A l'aube de la nouvelle saison, avant de repartir sur les terrains de France et de Navarre (à défaut d'Europe), il faut d'abord bien terminer la saison précédente. Les Poteaux d'Or constituent un excellent point final pour la saison 2017-18
Buts, satisfactions, déceptions, déclarations, échecs, réussites: tout est dans le très attendu palmarès 2017-2018...
Trophée "Michel Platini" du Meilleur Joueur de la saison
1. Stéphane Ruffier (51%)
2. Mathieu Debuchy (14%)
3. Ole Selnaes et Remy Cabella (10%)
S'il est bien une tradition des Poteaux d'Or depuis leur création, c'est bien de voir Loïc Perrin et Stéphane Ruffier se disputer le trophée du meilleur joueur de la saison. Mais toute tradition a une fin et à l'issue de cette étrange saison, Stéphane Ruffier est bien le seul en lice entre ces deux icônes et piliers de la défense stéphanoise.
Ses arrêts décisifs et ses parades spectaculaires ont encore été légion et on ne compte plus les attaquants écoeurés par le portier au crâne rasé. Si sa blessure l'avait vu échouer à la seconde place l'an dernier, c'est peut-être cette fois celle de Perrin qui lui permet de l'emporter sans discussion aucune.
En effet, le capitaine des Verts n'apparaît même pas sur le podium, devancé qu'il est par l'inattendu Mathieu Debuchy, auteur d'une extraordinaire demi-saison, et par le duo Ole Selnaes-Remy Cabella, qu'on a enfin pu voir évoluer à leur vrai niveau sur la phase retour de ce championnat à deux faces...
Trophée "ASSE-OM 1999" du meilleur Match de la saison
1. ASSE 1-1 PSG (43%)
2. Nantes 0-3 ASSE (30%)
3. ASSE 5-0 Lille (21%)
C'est sans doute une première ou alors cela faisait longtemps que le match considéré comme le plus réussi de la saison est... un match nul ! Celà dit, face à l'ogre parisien dopé aux petrodollars, un nul ne vaut-il pas une victoire ?
Toujours est-il qu'avec un score de 43%, le peuple vert s'est massivement prononcé en faveur de ce match de haute volée, disputé au plus fort du renouveau des Verts: un but rapide de Cabella, une maîtrise surprenante face au futur champion (qui aurait d'ailleurs pu officialiser son titre ce soir-là) et une prestation aboutie de chaque Stéphanois sur la pelouse.
Le score final, amer forcément, n'a pas tellement entaché le souvenir des spectateurs de Geoffroy-Guichard puisque ce match nul devance largement deux probantes victoires, à Nantes tout d'abord, où l'ASSE avait un long passif d'échecs, et face à Lille pour la plus grosse victoire de la saison lors de son ultime match.
Il faut croire que le Potonaute est connaisseur...
Trophée "Araujo Ilan" du plus beau but de la saison
1. Romain Hamouma contre Lille (66%)
2. Vincent Pajot contre Nantes (22%)
3. Kevin Monnet-Paquet contre Marseille (7%)
Rarement vote aura été aussi peu serré pour le trophée du plus beau but. Car si l'exercice aura connu plus de bas que de haut, le peuple vert eut le plaisir d'assister cette saison à quelques très beaux buts, allant de la lourde frappe de loin au numéro de soliste au sein d'une défense dépassée.
Chaque but aura fait lever le stade mais aucun ne peut prétendre avoir autant enthousiasmé la foule que celui de Romain Hamouma face à Lille: lancé par Selnaes, l'inconstant buteur stéphanois contrôlait de la poitrine, lobait son vis à vis d'une astucieuse pichenette avant de crucifier Mike Maignan. Ca faisait déjà 2-0 pour les Verts avant le quart d'heure de jeu. Et le trophée Araujo Ilan en prime !
La très lourde et très rectiligne frappe de Vincent Pajot contre Nantes aura toutefois mobilisé 22% des votants tandis que le rodéo Hamouma pour Monnet-Paquet face à Marseille n'aura pas été oublié pour autant, foi d'Adil Rami !
Trophée "Pierre-Emerick Aubameyang" de la Meilleure Recrue de la saison
1. Mathieu Debuchy (47%)
2. Yann M'Vila (29%)
3. Remy Cabella (10%)
On est loin du plebiscite de la saison dernière lorsque Jordan Veretout mobilisait 97% (!) des votes de la meilleure recrue. Et heureusement car cela signifie que plusieurs recrues ont été satisfaisantes cette fois. Il aura juste fallu attendre le mercato d'hiver pour les découvrir...
