Mesdames et Messieurs les journalistes,

Je vous demande de rester debout pendant que Je condescends à M’adresser à vous, à l’occasion de cette conférence de presse, décidée selon Ma volonté par la demi-tranche de cake imbibée qui Me sert de demi- Président en délire permanent. Vous noterez que si vous voulez vous adresser à Moi, vous devrez dorénavant parler en lettres majuscules, pour que vous ayiez toujours à l’esprit, si tant est que vous en ayiez un, que vous parlez à un être hors du commun, envoyé sur terre pour accomplir la Haute tâche confié par son Père. Mais attention, Je ne répondrai pas à vos questions puisque vous n’êtes pas autorisés à M’en poser, en raison de votre incompétence génétique, et parce que vous allez devoir mettre en alerte le peu de neurones que vous possédez, pour vous imprégner de Mes pensées, celles du plus grand entraîneur que l’ASSE n’a jamais connu depuis 1957, et pour les reproduire dans les pages de vos journaux, tout de suite après la vérification de vos pauvres lignes par le nouveau service que J’ai créé.

Mesdames et Messieurs les scribouillards,

J’ai en effet créé le M.S.V.P.P.B.P.L.R., qui signifie en clair :

Mon Service pour la Vérification de la Presse et la Propagation de la Bonne Parole de Laurent Roussey .

Qui est-ce qui a dit « Voyelle ! ». Alors Je précise pour les comiques que l’autre demi-tranche de cake mielleuse, qui Me sert d’autre demi-Président, a décidé sur Mon ordre de racheter le Centre de formation de Cayenne, et qu’il suffit d’un coup de fil de Laurent Roussey au Larbin Secrétaire d’Etat aux Sports, au Coaching Choc et à la Connerie ambiante pour y envoyer les récalcitrants en stage, avec l'obligation de suivre comme option facultative les cours de botanique, proposés en forêt amazonienne par les commandos de la Légion étrangère. On en ressort transformé. On y entre con qu’on en peut plus. On en ressort con qu’on en redemande. Regardez par exemple ceux qui sont passés par là-bas, et qui en sont revenus vivants mais bien abîmés. Ronaldinho, qui, depuis, ne mange plus que des sauterelles, et a même adopté leurs mÅ“urs, hop, hop, hop, et leur lumineuse intelligence, hop, hop, hop… Ou encore Franck Ribéry. Avant Cayenne, sa vie n’était que boîtes de nuit, boîtes de nuit et boîtes de nuit. Maintenant, de retour du stage, depuis qu’il a été intégré au F. C. Bayern de Dachau, son existence n’est que bonnet de nuit, bonnet de nuit et bonnet de nuit. Discipline omniprésente . Prière sept fois par jour en tournant sept fois autour du tapis. Ce qui explique qu’il ait à présent le regard de Saint Exupéry, perdu en plein désert à midi sous un soleil de plomb, et cherchant l’étoile du berger allemand. Et puis toujours le maître mot : DI...SCI...PLINE. D’autres, comme David Gigliotti, un cas, ont le même regard. Et pourtant, lui, il n’est jamais allé à Cayenne. Le seul soleil qu’il connaisse est celui de L’Etrat, et le seul poivre celui du Géant Casino. Mais par sécurité, maintenant, Je ne quitte plus ma casquette, Je porte un masque quand Je lui parle, et comme il n’est ni avant-centre, ni milieu, ni arrière, ni arbitre, et qu’il est là où on le pose, Je l’ai donc posé sur le banc de préférence loin de moi.

