Avant d'affronter une nouvelle fois l'équipe réserve ce dimanche à l'Etrat en match d'ouverture du National 3, l'attaquant de Montluçon Eliott Gattier a accepté de replonger pour nous dans ses vertes années.


Eliott on te manque à ce point à Sainté pour que tu te débrouilles à chaque fois pour retrouver l'ASSE à la première journée du championnat ? Tu nous avais fait le coup l'an dernier avec Bastia et là avec Montluçon tu pousses le vice jusqu'à venir d'entrée à l'Etrat…

Quand j'ai vu le calendrier, on a directement discuté avec mon nouveau coach, Denis Berthelier. Je me suis dit : "Mais quand est-ce que les Verts vont me lâcher ?". Je pense que c'est un peu comme un symbole. C'est à Saint-Etienne que j'ai vécu mes plus belles années footballistiques, pour le moment car on ne sait pas ce que l'avenir me réserve. Avec les Verts j'ai gagné le titre de champion de France U17 [ndp2 : Eliott avait réalisé un triplé en finale contre Guingamp], le titre de champion de CFA 2... Et je disais donc à mon nouveau coach que je n'ai jamais autant joué contre l'ASSE que quand je n'y étais plus ! Même à l'entrainement je ne jouais pas autant contre l'ASSE (rires)

 

Tes retrouvailles avec les Verts étaient programmées initialement dans l'Allier. C'est toi qui as imposé l'inversion à la FFF pour retrouver tes potes stéphanois ?

J'ai beaucoup de contacts mais pas aussi haut ! (rires) C'est notre président François Brochet qui a demandé cette inversion. Comme il l'a déclaré dans le quotidien local La Montagne, un 19 août on n'aurait pas fait autant de monde que cette affiche le mérite. Notre président connaît Julien Sablé qui a accepté de jouer à l'Etrat ce dimanche à 15 heures.

 

Qu'est-ce que ça va te faire de revenir à l'Etrat ? Quels souvenirs te reviennent spontanément à l'esprit quand tu te remémores tes sept années sous le maillot vert ?

J'ai certains de mes anciens coéquipiers qui sont toujours là-bas mais forcément dimanche il y en aura qui manqueront à l'appel. Je pense notamment à des gens qui ont réussi à franchir le dernier palier tels que Jonathan Bamba ou encore Nathan Dekoké qui maintenant est à Amiens.  Mais ça me fait plaisir de revenir à L'Etrat ce week-end, parce que je vais jouer contre deux de mes meilleurs amis que je côtoie encore régulièrement : Léo Pétrot et Théo Vermot . J'ai forcément beaucoup de souvenirs, à chaque fois une petite émotion de revenir à Saint-Etienne. Parce que c'est là où tout a commencé, c'est là où j'étais dans le bain du milieu professionnel du foot. Ça fait plaisir et j'ai tout le temps à cœur de me donner au maximum quand je joue contre Saint Etienne.

 

Quel formateur t'as le plus marqué à l'ASSE ?

Le premier nom qui me vient à l'esprit, c'est Lionel Vaillant. C'est un coach qui te casse les pieds, qui crie beaucoup, qui a la culture de la gagne, qui n’aime pas perdre, qui veut sans arrêt des résultats… Mais au-delà de ça, c’est déjà l’entraineur le plus titré du centre de formation. Je n’ai pas compris et je ne sais pas pourquoi l’aventure s’est arrêtée entre lui et Saint-Etienne… Il se passe parfis des trucs bizarres. C'est comme pour Allan, pour Jonathan, on ne connait pas le dessous de l’affaire. Lionel Vaillant m'a vraiment marqué et j'ai envie de citer également Jean-Philippe Primard, avec qui j’ai passé ma meilleure saison sportivement parlant, celle où j’étais le plus performant. Il m’a donné toute sa confiance et je le ressentais sur le terrain où je me sentais bien. Après, cela se traduisait aussi avec Thierry Oleksiak car j’étais en confiance… Souvent quand cela se passe bien sur le terrain, c’est quand ça se passe bien avec le coach.