Connu pour être peu prolifique dans le Forez, ce mercato hivernal aura cette année été le meilleur contre-exemple possible: plusieurs départs salvateurs (Dabo, Pogba, Lacroix) pour des arrivées étonnamment efficaces: Mathieu Debuchy, transfuge d'Arsenal, en est l'incarnation parfaite. Quatre buts, une sérénité incroyable sur con côté droit, des centres tranchants. Il n'en fallait pas plus pour que l'ancien Lillois ne devienne la nouvelle coqueluche du Chaudron. Manquant de peu la Coupe du Monde 2018, il a tant été séduit par l'ASSE qu'il a depuis choisi de continuer l'aventure !
Yann M'Vila en est un autre bel exemple, lui qui a apporté son expérience et son intelligence à l'entrejeu stéphanois, alors que peu de gens croyaient encore en lui. Remy Cabella, feu follet intermittent mais tellement enthousiasmant, décroche la 3e place juste devant l'autre latéral Gabriel Silva...
Trophée "Stade de France" du meilleur moment de la saison
1. La série de 13 matches d'invincibilité après la trêve, qui fait remonter les Verts jusqu'aux places européennes (37%)
2. L'égalisation de Mathieu Debuchy à la 90e minute du Derby qui met le Parc OL sous éteignoir (31%)
3. La belle fête lors de l'ultime match de la saison et le carton (5-0) face à Lille, ponctué de buts superbes (17%)
N'est-ce pas compliqué de citer le meilleur moment d'une saison qui ne fut au final qu'une demi-saison tant les 6 premiers mois de l'exercice 2017-18 furent chaotique à tous point de vue ?
Si l'on oublie le match inaugural face à Nice (seulement 2% des votes), il fallut attendre janvier pour enfin se remettre à sourire en allant au stade. Et de ce point de vue, toute la seconde partie de saison, avec les 13 matches d'invincibilité des Verts, fut aussi attrayante qu'inattendue. De Caen à Montpellier, les Verts paraissaient invincibles, que ce soit sur des terrains difficiles (Nantes, Lyon) qu'à domicile face aux cadors du championnat (PSG, Marseille). Il n'aura fallu que deux ultimes revers et un concours de circonstances pour priver les Verts de la 6e place qualificative pour l'Europe.
Ceux qui étaient au Parc OL en ce dimanche de février auront probablement voté pour l'égalisation survenue en toute fin de Derby, Bruno Génésio et Ferland Mendy s'en souviennent encore !
Quant à la fête à Geoffroy-Guichard lors de la dernière journée, sa 3e place illustre bien le lien que peut entretenir l'ASSE avec son public les soirs où tout sourit, surtout si l'on se rappelle la crainte que sucitait cette ultime confrontation au moment de la trève hivernale...
Trophée "St Jakob Park" de la fin de match la plus cruelle
1. ASSE 1-1 PSG - CSC de Debuchy à la 92e (79%)
2. Guingamp 2-1 ASSE - But de Briand à la 94e (12%)
3. ASSE 0-1 Monaco - Penalty de Fabinho à la 91e (6%)
La saison dernière, l'ASSE renversait les montagnes dans le temps additionnel. N'était-ce pas le destin, un peu farceur, qui devait faire payer au peuple vert ces éphémères joies en lui rappelant qu'en football, un match se termine au coup de sifflet final et pas une minute avant ?
Cinq matches basculèrent ainsi dans le temps additionnel ou juste avant, certains déjà pliés, d'autres beaucoup plus cruellement.
Que dire ? Que dire de ce but contre son camp de Mathieu Debuchy à l'issue du match le plus réussi de la saison ? Lui, l'un des meilleurs sur la pelouse, détournait un centre anodin dans ses propres filets alors qu'il était si irréprochable jusque là.
Et bien, rien du tout: Geoffroy-Guichard clamait son nom et le réconfortait car Geoffroy-Guichard sait reconnaître ses guerriers. Mais que la pilule fut dure à avaler !
Plus, il faut croire, que le traditionnel but victorieux de Jimmy Briand à la dernière seconde. Cette fois, c'était à Guingamp et l'ASSE achevait sa première partie de championnat sur un nouvel échec, avec des statistiques faméliques. On aurait pas donné cher de la peau des Verts ce soir-là mais ce but était tellement mérité qu'il paraissait déjà plus fatal que cruel. Un peu comme le penalty de Fabinho à la 91e minute de Monaco-ASSE qui prive définitivement l'ASSE de la Coupe d'Europe. C'est dur à vivre mais pas autant qu'un CSC immérité par son meilleur joueur face au leader...
