Presque 1 an jour pour jour après la finale de la coupe de la ligue, revoilà l'ASSE face au Stade Rennais, en championnat cette fois. Alors, simple coïncidence ou véritable signe du destin ?
Les rencontres entre Saint-Etienne et Rennes en championnat accouchent ces derniers temps de matchs prolifiques en buts, d'un côté comme de l'autre (3-1 pour Rennes cette année, 2-0 et 2-2 l'année passée, 4-0 chez nous il y a 2 ans).
La principale différence entre la saison dernière et l'actuelle, c'est plutôt que les Rennais ont remis le couvert : ils se sont qualifiés pour la seconde fois consécutive pour une finale de coupe (cette fois c'est la coupe de France). Ce ne sera pas notre cas, malgré l'ambition affichée en début d'exercice de bien figurer dans cette compétition.
Non, notre chance à nous, elle est en championnat : l'ASSE tient son destin en main pour une 4e place (sinon plus) qui aurait une saveur d'Europe prononcée, mais aussi viendrait confirmer la progression linéaire des Verts en L1. Ne nous voilons pas la face : cette 4e place, il nous la faut. Pour la victoire ce week-end, il ne faudra pas Rennes, on sait. Jamais.
1 - Le parcours
Les Rennais vivent une saison pour le moins difficile (14e avec 38 points), mais qui reste finalement dans la lignée de la précédente (13e au final avec 46 points). Le changement de coach durant le mercato estival n'aura donc pas eu l'effet escompté, du moins pour le moment. Si le maintien ne semble être l'affaire que de quelques points, c'est bien une saison quelconque que Philippe Montanier a dirigé sur le banc des Rouges et Noirs. Une victoire en finale de la coupe de France permettrait aux Rennais de donner un goût sucré à un exercice relativement insipide.
A première vue, les hommes de Philippe Montanier semblent presque plus à l'aise à l'extérieur (4 victoires, 4 nuls et 8 défaites) qu'à domicile (5 victoires, 7 nuls et 5 défaites). Si l'on se penche sur les résultats en dehors de leur base, les Rennais cumulent des victoires importantes, notamment à Marseille (1-0) ou même à Toulouse (le fameux 5-0). ils ont aussi arraché des nuls sur les terrains de Lyon et Montpellier (0-0), Lille (1-1) ou encore Bordeaux (2-2).
S'ils ont réalisé des prestations convaincantes contre des équipes réputées "fortes" du championnat de France, les Rouges et Noirs brillent bien moins chez des équipes plus "faibles" : 3 défaites chez les actuels 3 derniers du championnat (2-1 à Valenciennes et Sochaux et 3-1 à Ajaccio), ainsi que contre Guingamp, Bastia ou encore Lorient.
Malgré des résultats en dent de scie, les Rennais semblent avoir retrouvé une dynamique positive : Ils restent sur 2 victoires à Marseille et contre Bastia à domicile, 1 nul face à Bordeaux et 1 petite défaite face à Monaco ; ainsi que sur 2 victoires en coupe de France face à Lille en quart et Angers en demi. Ce constat occulte néanmoins qu'avant cette victoire à Marseille, les Rouges et Noirs restaient sur une série de 3 défaites consécutives en championnat, face à Guingamp, Valenciennes et Toulouse.
C'est cette irrégularité qui plombe finalement la saison des Rennais, mais elle peut aussi être leur force. S'ils prennent le match de vendredi par le bon bout, les Bretons peuvent tout à fait repartir de Geoffroy avec un ou plusieurs points. Ils ont en effet une attaque plutôt efficace cette saison (8e attaque de L1 avec 40 buts inscrits, soit seulement 6 de moins que nous), et possèdent des atouts offensifs indéniables. Les hommes de Philippe Montanier pêchent plutôt en défense (40 buts encaissés), et il se peut que ce soit une des clefs du match contre l'ASSE. Attention cependant à ce que la demi-finale gagnée mardi contre Angers ne leur redonne pas trop d'allant pour cette fin de saison.
2 - L'effectif
Qui dans les bois ? Benoît Costil, bien entendu. La pine-up Rennaise est titulaire indiscutable et s'est même payée le luxe de participer à l'intégralité des rencontres en championnat cette saison.
Devant lui, la charnière défensive centrale est stable. Sylvain Armand occupe la gauche de l'axe, Jean-Armel Kana-Biyik la droite. Cédric Hountondji et John Boye ont connu, en de rares occasions, les délices de la titularisation, le second très récemment puisque ce fut en coupe, contre Angers ce mardi.