Contrairement à certains de tes coéquipiers champions de France U17 (Bamba, Dekoké, Cabaton, Saint-Maximin) tu n'as pas réussi à décrocher un contrat pro. Comment analyses-tu cela avec le recul ? As-tu  une part de responsabilité ou penses-tu qu'on ne t'a pas donné forcément toutes les possibilités de gravir cette dernière marche ?
Je  pense que de toute façon, tout est dur dans la vie. J'ai eu à un moment donné peut être la chance de franchir cette dernière marche. Après je n'ai pas forcément mis toutes les chances de mon côté. Mais rien n'est fini et là j'ai pris conscience de certaines choses, je me relance bien, je me sens à nouveau bien dans mes baskets. Ma  blessure aux adducteurs ne m'a pas forcément aidé. Je profite d'ailleurs de cette interview pour souhaiter bonne chance à Clément Cabaton à Andrézieux. Lui aussi a vu sa progression entravée par une pubalgie. Lors de ma saison à Saint Etienne avec Julien Sablé qui me faisait énormément confiance, je me relançais tout simplement, doucement mais sûrement. Après ce n'était pas suffisant, c'était un peu trop tard... Et puis c'est avec ses erreurs qu'on apprend, et si je dois me relever et réussir par un autre chemin, j'y arriverai, je continue à travailler pour.

 

Des potoanutes se demandent si tu as encore l'ambition de devenir footballeur professionnel ? Pour toi c'est encore tout à fait jouable ?
Professionnel, je ne sais pas. Mais moi dans ma tête, je veux pousser mes capacités au maximum de ce que je peux faire. Je suis conscient d'avoir des capacités, j'étais avec le groupe professionnel, ce n'est jamais anodin. Même si le maximum que j'atteins, c'est le National 1, ce serait déjà beau parce que c'est un haut niveau, c'est la troisième division française. Après il y a une part de chance aussi, tout dépend comment je me sentirai sur le terrain. Là le coach me fait énormément confiance, me montre qu'il compte sur moi, donc forcément je suis dans les meilleures dispositions. Après c'est à moi de montrer ce que je sais faire sur le terrain. J'ai en tête l'exemple de Yanis Merdji, un attaquant né à Roanne et passé par Domtac qui jouait à Limonest dans notre poule la saison dernière. Il a brillé une dizaine de matchs en CFA 2 et a signé à Bourg-Péronnas en Ligue 2 directement après. Ça prouve bien que tout est possible, dans le foot ça va vite…


A défaut d'avoir réussi à signer pro dans ton club formateur, tu espères  y arriver par des chemins détournés.

Oui, il n'y a pas de chemins prédéfinis, il y a plein d'autres joueurs qui n'y sont pas arrivés tout de suite, et qui grâce à la persévérance et le travail y sont arrivés. Je pense notamment à des internationaux comme Franck Ribéry, Mathieu Valbuena, Olivier Giroud,  Ryad Mahrez, N'Golo Kanté… La vie ne s'arrête pas, parce que j'ai quitté Saint Etienne ou parce ça n'a pas marché à Bastia. Il y a plein d'autres possibilités, il faut continuer à travailler et avoir confiance en soi. Après, il y a la part de chance, et si mon tour arrive, mon tour arrivera. Mais au moins je donne le meilleur de moi-même maintenant et pour éviter d'avoir des regrets.

 

Tu ne t'es pas donné tous les atouts pour franchir ce dernier palier à Sainté. Tu peux nous en dire plus ?

