Deuxième volet du comparatif statistique entre l'équipe de l'ASSE de cette saison et celle des saisons précédentes : est-ce que les différences aperçues à la précédente trêve internationale sont toujours présentes ?


Lors de la précédente trêve internationale, on a regardé de près les points pris, les buts marqués et encaissés, les tirs effectués et subis, la possession, les passes réussies et les endroits du terrain où l'ASSE a le plus joué. En comparant les chiffres de ce début de saison avec les trois précédentes années (la moyenne sur toute la saison, la moyenne sur les premières journées et la moyenne sur les matchs contre les mêmes adversaires), on a pu remarquer des différences assez intéressantes. En bref, lors de la première tranche de 4 matchs de cette saison, on a encaissé moins de buts qu'avant, même si on a subi plus de tirs. On n'a pas marqué nettement plus, on a même tiré moins souvent, mais en étant plus précis. On n'a pas eu la possession et on a joué bas, plutôt dans nos 30m que dans les 30m adverses. 
 

Après une autre tranche de 4 matchs (Angers, Dijon, Rennes et Troyes), est-ce que ces différences statistiques restent valables ou bien le style de jeu de l'ASSE d'Oscar Garcia a évolué dans une direction différente ?

La première différence est bien sûr au niveau comptable. Avec 3 victoires lors de la première tranche, les Verts avaient fait un début de saison canon, largement mieux que les précédentes. Malheureusement la petite moyenne de 1,25 points / match lors de la 2ème tranche descend la moyenne de l'ASSE à un niveau comparable avec les saisons précédentes :

 
Pour l'instant on fait quand même mieux que la saison précédente (que ça soit entière, les premiers 8 matchs ou les matchs contre les même 8 adversaires). Par contre, la tendance est à la baisse et il faut espérer que lors des 4 prochains matchs elle sera inversée.
 
 

Tirs et buts

 
Le nombre de points n'est pas un indicateur, mais le nombre des buts et des tirs peut nous donner plus d'informations. En ce qui concerne les buts marqués (la partie à gauche ci-dessous), on fait légèrement mieux que les deux précédentes saisons (même si on avait connu un mieux départ que cette année), mais pas forcément mieux qu'il y a trois ans. La saison 2014-15 a été aussi très bonne en terme de but encaissés (la partie à droite ci-dessous) et cette saison ne sort pas de l'ordinaire, même si contre les mêmes adversaires la saison précédente on avait encaissé moins de buts. Là aussi la tendance n'est pas très bonne, lors de la 2ème tranche de 4 matchs on a eu la même moyenne des buts marqués que lors de la 1ère, mais on a encaissé plus des buts (1,25 / match au lieu de 0,75 - tous contre Paris, d'ailleurs).
 
 
Concernant les tirs pour et contre l'ASSE, les conclusions de la précédente analyse restent valables : on n'a jamais tiré si peu que cette saison, même si on a augmenté notre moyenne de deux tirs / match depuis la dernière trêve. En on subit toujours beaucoup de tirs, beaucoup plus qu'il y a 3 ans, par exemple.

On ne peut clairement pas parler de solidité défensive chez les Verts en ce début de saison : on subit plus des tirs qu'avant et depuis quelques matchs on commence à encaisser plus de buts aussi - si on compte aussi le nombre des montants qui ont sauvé Ruffier, on peut raisonnablement s'inquiéter. Par contre, offensivement on reste plutôt efficaces, malgré un nombre des tirs relativement réduit : la raison est la même que lors de la précédente analyse, on cadre beaucoup plus (même moyenne que lors de la 1ère tranche de 4 matchs) :
 
 

 

Style de jeu

 
Les tirs et leur efficacité ne représentent pas un style de jeu, mais plus un réalisme dans les zones de vérité. Pour mieux analyser le style de jeu, on regarde les deux indicateurs les plus utilisés, la possession et le pourcentage des passes réussies. Pour le premier, les 57% de de moyenne pour les 4 derniers matchs (dont 71% à Troyes) sont à l'opposé des seulement 45% lors des la tranche précédente. Ça porte la moyenne de cette saison à 51%, un chiffre correct, mais légèrement plus faible que les saison précédente (la dernière contre les même adversaires étant même plus faible. Quant au pourcentage des passes réussies (à droite ci-dessous), on reste toujours dans la lignée des saisons précédentes, faisant même légèrement mieux que les deux dernières :

 
Lors de la précédente analyse, on avait remarqué que le jeu stéphanois passe un peu plus sur les côtés que lors des saisons précédentes. Cette tendance s'est encore plus accentué lors des derniers matchs, où on a passé seulement 19% en moyenne dans l'axe (contre 22% lors de la 1ère tranche) - le match à Dijon étant particulièrement excentré, seulement 13% des actions Verts se déroulant dans l'axe...
 
 
Une autre tendance remarquée lors de la première tranche est que l'ASSE de cette saison jouait plus bas (les propres 30m) que haut (les 30m adverses) par rapport aux saisons précédentes. Ce style de jeu a continué lors des derniers matchs, la moyenne de cette saison reste toujours plus grande (nos 30m), respectivement plus petite (30m adverses) que les saison précédentes. Néanmoins, une exception existe :lors du dernier match, à Troyes, on a joué 37% du temps dans les 30m adverses et on a eu 70% de possession - les deux chiffres étant largement au dessus de la moyenne de cette saison ou des précédentes. Et il n'y a pas de débat si c'était un match réussi de la part des Verts ou pas...
 
 
 

Conclusions

 
Les 4 premiers matchs de la saison nous avaient montré une équipe de l'ASSE pratiquant un style de jeu différent par rapport aux saisons précédentes : on jouait bas, sans avoir la possession, mais en gardant la maîtrise, défensive (peu des tirs subis) ou offensive (passes réussies ou tirs cadrés). Les 4 matchs suivants ont montré un visage différent, avec une plus large possession, notamment sur les côtés ou dans les 30m adverses. Mais on tire toujours moins qu'avant (heureusement on cadre toujours plus) et surtout on a commencé à concéder plus des buts. Si le léger changement de style de jeu ne nous a pas permis d'être plus dangereux offensivement, il nous a affaiblis défensivement.
 
Un résumé très simpliste est qu'en début de saison on défendait bas et bien et on était efficaces en contres et que par la suite on a cherché à imposer notre jeu, mais sans efficacité et tout en se découvrant derrière. Ainsi, la différence entre cette saison et les précédentes, qui était assez prononcée sur certains chiffres, commence peu à peu à disparaître. Mais pour l'instant l'équipe est dans une phase de transition, peut-être que la direction prise par l'équipe sera plus claire à la prochaine trêve internationale, après 4 autres matchs de championnat...