Buteur et vainqueur à Bâle le 8 novembre dernier avec les Sauterelles, le jeune garçon de Berne Yoric Ravet a bien voulu répondre à quelques questions avant le 16e de finale retour de l'Europa League.
Peux-tu nous rappeler les conditions de ta venue à l'ASSE ?
Ça remonte ! A l'époque, Grenoble était descendu en L2 et avait besoin de liquidités pour finir la saison. Ils cherchaient à faire partir ceux qui avait une cote sur le marché des transferts : j'en faisais partie. Saint-Etienne s'est manifesté et j'ai signé là-bas.
Comment s'est passé ton arrivé ?
Très bien. J'ai été bien accueilli. Il y avait Loïc Perrin, Jérémie Janot, Aubame, Jessy Moulin, Dimitri Payet... Je me suis tout de suite bien adapté.
Ton meilleur souvenir ?
Je n'ai pas beaucoup joué, c'est donc difficile de répondre. Le fait de découvrir un grand club a été une super expérience pour moi même si ça ne s'est pas passé comme je l'escomptais. J'en retiens beaucoup de positif. Ça m'a permis d'évoluer surtout par la suite.
Qu'est-ce qui t'a manqué à l'époque ?
J'ai pas réellement eu ma chance. A l'époque, le coach avait besoin de résultats immédiats et je n'étais peut-être pas prêt à être titulaire comme il l'entendait et comme il en avait besoin. Après, ça reste une bonne expérience.
T'es resté en contact avec des Verts ?
J'arrive à avoir Loïc par message, Dimitri et Aubame de temps en temps.
Tu pensais qu'Aubame allait faire une telle carrière ?
Pas forcément ! Mais c'est vrai qu'il a beaucoup travaillé et franchement, c'est l'un des 5 meilleurs attaquants du monde aujourd'hui. C'est tout à son honneur. Il a cru en lui. Il avait d'énormes qualités physiques à la base et il a bossé d'autres aspects.
Tu es parti en prêt à Angers où ça s'est plutôt bien passé pour toi.
Oui, au début j'ai été régulièrement titulaire, pendant 2-3 mois. J'ai eu, ensuite, une mauvaise passe. Je me suis peut-être un peu relâché en me disant que ça y est, j'étais arrivé. Cela m'a mis une bonne claque et ça m'a permis de repartir plus fort derrière. La saison a été bonne en plus pour le club. On jouait le maintien et on termine 5e !
Tu suis leurs résultats en L1 cette année ?
Je suis tout le temps la L1 et plus particulièrement mes anciens clubs. Ils font une belle saison.
Comment tu juges ton parcours en Suisse ?
J'arrive à Lausanne en fin de mercato estival. Le coach Galtier ne comptait pas sur moi, il avait été très clair. Fallait que moi, je voie ailleurs aussi. Laurent Roussey est venu me chercher pour intégrer l'équipe de Lausanne. Malheureusement, avec son adjoint Sébastien Fontbonne, ils ne sont pas restés longtemps, à peine un mois et demi après mon arrivé. Sur les 8 journées jouées, l'équipe avait déjà beaucoup perdu. Ensuite, Marco Simone a pris le place d'entraîneur et il m'a fait beaucoup progresser. Il m'a fait prendre conscience des exigences de ce poste de milieu offensif/attaquant.
T'avais joué avec Féfé et Aleksic...
Pasqui... C'est un phénomène ! Quand il avait envie, il faisait ce qu'il voulait. Après, il était en fin de carrière à Lausanne. Ce n'était pas ses grandes années, mais sur un match, il pouvait faire la différence à tout moment. Il m'a même fait marquer quelques buts. C'était un régal de jouer à ses côtés. Dans la vie de tous les jours, il a toujours le sourire et est toujours positif, c'était génial de le côtoyer. Concernant Danijel Aleksic, je joue toujours contre lui. Il marque pas mal cette année. Il a une sacré patte gauche.
A Zurich, où tu as évolué ensuite, ça c'est plutôt bien passé aussi...
On fait une saison moyenne au début. Puis, sur la phase retour, on a été beaucoup mieux. On a repris du plaisir. Le début de cette saison a été excellent : on marquait beaucoup de buts en se créant de nombreuses occasions.
Tu as été transféré, il y a peu, chez les Young Boys de Berne...
Ça fait un peu plus d'un mois que je suis arrivé. Ça se passe très bien. Il y a des joueurs francophones comme Guillaume Hoarau, l'intégration est facilitée par leur présence !
T'as regardé le match Sainté/Bâle ?
Oui ! Je pensais que Sainté allait mettre de l'impact : ce qu'ils ont fait en marquant sur des coups de pied arrêtés. Bâle est une équipe qui joue, quel que soit le scénario. Ils sont habitués aux matchs de Ligue des Champions. C'est un gros club.
Un prono pour le match retour ?
J'espère que les Verts vont se qualifier. Un bon petit 2-2 arrangerait tout le monde ! Il faudra bien défendre et profiter des espaces qu'ils vont laisser. J'y crois ! Je serai de toute manière devant ma télé à 21h.
Que peux-tu nous dire sur leur stade ?
Le Parc Saint-Jacques est magnifique. C'est le plus beau stade de Suisse sur tous les plans. Il y règne une très bonne atmosphère, c'est un régal d'y jouer. Pour autant, ça ne vaut pas Geoffroy-Guichard qui reste l'une des plus belles ambiances d'Europe. Mais le FC Bâle est un excellent moteur pour le football suisse.
Que penses-tu du parcours de l'ASSE ces dernières saisons ?
Le coach y est pour beaucoup. La stabilité était indispensable au club. L'ASSE est installée dans les 4-5 meilleures équipes de France. C'est important de les voir à ces places-là. La 10e, ce n'est pas fait pour eux. Il faut qu'ils jouent l'Europe chaque année et c'est tant mieux pour le football français.
Quels joueurs t'avaient marqué lors de ton passage ?
Beaucoup ! La Ruff, Aubame, Payet, Matuidi, Loïc... Ils étaient au-dessus du lot !
Tu souhaiterais retourner en L1 ?
Pas forcément. Je me sens bien ici, j'ai signé pour 3 an et demi. Le championnat allemand me correspondrait bien. Mais dans le foot, c'est impossible de savoir de quoi sera fait le lendemain.
Des objectifs persos pour cette saison ?
Il faut que je continue sur ma très bonne lancée du début de saison où j'ai inscrit 8 buts et donné 7 passes décisives. C'est vrai que ça va être dur de faire aussi bien comme j'arrive dans une nouvelle équipe. J'ai envie d'atteindre le double-double, au moins dix buts et dix passes au total.
Merci à Yoric pour sa disponibilité