A présent, Je vais vous faire un révélation. Esgourdez bien. Je suis Dieu. Enfin pas encore. Je viens tout juste de terminer mon apprentissage auprès du formateur attitré par le Saint-Siège : Saint-Claude de Lille. Mon Père, Dieu, est toujours en poste, mais il est sur la fin. Il a largement ses quarante et une années de cotisations, et comme il en a plus que marre de se coltiner les quelques milliards de cons sur terre, sans parler des pires irrécupérables avec le million et quelques de Lyonnais, il a décidé de passer la main. Pas plus tard qu’hier, Il M’a parlé en ces termes :

Mon Fils, M’a-t-il dit, à présent c’est à Toi de prendre le relais. J’avais envoyé ton frère Jésus sur terre, mais il a lamentablement échoué en se faisant rétrograder en ligue 2, lors du fameux match de barrage contre le Maccabi de Tel Aviv. Il n’avait même pas pris la précaution d’acheter Ponce Pilate, l’arbitre aux mains propres. Mais je sais que, Toi, Tu as de l’ambition. De plus, Tu portes le pull sacré qui mène à la victoire. Soit dit en passant, si Tu pouvais le laver de temps en temps, ça ne serait pas du luxe, parce qu’il pue tellement que ça sent jusqu’au Ciel. Je sais que Tu as maintenant les épaules suffisamment solides pour y supporter le globe terrestre, et l’index assez musclé pour le faire tourner sans qu’il choie et ne soit englouti dans le vide de l’Univers. Bien que l’Univers maintenant ce soit Toi, en tout aussi vide, d'ailleurs.

Voila ce qu’il M’a dit, mon Père. Je dois dire que Je n’ai pas trop saisi cette histoire de vide, tellement J'ai la tête pleine de bruits bizarres. Même ma femme M’oblige à Me coucher loin d’elle car elle trouve que lorsqu’elle colle son oreille contre la Mienne elle entend la mer. En tout cas, Moi, Je l’ai clairement entendu, Mon Père. C’était durant une nuit de pleine lune, lorsque Je luttais dans Ma tête contre les hurlements lugubres de Ma conscience, et sur le balcon contre les hurlements sinistres de Mon chien, Sigmund, et les hululements d’Herbin, le Malin, qui souffle sans cesse des paroles perfides sur Moi, et M’envoie des mauvaises ondes pour que Je ne capte pas celles du public pleines de bon sens. Je luttais, luttais sur ce balcon qui m’offre une vue panoramique incomparable sur les hauts fourneaux en flammes de la vallée de l’Ondaine, parcourue par de longs cortèges de mineurs, s’engouffrant dans les profondeurs de l’enfer par des brèches béantes ouvertes dans le sol. Et Moi, Je leur criais : Non ! N’allez pas là-bas ! C’est l’enfer ! Vous allez grillez comme des merguez ! N’écoutez pas le chant qui vous envoûte, le chant d’Aulas, hélas : des sous, des sous, des sous, ouh, ouuuuh ! Et là Je me réveille en larmes, en sueur, Je sentais le chien mouillé après l'orage, ce qui, mélangé aux effluves de Mon pull qui gisait au pied de Mon lit, donnait une odeur indéfinissable, en tout cas, tout sauf du Chanel. Donc, depuis cette nuit, J’ai compris. Je sais que Je suis sur terre pour rendre la Justice. Rendre la gloire aux humbles, les Verts, en leurs restituant tout ce que les Vilains, les Lyonnais, leurs ont pris, pour la gloire de leur maître, Lucifer de Lyon, représenté ici-bas par son homme de main et des basses œuvres, Aulas hélas. Je ne dois pas échouer. Ne pas descendre en Ligue 2. Comme mon Père est trop vieux pour bosser plus et gagner plus, Je dois réussir, Je vais réussir. S’il le faut J’emploierai les moyens les pires pour m’imposer, Je détruirai tous ceux qui se mettront devant Moi sans Me respecter, à commencer par vous. Je résumerai donc la première partie de cette conférence de presse où c’est Moi qui parle par ce mot d’ordre clair et net : Vos gueules les poètes !

