En mai prochain, sauf révolution qu’il ne faut pas souhaiter, Galette bouclera sa septième saison sur le banc de Sainté. Rompant avec une vieille tradition politique, sans attendre la fin de son septennat, Poteaux Carrés vous propose en exclusivité le vrai bulletin de santé de celui qui préside aux destinées des Verts. 


 

Galette n’est pas sourd


Les sifflets c’est laid, La bronca c’est caca. Voila, on ne va pas tourner autour du pot, l’exception culturelle de Sainté, vous savez, ce Chaudron et ce public hors pair qui font notre fierté à tous, ce titre de meilleur public qu’on se décerne … sous les yeux de la France du foot ne supporte pas ce type de dérapage. 
Imagine-t-on un ministre des finances faire la chasse à l’exil fiscal en cachant conjointement un compte en Suisse ? Le parallèle, certes hasardeux, n’est là que pour illustrer le fait que cet autoproclamé titre de meilleur public de France suppose l’exemplarité. L’exemplarité suppose des encouragements inconditionnels a fortiori lorsque son équipe de cœur s’apprête à enquiller une troisième victoire consécutive en sept jours.

Galette n’est pas sourd, les sifflets comme les reproches sur la frilosité de sa gestion, il les a entendus déjà la saison dernière. Il les a entendues ces critiques poindre dans les médias aveuglés par le grand barnum du grand Barça et son trio offensif Neymar Suarez Messi, auquel pourtant la triplette Monnet-Paquet Erding Van Wolfswinkel avait si peu à envier la saison dernière. Oui bon … 
Il les a vus ces con-sultants instiller leur venin dans la tête de nos sups sur le thème : vous vous emmerdez à GG, vous vous emmerdez à GG, vos paupières sont lourdes, vous dormez désormais.
Il a constaté, sans doute amèrement, que malgré la réelle performance que constituait en mai dernier la présence pour la 3ème saison de suite de nos Verts dans le top 5, les louanges se raréfiaient au profit au mieux d’une indifférence injuste, au pire d’un mépris insupportable : en résumé, le Sainté de Galtier aurait commis la double faute de ne pas réussir à briller, et de ne même pas essayer.
Ainsi, en fin de saison dernière, tout en finissant à un souffle de Monaco, et avec le même nombre de points que Marseille, sans une seule considération pour les qualités respectives des trois effectifs, Sainté aux yeux des médias apparaissait à la fois comme l’intrus et le vilain petit canard. 
Sans nier nos difficultés dans l’animation offensive, doit-on pour autant considérer que le froid réalisme à la sauce Jardim et la tactique suicidaire de Bielsa méritaient à ce point une note artistique supérieure à la nôtre ? 
Au regard de l’arsenal particulièrement dépourvu de … canonniers à Sainté, est-ce ci fou de penser que le jeu et les résultats des Verts l’an dernier ont constitué un aboutissement presque inespéré sauf à considérer qu’Erding vaut Gignac, que Corgnet vaut Ayew et qu’Hamouma vaut Payet. Au fur et à mesure que les plateaux Télé débordent de consultants, le bon sens y disparaît progressivement. Rendez-nous Cangioni, rendez-nous Marianne Mako ! L’écoeurante rengaine de ces passeurs de plat du grand barnum finit par gangréner notre bon vieux peuple vert.

 

