Ancien coéquipier de Paul Baysse la saison dernière au Stade Brestois, Geoffrey Dernis répond aux questions des potonautes sur la première recrue stéphanoise du mercato estival.
Que t’inspire la signature de Paul Baysse à l’ASSE ? (Barre transversale)
C’est une bonne chose ! Le connaissant personnellement, c’est un bon joueur de L1, un très bon défenseur. Ça rentre dans la politique de ce que fait Saint-Etienne ces dernières années, c’est-à-dire recruter intelligemment. Encore une fois, c’est prouvé !
Vois-tu l’ASSE comme un club pour lui et Sainté comme une ville pour lui ? (La Buse)
Moi, en étant passé par Sainté, j’ai envie de dire que pour tout le monde c’est extraordinaire ! J’en garde un souvenir énorme ! A tous ceux qui me posent la question, je leur dis toujours : « le jour où vous avez Saint-Etienne, les gars, faut y aller ! » Quand Saint-Etienne se présente, tu ne peux pas refuser. Ça fait partie des gros clubs français. Les trois années que j’ai passées là-bas, ça n’a été que du pur bonheur !
Est-ce que vous avez discuté ensemble d’un possible transfert à Sainté ? Est-ce que tu l’as conseillé ? (greenju)
Je l’ai juste croisé quand il est revenu sur Brest, en sachant que les discussions étaient bien avancées. Bien sûr on en a parlé. Ça a été vite réglé. Je lui ai dit : « écoute Paul, faut y aller tout de suite ! » Là-bas, il va vraiment passer un pallier en termes d’infrastructures, de stade, de collectif. Il va franchir un cap et c’est vraiment un joueur qui le mérite !
Entre joueurs, discutez-vous des clubs où vous avez joué lors de possibles transferts ? (hcatteau)
Les joueurs discutent beaucoup entre eux, même sur les simples rumeurs, sur ce qu’on voit, ce qu’on entend, même si ça ne nous concerne pas spécialement. La période du mercato est faite pour parler, on parle ! (rires) Maintenant, y’a un peu tout et n’importe quoi ! (rires)
Brest se serait-il sauvé sans la grave blessure de Paul ? (La buse) A quel point la blessure de Baysse a-t-elle pesé dans l’effondrement inattendu du Stade Brestois en 2013 ? (Olaf)
Ça, on ne le saura jamais. Mais il est vrai qu’on a perdu deux éléments majeurs au même moment : Eden Ben Basat et Paul. Forcément, ça nous a handicapés. Après, je ne pense pas que ce soit la raison principale de notre échec. Aurait-on réussi à nous maintenir sans la perte de ces deux élements ? Je ne sais pas mais on aurait eu certainement plus de chances d’arracher le maintien avec eux, c’est une évidence.
On entend qu’il peut jouer sur le côté ou au centre, quel est le poste qu’il préfère ? (Al Greendao)
Défenseur central. Quand on lui a demandé de jouer à droite, il a dépanné, mais son vrai poste est défenseur central. Même lui le dit !
Quel est le poste où tu le trouves le plus efficace ? (La buse, Al Greendao)
Personnellement je trouve que c’est un très bon défenseur. Qu’il joue dans l’axe ou à droite, il a les mêmes caractéristiques. C’est un mec qui ne lâche rien ! Les Stéphanois vont l’apprécier ne serait-ce que pour ça. Paul est quelqu’un qui se bat énormément. Il est costaud, dur sur l’homme. Il est complet et sait se débrouiller quel que soit son positionnement dans la défense.
A 25 ans, il semble déjà avoir une expérience appréciable, l’as-tu ressentie ? (La buse)
Oui, il sort de trois saisons en Ligue 1 avec Brest. Il a su s’imposer comme un cadre de l’équipe. Il a su faire parler de lui et franchir des paliers assez vite. A 25 ans, je pense qu’il est arrivé à maturité. Aujourd’hui, l’ASSE est vraiment le bon challenge pour lui.
Quelles sont selon toi ses principales qualités ? (greenju)
Sa combativité. Défensivement, c’est quelqu’un qui ne lâchera jamais rien, quel que soit le score ou le temps de jeu. C’est quelqu’un qui se bat tout le temps. Tout le temps ! Même à l’entraînement.
On l’a déjà vu marquer quelques buts sur coups de pied arrêtés : son jeu de tête est-il vraiment une arme sur laquelle ont peut compter régulièrement ? (Roland Gromerdier)
Ah oui, carrément ! Sainté était déjà costaud dans ce domaine-là, ça leur fait un atout supplémentaire. Paul lit très bien les trajectoires, il est capable de marquer cinq à six buts dans l’année rien que sur coup de pied arrêté.
Selon toi, a-t-il encore une grosse marge de progression ? (Peru le Bâtard)
Oui, je pense d’ailleurs que Saint-Etienne est le club idéal pour lui faire franchir de nouveaux paliers. Il a quand même été international Espoirs, ce n’est pas rien ! Honnêtement, je le sens encore capable de progresser et de hisser son niveau de jeu.
