Même amputé de quelques jours, février aura proposé quelques remarquables farandoles où aigreur, mauvaise foi et paranoïa forment avec la plus classique erreur de gestion la solide chaîne de la connerie footballistique ici-bas … bien bas. 

On approche de la dernière ligne droite, stress, cheveux ternes, pélicules, tous les clubs n’ont pas de pétrole, mais question ânes, certains sont bien fournis. A vous de décerner le plus beau bonnet !


1. SM Caen

Pour un entraîneur normand, être débarqué est dans la logique des choses. De là à bombarder les médias de déclarations assassines, il n’y a qu’un pas franchi allègrement par Franck Dumas. Rapportée par les Cahiers du Foot l’histoire est édifiante. Invité à jouer le rôle de rédac chef du site Myfoot, Dumas a d’abord affiché sa totale méfiance  : "Je vous préviens, je veux bien vous recevoir, mais je ne veux être impliqué dans rien. Vous comprenez, moi les blogs, ce n'est pas mon truc". Puis a tenté de justifier l’injustifiable en soutenant la plainte déposée par son club contre le blog parodique Papablog (blog racontant les coulisses du Sm Caen par la voix très détournée de Patrick Parizon). Selon lui le blog en question était « méchant Â» et a « dépassé les bornes Â». Il ose enfin expliquer que le blog aurait pu poursuivre son activité de façon « encadrée Â»,  c’est-à-dire à condition qu’il soit « au courant de ce qu’il y a dedans Â». Est-ce ce même blog qui est responsable des avaries du navire normand ? P’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’non.

2. Le Havre Athletic Cluc

Le HAC, c’est le hic commence à HACcumuler les couacs. Non contents de faire une saison messine sur le terrain, ils prolongent le copié-collé en tribunes avec les insultes racistes à l’encontre de Mensah rappelant furieusement celles ayant ciblé Ouaddou l’an dernier. Dérapage d’autant plus inacceptable qu’il a donné l’occasion à Aulas de revêtir son costume (qui pourtant le boudine grave) de chevalier blanc en nous expliquant sans rire qu’à Lyon ils sont un modèle de  lutte contre le racisme. Mais revenons au sujet pour préciser que le bien nommé Barbarian (du nom de son groupe de supporters) havrais a avoué puis s’est rétracté, soutenu par son groupe de supporters. On a quand même du mal à imaginer que Mensah a fantasmé les insultes…

3. Olympique Lyonnais

Le jour où Aulas boudera et décidera de ne plus communiquer, on sera soulagé, puis assez rapidement en manque. Car se délecter de ses dérapages verbaux est une réelle addiction. Ainsi dans le désordre, le mois dernier il a, avant le match aller contre Barcelone, daubé sur la France des jaloux et des envieux et glissé un surréaliste mais savoureux : "Tous les spécialistes pensent que le Barça est favori et ils ont raison ! Tout comme ils ont raison de penser que Bordeaux, l'OM et le PSG pratiquent un meilleur football que nous. Pour en revenir à l'Europe, je préfère offrir à la France un OL-Barcelone plutôt que, laissez-moi réfléchir, un OM-Twente. Je dis ça au hasard". Présent sur tous les fronts et sans doute énervé de solder le plus gros couac de sa politique de recrutement avec le départ gratuit de Fred il a lâché un superbe « On est dans le domaine de l'irréel. C'est de l'escroquerie. Je suis déçu, et vexé pour lui. Ce qu'il fait à l'OL, à sa femme, à ses collègues, c'est impensable. Ce n'est pas beau pour la nature humaine Â».

Pauvre nature humaine, malmenée par le vilain Fred, mais heureusement protégée par Aulas, notamment quand il s’agit de tenter de décaler la reprise du championnat («Qu'on nous laisse faire nos tournées début août !») au mépris des intérêt de l’équipe de France, ou quand il donne des leçons de vie à notre coach après le derby :  «Alain Perrin a sans doute voulu expliquer à sa manière toute personnelle son incapacité à gagner à onze contre dix, face une équipe qui avait déjà joué à dix contre onze trois jours plus tôt. Aigreur, amertume, nous laisserons l'ex-entraîneur de l'OL, point si maltraité naguère par son ancien club, à ses commentaires déplacés et hasardeux dont il paraît s'être fait une spécialité pour avoir traité récemment un arbitre"d'enfoiré".»  

C’est beau la nature humaine.

4. Olympique de Marseille

A Marseille, les vieux démons ne sont que des volcans provisoirement endormis. Si la passion générée par ce club peut le rendre par certains côtés séduisant, il sait aussi nous rappeler pourquoi on l’a toujours détesté. La truande y est une seconde nature, l’éternel compagnon de ce club qui affiche 10 titres de championnat sur son site là où la France entière et la Ligue ne lui en accordent que 8. Endossant sa panoplie de Jacques Vergès du football, Eric Di Meco s’est fait le mois dernier l’avocat d’une cause indéfendable : la récupération du titre de 1993 non attribué par la Ligue suite à la corruption des joueurs Valenciennois. Il orchestre à cet effet un courrier qui sera signé par l’ensemble des joueurs de l’époque et envoyé à la LNF et la FFF. L’ex latéral-boucher explique : «Notre démarche ne va pas plus loin que récupérer le titre, il n'y a aucune motivation financière. La tentative de corruption est certes avérée, les protagonistes ont d'ailleurs été condamnés, mais ce match s'est joué tout à fait normalement. Et même si on nous avait retiré les 2 points de la victoire, nous aurions terminé premiers».

Qui lui dira que moralement sa démarche est un pur scandale, puisqu’elle exonèrerait le club de sa responsabilité et cautionne de fait la corruption, dont chacun sait (n’est-ce pas Laurent Fournier ?) qu’elle ne s’est pas limitée aux seuls valenciennois ?

5. AS Monaco

Le communiqué de  De Bontin est aussi laconique que sa gestion fut hasardeuse. Arguant "des obligations familiales" le poussant à rejoindre "les Etats-Unis et quitter prochainement ses fonctions", le président monégasque n’aura donc pas tenu un an à la tête de l’AS Monaco. Un énième épisode du grand n'importe quoi que nous sert ce club depuis sa superbe saison 2003/2004. Monaco était jadis un club stable avec un président certes mafieux mais indéboulonnable, des moyens certes douteux mais conséquents et un jeu attrayant. Aujourd’hui, les présidents se succèdent, les joueurs vont et viennent aussi frénétiquement que chez le voisin marseillais période Tapie 2, et il n’y a plus aucune identité de jeu. Seul le centre de formation et ses quelques pépites attestent du semblant de vie dans un club qui ne sera pas loin de la charrette en Mai prochain. Vous avez dit gâchis ? 

A vous de voter : http://www.poteaux-carres.com/rld.php