Des nuls, c'est bien beau pour arrêter l'hémorragie, mais c'est insuffisant pour avancer. Après, 10 matchs sans succès, il est plus que temps d'aller en chercher un pour réellement relancer la machine. Pour cela, il va falloir performer contre Angers, une équipe plutôt en forme.
1- Le parcours
C'est un sacré début de saison que nous réussit, encore une fois, le SCO. Les hommes de Stéphane Moulin pointent en effet au 7ème rang après un tiers du championnat, avec pas moins de 7 succès en 13 rencontres, soit un joli bilan de 22 points. Mieux, si les scoïstes sont plus à la peine face aux présumés gros du championnat, ils sont quasiment sur un sans-faute contre les équipes luttant a priori pour le maintien, avec 2,38 pts par match, c'est-à-dire 6 victoires, 1 nul et 1 seule défaite, 2-0, contre Bordeaux en tout début de saison.
Surtout les Angevins sont sur une bonne passe avec 4 victoires lors des 6 dernières rencontres avec 12 buts inscrits. Principale ombre au tableau, finalement, une défense plutôt perméable. Et ce n'est pas peu dire, elle est au 14ème rang du championnat derrière celle des Verts ! Si les Angevins ont tenu la clean sheet le week-end dernier, ils restaient sur 8 matchs consécutifs avec au moins un but encaissé.
On aurait pu souligner également les difficultés à domicile des Angevins, mais le match ayant lieu à GG, il y aurait surtout de quoi s'inquiéter d'une équipe qui sort de 3 victoires en déplacement, à Lens, Nîmes et Rennes. Qui suivaient toutefois 2 très lourdes défaites, avec un total de 10 bits encaissés.
2- L’effectif
Si le SCO n'est pas au niveau des Verts, il s'agit également l'un des clubs qui a le plus utilisé de joueurs depuis le début de saison. Mais contrairement à des Verts un peu verts, le SCO ne compte dans le lot que 2 joueurs de moins de 23 ans et s'appuient surtout sur un effectif assez large.
Le plus vieux des jeunes gardiens français, Bernardoni, a fait le saut, faute de place à Bordeaux, il a arrêté les prêts et se retrouve donc à Angers où il prend la place d'un vrai vieux, Butelle, qui le zyeute du banc et du haut de ses 37 ans. Devant lui, la paire vieillit, semble parfois sur le point d'être délogée, mais reste la plus utilisé, le capitaine Traoré et l'ancienne révélation Thomas sont toujours fidèles au poste et laissent toujours uniquement des miettes au pauvre Pavlovic, toujours prêt à dépanner malgré tout. En revanche, sur les côtés, moins de continuité. Certes, Bamba, à droite, n'est pas un petit nouveau (il était déjà là quand son homonyme formé chez les Verts était en prêt dans le Maine-et-Loire), mais le voir petit à petit prendre le dessus sur Manceau l'est beaucoup plus, même si, lors des dernières rencontres, ce dernier semblait revenir en grâce. A gauche, la nouveauté n'est, elle pas surprenante puisque le titulaire de l'année passée est parti. Et c'est donc Doumbia, échec complet à Rennes la saison passée, qui vient prendre ce côté. Dans une équipe plutôt riche, seul Ebosse, aligné dans l'axe, surtout, à droite, un peu, vient pourtant compléter le tableau. Il est vrai que Loucif et Diaw, pourtant forts d'une petite expérience en pro (36 matchs de D1 algérienne pour le premier, 68 matchs de D1 polonaise pour le second), sont totalement mis de côté par Moulin.
Dans l'entrejeu, en revanche, il y a déjà un peu plus de choix, même si Mangani et, dans un rôle plus offensif, Fulgini, domine le temps de jeu. Et Amadou, quoi que moins souvent aligné, notamment parce qu'arrivé tardivement, est encore plus intouchable puisque jamais mis sur le banc. Reste donc finalement peu de temps de jeu pour Capelle, qui malgré sa polyvalence, gratte assez peu de temps de jeu ailleurs, et pour Coulibaly. Bobichon, plutôt milieu, à la base, a plus souvent joué devant cette saison que dans le cœur du jeu.