Au point de postuler à l’équipe de France A ? (Peru le Bâtard)
Ouais enfin ça, on ne sait pas si ça arrivera ! Je n’ai pas mon mot à dire mais je trouve qu’aujourd’hui tout le monde va un peu trop vite. De nos jours, dès qu’un jeune se met à faire une bonne saison, tout de suite on parle de l’équipe de France. Moi, quand j’avais leur âge, on n’en parlait même pas. On voulait déjà s’affirmer dans notre club. Aujourd’hui, sans dénigrer qui que ce soit, je vois des joueurs dans des clubs dire que l’équipe de France est un but. J’ai l’impression que 200 joueurs tiennent ce discours alors qu’avant il y en avait peut-être 20. Laissons déjà Paul s’imposer à Saint-Etienne. Après, on verra bien !
On se rappelle que tu avais annoncé la fin de ta carrière internationale. L’équipe de France ne te manque-t-elle pas ? (Peru le Bâtard)
Ecoute, pour quelqu’un qui n’a jamais été appelé et qui n’a jamais été pré-sélectionné, j’ai envie de te dire non ! (rires)
Quels sont les principaux défauts de Paul Baysse ? (Parasar)
Heu… Son mauvais caractère car c’est un mauvais perdant ! Il est chiant parfois à l’entraînement ! (rires) Là où il a une grosse marge de progression, honnêtement, c’est la relance. Je crois qu’il va s’améliorer dans ce domaine. A Sainté, il sera dans les meilleures conditions. Par rapport à ce qu’il a connu à Brest, il aura un vrai centre d’entraînement, il aura des vrais terrains d’entraînement. Il ne va pas se balader à droite ou à gauche pour faire cinq terrains. Ce sera un grand plus pour lui, il va découvrir un club plus structuré, il va jouer dans un grand stade…Il a tout pour progresser ! Il part d’un club de L1 où il n’y avait rien pour rejoindre un club où il a tout. Dans ces conditions, il ne peut que progresser.
Arrivera-t-il à supporter la pression d’un club comme Sainté (Peru le Bâtard) ?
Oui, oui. Il a du caractère et il va supporter la pression. Carrément !
Avec Perrin, Sall, Zouma, Clerc, Mignot, voire Brison, Ghoulam et Pogba, ça ne va pas être facile pour lui de décrocher une place de titulaire. Acceptera-t-il facilement cette concurrence (Al Greendao)
Je pense qu’il est au courant, il a choisi de signer à Sainté en connaissance de cause. Il s’est engagé pour quatre ans. La période des transferts est loin d’être terminée, on peut supposer qu’il y aura encore des mouvements à Saint-Etienne, probablement le départ d’un ou deux défenseurs. En tout cas Sainté est une équipe de plus en plus costaud. Ils recrutent vraiment bien. Tu vas te rendre compte que lorsqu’il manquera un mec, celui qui va arriver derrière, c’est l’équivalent. C’est bien pensé, c’est super bien fait !
Quel est le caractère de Baysse dans le vestiaire ? (Olaf) Plutôt meneur d’homme ou plutôt à l’écoute (Peru le Bâtard)
Paul va surtout apporter sur le terrain. Ce n’est pas quelqu’un qui va forcément crier dans le vestiaire. Il est assez gentil dans la vie de tous les jours. Sur le terrain c’est un autre homme, c’est un compétiteur acharné !
On connaît ton sens de la déconnade, et on a retrouvé une touche d’humour dans le vestiaire stéphanois la saison dernière… Est-ce qu’il était ton coéquipier de boutade en plus d’être celui du terrain ? (Bendub42)
Ce n’est pas un boute-en-train mais il est bon public. Il rigolait pas mal à mes conneries et a pu découvrir ma palette assez large dans ce domaine ! (rires)
On te connaît Geoffrey, t’as bien dû lui trouver un p’tit nom. Alors, c’est quoi ? (Al Greendao)
Bizarrement, non ! Il faut dire que je ne l’ai côtoyé que six mois, ensuite il s’est blessé. Il va beaucoup surfer, il a les cheveux longs. Je sais qu’ici ils lui avaient donné un surnom en rapport avec le surf mais j’ai oublié lequel !
Bordeaux, Sedan, Brest, Saint-Etienne… Si on trace son parcours sur une carte, et en tenant compte de la récurrence des initiales, Paul poursuivra-t-il sa carrière plutôt en Corse à Bastia ou à Bayonne ? En gros : aime-t-il la charcuterie ? (Olaf)
Oui, je pense ! (rires) Je le vois bien à Bayonne, ça peut être sympa !
De quoi es-tu le plus jaloux chez Paul : de sa voiture, de son gabarit ou de sa coupe de cheveux (Gustav Bâtard)
Son gabarit ! Sa voiture, ça va. Sa coupe de cheveux… C’est vrai que moi je n’en ai presque plus… On va dire son gabarit. Donc je suis un peu jaloux de tout le monde finalement ! (rires)
Un p’tit message pour finir à l’attention des potonautes qui se remémorent encore avec émotion ton passage en vert marqué par ce fameux pion victorieux dans les arrêts de jeu contre l'OM ? (José)
Je n’oublierai jamais les supporters stéphanois. J’ai passé des moments merveilleux avec eux. Je reçois encore des mots assez sympathiques de leur part. Je les aimerai toujours, tout simplement !