Faisons la sourde oreille, comme le recommande sagement la littérature d'Outre-Manche
Chat-pitre 62
L'Ivre II
33ème Journée
OGCN-ASSE

Transportons une équipe de foot livide sur la Côte d'Azur, pour vérifier si elle ne reprendrait pas quelques couleurs...

[retour sur le match à Nice... Il pleut, et le Vert est plus pâle que jamais]

Après une énième défaite en championnat, le supporter de base est inquiet. "Cela n'a que trop du Ray !", lance-t-il au vent mauvais.
Et tel Jeanne d'Arc, il entend des voix, des bruits, des sons qui ressemblent à ceux des cloches d'une église qui célèbrerait un enterrement...
Ce supporter basique est alors tenté de se demander, comme le grand Ernest Hemingway : "Pour qui sonne le glas ?". Et en ayant fait quelques études, il aurait même pu être tenté de se demander : "For whom the bell tolls ?"

Mais qui veut répondre à cela ? Et qui veut une réponse ?
Et quand on ne veut pas de réponse, on ne pose pas de question.

John Donne, poète métaphysicien et prédicateur anglais, très à cheval sur le 16ème et le 17ème siècle ainsi que sur le son des cloches, nous faisait en son temps cette révélation, en phase avec l'actualité : "And don't send to know for whom the bell tolls, it tolls for thee"... soit : "N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi".

Je crois donc plus sage, ami supporter et néanmoins de base, de suivre les conseils de notre poète britannique et d'éviter de poser les questions dont les réponses ne nous conviennent pas.
Ou mieux encore, bouchons nous les oreilles quand nous entendons des cloches !

- C'est pas malin de donner des conseils pareils, Bernard. Plus personne ne va nous écouter quand on parlera maintenant !
- C'est pas faux...


Étonnant, non ?