Il y a eu du mieux. Les Verts regretteront longtemps leur légèreté du match aller.


Lecteur, j'imagine déjà résonner ton désaccord et ta rage lorsque tu vas lire la phrase qui suit, mais ton serviteur assume entièrement : malgré la défaite, malgré l'élimination, malgré l'échec cuisant, malgré le dépit légitime, il faut reconnaître que l'ASSE a réalisé, notamment en première mi-temps, ce qui est l'un des meilleurs matches de sa saison.

Côté compo, on se demandait comment Galette allait parer à la pénurie toujours grandissante d'arrières latéraux. Eh bien, en innovant : Zouma à droite, et Clerc à gauche. Si le premier a réalisé une partie honorable, se payant même le luxe de quelques déboulés offensifs qui auraient pu être décisifs, le second a semblé globalement perdu, gêné et incapable d'utiliser son pied gauche. Pour le reste, équipe-type. Côté danois, on prend les mêmes et on recommence, à part en défense centrale où Askou remplace poste pour poste Drobo-Ampem.

Apprendre à conclure...

Les Verts essaient de mettre de l'impact d'entrée, avec notamment un côté gauche très actif (1', 2'). Mais ça ne dure pas : sans être vraiment dangereux, les danois résistent bien, pressent haut et même obtiennent quelques situations arrêtées intéressantes. Mais contrairement à l'aller où la défense verte menait une opération portes ouvertes sur ces phases de jeu, cette fois, peu voire pas de frisson pour le supporter inquiet. La principale préoccupation est ailleurs : alors que le contexte le veut, les ligériens sont incapables de reproduire un de ces débuts de match à grande vitesse  qui firent leur réputation l'année passée. Il est un problème de condition physique qui grève le potentiel de cette équipe.

Pour autant, au fil des minutes, les Verts prennent l'ascendant grâce notamment à une maîtrise technique retrouvée. Malgré un résidu de pertes de balle énervantes (Guilavogui en fut le spécialiste, gâchant son travail défensif enfin au niveau), on revoit ces jeux en triangle, ces percussions qui nous ont fait rêver de podium il y a seulement quatre mois. Lors de cette première mi-temps, les stéphanois vont se procurer 9 occasions notables (15', 20', 23', 25', 29', 31', 36', 42', 45'+1), toutes gâchées par une finition qui n'est pas à la hauteur. Face au meilleur adversaire rencontré depuis le début de saison, il ne manque qu'un peu de conviction (de confiance?) pour faire la différence. Mi-temps, 0-0.

Malheureusement, le début de deuxième période est pauvre. Tel un convalescent encore fragile, les Verts tombent dans le piège danois, à savoir jeu haché et ralenti par tous les moyens. Il faut dire que le milieu est positionné différemment : Cohade joue presque au niveau de Brandao, et se déplace librement dans la largeur. Comme systématiquement dans ce cas-là, l'équipe est incapable de conserver et de remonter la balle. Et puis, on voit bien quelques unes de ces petites balles dans le dos de la défense, autrefois rattrapées par la vitesse d'Aubame...mais Hamouma n'est décidément pas dans un grand jour.

Coup de poignard

C'est Tabanou qui sonne la charge à la 59'. Les Verts, enfin, parviennent à appuyer sur l'accélérateur ; on se rapproche du but de Rönnow, et on se procure une belle occasion à la 65'. On semble revoir le scénario de la première période ; mais sur leur seule incursion du match, les danois poussent Bayal au CSC. On voit lors de cette 72' fatale le positionnement défensif déficient des Verts, embarqués à droite et incapables de coulisser correctement vers la gauche lors du renversement de jeu. Hamouma, qui a permuté avec Tabanou, ne bouge pas et oblige Clerc à sortir ; dans son dos, ni Guilavogui, ni Perrin ne viennent gêner Lyng.

La messe est dite. Saint-Maximin, entrant, apporte un peu de fraîcheur : peine perdue. Zouma finit encore avant-centre – ça n'a servi à rien, ni à Lille, ni contre Esbjerg. Le sursaut du  condamné pour la survie a lieu à la 85' : Corgnet (encore une fois à l'aise plein axe, dans du jeu direct) et Hamouma servent Brandao qui bute sur le poteau. On n'aura même pas droit à dix dernières minutes enflammées d'espoir.

Fin de l'Europe. Le contenu était bien mieux que lors des matches à Esbjerg et à Lille ; insuffisant toutefois, il est vrai, pour nos ambitions. Il n'y a qu'à faire le dos rond dimanche, et profiter de la trêve internationale pour digérer ce mois d'août décevant. La meilleure manière d'effacer cette campagne européenne ratée, est encore d'y retourner l'an prochain...