Justement, c'est devant que le choix est le plus important pour Stéphane Moulin. Et, c'est Bahoken qui tire les marrons du feu en trustant la position d'avant-centre, loin devant Diony mais surtout profitant de l'absence quasiment perpétuelle d'Alioui, le meilleur buteur de la saison dernière. Sur les côtés, en revanche, la donne est beaucoup moins claire. S'ils sont rarement mis sur le banc, l'enfant prodigue de retour, Boufal, et la bonne surprise de la saison dernière, Pereira Lage, ne sont présents que par intermittence. Ce qui laisse la place au solide et régulier Thioub pour se faire une place, ainsi qu'à Cabot. En revanche, c'est plus compliqué pour Bobichon qui s'assoit surtout sur le banc. Enfin, Capelle dépanne tout de même de temps en temps, ce qui laisse d'autant moins de place à El Melali et surtout au tout jeune Cho (16 ans).
La compo probable : En plus de Boufal, blessé, Thioub est, une fois n'est pas coutume, absent, de même qu'Amadou :
Bernardoni – Bamba, Traoré, Thomas, Doumbia – Mangani, Coulibaly, Fulgini – Cabot, Bahoken, Pereira Lage
3– Souviens-toi la dernière fois
Décidément, après une saison aussi moisie que 2019-20, cette rubrique est donc bel et bien déprimante. Nouvel épisode avec le déplacement à Angers en fin d'été dernier (le premier jour de l'automne, en fait). On retiendra pourtant une belle première mi-temps, conclue sur un score de 1-0 grâce à un but de Nordin. Et puis, la cata en seconde, surtout défensivement, avec cette désagréable impression, à partir du but de Capelle, que tout passait comme dans du beurre.
Consolons nous donc, un peu, avec la dernière fois pour un ASSE-SCO, un 4-3 complètement fou la saison précédente, fait de renversement de situation et de grand spectacle, avec un épilogue tardif et des buts de Diony, Debuchy et Hamouma, en plus d'un csc.
Mais surtout, consolons nous avec l'historique global : le SCO n'a plus gagné à GG depuis 14 matchs. C'était alors une victoire de l'équipe de Marc Berdoll sur des Verts comptant encore dans leurs rangs Salif Keïta ! Plus récemment, depuis la dernière remontée scoïste, les Verts comptent 5 victoires, 3 nuls et donc 1 défaite dans des matchs comptant plus de la moitié du temps moins de 3 buts.
4- Le joueur à suivre
Parce qu'on se méfie toujours du joueur revanchard, un Loïs Diony qui, sans briller, a trouvé le chemin des filets plus vite qu'avec les Verts, malgré un temps de jeu bien plus limité. Cela aurait pu être le choix de la facilité avec Bahoken, rarement sublime à voir jouer mais relativement efficace dans son style fait de mouvements. S'il ne tenait qu'aux sentiments de l'auteur de ses lignes, Lassana Coulibaly aurait tout à fait sa place, puissant et habile dans l'entrejeu mais qui n'a pas encore réussi à trouver sa place dans le 11 de Stéphane Moulin.
Mais l'envie de mettre en lumière un joueur trop sous-côté prend finalement le dessus. Défenseur exemplaire, capitaine tout aussi exemplaire, injustement mis dans l'ombre de Thomas quand celui-ci surprenait tout le monde, Traoré ne fait que peu parler de lui, mais est un rouage essentiel dans la réussite des Angevins depuis leur remontée. Dur sur l'homme, plutôt sûr dans la relance, il s'est également trouvé une faculté d'homme décisif. C'est même tout simplement le scoïste le plus décisif depuis le début de saison, impliqué sur 6 buts (3 buts, 3 passes décisives) comme Bahoken et Fulgini. Depuis 2015-16, ce total n'a été atteint que 5 fois, 2 fois par le seul Glik, 1 fois par Mandi et les 2 autres fois par des Stéphanois, Perrin et Kolo. Mais en une saison complète ! Gageons que le défenseur central ivoirien imitera les deux Verts et s'arrêtera là.