Avant d'affronter son club formateur samedi soir dans le Chaudron, le défenseur valenciennois Carl Medjani s'est confié aux potonautes.


Depuis le long entretien que tu nous avais accordé en 2006 sous le maillot grenat*, tu as pas mal bourlingué et connu cinq clubs.


En effet ! Ma saison au FC Metz s'est achevée par une relégation en L2. Je suis retourné à Lorient où j'avais déjà évolué une saison en L2. Quand le club est monté en L1, le coach Gourcuff m'a fait revenir. J'ai cassé mon contrat avec Liverpool et je me suis engagé trois ans avec les Merlus. J'avais pas mal d'ambitions mais malheureusement j'ai fait une année quasi blanche. Je n'ai fait qu'une petite dizaine de matches.


Tu étais barré par un certain Sylvain Marchal !


Quand je suis arrivé à Lorient, il faisait déjà partie des cadres de la montée. C'était le capitaine, le patron de la défense. Il était associé à Mickaël Ciani en défense centrale. Quand on voit la carrière que ces deux joueurs ont faite par la suite, ça m'a un peu "réconforté", ce n'était pas évident de s'imposer derrière eux. J'ai suivi la carrière de Sylvain à Sainté. Même si c'était un peu compliqué pour lui sur la fin, je l'ai vu faire de bons matches sous le maillot vert. Après une bonne saison à Bastia, il est revenu aux sources au FC Metz, son club formateur. Il participe à la reconstruction d'un club bien parti pour revenir dans l'élite. C'est bien !


En manque de temps de jeu à Lorient, tu es parti à Ajaccio où tu as évolué aux côtés de Fousseni Diawara.


Oui, je suis resté cinq ans et demi à Ajaccio. J'ai eu beaucoup de plaisir à côtoyer Fouss. C'est le grand frère. Je le connaissais de Saint-Etienne. Quand il jouait en pro, moi j'étais dans les tribunes de Geoffroy-Guichard en train de le supporter avec mes potes du centre de formation. J'avais un œil de supporter mais aussi un œil de jeune joueur face à un pro. Je le regardais avec les yeux qui pétillaient. Fouss a été le partenaire idéal car il a une super mentalité, il a su nous apporter toute son expérience. On a beaucoup pu échanger sur mon jeu, sur ma carrière. On a souvent parlé de Sainté, je l'avais côtoyé quand je commençais parfois à m'entraîner avec les pros. On a vécu de belles années à Ajaccio et on a souffert. On a connu la montée, le maintien à la dernière journée. Ce sont des moments forts qui unissent les joueurs et resteront gravés toute notre vie. J'ai été très fier d'évoluer aux côtés de Fouss. Je suis resté en contact avec lui. On s'appelle, on s'échange des messages. Je suis content de le voir à Tours, avec pas mal d'anciens ajacciens, notamment Olivier Pantaloni. Ils sont dans la course pour la montée.


Tu as ensuite quitté l'Ile de Beauté pour rejoindre l'AS Monaco. Peux-tu nous rappeler le contexte de ce transfert réalisé il y a un an jour pour jour ?


Alors que j'étais en Coupe d'Afrique des Nations, l'AS Monaco m'a contacté. J'ai signé un contrat de trois ans et demi. Ce club m'a toujours attiré car il est prestigieux. Monaco a toujours eu de grands joueurs dans ses équipes, que ce soit au plus haut niveau en L1 ou en L2. Je n'ai pas longtemps hésité quand Monaco m'a sollicité. C'est un très grand club, qui a mine de rien une très grande histoire. Il fait partie pour moi du patrimoine du football français. Son aventure en Ligue des Champions est toujours dans les mémoires. C'est un club très structuré, encadré par des dirigeants au fort pouvoir d'achat. Je suis fier d'avoir pu apporter ma pierre à l'édifice de ce club. J'ai participé à la remontée, j'ai commencé la prépa avec eux et j'ai eu l'opportunité d'être prêté un an à l'Olympiakos. Si je n'avais pas eu la Coupe du monde en ligne de mire, je serais resté à Monaco. J'ai préféré partir en Grèce car j'avais a priori plus de chances d'avoir du temps de jeu là-bas et que j'avais l'occasion de découvrir la Ligue des Champions, une compétition qui fait rêver tous les joueurs. Mon expérience monégasque a été courte mais j'ai eu la chance d'être entraîné par Claudio Ranieri, un grand Monsieur. J'ai beaucoup appris avec lui.


Avec le recul, tu ne regrettes pas d'être parti. Regarde Manu Rivière : de nombreux observateurs pensaient qu'il n'arriverait pas à s'imposer, mais il réalise une très bonne saison !


