Hier, vous avez rêvé, aujourd'hui, nous allons vous faire cauchemarder...

Le 2 janvier, Mouhamadou Dabo est transféré à Lyon pour six millions d'euros + Blaise Matuidi. Vincent Tong-Cuong, le comptable, assure que c'est une excellente affaire car si l'ex-Troyen avait été vendu plus tard et plus cher à un club anglais, il aurait fallu reverser une indemnité de formation exorbitante à l'ESTAC. Il assure que les supporters peuvent être fiers de supporter un club si bien géré.

Le 3 janvier, alors qu'il était sur le point de s'envoler pour Bordeaux, Bafé Gomis est retenu par Roland Romeyer qui l'informe qu'il vient d'être échangé contre Djibril Cissé.
En soirée, les Verts sont écrasés 5-0 par les Girondins, qui alignent neuf joueurs de moins de 18 ans.

Le 4 janvier, Djibril Cissé est présenté à Geoffroy-Guichard. Lors d'une série de jongles faite devant les photographes, sa jambe se brise à l'endroit même où elle s'était déjà cassée avant la Coupe du Monde 2006 contre la Chine. Les médecins parlent de huit à neuf mois d'arrêt.

Le 31 janvier, alors que les autres équipes en lutte pour le maintien se sont sérieusement renforcées, les Verts n'ont recruté aucun joueur et ne sont pas parvenus à se débarrasser de leurs indésirables. Battus à Sochaux puis auteurs d'un déprimant 0-0 contre Le Mans, ils sont de nouveau relégables au moment de se rendre à Lyon. L'objectif annoncé est d'éviter de battre le record de la plus lourde défaite subie par le club à l'extérieur (9-0 contre Bordeaux lors de la saison 1951-1952). Alors que le score est de 9-0 à la 90° minute, on pense que la mission va être accomplie, c'est sans compter Frédéric Piquionne, qui entre dans les arrêts de jeu et inscrit le 10° but lyonnais (de la main). L'arbitre valide le but malgré les molles protestations de Loïc Perrin.

Le 19 février, battue par Caen et Paris, l'ASSE est désormais 19°. Après le secteur défensif en début de saison, c'est tout le secteur offensif qui est sinistré par les blessures, ainsi les Verts se rendent au Pirée avec un seul joueur offensif valide – ou à peu près - : Lasse Nilsson. Regroupés à dix derrière, ils tiennent laborieusement pendant 75 minutes avant de sombrer dans le dernier quart d'heure après l'entrée en jeu de Cédric Varrault (3-0).

Le 26 février, interrogé par L'Equipe sur la possibilité de revivre un retournement de situation comme à la grande époque, Alain Perrin déclare qu'il ne faut pas rêver et qu'il va mettre l'équipe bis car la priorité est le championnat. En effet, on ne rêve plus, l'Olympiakos s'impose 2-0 au terme d'un match mou.

Le 27 février, on apprend que le club est en déficit et va devoir trouver 542 millions d'Euros avant la fin du mois. Roland Romeyer demande s'il est normal que le mois de février ne compte que 28 jours.

Le 28 février, Alain Perrin, Damien Comolli et Vincent Tong Cuong démissionnent. Roland et Bernard assurent qu'ils ne lâcheront jamais le club et demandent aux supporters de leur faire confiance.

Le 1er mars, la succession de mauvais résultats sportifs, associés à la situation financière alarmante du club, poussent les dirigeants à la démission. C'est un industriel lyonnais, proche de Jean-Michel Aulas, qui prend le contrôle du club. Il remplace immédiatement Alain Perrin par Raymond Domenech, tout juste débarqué de son poste de sélectionneur, et décide de licencier Loïc Perrin au prétexte qu'il est stéphanois. JMA se félicite de pouvoir enfin compter sur une direction amie dans ce club de la « proche périphérie » et entend en faire rapidement un satellite de l'OL. Il en profite pour menacer les opposants à son projet de grand stade : « Si ça traîne, je sais que je pourrai compter sur des appuis au sein de l'AS Saint-Etienne, désormais. Rien n'interdit désormais de penser que l'OL Land pourrait voir le jour à la place du stade Geoffroy-Guichard, appelé à la destruction. »

Le 4 avril, les Jaunes (Domenech a décidé de changer la couleur du maillot dès son arrivée) ont pris deux points en cinq matches, ils sont désormais lanterne rouge et viennent d'être battus à domicile par l'OM.

Le 5 avril, pour faire face aux difficultés financières du club, le nouveau président décide de renoncer aux quatre derniers déplacements de l'année. La Ligue rappelle qu'un match perdu par forfait équivaut à un forfait pour le reste de la saison et à une perte du statut professionnel. Aulas se réjouit publiquement de cette annonce.

Le 8 avril, la perte du statut professionnel du club est prononcé. L'ensemble des joueurs professionnels sont transférés vers l'Olympique Lyonnais. L'Association Sportive de Saint-Etienne n'est plus.