Oui. Tu vis dans une institution pendant cinq ans, tu es chouchouté, dorloté... Je parle du centre de formation à l'Etrat. Et puis tu rentres à ton appartement et là forcément tu es livré à toi même, tu dois te faire à manger, tu n'as pas de règles, c'est toi ton propre chef. Donc c'est un peu difficile de faire la part des choses. Et j'ai eu une première année où au niveau de l'alimentation j'ai pris beaucoup de poids, on me l'a beaucoup reproché. C'est même pas un manque de sérieux, c'est que je ne savais pas me faire à manger. Forcément ça se passait moins bien, je commençais à cogiter. Je suis quelqu'un qui cogite beaucoup, je dors mal, je me pose beaucoup de questions. Certains ont pensé que je ne faisais que sortir mais ce n'était pas la vérité, je n'étais pas tout le temps fourré en boite de nuit comme on aurait pu l'entendre. Mais effectivement je n'avais pas le sommeil profond, je ne mangeais pas super bien... Ça a joué en ma défaveur.

 

On imagine que tu n'es pas un cas isolé. Est-ce que le club fait une sorte d'accompagnement ou donne des directives ou des conseils pour les jeunes qui se retrouvent "livrés à eux-mêmes"  avec tout ce que ça implique derrière ?

Oui le club donne des conseils. Mais après t'es majeur, t'es adulte, donc c'est toi et tes propres choix. Si après tu n'arrives pas à suivre les règles, parce que ce sont des règles de vie et si tu ne les suis pas, tu ne peux pas être performant et forcément tu ne peux pas être au top de ta forme.

 

Durant tes sept années en vert, quels joueurs t'ont le plus impressionné ?

Jonathan Bamba et Allan Saint-Maximin. Je suis encore proche d'eux. Ça me fait plaisir pour eux de voir leur réussite, je ne suis pas du tout quelqu'un de jaloux. Au contraire je suis très fier d'avoir pu jouer avec eux et d'avoir pu les côtoyer. Après il y a Karl Madianga aussi qui est un joueur extraordinaire, je trouve dommage qu'il n'ait pas eu sa chance à Saint Etienne parce que vraiment c'est un joueur impressionnant. Les places sont tellement chères que chaque année tu vois des joueurs qui sont impressionnants mais qui ne vont pas au bout, par exemple Bilel Aouacheria qui a réussi à rebondir au Portugal.

 

Jonathan Bamba fait un très bon début de saison avec les Verts, dans la lignée de ses prestations sous le maillot angevin. Mais il n'a toujours pas prolongé son contrat à l'ASSE. Que penses-tu de ses qualités footballistiques  et le vois-tu s'inscrire dans la durée à Sainté ?

Ce qui est extraordinaire chez Jonathan, c’est que tu ne sais pas ce qu’il va faire quand il prend le ballon. Il est capable d’éliminer, de jouer collectif, il a montré qu’il savait marquer… Ce début de saison, il a inscrit le but de la victoire contre Nice et le match suivant il a adressé une belle passe décisive qui a encore permis aux Verts de s'imposer à Caen. Son évolution m’impressionne. Il est vraiment plaisant à voir jouer, il se met au service du collectif, j’adore son style de jeu.  Je pense qu'il aime beaucoup ce club, ses supporters, la ferveur que dégage l'AS Saint-Etienne. Après sur le plan sportif, c'est à lui de faire son choix. A voir comment il se sent, si les deux parties tombent d'accord sur les propositions... Je ne sais pas s'il va prolonger à Sainté mais je sais qu'il aime vraiment le club. Ce que j’espère c’est qu’il ira ou restera là où il se sent le mieux et où il pourra s’épanouir le mieux.

 

L'ASSE d'Oscar Garcia semble avoir le profil idéal, non ? As-tu suivi le début de saison des Verts ?