Trophée "Ipswich" du Match le plus pourri de la saison
1. ASSE 0-5 Lyon (66%)
2. Metz 3-0 ASSE (13%)
3. ASSE 0-4 Monaco (12%)
Winston Churchill disait en 1942: "Il y a deux choses certaines dans la vie: on meurt toujours à la fin et un Derby finit toujours premier du trophée Ipswich" (authentique).
Rien d'étonnant donc de constater qu'une fois encore, l'Olympique Lyonnais a alimenté les cauchemars de nombreux potonautes mais même dans le pire delirium tremens, on aurait pas imaginé un scenario aussi cataclysmique que ce soir de novembre 2017, avec un premier but grotesque, un second inéluctable, un 3e déprimant, un 4e assomant et un 5e désespérant. Dépassés techniquement, cramés physiquement, lamentables dans l'attitude, les Verts ont peut-être livré l'une des pires prestations de leur histoire, face au pire adversaire possible. Même si elle fut en partie rattrapée au match retour, la blessure restera.
Bien plus assurément que le néant aperçu sur la pelouse de Saint-Symphorien, quand les Verts, bons princes, permettaient d'abandonner 3 points (pourtant vitaux) à la lanterne rouge du championnat, qui ne saura même pas les bonifier !
Quant à la claque reçue à domicile par Monaco en décembre, elle n'aura mobilisé qu'à peine un dixième des votants, alors qu'elle aurait finie première sans discussion en bien d'autres circonstances. Rien que cà nous résume bien cette morne demi-saison...
Trophée "Jean-Michel Aulas" de la plus belle tête à claque de la saison
1. Jean-Michel Aulas pour l'ensemble de son oeuvre (37%)
2. Nabil Fekir pour son rôle dans "Regardé: cé mon mayo à moi lol il é bo" (28%)
3. Oscar Garcia pour son rôle dans "Fuck this shit, I'm out !" (22%)
On le croyait fini, usé, rabougri, presque assagi tandis que ses disciples et héritiers (Jordan Ferri, Jérémy Berthod, Corentin Tolisso et Rachid Ghezzal) avaient repris son flambeau. Mais non !
Qu'on se le dise: le vieux requin n'est pas encore mort et au sein d'une saison finalement pauvre en polémiques (l'ASSE assurant très bien elle-même le rôle de la tête à claques), c'est bien l'inaltérable Jean-Michel Aulas qui s'adjuge le trophée éponyme, juste devant son exhibitionniste employé.
Il faut dire qu'entre ses déclarations au white spirit et ses fanfaronnades de mauvais vainqueur, les semaines précédant et suivant le Derby l'ont vu rejouer l'intégrale de ses plus grands tubes médiatiques, de la défense des Bad Gones (pris la main dans le sac de saccage et gestes fachos) aux petites réécritures de l'histoire des Derbies. Jamais à la retraite malgré un style passé de mode, un véritable Charles Aznavour de la parole toxique.
Nabil Fekir eut donc de la peine à exister malgré sa célébration plagiée et Oscar Garcia, premier responsables des maux verts qui fuit le navire encore plus vite que les rats, n'auront pas su arriver à la cheville du maître es tête à claques...
Trophée "Laurent Paganelli" du petit jeune le plus prometteur
1. Jonathan Bamba (57%)
2. Assane Diousse (26%)
3. Ronaël Pierre-Gabriel (6%)
En voilà un qui aura su s'attirer les faveurs de la moitié du public tandis qu'il aura provoqué l'ire de l'autre moitié. De mémoire de Bafé Gomis, on avait rarement vu cà !
Jonathan Bamba, 21 ans au début de la saison, aura fini meilleur buteur et meilleur passeur de l'exercice. Logique finalement d'en faire le lauréat du trophée "Laurent Paganelli" non ? Sauf que... Sa volonté de ne pas prolonger avec les Verts (sauf pont d'or qui ne vint jamais) lui mit à dos un très grand nombre de supporters qui trouvèrent leur agacement justifié lorsqu'ils le virent quitter le club pour... le miraculé lillois ! A n'y rien comprendre pour un élément aussi prometteur.
Autre espoir qui devra promettre sous d'autres cieux: Ronaël Pierre-Gabriel, tenant du titre et finalement trop souvent blessé pour briller, ira essayer de faire décoller sa carrière à Monaco avec sa 3e place. C'est donc le second au classement, Assane Diousse, trouvaille sénégalaise de l'intersaison, que l'on aura la chance de voir évoluer l'an prochain pour savoir si les promesses entrevues à son sujet s'exaucent...
Trophée "Miklos Molnar" du plus gros bide de la saison
1. Loïs Diony (78%)
2. Paul-George N'Tep (7%)
3. Florentin Pogba et Cheikh M'Bengue (5%)
C'est un roc ! C'est un pic ! C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? C'est une péninsule !