Dans les couloirs, la stabilité est aussi de mise. Avec Cheickh M'Bengue sur le flan socialiste et Romain Danzé côté UMP, les autres latéraux se disputent les restes dans cet effectif Rennais. Mais, comme cela arrive parfois, il y a des surprises. Danzé souffre, paraît-il, d'une lésion musculaire et ne devrait pas être du déplacement à Saint-Etienne. Un coup dur pour Philippe Montanier, puisque ce joueur n'a jamais été mis en concurrence et n'a donc pas de remplaçant réellement attitré. Du coup, Emerson pourrait y évoluer ou bien Hountondji. A moins qu'il ne choisisse le jeune Steven Moreira (19 ans), dont la dernière titularisation remonte à la défaite (3-1) face à Ajaccio début février. Cette dernière option est, malgré tout, bien probable.
Pour l'axe du milieu de terrain, l'entraîneur breton n'a pas d'idée fixe, puisque son équipe évolue soit en 4-3-3 soit en 4-2-3-1. Dans la première tactique, Makoun, Doucouré – toujours un cran plus haut - et Konradsen apparaissent comme ses joueurs préférentiels. Mais l'excellent Vincent Pajot revient peu à peu et pourrait se voir titularisé, lui qui a été absent pour blessure entre la fin décembre et la mi-avril. Dans la seconde option, avec deux joueurs à la récupération, Jean II et Konradsen sont en général alignés. Le jeune Tiemoué Bakayoko a fait illusion quelques rencontres avant de disparaître peu à peu de la rotation. Néanmoins, il facture 16 titularisations tout de même. Pas impensable de le voir, donc.
Concernant le trio – ou le quatuor ! - d'attaque, Philippe Montanier ne manque pas de solutions. Sur les ailes, nous retrouvons, bien souvent, Alessandrini et Grosicki, voire Kadir et Pitroipa. Mais le Polonais est sous la menace d'une suspension pour la finale du 3 mai, tout comme Ola Toivonen. Il se dit qu'ils seraient laissés « au repos » pour éviter un carton jaune suspensif. Paul-Georges Ntep pourrait être choisi pour prendre un côté de l'attaque. Si meneur de jeu, derrière l'attaquant, il y a, peu de chances d'apercevoir Julien Féret qui n'a plus joué en L1 depuis... le 11 janvier ! Abdoulaye Doucouré a enchaîné les matchs à ce poste avec une réussite assez inégale. Probable, là, qu'il soit laissé sur le banc. Le Stade Rennais dispose de jeunes joueurs qui peuvent amener, devant, un peu de fraîcheur : Wesley Saïd, Zana Allée ou, encore, Adrien Hunou.
La pointe a été occupée avec succès par le Suédois, recrue du mercato hivernal, Ola Toivonen. Mais, comme dit précédemment, il pourrait laisser sa place à Nelson Oliveira qui n'a plus été titulaire depuis 1 mois et la victoire au Vélodrome, ou à Silvio Romero qui a mis ses deux seuls buts de la saison contre nous au match aller.
Une équipe dont le contour a du mal à se dessiner et il y a fort à parier que le 11 qui débutera la rencontre n'ait pas beaucoup d'automatismes.
Equipe possible : Costil, Moreira – Kana-Biyik – Armand – M'Bengue, Konradsen (ou Pajot) – Makoun, Kadir – Doucouré (ou Féret) – Alessandrini (ou N'Tep), Oliveira (ou Toivonen).
3- Souviens-toi la dernière fois
A l'aller, les Rennais nous avait défaits 3-1, avec un Alessandrini on fire auteur d'un but et d'une passe décisive, ainsi qu'un doublé de l'attaquant Argentin Silvio Romero (ses 2 premiers buts sous le maillot Rennais, mais aussi ses 2 seuls buts en Ligue 1 !). On se souviendra de la tête de Mollo sur la barre, mais aussi du but d'Erding dans les arrêts de jeu, scorant ainsi face à son ancien club, et, comme disent les spécialistes de foot, sauvant l'honneur de petits Verts décidément pas dans leur assiette ce soir là.
Le match face à l'ASSE sera la seule embellie pour les Rennais sur le mois de Décembre : s'inclinant lors de la précédente journée 2-0 à Louis II, Les Rouges et Noirs enchaîneront par la suite 3 défaites en Ligue 1 face à Lorient, Paris et Sochaux. Ils s'inclineront également face aux Girondins de Bordeaux en 1/8e de finale de la coupe de la Ligue. Ces multiples défaites entraîneront un "vaste" remaniement de l'effectif durant la trêve hivernale : Toivonen, Grosicky et Ntep viendront en effet gonfler l'effectif Breton lors de ce mercato.
Naar & Philim