Mesdames et Messieurs les fouille-merde,

Si certains d’entre vous sont fatigués de rester debout, J’ai l’infini bonté de vous autoriser à vous agenouiller en penchant la tête vers le bas, sans balancer le corps d’avant en arrière, d’une part parce que ça me fiche la lourde, et aussi parce que Je ne suis pas le Mur des lamentations. Pour les lamentations adressez vous à Roro le Bistro ou à Nanard le Loubard. Pour ce qui concerne les handicapés, les malades, les diminués, les représentants de la Ligue, de l’Equipe et de France Football, Laurent Roussey les autorise à s’allonger sur le sol, face contre terre, mais précise qu’Il n’a pas encore reçu de son Père la faculté d’imposer les mains sur eux pour les guérir de leur handicap ou de leur perfidie. Ils peuvent toujours s’inscrire sur la liste d’attente qu’ils trouveront à la sortie. A leur risque et péril, car Je ne suis pas encore au point. J’ai tenté d’imposer les mains sur la tête mouvante de Mon demi-Président imbibé. Résultat : avant l’imposition il agitait son carnet de chèques, mais après avoir été imposé, il agitait sa tête de sheik qui aurait trouvé une oasis de vodka. Ou encore, J'ai un peu amoché mon pauvre protégé, Douala. Comme Blaise, l’un de Mes meilleurs apôtres, il avait pour modèle Makélélé ; alors pour lui faire plaisir Je lui ai imposé Mes mains sur son crâne pour le transformer en son idole, et depuis c’est mon cul Lulu. Mais J’ai décidé de le garder, car comme dirait Mon Père avant la sieste : Heureux les simples d’esprit, le royaume des pieux leur appartient !

J’ai décidé également d’engager deux de Mes apôtres en Grèce, cette contrée orthodoxe pas très catholique, mais enfin on la supporte si on veut encore bouffer de la Feta, J’ai donc décidé d’engager Demis Roussos, qui s’occupera de la cellule psychologique réservée aux quatre joueurs grecs de l’équipe, Gomis, Dernis, Tavlaridis et Numérodis, Nana Mouskouri, quant à elle, sera chargée de faire chanter les Kops harmonieusement, et adaptera d’après Aristote les paroles des nouveaux chants. De plus elle s'occupera d'équiper les tireurs de lunettes de précisions pour ne pas râter les cages.

Mesdames et Messieurs les faussaires,

Laurent Roussey va réussir, car Il est sain.

Il n’est pas comme Guy Roux, ce vieillard sénile et bouffi, qui a mis son club en déroute en fuyant, et en posant Jipépé, son successeur, sur la pente savonnée d'un tremplin olympique de saut à ski, en prenant bien garde de ne pas l’équiper d’un parachute. Déjà qu’il était affreusement frappé du côté de la tête, depuis un certain soir où son crâne avait malencontreusement rencontré un tonneau de 500 hectolitres de Coca Cola, lancé depuis une tribune par un supporter qui avait bu de la potion magique à la buvette. Depuis, il fait coucou toutes les heures en tirant la langue, jour et nuit, ce qui, au fil des ans, l’a épuisé.

Laurent Roussey n’est pas comme l’entraîneur de Paris Saint- Glin-Glin, Saint-Paul-le-Drôle, qui se signale par des crises d’hilarité maladive et communicative qui rendent ses ouailles, joueurs et public, proches d’une transe permanente. Laurent Roussey n’est encore pas comme Elie Bebop, Elie le traître. Elie, Elie pourquoi nous a tu abandonnés ?

Non Laurent Roussey est sain et Saint !

En ce troisième vendredi de mai, Je vous invite à la veille de la réception de l’équipe de la Principauté esclavagiste de Monaco, sans ses blessés de la vie et de la chasse aux mouettes, Je vous invite donc, ou plutôt Je vous ordonne de répéter après Moi cette prière que vous réciterez désormais la veille de chaque match, du temps de mon passage parmi vous, faibles humains, puis, en mémoire de Moi, lorsque je gèrerai les affaires de ce Monde du haut de Mon siège social intersidéral :

Qui c’est les plus cons
Evidemment c’est l’O.L.
Avec leurs supporters et leur équipe de quenelles,
Ils vont se planter, ça c’est juré,
Allez, allez hé hé hé, les brêles.

Qui c’est les plus forts
Evidemment c’est les Verts
Ils ont un bon public et les meilleurs supporters,
On va gagné avec Roussey,
Allez, allez hé hé hé, les Verts.


Je vous ordonne de Me remercier, de M’apprécier de M’applaudir.

Sinon, remember Cayenne !