Je suis les Verts car j’ai des anciens coéquipiers qui jouent. Surtout Jonathan. Je suis toujours en alerte pour voir s’il y a quelqu’un du centre qui rentre au même titre que je regarde Nice pour Allan Je regarde aussi Sochaux pour Aldo Kalulu, un très bon ami même s'il a été formé chez les vilains comme tu dis ! (rires) Je suis mes proches donc je suis Saint-Etienne un petit peu. Oscar Garcia apporte une bouffée d’air frais, quelque chose de différent, qui fait du bien à l’institution stéphanoise. Christophe Galtier a fait de belles choses, on ne va pas lui enlever ça mais il arrivait en bout de course, commençait à s’essouffler… Il ne faisait peut être plus l’unanimité dans le vestiaire, je n’en sais rien mais le technicien espagnol apporte sa touche. Tout le monde le remarque, Saint-Etienne c’est plus beau à voir jouer qu’avant.

 

Allan Saint Maximin n'aura pas joué longtemps en pro avec les Verts. Son cas divise les supporters. Certains mettent en avant son côté "ingérable" et ne le regrettent pas, d'autres déplorent qu'on n'ait pas su garder au moins deux ans de plus un joueur d'un tel potentiel. T'en penses quoi ?

Je trouve ça dommage, après, personne ne connaît les varis dessous de l’affaire et des conflits qu’il y avait entre lui, le club et l’entraîneur de l’époque, Christophe Galtier [ndp2 :  Allan nous avait donné sa version dans le long entretien qu'il nous avait accordé].  Beaucoup de gens disent qu’il est égocentrique, qu’il a la grosse tête, etc., mais moi, je ne trouve pas du tout. Il aime bien qu’on le regarde et tout ça, mais ça fait partie de sa personne, de son jeu, c’est un dribbleur, c’est quelqu’un qui aime le spectacle… Moi, le fait qu’il aime bien faire parler de lui, ça ne me choque pas. Et puis dans la vie, c’est quelqu’un qui a un cœur énorme, qui n’hésite pas à donner aux gens qu’il aime. Il y a certaines personnes qui ont des points de vue que je trouve complétement faux, complétement bêtes, car ils s’attaquent à quelqu’un qu’au final ils ne connaissent même pas.

 

Il a gardé ce côté généreux quand tu l'as retrouvé en Corse ?

Oui, à Bastia, j’allais souvent le voir chez lui. Il a gardé dans ses contacts proches Samuel Miracle qui était à Saint-Etienne avant. Il l’a pris sous son aile quand Samuel n’avait plus de contrat avec Saint-Etienne, qu’il ne savait plus trop quoi faire parce que sa famille était à Saint-Martin. Il l’a aidé, et maintenant, il est comme son frère. C’est un exemple de générosité, Allan  est vachement humble sur ce point. Il fait des actes de générosité en se disant que tout le monde n’a pas besoin de le savoir. Lui, il est bien dans ses baskets, il sait qui il est, ce qu’il vaut, c’est le principal. Il ne s’attache pas trop à ce que les gens pensent de lui. Ce qui l’intéresse, c’est ce que les gens voient ce qu’il fait sur le terrain et que ses performances soient remarquées. Tout ce qui est extra-sportif ne l’intéresse pas trop.

 

Est-il un joueur ingérable humainement parlant ? N’est-ce pas à lui de faire des efforts pour mieux se fondre dans un collectif et mieux respecter les consignes d’un entraîneur ?

Pour ce qui est des dessous de la prolongation, on ne connaît pas toute l’histoire. On ne peut pas savoir comment il était dans les vestiaires à Saint-Etienne où ça s’est mal passé. Après, il y a eu l’épisode Hanovre. Quand il est arrivé là-bas, le président et l’entraîneur ont changé, donc les personnes qui voulaient le voir venir n’étaient plus là, et les gens en place ne le désiraient pas forcément. C’est compliqué, surtout dans un pays où tu ne connais pas la langue ; l’adaptation est difficile. Mais à Bastia, il avait la confiance totale du coach, tout le monde comptait sur lui, il prouvait sur le terrain qu’il était indispensable, c’était un des meilleurs joueurs de l’équipe. En début de saison, il n’y a pas eu de problème avec Jardim, un des plus grands entraîneurs  du championnat de France. Ensuite, il signe à Nice, dans une équipe très axée sur le collectif, avec un coach qui connaît très bien le football, qui a su gérer des cas comme Balotelli. Allan, il faut savoir le  "prendre"  car il a son caractère, mais il a un grand cœur. Il faut savoir l’écouter. Il n’y a pas de raison qu’il ne s’impose pas à Nice. Il était titulaire lors des deux premiers matches. Dans le premier c’était le meilleur sur le terrain, il a l’air de bien s’adapter.

