Si vous n'aimez pas l'expression ''match à 6 points'', fuyez d'ici. Parce que c'est bien la thèse qui sera défendue ici. Oui, les Verts sont toujours dans le dur, non, le maintien n'est pas acquis, mais non, il n'est pas encore question de se résigner à une issue fatale. Et pour éviter cela, le match du jour sera crucial puisque l'écart qui séparera les Verts de Nîmes à l'issue de la rencontre pourrait aller de 7 points, ce qui serait de nouveau plutôt confortable, à 1 seul, ce qui promettrait des sueurs froides jusqu'au bout. Mais un match crucial face à un mal classé, ce n'est pas toujours gage de réussite pour les hommes de Claude Puel...


1- Le parcours

Depuis le début de l'année 2021, cette équipe nîmoise jusque là à la dérive, dernière derrière Dijon avec 12 points en 17 matchs, s'est transformée en équipe de ventre mou, 13ème, une place et 2 points devant les Verts, avec 17 points en 13 matchs et un bilan plutôt équilibré de 5 victoires pour 6 défaites.

Le bilan est même excellent depuis la mi-février. Avec, certes, un match joué en plus par rapport au reste de la L1, les Crocodiles sont même premiers depuis le 12 février ! Avec un bilan de 14 points en 7 matchs, une moyenne égalée uniquement par Paris, Montpellier et Lens sur la même période, et 1 seule défaite au compteur, à Nice.

Toutefois, si l'attaque est bonne, la défense est toujours plus en difficulté avec 22 buts encaissés depuis janvier, seuls deux équipes font pire, et au moins un but encaissé lors de 4 des 5 derniers matchs. Mais également un but marqué au moins lors de chacun des 8 derniers matchs. Reste, au rang des motifs d'espoir, des résultats plus mitigés aux Costières : après 8 défaites consécutives à la maison, les Crocos s'étaient repris avec 2 victoires avant de concéder deux nuls, 1-1, contre Nantes et Montpellier.

Notons que si les Nîmois marquent, ils sont seulement la 17ème équipe en nombre de frappes par matchs (contre la 5ème équipe qui concède le moins de frappes !)... mais la 4ème équipe qui cadre le mieux (37,3% des frappes nîmoises sollicitent le gardien adverse).

 

2- L’effectif

Après que 27 joueurs de champ ont été testés, Pascal Plancque a-t-il enfin trouvé la bonne formule ? Toujours dans un système classique à 3 milieux, mais avec des ambitions offensives.

Dans les buts, c'est le souvent sollicité mais toujours excellent Reynet qui officie sans discontinuer et sans laisser la moindre place aux deux gardiens qui se partage le banc, Dias et Nazih. En défense centrale, en revanche, c'est le changement permanent : lors des 6 dernières rencontres, une seule paire est apparue deux fois. Miguel et Briançon sont toutefois rarement sur la touche alors que Landre, jusqu'ici titulaire imbougeable, vient de s'asseoir sur le banc 3 fois lors des 5 dernères rencontres. Au profit du jeune Guessoum et du Japonais Ueda arrivé en janvier, peu utilisés auparavant. Notons que le choix déjà important à ce poste pourrait être complété par Martinez, blessé depuis novembre mais aligné de temps en temps avant cela. Et sur les côtés, la donne n'est pas plus simple. Le jeune mais déjà expérimenté Alakouch étant revenu en grâce après un début de saison compliqué et se partageant en effet le couloir droit de façon quasiment équitable avec Burner. A gauche, la donne est plus simple, réglée par l'international norvégien Meling, qui ne laisse plus au polyvalent Pacquiez que le banc, d'autant plus que c'est Miguel qui a récemment dépanné. Notons que cette saison, Ripart a peu été amené à jouer latéral.

Dans l'entrejeu, Plancque semble avoir trouvé la formule avec une paire formée de Cubas et du très physique Fomba qui trouvent devant eux Ripart. Une formule qui laisse toutefois l'expérimenté Deaux sur le carreau. Et peut en revanche donner un peu de place à Benrahou, soit en lieu et place de Ripart, soit à ses côtés pour une option résolument offensive. Ahlinvi, derrière Deaux dans la hiérarchie et Duljevic, derrière Benrahou, sont encore plus en peine pour trouver du temps de jeu tandis que Sarr, blessé, mais peu aligné avant, est carrément hors-jeu.

