En conférence de presse après le match, Gasset exprime clairement ce sentiment mitigé par rapport au résultat du match. Avec 6 titulaires absents au coup d'envoi, un nul chez un concurrent direct est un bon résultat. Mais quand on mène 1-0, en supériorité numérique à l'heure de jeu, on a le droit d'espérer plus. Surtout quand l'égalisation se fait sur une belle sodomie arbitrale (en utilisant les mots d'un célèbre président de club de rugby pour paraphraser Kolodziejczak). Et pourtant, vu l'énorme occasion niçoise en toute fin du match, finalement le nul n'est pas un si mauvais résultat.
Le film du match a été résumé parfaitement par Perrin, les temps forts et faibles des Verts, les moments clés de la partie... au point que cette analyse devient presque redondante. Mais nous avons ici quelque chose que le capitaine de l'ASSE n'a pas (en entretien) : des exemples. Voici donc le déroulement de la partie en images et chiffres.
Le film du match a été résumé parfaitement par Perrin, les temps forts et faibles des Verts, les moments clés de la partie... au point que cette analyse devient presque redondante. Mais nous avons ici quelque chose que le capitaine de l'ASSE n'a pas (en entretien) : des exemples. Voici donc le déroulement de la partie en images et chiffres.
Première période
Forcé par l'absence de 6 titulaires, dont 3 défenseurs et 3 offensifs, le staff stéphanois a fait le choix d'une défense à 3 centraux, avec KMP et Polomat en joueurs de couloir. En phase défensive, ce système est un 5-2- 3 :
Contre une équipe qui joue avec deux joueurs dans chaque couloir (p.ex. en 4-3-3), le 5-2-3 peut se transformer en 5-4-1, deux offensifs s'excentrant pour aider défendre sur les côtés. Mais ce n'était pas le cas de Nice, qui jouait aussi avec une défense à 3, un seul joueur dans chaque couloir et une grosse densité dans l'axe, avec 4 milieux souvent disposés en losange. C'est donc au milieu que les offensifs devaient aider le plus souvent et ça a été plutôt le rôle de Salibur.
Mais avant de regarder comment les Verts ont défendu, il faut regarder comment ils ont attaqué, parce qu'en début de match ce sont eux qui ont été les plus offensifs. Si pendant les 12 premières minutes la possession a été équilibrée (50-50), les Stéphanois ont frappé 3 fois (contre 1 seule fois pour Nice), à chaque fois dans le jeu, pas sur coup de pied arrêté. Pour l'exemple, Ruffier joue un 6 mètres avec Kolodziejczak à gauche, qui combine avec M'Vila :
Le pressing niçois est effectué par un seul joueur, pendant que l'avant-centre reste près de Perrin. Mais dès que M'Vila garde le ballon un peu...
... le pressing s'intensifie ! Perrin est toujours surveillé et les milieux adverses sont venus chercher très haut les défenseurs et milieux stéphanois. William Saliba reçoit le ballon et n'a pas d'autre option que de jouer en retrait avec Ruffier...
... qui doit dégager loin, chaque Stéphanois étant marqué de près. Beric et un défenseur sont au duel pour récupérer le ballon...
... qui arrive finalement à Diony, qui dévie dans la course de Salibur, avant d'être mis par terre par un défenseur. L'attaquant stéphanois cherche d'abord à lancer Beric en profondeur...
... mais un défenseur s'interpose. Le ballon revient dans les pieds de Salibur, qui écarte avec Polomat. Le piston gauche des Verts calme le jeu et passe en arrière à M'Vila...
... qui écarte de suite à droite, où l'autre piston proposait une solution. A son tour, KMP joue vers l'arrière avec Diony, qui s'était relevé entre temps et qui centre en première intention :
Il y a du monde dans la surface, mais surtout autour de Beric, entouré par 3 défenseurs - et pourtant il arrive à se démarquer et prendre le ballon de la tête, mais malheureusement pas assez placé pour tromper le gardien.
Contre une équipe qui joue avec deux joueurs dans chaque couloir (p.ex. en 4-3-3), le 5-2-3 peut se transformer en 5-4-1, deux offensifs s'excentrant pour aider défendre sur les côtés. Mais ce n'était pas le cas de Nice, qui jouait aussi avec une défense à 3, un seul joueur dans chaque couloir et une grosse densité dans l'axe, avec 4 milieux souvent disposés en losange. C'est donc au milieu que les offensifs devaient aider le plus souvent et ça a été plutôt le rôle de Salibur.
