Après trois défaites consécutives et privés de quatre titulaires potentiels, les Verts surprennent Bordeaux avec un retour au système de jeu de la saison 2011/12.


On l'a un peu vu l'année passée, le 4-2-3-1/4-4-2. Notamment les deux premières journées, si peu reluisantes. On l'avait beaucoup apprécié la saison d'avant, même si ses limites (flagrantes à Auxerre ou contre Evian, par exemple) avaient poussé Galette à l'abandonner dès le mois d'avril 2012. Il avait disparu, avec la présence de Brandao. Justement Brandao manquait. A Lille, Galtier avait tenté le poste pour poste avec Saadi : un plantage sur toute la ligne. Contre Bordeaux, l'entraîneur stéphanois a tiré les leçons.


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Pas de pivot au niveau ? L'axe sera occupé par deux joueurs : Hamouma, dont ce n'est pas le poste, soutenu par Corgnet, enfin à sa place. L'ancien dijonnais livrera une partie de haut niveau, dans ce rôle d'accélérateur de jeu et de dynamiteur de lignes qui lui va définitivement mieux que celui d'ailier. Autre intérêt de ce retour au 4-4-1-1 : Clément, à la peine seul en 6 depuis son retour, est épaulé par Lemoine. Le côté gauche est en revanche un bricolage total : Cohade a certes dépanné pendant la CAN 2013, mais Zouma ici, c'est de l'inédit. En tout cas, ce dernier choix semble être lui aussi issu de l'expérience ; Clerc était passé à côté de son match contre Esbjerg, handicapé par ce positionnement inversé. Enfin, on le sait, c'est dans ce système que Nicolita est à l'aise - constat encore vérifié. Pour ce qui est des consignes, on fait dans le simple : gros pressing, jeu direct et contre-attaques - là aussi, c'était peut-être un choix rendu nécessaire devant les insuffisances techniques observées ces deux dernières semaines.

Bordeaux est sans doute surpris. Venus avec des ambitions (et ses deux attaquants Saivet et Diabaté titularisés, ce qui n'était pas certain), les Girondins subissent le premier début de match explosif des Verts depuis un bon moment. On commençait à s'inquiéter de la perte de cette capacité à emballer un match et faire la différence d'entrée : elle est revenue à point, confirmant le mieux entrevu jeudi. C'est elle qui va nous rendre le match facile, avec deux buts inscrits en début de chaque période. Nécessitant une grosse débauche physique, elle condamne cependant par la suite à subir et défendre en attendant les contres. Si le réalisme n'avait pas été au rendez-vous d'entrée, le match aurait sans aucun doute été plus difficile.

Ne pas céder à l'euphorie

On a ainsi revu les joies du 4-2-3-1/4-4-2 (jeu spectaculaire, espaces en contre), mais aussi ses frissons : il suffisait d'un duel perdu pour mettre le feu. En d'autres termes : il s'agit de défendre sans le filet de la sentinelle, et de réussir une première relance longue - deux choses qui ne marcheront pas à tous les coups. Logiquement, Clément et Lemoine ont été avertis dès avant l'heure de jeu. De plus, l'attaque bordelaise n'était pas dans un bon jour : Jussiê, récemment réintégré dans le groupe aquitain et entré à la pause à la place d'un Maurice-Belay faiblard, illustre bien cette impuissance bordelaise. On notera tout de même que Bordeaux a eu des occasions chaudes (en dehors du but, Diabaté trouve une fois la barre et bute sur une bonne sortie de Ruffier...), presque autant que Saint-Etienne - CPA mis à part. Globalement, si on se fie aux stats officielles LFP, Bordeaux est devant à presque tous les indicateurs : plus de frappes (mais moins cadrées), nettement plus de possession, plus de passes réussies, deux fois plus de centres, deux fois moins de fautes...

Ne noircissons pas le tableau : on a vu des Verts combatifs et généreux, sachant relever la tête malgré un contexte difficile (mais avec le soutien d'un Chaudron bouillant). On a aussi vu des remplaçants (Allan Saint-Maximin et Sissoko) capables de jolis gestes. En attendant Mollo et Erding...