Il fait partie des expat' les plus fidèles de Poteaux Carrés. Mais peut-on parler d’expatrié lorsqu’on est né àdes milliers de kilomètres du Chaudron, de l’autre côté de l’Atlantique. Au-delàdu rythme d’un dribble endiablé àla Mollo, son autre grande passion reste le jazz…
Pseudo : C’est bien sûr un clin d’œil au quart de finale légendaire de mars 1977 entre les Verts et les Reds de Liverpool, à Anfield Road. Si Christian Lopez a le réflexe de faire faute sur Supersub (surnom de David Fairclough, l’attaquant des Reds), il l’empêche de marquer, et ça change tout ! Alors certes c’est un souvenir un peu amer, mais après tout c’est un peu dans le même ordre d’idée que « Poteaux Carrés »…
Localisation : J’habite à Hoboken dans le New Jersey, juste à côté de Manhattan où je travaille. Je suis né à New York, mais peu de temps après ma naissance mes parents ont déménagé à Paris, où j’ai grandi. Et bien plus tard j’ai eu une opportunité par mon travail de retraverser l’Atlantique dans l’autre sens, et depuis je n’ai plus bougé.
Premier match à Geoffroy - Guichard ? C’était il n’y a pas très longtemps, le 18 avril 2009, pour un Sainté – Lille. J’y suis allé avec mon père, qui habite toujours à Paris, mais qui ne connaissait pas Geoffroy-Guichard non plus. On a du planifier l’affaire longtemps à l’avance, c’est qu’on a peu de vacances ici aux USA! Ce fut un moment magique pour nous, d’enfin découvrir le Chaudron, son ambiance exceptionnelle. J’ai réalisé un rêve ce jour-là , d’autant plus que les Verts ont gagné ce match, hyper important pour le maintien. D’ailleurs je reste convaincu que si on avait perdu ce match, on terminait dans la charrette en fin de saison. J’ai bien l’intention de revenir un jour à Geoffroy-Guichard, j’attends que mes fils soient un peu plus grands pour les emmener.
Premier souvenir de supporter ? La finale de la coupe de France Sainté – Reims en 1977, que j’ai suivie à la télé. Je me souviens des deux buts des Verts dans les dernières minutes, le pénalty de Bathenay et la tête de Merchadier. J’ai attrapé le virus du foot et des Verts ce jour-là .
Qui t'a fait découvrir ce club ? Mon père. Il a longtemps habité aux USA et lorsqu’il est revenu en France, il ne s’intéressait plus du tout au foot. Et puis la grande époque de Saint Etienne a commencé, et il s’est mis à suivre les exploits des Verts en coupe d’Europe à la radio et à la télé.
Joueurs Verts préférés (toutes époques confondues) ? Mon idole quand j’étais gamin était Dominique Bathenay. Parmi les joueurs de la grande époque, je citerais aussi Rocheteau, Piazza, Lopez et Curkovic. Ensuite: Platini, Rep, Roussey, Ribar, Daniel, Garande, Tibeuf, Sivebaek, Moravcik. Dans un passé un peu plus récent, Alex, Aloisio, Feindouno, Ilan, Matuidi, Janot. Dans l’équipe actuelle, je citerais Perrin, Aubame et Hamouma.
Autres clubs ou joueurs favoris ? Pour les autres clubs, pas vraiment. Je vais régulièrement voir jouer les New York Red Bulls, mais j’y vais plus en spectateur qu’en vrai supporter. Concernant les joueurs, j’adore Andres Iniesta, ainsi que Diego Forlan. En MLS, Landon Donovan, qui joue au LA Galaxy, est un joueur très talentueux. Le jour où les Américains auront 3 ou 4 joueurs comme lui dans leur équipe nationale, ça pourra être intéressant. Je pense que ça arrivera un jour, avec la popularité grandissante du soccer ici, notamment chez les jeunes.
Ton plus grand souvenir avec l'ASSE ? Je vais en citer deux : le 6-0 contre Eindhoven en 1979. Je suivais le match à la radio. Les Verts avaient perdu 2-0 au match aller, et la qualification était très compromise. Et au retour, ils en plantent 3 dans les 5 premières minutes ! Ensuite, la qualification pour la coupe d’Europe, en mai 2008. On attendait ça depuis si longtemps !
Ton match des Verts le plus marquant ? C’est un autre souvenir amer : la finale de coupe de France en 1982 contre le PSG. Mon père et moi étions au Parc ce soir-là . C’était le dernier match de Platini avec les Verts, et vraiment la fin d’une époque. Je me souviens d’une ambiance très tendue, un suspense insoutenable, la prolongation, les 2 buts de Platini, l’égalisation du PSG à la dernière seconde, l’envahissement de terrain, les tirs aux buts... J’étais inconsolable après le match. L’année précédente, j’étais également au Parc pour la finale perdue contre Bastia, deux défaites en finale consécutives, c’était dur à encaisser.
Enfiles-tu un maillot de Saint-Etienne quand tu vas au stade ou quand tu regardes le match à la télé ? Si oui, quel maillot ? Pas pour regarder les matchs, mais je le mets quand je vais faire mon jogging hebdomadaire. J’ai le Konica Minolta saison 2006-2007, et le maillot rayé vert et blanc qu’ils ont sorti pour la coupe d’Europe en 2008 (celui que je préfère).
Connais-tu par cœur les paroles de la chanson mythique ? Oui bien sûr.
Carte blanche (quelque chose qui te tient à cœur ? une anecdote ? un coup de gueule ?) Durant la période 1978-1981, je suis allé voir plusieurs fois les Verts au Parc des Princes, en championnat contre le PSG. Et à cette époque, quand les Verts venaient jouer à Paris, c’était quelque chose ! Le public parisien attendait les Verts comme on attendrait les Beatles ! Le PSG commençait à être populaire, mais le mythe des Verts était encore à son apogée, le Parc était plein à craquer, et les supporters verts étaient partout dans le stade. Je me souviens donc qu’à chacun de ces matchs, quelques minutes avant le coup d’envoi, une immense clameur montait du stade tout entier : « les Verts ! les Verts ! LES VERTS ! LES VERTS ! … » On n’entendait plus du tout les supporters du PSG, ils étaient là mais on ne les voyait plus. Pour moi qui ai commencé à suivre le foot vers la fin de la grande épopée verte, ces matchs m’ont permis de comprendre la dimension du mythe. Evidemment c’était une autre époque, mais on ne peut pas oublier ces moments-là .