Ainsi pourrait-on évoquer l'avance qu'avait pris Loïs Diony à l'ouverture des votes concernant ce trophée. L'ex-Dijonnais, avec son ananas sur la tête et sa brioche sur le ventre, aura vite pesé sur l'estomac du peuple vert à l'issue des 6 premiers mois de la saison. En léger surpoids, en total manque de confiance et avec un tableau de statistiques nul et vierge, si ce n'est le chiffre éloquent de son transfert (entre 8 et 10M€), Diony fait un éclatant vainqueur que le fantôme N'Tep n'aura même pas pu concurrencer avec ses prestations arthritiques. Les derniers larrons, Florentin Pogba et Cheikh M'Bengue, forment un contrasté duo. Le premier ne sera pas regretté dans le Forez. Tout au plus regrettera-t-on de n'avoir pas, cette fois, recruté son frère à sa place. Le second provoque toujours les regrets du peuple vert... puisqu'il est toujours là !
Gageons au moins que le lauréat de ce trophée maudit nous fasse oublier son titre pour disputer le trophée "Michel Platini" l'année prochaine !
Trophée "Steed Malbranque" de la plus mauvaise blague de la saison
1. Le triste Derby aller, avec son corner d'Hamouma, son score cinglant, son geste de Fekir et son envahissement de terrain (43%)
2. La liquéfaction de l'équipe d'Oscar Garcia, passées les promesses du mois d'août (19%)
3. Le scandale de Monaco où de nombreux supporters furent reconduits à la frontière italienne... par la police française (14%)
Il est des événements si tragiques dans une saison qu'ils peuvent remporter plusieurs trophées, tel un blockbuster hollywoodien produit par Harvey Weinstein aux Oscars. Le Derby 2017 est de ceux-ci et remporte logiquement le trophée "Steed Malbranque" (autre Lyonnais, coïncidence ?) grâce à son combo "Match de merde" + "A domicile" + "Célébration grotesque" + "Envahissement de terrain" + "Tout le reste". L'humiliation fut totale et l'élément déclencheur du terrible automne stéphanois, entraînant la démission-fuite d'Oscar Garcia (deuxième avec 19% des voix), son remplacement par Julien Sablé, les lourdes défaites face à Bordeaux, Lille, Marseille et Monaco et la trève hivernale passée à déprimer au pied du sapin.
La mauvaise blague fut bien trop longue et ses conséquences trop graves pour ne pas terminer en tête, bien que la farce juridico-policière jouée à Monaco au printemps 2018, aurait mérité mieux qu'une 3e place. Ce jour-là, ce n'est pas sur le terrain que se jouait cette mauvaise blague, qui n'avait vraiment rien de drôle...
Trophée "Corentin Tolisso" de l'ennemi qui nous veut du bien
1. Ludovic Butelle (Angers) pour sa passe décisive à Robert Beric pour l'unique but du match (53%)
2. Toute la défense de Lille pour acte de présence durant 90 minutes (22%)
3. Bruno Génésio (Lyon) pour son coaching gagnant Fekir->Diakhaby lors du Derby retour (14%)
Triple vainqueur de ce trophée, parti trop tôt sous d'autres cieux, Corentin Tolisso reste dans nos mémoires en lui donnant son nom. Et cette fois, malgré la présence de Bruno Génésio sur le podium (3e avec 14% des voix), ce n'est pas un Lyonnais qui décroche ce titre adoré des supporters stéphanois mais un Angevin: Ludovic Butelle, excellent portier au demeurant. Il faut dire que sa sortie aérienne estampillée Gaston Lagaffe, ne fut pas anodine: en relâchant un ballon facile par la grâce de ses gants en peau de pêche, il permit à Robert Beric d'inscrire l'unique but du match Angers-ASSE et de maintenir les Verts dans une superbe série d'invincibilité, alors que ce match insipide semblait devoir en marquer la fin !
L'arrière-garde lilloise, aux abonnés absents durant toute la dernière rencontre de la saison, est bien entendue citée en seconde position, alors que Mike Maignan, avec un peu plus de bonne volonté aurait presque pu être honoré à titre individuel. Et le grand stratège Pep Genesio s'adjuge la 3e place avec son cadeau tactique lors du Derby retour. Un choix sponsorisé par le guide stratégique "La gestion de fin de match pour les Nuls", aux éditions Joël Muller.
Toute l'équipe de Poteaux-Carrés.com remercie les personnes qui ont fait leur devoir potonaute participant par leur vote à cette édition 2017-2018 des Poteaux d'Or.