depuis le début de ma carrière mais c’est plutôt la faute à la malchance. Dans le football, tu n’es jamais à l’abri d’une blessure. J’ai eu pas mal de blessures musculaires mais depuis l’année dernière, j’ai fait beaucoup de travail. Je ne blessais plus musculairement. Là avec Monaco je n’ai pas eu de chance, je me suis blessé à une articulation. Ma cheville a tourné sur le terrain un peu sec de la Beaujoire.
Tu as joué le seul match que Monaco a gagné depuis le début du championnat. On t’imagine déçu par le début de saison de ton nouveau club.
Six points après six journées, c’est forcément décevant pour un club de statut de Monaco. On vit un début de saison très compliqué. On s’y attendait un petit peu car il y a eu beaucoup de départs et beaucoup d’arrivées. On a un groupe très jeune. C’est la première saison qu’on évolue ensemble. On se doutait qu’on n’allait pas trouver la bonne carburation dès le début. On est déçus mais patients et déterminés à sortir de ce mauvais pas. On sait qu’avec le travail ça va le faire et qu’on va se mettre à gagner des matches ensemble.
Es-tu inquiet de voir l’AS Monaco bien plus proche de la zone rouge que du podium ?
Non, je ne m’inquiète pas du tout. Je sais qu’on va faire une grande saison car on a un groupe de qualité. Je suis convaincu qu’on va monter en puissance et sortir de ce trou.
Tu vois l’AS Monaco finir devant l’ASSE en fin de saison malgré votre retard à l’allumage ?
On n’est jamais sûr de rien dans le football mais je l’espère.
As-tu suivi les matches des Verts cette saison et que penses-tu du début de saison de l’ASSE ?
Je suis toujours les Verts, bien sûr. J’essaye de voir leurs matches quand c’est possible. J’ai par exemple regardé hier soir leur victoire à Toulouse. Ça n’a pas trop changé par rapport à la deuxième moitié de la saison dernière. Ça prône toujours du bon football, il y a une belle équipe. On sent que les jeunes cette année sont intégrés. William a fait sa première en pro, il s’en est très bien sorti. Il a un gros potentiel. Il a fait la préparation avec les pros, il a fait de très bons matches. C’est l’espoir du club. Je suis également content qu’Arnaud ait été titularisé après son excellente entrée en jeu contre Caen. C’est un bon ami à moi. C’est un très bon joueur, il faut juste qu’il soit patient. Je pense qu’il est promis à une grande carrière. Les Verts ont gardé leurs joueurs cadres et ont recruté de bons joueurs comme Khazri, Salibur et Kolodziejczak. Franchement je pense que les Verts font faire fort cette saison et qu’ils vont jouer l’Europe. Je l’espère vraiment pour eux, ils ont l’équipe et le staff pour retrouver la Coupe d’Europe.
Le Chaudron n’attend que ça ! Au fait, l’ambiance de Geoffroy-Guichard ne te manque pas trop ? T’arrives à te motiver dans ton nouvel environnement monégasque ?
Tout le monde connaît l’incroyable ambiance du Chaudron, c’est sûr que ce n’est pas la même chose à Monaco. Franchement, ça ne me déstabilise pas, ça ne me démotive pas. Il y a quand même quelques supporters qui viennent aux matches. Pour moi ça ne change pas trop, j’essaye de faire abstraction de tout ça et de me focaliser sur le terrain.
Ton prono pour le Sainté-Monaco de vendredi ?
Un petit 3-1 pour l’AS Monaco. Arnaud va marquer mais je vois un doublé de Radamel Falcao et un but de Samuel Grandsir.
Merci à RPG pour sa disponibilité