Mais avant de regarder comment les Verts ont défendu, il faut regarder comment ils ont attaqué, parce qu'en début de match ce sont eux qui ont été les plus offensifs. Si pendant les 12 premières minutes la possession a été équilibrée (50-50), les Stéphanois ont frappé 3 fois (contre 1 seule fois pour Nice), à chaque fois dans le jeu, pas sur coup de pied arrêté. Pour l'exemple, Ruffier joue un 6 mètres avec Kolodziejczak à gauche, qui combine avec M'Vila :
Le pressing niçois est effectué par un seul joueur, pendant que l'avant-centre reste près de Perrin. Mais dès que M'Vila garde le ballon un peu...
... le pressing s'intensifie ! Perrin est toujours surveillé et les milieux adverses sont venus chercher très haut les défenseurs et milieux stéphanois. William Saliba reçoit le ballon et n'a pas d'autre option que de jouer en retrait avec Ruffier...
... qui doit dégager loin, chaque Stéphanois étant marqué de près. Beric et un défenseur sont au duel pour récupérer le ballon...
... qui arrive finalement à Diony, qui dévie dans la course de Salibur, avant d'être mis par terre par un défenseur. L'attaquant stéphanois cherche d'abord à lancer Beric en profondeur...
... mais un défenseur s'interpose. Le ballon revient dans les pieds de Salibur, qui écarte avec Polomat. Le piston gauche des Verts calme le jeu et passe en arrière à M'Vila...
... qui écarte de suite à droite, où l'autre piston proposait une solution. A son tour, KMP joue vers l'arrière avec Diony, qui s'était relevé entre temps et qui centre en première intention :
Il y a du monde dans la surface, mais surtout autour de Beric, entouré par 3 défenseurs - et pourtant il arrive à se démarquer et prendre le ballon de la tête, mais malheureusement pas assez placé pour tromper le gardien.
Après cette première (et dernière en 1MT) frappe cadrée, les Verts commencent à subir de plus en plus les offensives niçoises. Ainsi, à partir de la 12e et jusqu'à la pause, ils n'ont plus que 40% de possession, mais surtout ils concèdent 9 tirs (dont 8 dans le jeu !), 3 étant cadrés. Un exemple d'offensive pour Nice commence avec un coup franc suite à la faute qui a valu à Salibur son premier carton jaune pour un geste d’énervement :
Le bloc stéphanois est toujours en 5-2-3, le ballon circule via plusieurs Niçois jusque dans le couloir gauche, où l'ancienne pépite du centre de formation de l'ASSE cherche à éliminer son adversaire direct :
12 secondes plus tard, après avoir échoué à éliminer KMP et Selnaes, il lâche enfin le ballon, en écartant vers la droite. Comme aucun des trois offensifs stéphanois ne fait l'effort de défendre, on trouve 4 Niçois sur la même ligne contre seulement 3 Stéphanois (Selnaes - KMP - M'Vila). Et comme Polomat est occupé avec son adversaire direct dans le couloir, Kolo doit sortir de la défense. A partir de ce moment, c'est un duel à 3-contre-3 dans cette zone du terrain :
Kolo monté, un milieu plonge dans son dos, mais suivi par M'Vila. Le piston droit trouvé, Polomat sort sur lui. Le ballon continue à être passé dans ce coin du terrain :
M'Vila et Kolo s'échangent les adversaires à surveiller pour regagner leurs places habituelles, mais ils sont obligés de permuter de nouveau, le premier suivant le milieu qui se projette et le deuxième celui qui décroche :
Comme ces appels ne créent pas de décalage, les Niçois reculent, ce qui aspire la défense stéphanoise :
Kolo ne sait plus s'il doit suivre son milieu ou rester dans la défense, vu que M'Vila est toujours avec l'autre milieu. Polomat, quant à lui, a suivi son adversaire direct... ce qui était exactement le but de la combinaison :
Duel en vitesse entre les deux latéraux, gagné par le Niçois, qui élimine Polomat et se présente devant Ruffier, qui dévie le tir du bout des doigts sur la transversale, pour la plus grosse occasion adverse de la 1MT. Sur cette dernière image, on note que tactiquement la défense de l'ASSE n'était pas en déséquilibre, le positionnement des deux équipes ressemble à un 4-3-(3) côté stéphanois contre un (4)-2-3-1 côté niçois. Par contre, l'animation offensive adverse était basée sur un principe très simple : mettre les joueurs de couloir en situation de un-contre-un et laisser leur technique faire la différence.
Deuxième période
Les Niçois sont sortis des vestiaires avec l'intention très claire d'emballer le match et les Stéphanois ont eu du mal à exister lors des 5 premières minutes. 30% de possession, quasiment jamais sortis de leur moitié de terrain... et surtout seulement 50% des passes réussies, une moyenne incroyablement faible. Mais le tout, jusqu'à cette action qui commence dans la moitié de terrain stéphanoise, avec Polomat qui joue une touche avec M'Vila, qui donne en retrait à Ruffier :
Vu le pressing agressif adverse, le gardien de l'ASSE décide de dégager loin. Salibur saute sous le ballon...