En fait j'ai eu une discussion très claire avec Claudio Ranieri à l'intersaison. Il souhaitait me conserver au sein de l'effectif monégasque car pour lui – il le démontre aujourd'hui dans ses choix – les meilleurs jouent. Ce ne sont pas des noms qui sont alignés mais les joueurs les plus en forme du moment. Le coach souhaitait me garder dans son effectif mais ça ne me garantissait pas un temps de jeu. En effet, plusieurs joueurs ont été recrutés à mon poste comme Eric Abidal, Ricardo Carvalho et Nicolas Isimat-Mirin. La concurrence allait être rude. Elle ne me faisait pas peur, mais elle m'a poussé à réfléchir compte tenu de la Coupe du monde qui se profile. Pour revenir à Manu, il est en pleine bourre car il a retrouvé la plénitude de ses moyens physiques. On est arrivé en même temps dans le club, il a contribué à la montée sans être le Manu Rivière qu'on voit cette année. Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Aujourd'hui Manu est en pleine ascension, il a explosé, il s'est fait remarquer par tous les acteurs du championnat. C'est l'homme en forme actuellement à Monaco, je suis ravi pour lui. On a beaucoup échangé, le fait qu'on ait été tous les deux été formés à Saint-Etienne nous a rapprochés. Je trouve que sa réussite est également une bonne chose pour les supporters de l'ASSE. Ils peuvent se gargariser d'avoir un joueur qui fait les beaux jours de Monaco. Quelque part, ça valorise la formation de l'ASSE. 


Tu as quitté Monaco pour l'Olympiakos en espérant trouver du temps de jeu. Pourquoi ton expérience grecque a tourné court ? 


On m'a vendu un projet, j'étais parti pour des objectifs assez précis qui n'ont pas été remplis dans tous les aspects que j'attendais. Disons que ça s'est plus ou moins bien passé jusqu'au mois d'octobre. J'ai quand même réussi à enchaîner une dizaine de matches toutes compétitions confondues. Ensuite ça s'est compliqué, je ne rentrais plus vraiment dans les plans de l'entraîneur. J'étais en concurrence avec trois internationaux grecs. Ce n'était pas évident de pouvoir faire son trou. Mais l'Olympiakos m'a permis de découvrir la Ligue des Champions, un nouveau championnat. L'Olympiakos est une institution, un très grand club un peu méconnu en France. Ce club est un habitué des Coupes d'Europe, il s'est encore qualifié cette saison pour les huitièmes de finale de la Champions League au détriment de Manchester United. Cette une équipe respectée, qui suscite une grande ferveur. C'est le plus médiatique en Grèce, le plus supporté. Mon objectif était d'arriver le plus compétitif possible pour les barrages de la Coupe du Monde contre le Burkina Faso. C'est ce qui s'est passé et on s'est qualifié. Rien que pour ça mon expérience en Grèce a été bénéfique. J'ai donc décidé de casser mon prêt pour être prêté six mois à Valenciennes. 


L'Olympiakos t'a également permis d'évoluer aux côtés d'un certain Paulo Machado...


Oui, j'en garde de très bons souvenirs. Je le connaissais à la télé pour l'avoir vu jouer avec Sainté. J'ai découvert un mec super attachant, marrant, déconneur. Il respire la joie de vivre et met une super ambiance dans le groupe. Je trouve que c'est un super joueur. Il a été contrarié en début de saison par des blessures mais il est très bien revenu ensuite au cours de la saison. J'espère qu'il la finira bien. S'il continue sur sa lancée, il aura son mot à dire en sélection et pourrait faire partie de la liste des 23 joueurs portugais retenus pour la Coupe du monde. C'est tout le mal que je lui souhaite en tout cas !


Te voilà donc à Valenciennes, où tu vas encore jouer le maintien aux côtés de Loris Néry et Anthony Le Tallec, ton ancien coéquipier à Liverpool. Avec le recul, quel regard portes-tu sur ta carrière ? Des supporters des Verts te prévoyaient un parcours à la Laurent Blanc. Aujourd'hui, sais-tu ce qui t'a manqué pour y arriver ? Penses-tu, avec l'expérience, arriver à franchir ce cap qui te permettrait de te stabiliser dans des clubs plus huppés ?


