Sochaux compte 5 points de retard sur le 17è. Il y a deux mois, c'était le double. Il est encore bien trop tôt pour faire la nécrologie d'un des piliers de la D1 (66 saisons dans l'élite, personne ne fait mieux).
Le vert est la couleur de l'espoir, on le sait bien. Elle est aussi communément associée à la ruse, et donc au Renard. Fort à parier qu'Hervé et ses hommes comptent nous jouer un tour de derrière les fagots.
1- Le parcours
Actuellement 19e du championnat de France de Ligue 1 depuis la... 19e journée (victoire 2-1 face au stade Rennais), Sochaux vit une saison pour le moins difficile. Opérant un changement d’entraîneur relativement tôt (voir EECN44) à la suite de la démission d'Eric Hély, Le club doubiste confie les rênes de l'équipe première à Hervé Renard lors de la 10e journée et la réception de Monaco (2-2), alors leader de la L1.
Pour autant, la greffe ne prend pas tout de suite. Il faudra attendre cette fameuse 19e journée et un mois de décembre pourri (3 défaites en championnat face à Reims, Paris et Nice et une défaite en coupe de la Ligue encore face aux aiglons) pour assister à la première victoire de Mister Fox sur le banc sochalien en championnat. Le bilan actuel d'Hervé Renard chez les Jaunes et Bleus est loin d'être folichon : autant de victoires et de matchs nuls que de défaites en championnat (5 victoires, 5 nuls pour 10 défaites).
Néanmoins, ce constat brut occulte un réel regain depuis février : 4 victoires (Nantes, Guingamp, Bordeaux et Lorient) et 1 nul (à Valenciennes), contre seulement 2 défaites (à Lille et à Monaco). Cette bonne dynamique sochalienne est à nuancer. Les victoires ont toutes été acquises à domicile et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'équipe doubiste ne brille pas à l'extérieur : les 15 matchs qu'ils ont disputé jusqu'alors ont donné lieu à 3 petits nuls contre des adversaires directs (ETG, Ajaccio, Valenciennes) pour 12 défaites !
Espérons donc que la mauvaise série Alex térieur se poursuive et que les bonnes intentions léonines ne mettent pas à mal les rêves d'Europe du peuple vert.
2- L’effectif
Hervé Renard a une préférence marquée pour le 4-4-2 traditionnel, qu'il modifie parfois à l'extérieur pour un 4-2-3-1 quasi-similaire.
Dans les cages, la place de titulaire est désormais occupée par Yohan Pelé. Il reste sur 6 titularisations consécutives et s'est encore fait remarquer contre Lorient le week-end dernier. Ancien grand espoir à son poste, à 30 ans passés, il semble retrouver une seconde jeunesse. Oui, un peu comme Pouplin l'année dernière, depuis rentré dans le rang. Et pendant ce temps-là, Cros tâte toujours du banc.
Derrière, le départ avorté de Sébastien Corchia à Lille n’a pas remis en cause Julien Faussurier (buteur contre Sainté avec Troyes l'année passée...), qui reste le latéral droit attitré. A gauche, le nouveau venu Florian Marange est devenu titulaire indiscutable malgré sa demi-saison blanche à Crystal Palace. Boumal et Roussillon jouent les utilités.
La charnière centrale a également changé du tout au tout. Exit Kanté et Peybernes, bonjour Sunzu (le nouvel héros local, 3 buts de la tête en 8 matches), accompagné de Carlao ou Lionel Zouma par ordre de préférence.
Dans l'entrejeu, deux jeunes joueurs talentueux, Sanjin Prcic (le cran haut) et Nathan Sinkala (cran bas, ancien du TP Mazembe, comme Sunzu, et ramené dans ses valises par Hervé Renard) tiennent la corde. Cela dit, Thierry Doubaï et le très jeune Mickael Malsa (18 ans) – qui a fait ses débuts contre Lille en février - jouent de temps à autre. Un ancien titulaire, Joseph Lopy, absent depuis décembre pour blessure, ne semble pas être revenu dans les plans du coach. Guerbert est convalescent.
C'est sur l'aile droite que joue dorénavant Sébastien Corchia, fixé par l’entraîneur à ce poste. A gauche, l’expérimenté Roy Contout reste sur un but contre les Merlus. L’ancien auxerrois semble monter en puissance, mais tient rarement 90 minutes. Attention, l’entraîneur doubiste pourrait faire le choix de titulariser le non-moins expérimenté Sébastien Roudet (32 ans), qui évolue principalement milieu gauche (mais peut dépanner dans l'axe), auquel cas Contout est décalé sur la droite, alors que Corchia remplace Faussurier. Néanmoins, Roudet, s’il ne marque pas, délivre d’excellentes passes (4 décisives en 16 titularisations). Peuvent aussi rentrer en cours de match : Joachim Eickmayer (milieu central) et Abdulrazak Boukari (ailier). Cela reste, ceci dit, des épiphénomènes.
L'attaque est le secteur de jeu le moins clair. Plusieurs joueurs occupent les deux postes, par ordre de préférence renardienne : Cédric Bakambu, Jordan Ayew – qui sera suspendu, Emmanuel Mayuka, Pierre-Alain Frau ou Edouard Butin. A noter que, selon le dispositif tactique, Roudet et Contout peuvent y dépanner.
L'équipe possible : Yohan Pelé – Julien Faussurier, Stoppila Sunzu, Carlao, Florian Marange – Sébastien Corchia, Sanjin Prcic, Nathan Sinkala, Roy Contout - Cédric Bakambu, Emmanuel Mayuka (ou Edouard Butin)
3- Souviens-toi la dernière fois
Oh oui, petit potonaute, souviens-toi ! Un "soublaïme" 0-0 très flatteur pour notre équipe, où les Verts n'ont semble-t-il jamais été en mesure de porter le danger devant la cage sochalienne. Une défense qui plie mais ne rompt pas face aux assauts doubistes. Une seconde mi-temps... ah bon, y'avait eu une seconde mi-temps ? Non, en fait, ça, on l'oublie facilement. On en aurait presque aussi oublié que la première frappe cadrée de l'ASSE fut l'œuvre de ... Gradel, à la 79e minute !
En réalité, le moment le plus important du match est un fait de jeu : Zouma emporté par son élan à la 29e minute, lance un tacle très appuyé sur Thomas Guerbert, ce qui le tiendra écarté des terrains pendant près de 4 mois. La suite on la connait : carton rouge, 10 matchs de suspension. C'est triste à dire, mais le tacle de Zouma est le seul moment où l'ASSE aura été dangereuse dans ce match !
En tout cas, s'il y en a un qui aura du mal à oublier cette rencontre, c'est Thomas Guerbert. Heureusement, le milieu offensif a repris l'entrainement depuis la début mars. Souhaitons-lui tout le courage et l'abnégation possible pour retrouver son meilleur niveau, nous qui savons ô combien une blessure de cet acabit est difficile à surmonter (Clément's spirit).
Naar, Olaf et Philim