Parce qu'on ne gagne pas une Coupe tous les ans et parce les jeunes Verts la méritent, voici une petite analyse de leur match au Stade de France...


Une finale ne se joue pas, elle se gagne. Mais l'ASSE n'avait pas gagné ses dernières finales de Gambardella et on a dû attendre 21 ans avant que cette Coupe soit de nouveau stéphanoise. Même si le but d'un centre de formation est de former des joueurs, pas des équipes, même si à cet âge le mental et la technique individuelle sont plus importants que les considérants tactiques, on peut quand-même analyser le match de la bande à Razik Nedder comme on le fait pour les grands.

 
Les U19 stéphanois ont démarré le match dans un (4)-2-3-1 bien visible sur cette image :
 
 
Victor Petit et Kenny Rocha Santos en milieux axiaux, Tyrone Tormin et Abdoulaye Sidibé en ailiers, Bilal Benkhedim en "10" et Charles Abi en avant-centre. Et comme d'habitude avec ce système, en phase défensive il se transforme dans un 4-4-2 :
 
 
Une ligne de deux attaquants, une autre de quatre milieux et une de quatre défenseurs (Jordan Halaimia, Wesley Fofana, Marvin Tshibuabua, Mathis Mezaber) - un bloc défensif qui n'a pas laissé beaucoup d'espaces aux Toulousains. 
 
Après l'ouverture du score en début de seconde période, les Verts ont changé de système, passant dans un 4-1-4-(1) avec Petit en sentinelle :
 
 
Baptiste Gabard a remplacé Sidibé : Tormin est passé à droite et Benkhedim s'est excentré à gauche. Et comme le TFC est passé à trois derrière en fin de match, Razik Nedder a procédé à un autre ajustement tactique :
 
 
Clément Roubat est entré à la place de Tyrone Tormin à droite - un profil plus défensif, ce qui a transformé le système stéphanois dans une espèce de 5-1-3-1. Qui est aussi visible dans les dernières secondes du match, avec Zakaria Bengueddoudj avant-centre à la place de Charles Abi : 
 
 
 
 Si les premières 25 minutes ont été difficiles, hachées, peu à peu les Verts ont mis le pied sur le ballon et ont commencé à dicter le rythme du match. Et certaines de leurs attaques rappellent des constructions produites par l'équipe première. Par exemple, à la 27e, Wesley Fofana joue un coup franc avec Stefan Bajic...
 
 
... qui joue plus loin avec l'autre défenseur central, Marvin Tshibuabua. Il échange des passes avec son latéral gauche Mathis Mezaber, pendant que les deux milieux Kenny et Victor Petit sont pris par leurs adversaires :
 
 
Mais pas pour longtemps ! Ils décrochent tous les deux et le premier est servi : 
 
 
Il écarte avec Wesley Fofana, avant de lui proposer une solution de passe. Le premier rideau adverse est dépassé et le capitaine stéphanois a le jeu devant lui :
 
 
Il décide de jouer long sur Charle Abi, qui remet en arrière à Abdoulaye Sidibé. Malheureusement, la combinaison avec Tyrone Tormin (qui avait permuté avec Bilal Benkhedim) échoue.
 
 
Après l'ouverture du score, les Verts ont clairement fait un pas en arrière et on laissé la possession au TFC, préférant les contres, comme dans cet exemple à la 62e :
 
 
Les Toulousains attaquent, mais la passe qui cherche le latéral gauche haut dans le couloir est imprécise et Jordan Halaimia récupère facilement le ballon. Il cherche ses attaquants avec un long ballon... 
 
 
... qui est dévié par un adversaire, mais Charles Abi gagne le duel avec un défenseur et remet en arrière, pour Victor Petit. Qui écarte de suite à gauche... 
 
 
... mais pas pour Bilal Benkhedim, qui était déjà parti. La passe est pour le latéral gauche, Mathis Mezaber : 
 
 
Il monte balle au pied, s'appuie sur son meneur de jeu, qui attend et le ressert parfaitement : 
 
 
Le contre a été très rapide, le une-deux a parfaitement fonctionné et Mathis Mezaber se trouve dans la surface. Il ne centre pas pour Charles Abi au second poteau, mais frappe - son tir est repoussé en corner par le gardien adverse.
 
 
Plus tard, sur un autre contre, axial, Charles Abi provoque un carton rouge et sur encore un autre, en fin de match, il creuse l'écart et scelle ainsi le sort de cette finale. Après un beau parcours et une finale non seulement jouée, mais aussi gagnée, la Coupe Gambardella revient à Saint-Etienne. Merci les gars, et félicitations !