Ma carrière n'a pas été un long fleuve tranquille, elle est atypique. Si elle est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est qu'à un moment donné j'ai fait des choix... Ma méforme à Lorient m'a coûté un retour en Ligue 2. Je me suis remis en question. Quand tu joues en L2 et que t'y restes quelques années, ce n'est pas évident de retrouver l'élite à moins de survoler les débats, ce qui n'est pas forcément facile quand on est défenseur. Il ne faut pas oublier non plus que je n'ai que 28 ans. J'ai encore quelques belles années devant moi ! J'ai eu la chance de pouvoir revenir en L1 avec Ajaccio. Je pense que si je n'avais pas eu cette opportunité, aucun club à un moment donné ne m'aurait fait confiance à l'étage supérieur. Quand je suis revenu en L1, j'ai prouvé que j'avais le niveau et que j'étais capable de faire de bonnes choses dans ce championnat. J'ai joué à Monaco, ce qui m'a ouvert les portes de l'Olympiakos. Même si je n'ai joué que deux matches en Ligue des Champions, je connais beaucoup de bons joueurs de L1 qui ne l'ont jamais participé à cette prestigieuse compétition. Ma carrière n'est pas si mal. Quand je fais le bilan, j'ai participé à la Coupe du Monde en 2010. J'étais certes sur le banc mais il fallait faire partie de la liste des 23. J'ai une participation à une Coupe d'Afrique. J'ai joué la Champions League. Je me suis qualifié pour la prochaine Coupe du Monde. Si je fais ce qu'il faut à Valenciennes, j'ai de bonnes chances d'avoir du temps de jeu au Brésil car j'ai joué tous les matches de qualification. Je suis loin d'être mécontent de ma carrière même si je sais qu'elle aurait pu être meilleure. Ma carrière n'est pas terminée. Je suis venu à Valenciennes car je savais qu'ici j'allais avoir du temps de jeu, ce qui me permettra de postuler à une place dans la liste des 23 que le sélectionneur dévoilera fin mai. Tout va très vite dans le football. Je sais que j'ai le niveau pour évoluer en L1. Je sais que des clubs plus huppés que Valenciennes se renseignent et se sont renseignés sur ma situation lors de ce mercato hivernal. Il ne tient qu'à moi d'être performant le week-end, de faire des bons matches pour pouvoir continuer d'évoluer et pourquoi pas jouer plus tard dans un club plus huppé que ceux que j'ai connus depuis le début de ma carrière.


Ce week-end tu vas retrouver l'un de tes meilleurs potes de tes vertes années : Loïc Perrin. Que t'inspire son parcours ?


Je suis très heureux pour lui et sa famille. Je le connais depuis l'âge de treize ans. Je connais bien ses parents, ses frères, ses sœurs. On a partagé beaucoup de choses avec Loïc quand on était adolescent. Je trouve ça très beau pour un joueur du cru issu du centre de formation d'être toujours dans le club aujourd'hui, d'en être le leader, d'en être le capitaine, d'en être l'image. Loïc est le symbole du club, il en donne une très belle image. Je trouve qu'il fait partie des meilleurs défenseurs du championnat. Je suis très content de le voir à ce niveau-là. Loïc a un rôle essentiel dans cette équipe. Il contribue à la belle saison des Verts et je lui souhaite de retrouver la Coupe d'Europe. Je ne suis pas du tout surpris de le voir aussi à l'aise en défense centrale. Déjà quand on jouait ensemble en équipe de jeunes à Sainté, il avait une grande polyvalence. Il s'est stabilisé en défense centrale mais si demain il était amené à jouer au milieu, il aurait les dispositions pour pouvoir le faire. Idem au poste de latéral. On peut tout demander à Loïc. Tout ce qu'on lui demandera, on sait qu'il le fera bien. Loïc n'a pas été épargné par les blessures. Maintenant que les pépins physiques sont derrière lui, il enchaîne les bonnes performances.


Quelques mots sur Kurt Zouma, qui au-delà du poste a plusieurs points communs avec toi : il est né à Lyon mais n'aime pas l'OL, il a été repéré par Joël Guitay et il vient de céder aux avances de la perfide Albion.


Je suis impressionné par les qualités de ce joueur, par son niveau et par ce qu'il arrive à faire sur un terrain. C'est vrai qu'on a été recruté par la même personne. Joël Guitay a même été mon premier entraîneur. C'est une personne qui m'est très chère. Je suis resté en contact avec lui. La seule différence entre Kurt et moi, c'est qu'aujourd'hui à Saint-Etienne on fait un peu plus confiance aux jeunes qu'on ne le faisait à mon époque. Si "de mon temps" il y avait eu un peu plus de place pour les jeunes, j'aurais peut-être pu avoir une opportunité de jouer avec les pros à Sainté. C'est vrai que ça reste un petit regret. C'est impressionnant ce que peut faire Kurt sur un terrain à son âge. Avec sa maturité et ses qualités physiques, il est promis à un très bel avenir. Il ne tient qu'à lui de continuer de travailler, je pense qu'il fera rapidement partie des tout meilleurs défenseurs européens.


