AR91/ Remarques sélectives à partir des matches les plus marquants du mois écoulé : Nice, Caen, Dnipro et Paris.


Depuis le nul rageant face à Rosenborg, les Verts ont enchaîné huit matches, avec un résultat équilibré : 4 victoires et 4 défaites. Plutôt que de revenir sur chacune de ses prestations, l'Autre Résumé vous propose de vous concentrer sur les matches les plus marquants : les défaites face à Caen, Nice et Paris ainsi que la victoire en Ukraine.

Ces quatre rencontres confirment que le 4231 reste le système de base cette saison. De même, on note une réelle volonté d'étouffer l'adversaire, de jouer haut et de maîtriser les matches - avec comme exception la première période au Parc. On s'appesantira pourtant sur quelques enseignements à peu près communs à ces quatre rencontres, listés pour mémoire.


1. Sainté prend probablement plus de risques dans le jeu : cela explique en partie cette plus forte propension à concéder des occases et des buts. Il serait cependant un peu court de s'arrêter là. D'abord, si l'on a remarqué de longue date qu'on ne sait pas bien exploiter nos propres opportunités en contre, on a pris la fâcheuse habitude de se faire prendre à ce petit jeu en défense. Sur les 9 buts encaissés, 4 le sont sur des contres pur jus, sans compter les nombreuses occases gâchées par Caen et Paris.



2. Cette difficulté rend palpable le manque de vitesse de notre défense, souvent dépassée à la course par les attaquants adverses. Au niveau des latéraux, la faiblesse est quasi rédhibitoire. Au passage, elle l'est aussi d'un point de vue offensif : regardez les deux images ci-dessous.

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Sur la première, Verratti s'apprête à lancer Kurzawa pour l'ouverture du score. Sur la deuxième, alors qu'Hamouma a le temps de téléphoner à sa mère et que les Verts sont plus proches du but adverse, Clerc est trop lent à prendre l'espace et l'action n'aboutira à rien.



3. Puisqu'on parle occupation de l'espace : l'équipe n'est jamais autant en difficulté que face à des adversaires qui aiment les prendre. Mettons de côté la belle machine parisienne. Nice a une identité de jeu qui se caractérise notamment par la grande latitude laissée aux trois attaquants (Germain, Ben Arfa et Wallyson), qui ne se replient pas toujours de la même façon (parfois en bouchant les ailes style 4141, parfois en triangle mode 442 losange). Cette grande plasticité a posé un gros problème au bloc stéphanois. L'opposition de style tournait parfois à la caricature, les attaquants stéphanois préférant provoquer leurs vis-à-vis balle au pied.



4. Dans le même registre, les Verts semblent parfois appliquer sans discernement leur plan de jeu, même si l'adversaire s'adapte en cours de route. La seconde période contre Dnipro a été particulièrement laborieuse du fait d'un ajustement tactique ukrainien, mais aussi de la rentrée du n°10 Bezus, beaucoup plus libre de ses mouvements. De même contre Paris, il apparait clairement qu'Eysseric et Beric avaient pour consigne de neutraliser la sentinelle Motta. Lorsque - réponse classique - l'italo-brésilien a permuté avec un de ses collègues de l'entrejeu (Rabiot), les attaquants stéphanois ont peiné à prendre la mesure de cet évènement, ce qui a grandement handicapé le pressing stéphanois.

 


5. Les joueurs appliquent le plan de jeu de manière rigide, et en réalité ne s'adaptent que quand le coach le décide, c'est-à-dire à la pause ou avec les remplacements. Christophe Galtier, d'ailleurs, n'hésite pas à le changer si le score est défavorable. A Caen, il passe en 442 pur peu après l'ouverture du score caennaise - ce qui aurait pu payer, si Roux s'était appliqué. A Paris, il annule à la pause la consigne d'attendre les parisiens : en seconde période, le pressing s'organise de façon plus agressive et sur tout le terrain. L'adaptation la plus spectaculaire a lieu contre Nice :

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De gauche à droite, les couples Eysseric-Mendy / Lemoine-Séri / Pajot-Koziello / Clément-Wallyson. Hors champ, Beric et Hamouma sont positionnés en avants-centre - c'est-à-dire une organisation en 442 losange, assez inédite, mais symétrique à celle des Aiglons. L'expérimentation durera peu, l'équipe retrouvant alors le 4231 après l'expulsion de Mendy, à la faveur d'un remplacement (Clément par Bahebeck, 65').

En revanche, quand le score est favorable, le coach stéphanois préfère jouer l'immobilisme, coûte que coûte : Pajot s'est ainsi retrouvé à la place d'Eysseric à la fin du match contre le Dnipro !


6. Enfin, le ton général de cet article serait peut-être plus enthousiaste si les Verts avaient fait preuve d'un réalisme offensif se rapprochant de celui des Niçois dans le Chaudron (trois buts sur leur trois premières occasions). On ne s'amusera pas à faire de liste, mais le bilan de 3 buts en 4 matches est largement insuffisant au vu des opportunités, et les scénarios (et donc les résultats) auraient pu largement diverger avec un poil plus d'application. On se contentera de prendre Beric en symbole sur les trois défaites :
- Contre Caen, à la 44', le score est encore de 0-0 : le slovène est devant son défenseur, à 6m face au but ; KMP, lancé à pleine vitesse n'a plus qu'à lui passer le ballon au deuxième poteau... L'ancien lorientais frappe sur le gardien.
- Contre Nice, Beric rate une balle toute faite de 2-1 de la tête avant le festival Ben Arfa
- Contre Paris, à 10' de la fin, sa reprise sur un centre en retrait va droit sur Trapp... L'ASSE serait revenue à 3-2.

Dans les deux premiers cas, les stéphanois auraient pris l'avantage au score et n'auraient donc pas eu à concéder de contres, si mortels notamment face à Caen ; dans le troisième, malgré l'évidente supériorité parisienne, il y avait de quoi rallumer un peu d'espoir.