... qui rebondit jusqu'à Diony, qui remet en retrait... à un adversaire et la possession est de nouveau perdue, très rapidement. Un défenseur niçois cherche une solution balle au pied :
Et il joue avec le piston gauche, KMP ne réussissant pas à couper la trajectoire de la passe. On note la forte densité des joueurs au centre du terrain, où Salibur prête un coup de main aux milieux stéphanois, pendant que Beric fait l'effort de suivre le défenseur. Comme d'habitude, le ballon est gardé sur le côté gauche pendant un bon moment...
... mais KMP et Saliba ne sont pas éliminés par les dribbles du latéral niçois, qui finit par combiner avec un des ses collègues au milieu. Il y a trois Niçois et trois Stéphanois, Salibur étant toujours en train d'aider Selnaes et M'Vila. Il récupère d'ailleurs le ballon, qui rebondit jusqu'à un défenseur...
... qui fait une passe hasardeuse, en étant pressé par Beric, venu défendre aussi. Le ballon arrive donc à Diony, le Stéphanois le plus haut sur le terrain, qui s'appuie en retrait sur M'Vila. Le contre des Verts peut démarrer :
Les trois offensifs se projettent vite vers l'avant et M'Vila trouve celui qui est démarqué, Salibur. Il progresse balle au pied jusqu'à l'entrée de la surface...
... et centre dans la course de Diony. Malheureusement, un défenseur s'interpose et dégage en corner, le premier d'une série de trois en 10 minutes pour les Verts. Sur celui-ci Beric frappe de la tête sans tromper le gardien. Sur le deuxième, le ballon est repoussé, Selnaes tire de loin sur le poteau et Diony ouvre le score. Et ces 10 minutes sont un véritable temps fort pour les Stéphanois qui sont passés d'un temps faible à un très fort, avec une possession équilibrée (50-50), mais 5 tirs (à 0) pour l'ASSE et un carton rouge pour faute en position de dernier défenseur pour Nice.
Malheureusement, ce temps fort est cassé par le 2e jaune pris par Salibur et les deux équipes se retrouvent à 10 contre 10. Le rôle défensif joué par le Salibur - aider la paire des milieux - était si important qu'un changement est de suite effectué par le staff stéphanois. Nordin remplace Beric et se place en soutien des milieux, laissant Diony seul devant :
Le losange niçois du milieu étant devenu un triangle suite au carton rouge. Il suit une petite vingtaine de minutes pendant lesquelles les Stéphanois ont abandonné la possession (31%), mais sans subir trop les attaques adverses. Certes, Nice a eu 6 tirs (à 0), mais seulement 2 dans le jeu, de loin, contrés par les défenseurs. Surtout, les Verts ont affiché une plus grosse maîtrise, avec 82% de passes réussies. Comme par exemple quand ils jouent de nouveau une touche dans leur propre moitié :
Mais cette fois-ci, ils ne paniquent pas, ils maîtrisent. Saliba change de côté avec un long ballon et Polomat cherche une solution pour sortir de sa moitié. Les Niçois font un pressing très haut...
... avec une espèce de triangle formé de 6 joueurs qui cherchent à empêcher les 6 Stéphanois à combiner. Et pourtant, les Verts ne s’affolent pas : Perrin est trouvé par Polomat et redonne à Saliba...
... qui trouve Selnaes...
... qui écarte à droite et le pressing est déjoué ! Mieux que ça, Diony et Nordin se trouvent contre seulement deux défenseurs. L'appel du dernier et parfaitement lu par KMP, qui le lance en profondeur. Malheureusement le défenseur niçois commet une faute et l'attaque construite (pas un contre !) des Verts est arrêtée avant qu'elle se transforme en occasion.
On se dirigeait ainsi vers une fin de match maîtrisée tactiquement par l'ASSE jusqu'au moment où l'arbitrage - avec assistance vidéo en plus ! - est de nouveau venu détruire les plans stéphanois. Les 10 dernières minutes ont été assez ouvertes, avec Nordin ratant une grosse occasion et un Niçois une encore plus grande. Bref, un match nul qui aurait pu basculer des deux côtés.
Conclusions
La réception de Marseille ayant été décalée à janvier, l'ASSE s'est déplacé deux fois, chez des concurrents directs pour l'Europe. Niveau comptable, un seul point pris peut sembler insuffisant. Mais il faut mettre les choses en perspective : avec un arbitrage correct ça aurait fait six points. On a dominé Bordeaux dans le jeu et on a eu des temps forts et des temps faibles à Nice sans la moitié de l'équipe. Bref, le niveau est là, il faut seulement qu'on nous laisse l'exprimer. En espérant que ça sera le cas pour le dernier match avant la trêve, qui devient du coup un vrai tournant de la saison. Il est très important d'éliminer la frustration accumulée lors des derniers match et de passer Noël avec 30 points au compteur.