 

Des potonautes regrettent que Jonathan Bamba n’ait pas eu toute la confiance de Christophe Galtier. Même si le bilan de ce dernier reste très positif, n'est-il pas un peu terni par la gestion de certains jeunes ?

Je suis assez d’accord. Je pense à des cas comme Cazim Suljic qui n’a pas fait une minute alors qu’il s’entraînait tout le temps avec les pros. Après, il s’est passé ce qu’il s’est passé avec son contrat, maintenant il a du temps de jeu en série A. Tant mieux pour lui. Pareil pour Karl Madianga,  qui pour moi était un joueur hors-norme mais qui n’a jamais eu sa chance. Jo Bamba, c’est pareil, il n’a pas trop joué, s’est fait prêter alors qu’il était titulaire au début de la saison. On peut aussi citer le cas de Dylan Saint-Louis. C’est vrai que Christophe Galtier ne s’appuyait pas trop sur les jeunes alors que le nouvel entraîneur fait jouer des jeunes comme Rayan, Habib, Jonathan… Bon, c'est vrai que Galtier avait donné sa chance à Habib en fin de saison dernière. Mais le changement d’entraîneur fait porter un œil nouveau sur l’effectif. C’est bien.

 

On ne peut pas non plus faire jouer en équipe première tous les jeunes d'un club européen comme l'ASSE de Galette. Ce sont des choix sportifs qui font que certains jeunes restent sur le côté, non ?

Bien sûr, il y a la pression du résultat. On ne peut remettre le jeu entre les pieds d’un gamin, mais il y a des matches, et on le voit dans d’autres clubs, où l’on peut essayer un jeune, voir ce qu’il vaut. Mais c’est vrai que les places sont très chères au haut niveau. Avoir sa chance est très compliqué même quand on a du talent. Il faut même avoir un surplus de chance pour réussir dans un club. Ça tient à très peu de choses.

 

Comment tu situes le niveau du centre de formation de l’ASSE ? Défends-tu la formation à la stéphanoise ou sommes-nous en retard dans ce domaine ?

C’est une institution forte. En passant de Saint-Etienne à Bastia, j'ai pu encore plus m'en rendre compte. A l'Etrat, on a un centre d’entraînement avec une dizaine de terrains, des vestiaires, on te lave tes affaires, c’est très confortable. A Bastia, il n’y a pas de centre d’entraînement et le centre de formation fait la taille du self de celui de Saint-Etienne ! Donc, au contraire, l’ASSE est en avance sur beaucoup de clubs de L1 et de L2. Au plan international, c’est vrai qu’il y a toujours mieux, mais il n’y a pas les mêmes moyens. Il faut se rendre compte que l’ASSE a un très bon centre de formation. Dès que tu dis que tu sors de Saint-Etienne, il y a des regards envieux, car c’est un club très aimé, respecté, car c’est un des plus grands clubs français au niveau du palmarès.

 

Julien Sablé a été promu directeur du centre. Est-ce que cela te surprend ?