Galette n’est pas aveugle


Fort de ce constat sylvain alarmant, et à défaut de pétrole, Galette a des idées. 
La première fut de renouveler massivement - à hauteur d’un gros tiers - l’effectif : adieu Saint-Maximin, Tabanou, N’Guémo, Baysse, Mollo, Gradel, Erding, Van Wolsfinkel, bonjour Assou-Ekotto, Malcuit, Pajot, Eysseric, Maupay, Bahebeck, Roux, Beric.
Loin des 3-4 recrues estivales habituelles (Van Wolsfinkel, Théophile Catherine, Monnet-Paquet l’an dernier), ce sont ainsi 8 nouveaux joueurs qui nous ont rejoints cette saison pour initier un nouveau cycle.
La seconde fut volontairement (Mollo, Erding , Saint Maximin, Van Wolsfinkel) ou non (Gradel) de rabattre quasi totalement les cartes offensives de l’équipe. Pas sourd, Galette n’est pas aveugle non plus et l’absence relative de talent devant qu’a su maxer masque (ou l’inverse) au printemps dernier l’a donc amené à donner cet impressionnant et inédit coup de balai. Les saisons précédentes quand Aubame partait, Brandao restait, puis quand Brandao partait Erding restait…. 
La troisième fut de donner un coup de jeune à un effectif objectivement pour partie vieillissant.
Un vrai pari, car si la jeunesse est insouciante et souvent prometteuse, l’expérience des trentenaires fut incontestablement un ingrédient de base de notre régularité au haut niveau depuis 3 ans.
Néanmoins, difficile de contester que ce noyau dur qui nous régale depuis trois saisons approche (au moins pour certains … François, si tu me lis) de la date de péremption. Respectant l’adage qui veut que gouverner c’est prévoir, et peut-être nostalgique de certains beaux coups réalisés avec Payet ou Matuidi, Galette a donc dès juin affiché sa volonté de recruter du bleu-bite. Et il a mis ses menaces à exécution, même si les arrivées de Pajot (libre) et Assou-Ekotto (prêt) ont d’abord donné l’impression que Galette 2016 s’inscrivait dans les traces de Galette 2015 (Monnet-Paquet libre et Ricky en prêt), qui lui-même copiait-collait Galette 2014, qui franchement avait pompé sans vergogne Galette 2013.
Mais cette impression de déjà vu était un leurre, comme un ultime réflexe, une habitude qu’on ne quitte pas facilement.
Les arrivées de Maupay, Malcuit, Eysseric, Bahebeck et Beric (tous moins de 25 ans) attestent en effet de cette volonté d’investir sur l’avenir, de bâtir un groupe sur le moyen terme, même si dans cet insupportable monopoly qu’est devenu notre foot, un tel projet semble définitivement une utopie.


Galette n’est pas bête

Parallèlement, et en particulier parce que c’est dans ce secteur que les trentenaires abondent, James Bond, pouvait se poser la question de la défense. Galette a été clair : défense d’y toucher. 
A la défense, ou tout au moins à ce qui en constitue la colonne vertébrale. De Ruffier dans les bois en passant par Dieu, Pogba et Sall dans l’axe mais également Théophile-Catherine à droite, et les tauliers Clément et Lemoine devant la défense, Galette a choisi de renouveler son assurance tous risques.
L’attribution, en l’absence de Dieu, du brassard à son plus fidèle apôtre (Saint Bayal) témoigne de l’importance que Galette accorde à ceux qui ont, par tous temps, maintenu le navire Vert à flot. 

Car en dehors de l’inoubliable Aubame, les emblématiques et futurs panthéonisés de ce septennat galettien sont bien ces tauliers qui brillent à la fois par leur valeur individuelle (Ruffier, Perrin), leur complémentarité parfaite (ah cette doublette Perrin-Sall), leur état d’esprit exceptionnel (Clément, Lemoine). 
Alors à l’heure où certains clubs vendent leur âme et leurs joueurs au diable (rouge) et renouvellent chaque saison leur effectif à 80%, on oserait, nous à Sainté, siffler Galtier, Perrin, Sall, Lemoine, Clément, Ruffier ?
Allons un peu de sérieux.
Un public comme le nôtre, qui voit chaque semaine jouer des mecs qui sont fidèles à leurs couleurs, des mecs sains qui mouillent le maillot au point de jouer blessés, des mecs qui, en plus, gagnent leurs matchs sifflerait son équipe ?
Allons…. Pourquoi pas des joueurs qui marquent 10 pions en une saison et sont vendus 80 millions pendant que vous y êtes …

Galette a vu son équipe, Galette a écouté les commentaires, Galette a compris qu’il n’avait d’autre choix pour boucler son septennat que ce pari. Et si on envisageait tout cela avec joie ? Avec l’immense plaisir de conserver nos si sympathiques tauliers associé à l’enthousiasme de la découverte de nouveaux talents ?

Avec l’envie simple de savourer une nouvelle saison Européenne dans un club qui plus que jamais cultive son exception footballistique. Avec la pleine conscience qu’une troisième saison Européenne consécutive couplée à une quatrième saison d’affilée dans le top 5, serait un vrai exploit -inédit depuis la période 79-82- à ne pas banaliser.

Dans les vestiaires, sur le terrain comme dans les tribunes, le changement c'est maintenant !