Malgré la défaite du week-end dernier, nous avons toujours notre destin en main. Mais ne pas dépendre des autres dans la course à l'Europe passe désormais impérativement par une victoire chez le 3ème de la L1. La mission s'avère périlleuse.


1- Le parcours

 

Après des débuts accrochés avec les deux Olympiques, Monaco semblait avoir trouvé son rythme de croisière et se diriger tout droit vers la Ligue des Champions. Mais depuis 6 journées, le yacht est devenu un bobsleigh et dévale dangereusement la pente en bas de laquelle l'attend l'Europa League. A nous de le manier aussi habilement qu'Albert pour précipiter leur chute.

 

Si chute il y a, il faut toutefois la relativiser. Avec seulement 2 nuls et aucun revers à domicile depuis la mi-saison, les Monégasques restent la 2ème équipe à domicile. Si l'attaque reste toujours très performante, c'est la défense qui pêche puisque de 4ème à la trêve, elle se retrouve désormais 8ème à la défaveur d'une 13ème place sur la phase retour.

 

2- L’effectif

 

Jardim a quelque peu remisé son immuable 4-4-2 pour un 4-2-3-1 évolutif, pouvant parfois retrouver sa forme d'antan avec deux pointes mais aussi, assez souvent, se rapprocher d'un 4-3-3 plus classique.

 

Quelques blessures l'ont parfois éloigné des terrains au profit de Benaglio voire Sy, mais Subasic, malgré une moins bonne passe, reste le titulaire dans les cages monégasques. Devant lui, la charnière Glik-Jemerson n'a que peu de concurrence puisque c'est principalement le polyvalent Raggi qui s'y colle. On le retrouve parfois également suppléant Jorge à gauche. On le voit plus rarement à droite, Sidibé disposant de sa doublure attitrée, Almamy Touré. On notera que la récente cure de jouvence imposée a permis à Serrano de passer pour un jambon sur le flanc gauche de la défense.

 

Dans l'entrejeu, les anciens Fabinho et Moutinho sont quasiment intouchables. A leurs côtés, deux options très différentes sont possibles. Soit un Tielemans qui pousse le plus souvent Moutinho en pointe haute du milieu, soit un Lemar qui constitue, en soutien de l'avant-centre, quasiment un deuxième attaquant. Les présences de N'Doram et plus encore de Traoré sont bien plus anecdotiques.

 

Devant, Falcao est indiscutable. Jovetic que l'on attendait comme son remplaçant, voire à ses côtés, a bien trop souvent été blessé pour s'imposer et a même été moins aligné que Baldé pourtant également très présent sur les côtés. A droite où il est la doublure de Rony Lopes et à gauche où il est n°3 derrière Lemar et... Rony Lopes. La rotation sur les ailes a en effet été telle que ce dernier a été le plus utilisé sur chacun des côtés (respectivement 17 et 12 fois). Ainsi, en plus des sus-cités, Ghezzal à droite et Diakhaby à gauche (mais également dans l'axe) comptent un nombre de titularisations pas tout à fait négligeable. Ce qui est en revanche le cas de Boschilia à droite et de Sylla en pointe. Les deux pépites annoncées, Mboula et Pellegri, n'ont pour le moment pas fait partie du 11 de Leonardo Jardim.

 

L'équipe possible ? Privé d'au moins sept joueurs (Benaglio, Jorge, Traoré, Baldé et Jovetic forfaits, Sidibé et Falcao probablement au mieux sur le banc), Jardim aura un choix limité pour composer son équipe : Subasic – Touré, Glik, Jemerson, Raggi – Fabinho, Tielemans, Moutinho – Rony Lopes, Diakhaby, Lemar.

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Souffrance (n. f., ancien français sofrance, du bas latin sufferentia) : Fait de souffrir, état prolongé de douleur physique ou morale ; syn. : AS Saint-Etienne-AS Monaco ; ex. : Cet ASSE-ASM perdu 4-0 avec un but hors-jeu suivi d'une expulsion scandaleuse de Stéphane Ruffier est une véritable souffrance. Vous voulez vraiment que j'en dise plus ? Vous voulez la définition de sado-masochisme ?

 

Bon, puisque vous y tenez : aucune victoire sur les 4 derniers déplacements en pays voisin dont 3 défaites. Il faut remonter à 2010 et des buts de Lolo Battles et du joueur favori de Danish, un certain Bakary Sako pour nous voire rainier à Monaco. Un signe du réveil de Tannane pour nous offrir l'Europe ?

 

 

4– Le joueur à suivre

 

D'habitude, mon joueur à suivre est un joueur à craindre, à redouter, un joueur qui peut faire basculer le match en notre défaveur. Là, on en trouve beaucoup trop dans l'effectif d'en face. Et ce même si l'état de grâce de Lopes s'est terminé et si Lemar est loin de son meilleur niveau. Mais je vais prendre un risque et désigne notre chance de faire un résultat : Andrea Raggi. Il peut sembler facile de tomber sur l'ambulance et pourtant, loin de moi cette idée. C'est un joueur que j'ai longtemps apprécié, dur sur l'homme, intelligent, notamment dans sa capacité à gérer ses faiblesses et longtemps sous-côté, il est désormais acquis qu'il ne tient plus la route.

 

Surtout, il est probable qu'il soit sollicité en tant que latéral. Là, son manque de vitesse déjà problématique en charnière centrale s'avère rédhibitoire. Si l'on ajoute un Touré assez peu inspiré ces dernières semaines, nul doute que la clé se trouvera sur les côtés, et dans la vitesse. Il faudra donc lancer les Formule 1 dans les couloirs de Monaco, et espérer en revenir en Senna ou en Trintignant.