Enfin, le secteur offensif est asse clair quant à la hiérarchie avec un Fehrat indiscutable sur les côtés, de plus en plus souvent à gauche, et un Koné seulement détrôné par un repositionnement occasionnel de Ripart, dans l'axe. La dernière place se partage, elle, entre le Suédois Eliasson et Benrahou qui a également cette corde à son arc. L'ancien vert Roux n'est en revanche qu'une doublure tandis que Duljevic a pour lui de pouvoir également dépanner en pointe ou sur un côté. Ce qui ne fait vraiment plus beaucoup de place à l'Algérien Aribi. Quant aux débuts du jeune Majouga, ils n'ont désormais que peu de suite, avec seulement 2 entrées en 2021. C'est encore pire pour Ben Ammar et Buadès, 23 ans chacun, une seule apparition chacun, et ce 3 ans après leur début avec l'équipe pro, sans jamais s'imposer, pour les deux hommes.

La compo probable : Plusieurs absents, certes, mais un seul titulaire, Fomba. Pour le reste, ce sont Roux, Ahlinvi, Martinez, Sarr qui manquent à l'appel :

Reynet – Alakouch, Briançon, Miguel, Meling – Cubas, Benrahou, Ripart – Eliasson, Koné, Fehrat

 

3– Souviens-toi la dernière fois

L'une des dominations les plus nettes et l'un des regrets les plus amers de cette saison 2020-21. D'autant que si la frustration de l'aller contre Monaco peut être atténuée par un arbitrage franchement pas défavorable et un adversaire redoutable (on l'a vu il y a deux semaines) et si celle du retour contre Reims peut l'être par un scenario qui voyait les Verts revenir en toute fin de match arracher le nul, ce match aller avait tout de la promenade de santé, surtout quand les Verts ouvraient le score par Moukoudi à la 8', après déjà une belle occasion. Et même l'égalisation nîmoise dans la foulée ne devait pas rafraîchir les attentes, avec 6 énormes occasions avant la mi-temps et un pénalty manqué par Boudebouz. D'autant que le seconde période repartait sur le même rythme avec encore une énorme occasion manquée... juste avant un penalty transformé par Ripart. Nordin avait beau égaliser à une demi-heure du coup de sifflet finale, une dernière grosse opportunité quelques minutes plus tard portant le bilan des occasions à un nombre exorbitant laissait des regrets sur ce 2-2 contre un adversaire direct complètement baladé.

La dernière aux Costières etait en revanche moins frustrante, avec une victoire 2-1 obtenue par une équipe bis en Coupe de la Ligue grâce à deux joueurs plus ou moins sortis des radars de Puel depuis, Benkhedim et Edmilson, très bons ce jour-là. Même topo pour la dernière en championnat où, dans un match pourtant très moyen, les Verts étaient opportunistes pour que Debuchy offre une victoire 1-0 à Ghislain Printant, sa deuxième et dernière en L1 à la tête des Verts. Globalement, le bilan est bon puisque les Verts n'ont plus perdu contre Nîmes depuis 2005, le pire résultat depuis étant une élimination aux tirs au but en Coupe de la Ligue. Le bilan récent est donc de 5 victoires et 3 nuls, et de 8 points sur 12 aux Costières, pourvu que ça dure.

 

4- Les joueurs à suivre

Difficile ici de faire abstraction du meilleur buteur maison, Renaud Ripart, 8 buts cette saison et surtout impliqué sur 4 des 10 derniers buts nîmois. Mais le relais a également enfin été pris par Moussa Koné. Arrivé de Duisburg, en D2 allemande, en janvier 2020, il avait bien débuté avec deux buts en autant de match, entament de nouveau cette saison avec un but dès l'entame de saison. Mais depuis, il avait disparu. Non pas qu'il ne soit pas aligné, mais lors des 20 matchs qui suivaient où il apparaissait sur le terrain, il ne faisait trembler les filets qu'une fois. Mais le revoilà en verve, avec 3 buts sur les 5 derniers inscrits par son équipe, lors des 4 dernières rencontres.

Toutefois, l'homme fort de Nîmes, c'est sans aucun doute Zinedine Fehrat. S'il marque moins que ces deux compères offensifs, il est celui qui met les défenses adverses au supplice. Pas étonnant d'ailleurs que Nîmes soit l'équipe qui attaque le plus par les côtés avec un joueur capable de tant apporter le danger. On se souviendra notamment de son réveil lors du match retour de la saison dernière, où il avait martyrisé la défense stéphanoise qui n'avait miraculeusement cédé qu'une seule fois. Et cette saison est encore meilleure passant de 7 actions décisives à 13 en autant de matchs disputés. Surtout, après un passage à vide de toute l'équipe où il ne s'est pas montré décisif, au milieu de la saison, il revient lui aussi en pleine lumière avec des attaquants qui convertissent ses offrandes, étant 4 fois passeur décisif depuis 7 rencontres, avec un but en prime. Face à une attaque qui a repris des couleurs, il y a donc intérêt à ce que Green ne soit pas trop vert.