Rien n’effacera l’affront. Toute la trouduquie banlieusarde et ses chambrages répétés est là pour nous rappeler combien cette fessée restera dans les … annales.


L’eau a coulé depuis, contrairement au club qui s’est magnifiquement redressé, porté par JLG, par Paquet aussi probablement. Même si ce dernier reste relativement discret, chacune de ses sorties médiatiques est précise, ses paroles sont si sensées, que l’encenser est tentant, surtout si on se remémore les dernières embardées surréalistes de notre duo, rappelez-vous c’était à quelques minutes d’une autre fessée contre Monaco, dans un Chaudron plus glacial que jamais.

Le moral était en young-boys-de Berne ce soir-là. C’était la constern-à Sion chez les sups dont les Lu-cernes trahissaient le sommeil perturbé. Réduits à se doper au Neuchâtel Xanax, certains allaient même jusqu’à envisager de se tirer une Bâle. A se faire poser un Lug-anneau gastrique pour limiter l’ingestion de couleuvres. Faut dire que dirigé par ces Laus-ânes, le club faisait vraiment Grassho-peur. Le spectacle avait tout du mauvais Car-Thoune. Mais que faire ? Il faudrait prendre ses distances, s’en foutre pour ne plus être touchés, se dire au fond que tout nous est Saint-é-Gall. Mais le Zür-hic, c’est que la passion résiste à tous les outrages. Alors si rien n’allait les Verts, tes supporters sont las, certes bien las, mais toujours là.

Monaco, donc, et ses princes venus tels des vautours dépecer un peu plus le grand cadavre qu’était alors notre équipe. Monaco dont il est amusant au passage de constater qu’ils n’ont pas mis un an avant d’échanger leur place contre la nôtre, dans un amusant vis-ma-vie de club à l’agonie. Monaco qui, en décembre 2017, avait marché dans les sinistres traces des Vilains.
Et eux sont toujours là, toujours les mêmes, toujours épargnés par les vraies crises, toujours favorisés par les faux arbitres, toujours, et ad vitam, fidèles à leur légendaire vilainie. On a les légendes qu’on peut. ..
Depuis ce sombre soir dont la date m’échappe et c’est salutaire, tant il est plus zézé de se souvenir d’un exceptionnel 25 septembre 2010 ou d’un magnifique 30 novembre 2014, nous avons relevé le front, retrouvé de la dignité, à défaut de victoire,  à l’occasion de nos deux virées au Cochonou Stadium. Nous avons clairement rivalisé dans le jeu et seulement manqué d’un poil d’audace, d’un zeste d’efficacité offensive et d’une touche de bienveillance arbitrale.
L’audace vient naturellement au soldat Vert qui foule la pelouse du Chaudron, l’efficacité offensive n’est plus une chimère depuis un mois. Reste la bienveillance arbitrale, celle-ci reste, hélas la grande inconnue systématique lors d’un derby.

N’empêche, comment ne pas croire qu’on a les moyens de chasser les fantômes, de reprendre le fil de l’histoire contemporaine des derbies, celle qu’a si joliment écrite Galette à Geoffroy lors des dernières années de son mandat, celle qui nous vit les regarder dans les yeux, jusqu’à leur faire baisser, et les laisser rentrer au vestiaire, à 9 ou à 11, le nez dans le gazon, le moral dans les chaussettes, le regard dans le vague, les mains sur les hanches, enfin à leur place d’éternels et mornes banlieusards ?


Car enfin, après ce délicieux début d’année qui nous offre un spectacle olympique dans le rétroviseur, ce derby nous ouvre des perspectives inédites, le rêve de marquer les esprits, frapper un grand coup, et prendre la tangente au classement.

Alors même s’il nous plaît de penser que dans ce barnum qu’est devenu le foot, Sainté reste un peu underground, gageons qu’on n’aura pas toujours la lenteur helvètes dans le sprint final.