Après une belle période de 7 matchs où le jeu était petit à petit de nouveau au rendez-vous, où la défaite était écartée, mais où le plein n'était malheureusement pas fait au niveau des points, des coups du sort, faits de jeu malheureux et hécatombe due au covid, ont fait perdre deux matchs très importants dans la lutte pour le maintien des Verts. Autant dire que devoir se reprendre, toujours diminués, contre le rival banlieusard qui embête le PSG, ce n'est pas la meilleure des opportunités.


1- Le parcours

Comme un peu partout au fil de ce papier, on va ici jouer à se faire mal en notant que les Vilains ont terminé champions d'automne. 11 victoires, seulement 2 défaites, la deuxième meilleure attaque derrière le PSG, la quatrième défense derrière le PSG, Lille et... Metz (!!!), rien de bien engageant avant d'affronter un ennemi juré et au moment de se relancer au championnat.

D'autant que les Lyonnais restent sur 8 matchs sans défaite à l'extérieur, en marquant à chaque fois. Mais également, point légèrement positif, en encaissant un but lors de 6 de ces rencontres. Cela fait, toutefois, un bien maigre motif d'espoir. Il y en a pourtant quelques autres, et notamment les tous derniers matchs des voisins qui ont rétrogradé au 3ème rang de la L1 après n'avoir pris qu'un point lors des deux dernières rencontres, le tout en perdant contre Metz malgré une large possession et plus de 20 frappes. Un autre motif d'espoir toutefois limité quand on sait que cela fait suite à une série de 12 rencontres ponctuées par 10 victoires et 2 nuls. Et plus globalement que la défaite à Metz était la première après une série de 16 matchs sans revers.

 

2- L’effectif

Nous avions souligné lors du match aller la proximité entre les vilains et nous en termes d'effectif. Mais la grande différence réside toutefois dans la nécessité à piocher chez les jeunes. Tandis que les Verts ont connu plusieurs hécatombes depuis le début de saison et dû faire évoluer 34 joueurs différents, les Lyonnais ont plutôt été épargnés, n'en alignant que 26, soit 8 de moins.

Pas de surprise derrière, Lopes continue de faire des dégâts tandis que Pollersbeck cire le banc. Idem pour la paire composée de Marcelo et Denayer dans un secteur qui évolue désormais très majoritairement à 2 axiaux. Il faut dire que, derrière eux, seuls Diomande, un jeune de 19 ans issu du centre de formation, et Benlamri, un vétéran auteur de 3 petites entrées en jeu depuis le début de saison et venant directement de 4 saisons en Arabie Saoudite, figurent au rang des solutions. A gauche, le choix est encore plus limité entre l'ailier reconverti Cornet et le jeune Bard dont c'est la première saison pro. C'est à droite, finalement, que le choix est plus intéressant entre Dubois et sa doublure De Sciglio, qui faute de trop être utile à son poste, dépanne aussi à gauche.

Au milieu, il y a un peu plus de variété. Non pas que l'effectif soit très large, avec seulement 5 joueurs depuis le départ cet hiver de Jean Lucas, mais surtout parce que tous les joueurs ont eu une utilisation assez proche depuis le début de saison, Aouar (14 titus) dépassant de peu Paqueta (12 titus), Mendes (11 titus), Guimaraes (10 titus) et Caqueret (9 titus), les trois premiers semblant toutefois sortir un peu du lot depuis 4-5 rencontres.

Devant, même topo. Avec une similarité avec la défense, celle d'avoir une ligne type qui se détache. Composée d'un ailier qui joue avant-centre et de deux avants-centre qui jouent ailiers. En effet, c'est Depay qui prend la pointe tandis que Toko Ekambi, dont ce n'est toutefois pas le coup d'essai à ce poste, prend le couloir gauche. En revanche, la surprise, c'est de voir Kadewere, jusqu'ici pur n°9, évoluer régulièrement, et plutôt avec succès, sur le côté droit de l'attaque. Il faut dire que ce côté est particulièrement peu sujet à la concurrence, seul le jeune Cherki pouvant servir de doublure au Zimbabwéen. Reste désormais à déterminer quel sera le rôle de Slimani, au profil a priori purement axial, dans cet effectif. Notons que, faute de nombreux offensifs, notamment sur les côtés, Soumaré a fait ses débuts en L1.