Que penses-tu de Faouzi Ghoulam, ton coéquipier en sélection algérienne ?


Quand il a rejoint la sélection, je me suis souvenu de Faouzi lorsqu'il était petit et que j'étais au centre de formation de l'ASSE. On se connaissait déjà visuellement, on savait très bien l'un et l'autre qui on était. Tout naturellement, je me suis rapproché de lui quand il a rejoint les Fennecs. Je lui ai dit que me tenais à sa disposition s'il avait besoin de moi. Faouzi est arrivé avec beaucoup d'humilité, de modestie. On sait qu'il avait sacrifié la demi-finale de la Coupe de la Ligue pour pouvoir jouer en Coupe d'Afrique. Il s'est installé petit à petit dans l'équipe nationale. Il a eu fait quelques matches avec nous avant de sortir un gros match lors du match qualificatif contre le Burkina. C'est lui a qui a offert la balle de but à Madjid Bougherra. Faouzi est un joueur pétri de qualités. Il a de grosses qualités physiques et techniques, notamment sur les centres et les frappes. Il nous fait beaucoup de bien sur le côté gauche en sélection. Je pense qu'il a encore une grosse marge de progression. Je suis content qu'il ait rejoint la sélection et qu'il ait fait les beaux jours de Saint-Etienne. Je pense que s'il a fait le choix de partir à Naples, c'est qu'il a bien pesé le pour et le contre. Une offre du Napoli, c'est difficile à refuser. C'est une période un peu difficile et embarrassante car on est à six mois de la Coupe du Monde. S'il arrive à s'imposer à Naples dès cette saison, il arrivera avec un maximum de confiance et une expérience encore plus riche au Brésil. Je le crois capable de s'imposer en Italie et je pense même qu'il a fait le bon choix en allant là-bas. Il va pouvoir encore progresser et apprendre beaucoup de choses au niveau tactique et en termes de placement défensif. Il va falloir qu'il travaille, qu'il soit peut-être patient au départ.


Quels sont vos ambitions avec les Fennecs pour la Coupe du Monde au Brésil ?


Toute l'équipe et tout le peuple algérien espèrent une qualification pour le deuxième tour. Ce serait une première bien que nous soyons tombés dans une poule difficile : on devra en effet affronter la Belgique, la Russie et la Corée du Sud. Nous serons les outsiders mais si nous sommes qualifiés pour la Coupe du Monde, c'est que nous avons des qualités à faire valoir. On veut faire le meilleur parcours possible pour donner beaucoup de joie à notre peuple et à tout notre pays.


Ça te fait quoi de revenir jouer à Sainté ?


Je suis ravi de revenir à Sainté. Ce sera forcément un match un peu spécial pour moi. C'est l'occasion de retrouver mon Loïc, de revoir le kiné Hubert Largeron que j'avais connu au centre de formation. Et c'est toujours sympa de pouvoir évoluer devant mes parents, mes amis et ma famille. On est de l'Isère, de Péage de Roussillon (38) près de Vienne. Ils sont à 55 minutes de Geoffroy-Guichard donc tout le monde sera présent au stade samedi soir. Jouer dans le Chaudron, c'est génial, ça provoque des émotions particulières, surtout pour moi qui ai assisté pendant cinq ans à presque tous les matches de l'équipe première en tant que spectateur. J'ai hâte que le stade soit complètement terminé et plein. On pourra se rendre compte encore plus de la ferveur à Saint-Etienne. J'espère bien y jouer à ce moment-là car on sait que le public stéphanois est l'un des meilleurs en France. Mais ce serait bien qu'on ne l'entende pas trop samedi. Ca voudra dire que Valenciennes aura fait une bonne performance.


Es-tu resté supporter stéphanois ?


Je suis resté totalement supporter des Verts ! J'espère à chaque fois le meilleur parcours possible pour Sainté sauf bien évidemment quand je joue contre eux. Mais comme tout va très vite dans le football dans un sens comme dans l'autre, il n'est pas improbable qu'on me revoie un jour sous le maillot vert.


Ce serait ton rêve de signer pro à Sainté ? Tu as encore ça dans un coin de ta tête ?


Oui parce qu'aujourd'hui, j'ai encore de l'ambition. J'ai des barrières psychologiques qui se sont estompées quand je suis revenu en Ligue 1. Je n'ai que 28 ans alors que à Saint-Etienne ou ailleurs, ce seront mes performances qui détermineront mon avenir. Je ne quémande rien mais je sais que rien n'est impossible. Si j'avais l'opportunité de jouer pour Saint-Etienne, j'en serais le premier content.