Ça ne m’étonne pas… Je l'ai vraiment apprécié en tant que coach de la réserve.  C’est quelqu’un qui adore gagner, qui ne lâche rien. Il a une mentalité de gagnant et en même temps il est vachement à l’écoute… Sa carrière n’est pas loin derrière, il sait de quoi il parle, il sait ce que cela fait d’avoir des coups de mou, d’être malheureux, de ne pas avoir confiance en soi, de ne pas être en forme. Il sait être indulgent et à la fois, c’est un bosseur et il veut des résultats, il veut que ça travaille dur... Jusqu'à la fin, Julien Sablé a essayé de tenir le groupe au maximum. Ce n'était pas évident car on avait un groupe vachement  élargi… Sur les derniers matchs, la preuve, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui l’ont trahi… Avec Cazim et d'autres joueurs non conservés,  on  a continué à jouer et à donner le meilleur de nous-mêmes pour éviter que la réserve ne descende, par respect pour lui qui nous avait donné sa confiance... C’était normal, c’était logique.

 

Tu vas retrouver dimanche un autre de tes anciens entraîneurs, Laurent Batlles…

C’est la même chose que Julien Sablé… C’est quelqu’un qui a joué au plus haut niveau donc cela inspire le respect… Après, malheureusement, je l’ai eu l’année où j’avais un peu la tête dans le seau donc je n’ai pas forcément pu lui montrer qui j’étais vraiment. Sur le terrain, je n’étais pas performant… Il a continué à me faire jouer, il a essayé de me relancer plusieurs fois mais cette année-là était très dure pour moi et du coup, forcément, quand tu n’es pas bon sur le terrain, les relations avec le coach ne sont pas non plus extraordinaires. Mais je le reverrai avec plaisir, il n'y a aucun problème entre nous. On s’est déjà revu à Bastia, on s’est serré la main, il m’a encouragé… Le passé, c’est le passé et je pense que tout le monde a le droit de faire des erreurs.  Là, c’était il y a trois ans, j’étais jeune, je n’avais pas forcément conscience de ce qu’il fallait faire pour être au haut niveau. Malheureusement c’est arrivé l’année où j’étais avec lui. Laurent Batlles est un bon coach, c’est un joueur que j’applaudissais aussi au stade.

 

Le meilleur moyen de le rendre heureux, c’est de rester tranquille dimanche et de ne pas faire de mal à ton ancien club Elliot, nous sommes d’accord ?

Non, moi, je n’ai pas envie de le rendre heureux ! (Rires) Au contraire, j’aimerai bien montrer qui je suis vraiment et qu’il n’ait pas cette image du fantôme d’Eliott Gattier…

 

L'équipe réserve de l'ASSE a remporté tous ses matches de préparation. Qu'en est-il  de Montluçon ?

C'est la même chose pour nous, on a gagné nos cinq matches de préparation. Je pense que cela va être un bon match… Après, beaucoup de mes coéquipiers découvrent le niveau CFA2 mais on a un groupe vachement soudé, c’est quelques chose que j’avais perdu car dans les centres de formation, forcément, quand tu arrives au groupe CFA, tout le monde a la dalle. Créer un groupe c’est compliqué surtout qu’en  général, le groupe du week-end ce n’est pas celui qui est à l’entrainement avec le retour de ceux qui s’entrainent en pro… Créer quelque chose, une cohésion, c’est compliqué. Là, nous sommes six nouveaux à être arrivés et tout le monde nous a accueillis à bras ouverts même ceux avec qui, on est en concurrence… Ils sont là, nous encouragent et j’essaye de leur rendre, je ne me prends pas pour un autre avec mon CV, au contraire je suis là pour apporter mon peu d’expérience. Mes nouveaux coéquipiers ont un super état d'esprit à l'image de notre capitaine Jonathan Pérot, un vrai Montluçonnais passé par le centre de formation de l'ASSE. Mais si les joueurs n’ont pas d’expérience au  "haut niveau"- car la passerelle Régional – CFA est quand même un peu élevée -, nous avons un bon niveau, on joue bien au ballon.. On a gagné deux matchs contre deux National 3, équivalentes à notre niveau. Il y a moyen de faire une bonne saison, on verra sur le long terme !

 

Merci à Eliott pour sa disponibilité et aux potonautes Nemo42, Greenwood et hcatteau pour la retranscription