 

La compo probable : Si les vilains ont encore la chance de ne pas être décimés, ils ont tout de même quelques absences, et pas des moindres avec Aouar, Paqueta et Cornet. De quoi, déjà, intégrer au groupe 2 joueurs n'ayant pas évolué en pro cette saison (Gusto, un jeune latéral droit de 17 ans et Camilo, un milieu brésilien de 21 ans arrivé l'hiver dernier en banlieue) :

Lopes – Dubois, Denayer, Marcelo, Bard – Mendes, Guimaraes, Caqueret – Kadewere, Depay, Toko Ekambi

 

3– Souviens-toi la dernière fois

De fait, les lecteurs auront sûrement plus de souvenirs que l'auteur de ces lignes du match aller puisque ce dernier ne l'a pas vu. Cela restera le match où l'espoir de jours meilleurs pour les Verts aura fleuri, malgré la défaite. Il faut dire qu'après 64 minutes de jeu, Sainté menait en banlieue, et malgré une possession largement en faveur des vilains, les Verts avaient retrouvé leur allant offensif avec déjà plus de 10 frappes. Un total atteint une seule fois à ce moment du match dans la saison, lors de la première journée contre Lorient. Et même pas si souvent atteint en 90' lors des 8 journées suivantes (seulement 3 fois, contre Marseille, Nice et Metz). Mais 10 minutes d'absences venaient tout casser, et un doublé de Kadewere plus tard, Lyon était devant. Et le péno tiré par Bouanga à deux minutes de la fin ne venait rien y changer, et ouvrait la voie à au moins 4 points perdus dans cet exercice...

La dernière à GG, en revanche, est plus réjouissante, alors qu'elle n'intervenait pourtant pas dans un contexte facile. Mais pour le premier match de Puel à la tête des Verts, le score était tenu jusqu'à l'entrée du temps additionnel, sans trop concéder d'occasions. Et finalement, un duo pourtant décrié la saison dernière faisait vibrer le chaudron quand Boudebouz déposait une merveille de centre pour le 26ème et dernier but de Robert Beric en L1. Cela fait malheureusement figure d'exception dans un passé récent où les vilains ont repris le dessus après un bonne période de rééquilibrage. Preuve en sont les 4 petits points pris en 7 rencontres depuis l'infâme derby de l'ère Oscar Garcia, après 14 points lors des 9 précédents derbys, dont 9 sur 12 possible à domicile.

 

4- Le joueur à suivre

On pourrait bien sur citer Depay, troisième meilleur buteur de la L1. On pourrait également être tenté par Kadewere, dont le doublé à l'aller nous a fait mal et auteur de 7 buts en 11 matchs entre la mi-octobre et la fin décembre, ce qui en fait le troisième meilleur buteur sur la période dite. Mais ce serait pourtant ne pas faire justice à la grosse (bonne ou mauvaise, selon que l'on soit lyonnais ou stéphanois) surprise du côté des Gones.

Arrivé sans être pris au sérieux l'hiver dernier, puis sévèrement critiqué pendant une demi-saison, Karl Toko Ekambi commence sérieusement à fermer des bouches en banlieue. Et pour cause, en dehors de pénos, toujours très nombreux du côté des admirateurs de Clément Turpin (8, soit le deuxième total en L1 derrière Strasbourg, dont aucun accordé par l'arbitre susnommé, notre honnêteté nous le fait avouer), il était, à l'aube de cette 21ème journée, le meilleur buteur de L1 ex aequo avec Volland et Kean.

Pour autant, si son profil n'était peut-être pas assez bling bling pour certains vilains supporters, il n'y a rien de bien surprenant à voir l'attaquant camerounais briller dans une équipe qui marche. Déjà auteur d'une saison à 17 buts en L1 avec Angers, il avait plutôt su confirmer à Villarreal avec une première saison à 10 buts. Surtout, c'est un joueur complet, à la fois capable de marquer comme un avant-centre mais aussi un joueur puissant, capable de prendre de vitesse sont vis-à-vis et difficile à bouger. Dans une équipe lyonnaise qui ne fait pas forcément de la possession son cheval de bataille et dans une L1 où la dimension athlétique n'est pas négligeable, ce profil avait donc tout pour réussir. Ce qui doit susciter d'autant plus de méfiance lorsqu'on arrive sans arrière-droit et avec la fâcheuse tendance de faire du jeu lorsque cela arrange le profil de l'équipe adverse...