Que penses-tu de la première moitié de saison de l'ASSE ?


Elle est plutôt bonne. Les Verts sont à portée du podium. Cela prouve que l'équipe est performante surtout qu'un petit noyau se dégage depuis quelques années avec de bons automatismes. Ils sont sur une bonne dynamique. Maintenant, il va y avoir une guerre des nerfs et l'expérience va être très importante pour la suite du championnat. D'avoir pu goûter à l'Europa League, ça va sûrement leur servir dans la gestion des gros matches qui vont arriver. J'espère sincèrement que le club finira le plus haut possible et que tous les supporters vibreront avec les performances de leur équipe.


Tu penses que Sainté peut accrocher le podium cette saison ?


Ce sera difficile parce qu'aujourd'hui, plusieurs autres équipes peuvent postuler à ce podium. Tout est indécis dans ce championnat à part pour les deux premières places qui se joueront entre le PSG et Monaco. Derrière, la concurrence est rude : il y a Sainté mais aussi Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux voire des outsiders comme Reims. Sainté aura son mot à dire et j'espère qu'ils continueront sur leur lancée.


Quel joueur crains-tu le plus dans cette équipe stéphanoise ?


Aujourd'hui, celui qui sort du lot, c'est Romain Hamouma. C'est l'élément qui tire l'équipe vers le haut en ce moment. Les Verts ont également un gardien qui n'a rien à envier aux meilleurs gardiens français. Ils ont un effectif de qualité, peuvent faire tourner à n'importe quel poste et les remplaçants suppléent les titulaires de la meilleure des manières. C'est ce qui fait la force d'un groupe. Je le redis, je souhaite le meilleur à Saint-Etienne même si je mettrai de côté toute l'estime et toute l'affection que j'ai pour ce club le temps du match.


Quel impact peut avoir votre défaite à Marseille de mercredi soir ? Dans le jeu, Valenciennes n'a pas démérité, a fourni beaucoup d'efforts, mais a encore perdu...


S'il y a un impact, il sera physique et non pas psychologique. Quand on lutte pour le maintien, on sait que tous les matches sont importants et on se battra tous les week-ends pour arracher des points, que ce soit à Saint-Etienne, à Sochaux ou à Paris. C'est vrai qu'on est passé à côté d'un bon résultat au Vélodrome. Il y avait la place pour ramener au moins un nul mais samedi, ce sera un autre contexte. A Marseille, on a joué une équipe en plein doute, à Saint-Etienne on jouera une équipe assez euphorique donc le match sera tout autre. Il faudra être costaud et à son meilleur niveau pour tenir tête à l'ASSE. Ce ne sera pas aisé mais en football, rien n'est acquis. J'espère qu'on pourra créer la surprise et repartir avec des points.


A titre personnel, tu es venu trois fois dans le Chaudron et à chaque fois, cela s'est soldé par une défaite : avec Metz (défaite 2-0), avec Lorient (défaite 2-0) et avec Ajaccio (défaite 3-1). Peux-tu nous promettre une 4ème défaite samedi ?


Non, je ne peux rien promettre ! (rires) J'espère bien faire mentir ces statistiques d'ailleurs. Même si ce sera difficile, on ne joue pas les matches sur les tableaux de stats mais sur le terrain.


On se souvient que tu avais marqué un joli but égalisateur à Ajaccio contre Ruffier. Peux-tu au moins nous promettre de ne pas recommencer ?


Pareil, je ne promets rien ! (Rires) Si je pouvais marquer, ce serait bien pour moi et mon club mais je pense surtout à la prestation collective de Valenciennes. Ce but avait été important car il nous avait permis de prendre un point qui avait compté pour nous maintenir à l'heure du bilan final. Les buts que l'on marque, il faut qu'ils soient décisifs sinon ça n'a pas de valeur.


Dans ces dernières heures de mercato, quel joueur valenciennois recommanderais-tu à Christophe Galtier ?


Je vais me proposer, moi (rires) ! Puisqu'il se murmure que des joueurs de l'axe pourraient partir alors pourquoi pas ?


A l'inverse, si tu pouvais recruter un joueur de l'ASSE pour Valenciennes, tu prendrais qui ?


Ce serait Loïc Perrin, pour reformer la paire que l'on formait à l'époque à Sainté et continuer ce qu'on avait commencé chez les jeunes.

 

* Entretien de Carl Medjani, janvier 2006, 1ère partie

  Entretien de Carl Medjani, janvier 2006, 2ème partie