Quand il évoque son club, il parle souvent de famille. Quand il évoque sa présidence, il parle souvent de gestion de bon père de famille. En tant que président du directoire, si on poursuit l'analogie, Romeyer serait donc le chef de cette belle et grande famille qu'est l'ASSE. Quand un des membres de cette grande famille est dans la mouise, un chef de famille normalement constitué prend la parole non ? Il cherche à défendre la famille non ?
Non, pas là. Comme souvent, comme toujours hélas, Romeyer est resté muet sur les incidents de samedi dernier à Evian, prenant le risque encore une fois d'agrandir la fracture qui sépare chaque jour la Direction et ce pilier de la famille ASSE que sont les groupes de supporters.
Oui, ce pilier. N'est-ce pas un jour Robert Nouzaret qui déclara : "Cette ferveur autour de ce club est incommensurable. L’ASSE ne serait pas ce qu’elle est sans ce formidable public". ? Faute d'entendre Romeyer, donnons la parole au Collectif Tous Unis pour les Verts, qui a compris, lui, comme le Nouz' que la grandeur de l'ASSE tirait d'abord sa source de la ferveur incomparable de ses supporters.
Bonjour à tous,
Malgré la victoire cruciale des verts à Annecy, la soirée de samedi restera à marquer d'une pierre noire dans l'histoire de l'ASSE et du Peuple Vert. En effet, de graves heurts entre forces de l'ordre et supporters de l'ASSE ont émaillé cette soirée. De manière surprenante, la plupart des médias nationaux n'ont pas ou peu relayé ces faits, contrairement aux incidents de Nice en décembre dernier. Il est vrai qu'il est difficile, cette fois, de stigmatiser de prétendus hooligans : les porteurs de violence sont justement ceux qui seraient censés nous en protéger.
Avec l'absence des caméras de la télévision hors du stade, très peu d'images nous sont parvenues. La seule vidéo circulant sur le net, décrivant le départ et l'arrivée du cortège des supporters depuis le lac d'Annecy jusqu'au stade, ne semble pas montrer la moindre situation anormale : seulement des supporters défilant dans la joie devant les passants, amusés de la scène. Cependant, de nombreux témoignages circulent sur le net, incluant ceux de Thomas Granger, dans une tribune de la version internet du Nouvel Observateur, et de Jean-Guy Riou, président de l'Union des Supporters Stéphanois, permettant de retracer les grandes lignes du déroulement de la soirée. Un membre du collectif "Tous unis pour les Verts" sur place a pu également confirmer ces faits.
D'après ces témoignages, le nombre de places prévues pour les supporters stéphanois « en parcage » a été réduit de plus de cent places par les organisateurs dans la soirée du 24 avril, soit seulement 48h avant le début de la rencontre. Ce n'est donc pas la volonté de la part des supporters de rentrer dans le stade sans payer leur place qui est en cause, mais bien l'absence de places à la vente. Cette réduction tardive du nombre de places a été justifiée par les autorités comme étant nécessaire à la création d'un No-man's land entre le parcage et le reste du stade. Précaution superflue puisque d'une, aucune animosité entre les supporters des deux clubs n'a jamais existé, et de deux, de nombreux supporters stéphanois indépendants des groupes de supporters étaient présents dans la tribune bordant le parcage, ce qui a rendu inutile la création d'une zone sans supporters.
Devant l'impossibilité qu'une partie d'entre eux d'assister à la rencontre, plusieurs supporters ayant payé leur place sont restés à l'extérieur du stade par solidarité. Sept minutes après le coup d'envoi, Benjamin Corgnet ouvre le score pour l'ASSE. Comme toujours, la célébration d'un but se traduit par une démonstration collective de joie exubérante, y compris à l'extérieur du stade. Une fois le calme revenu, les supporters restés en dehors de l'enceinte ont été chargés par les CRS à la surprise générale, à grands coups de matraques et de gaz lacrymogène. Un cordon de gendarmes mobiles était également dressé derrière les supporters, ce qui les a empêchés de reculer. Cette agression s'est effectuée sans distinction des personnes, de leur âge ou de leur sexe.
Il ne s'agissait que de taper, sans aucun discernement.
Nous avons une pensée pour tous nos amis supporters des Verts qui, non seulement privés du match, sont rentrés chez eux victimes de ce débordement inexplicable de violence policière. Le point final de cette incurie dans l'organisation est encore l'annonce après coup qu'il avait été finalement décidé d'accepter tout le monde dans le stade avant le coup d'envoi...mais que l'ordre était arrivé trop tard. Cette terrible incompétence et le déchaînement gratuit des forces de l'ordre sont les seuls responsables de ces évènements indignes.
Le collectif « Tous Unis Pour les Verts ! » déplore ces incidents scandaleux, d'autant plus qu'ils rendent peu propices les conditions pour qu'un dialogue apaisé ait lieu entre les groupes de supporters, les clubs et les instances dirigeantes du football. Nous appelons à l'ouverture d'une enquête pour identifier et préciser les responsabilités des organisateurs, et de les leur faire assumer par les sanctions prévues par la loi. Nous invitons les dirigeants de l'ASSE et les élus amoureux du clubs à porter cet appel dans les médias et devant les autorités compétentes pour que toute la lumière soit faite sur les événements de samedi, qui dépassent largement le cadre seul du football.
Comment accepter que dans un pays républicain, les forces de l'ordre puissent sans raison user de violence excessive sur des citoyens innocents ? Toute violence est à proscrire, et à condamner. Encore plus lorsqu'elle est le fait des garants de la sécurité des personnes. Ce nouveau cap franchi dans la répression aveugle du Peuple Vert est intolérable : c'est désormais l'intégrité physique des personnes qui est menacée. Faudra-t-il un blessé grave ou un mort pour que cesse l'acharnement ?
Allez les Verts !
Le collectif « Tous Unis pour les Verts ! »