Pseudo : Ellestin
Localisation : Cologne, Allemagne
Premier match à Geoffroy-Guichard : ASSE-Paris SG (1-0) le 15 août 1986. J’avais bientôt huit ans et je venais de commencer à m’intéresser au foot via le Mondial 86 au Mexique. On m’avait offert peu avant le bouquin de Saccomano sur la saison 85-86, qui m’a longtemps tenu lieu de lecture de chevet… Ce soir là je faisais pour la première fois partie de l’équipée en route pour Geoffroy-Guichard avec mon père et ses collègues. Je ne me rappelle pas de grand chose si ce n’est que c’est Lemasson qui tenait les cages en remplacement de Castaneda et que j’avais bloqué sur la touffe de Joël Bats.
Premier souvenir de supporter : Ca coïncide avec mon premier match dans le Kop Nord, la première fois ou j’ai chanté, tendu l’écharpe, quitté le stade déprimé, etc. C’était un ASSE-Nantes (1-1) en 1995.
Qui t'a fait découvrir ce club ? Mon père. Un « poilu » des campagnes européennes. Il a hélas viré un peu cynique vis-à -vis des Verts ces dernières années, mais ça peut se concevoir…
Joueurs Verts préférés (toutes époques confondues) : Pour moi, chaque génération de joueurs depuis que je suis le club comporte une poignée de noms qui cristallisent parfaitement l’esprit vert (mentalité, combativité, etc.). Il y a eu les Sivebaek, Tibeuf, Garande, Kastendeuch, Moravcik, Bell, Blanc, Despeyroux, Guillou, Alonzo, Ferhaoui, Leclerc, Potillon, Kvarme, Aloisio, Pédron… et aujourd’hui Janot, Sablé, Hognon, Perrin. On peut se prendre à rêver de ce que donnerait une équipe verte où tous ces joueurs seraient alignés en même temps.
Autres clubs ou joueurs favoris : A un degré bien moindre je supporte aussi le FC Erzgebirge Aue, club d’une petite ville de montagne de Saxe allemande dont est originaire ma copine, qui se maintient vaillament en 2. Bundesliga depuis trois ans. Les valeurs que véhicule ce club sont proches de celles que j’aimerais (re)voir aujourd’hui à Sainté. J’ai un faible pour le Celtic Glasgow aussi.
Sinon les « grands » clubs et leurs destinées européennes m’indifférent royalement, surtout depuis l’inauguration de la Ligue des Champions en fait. La possibilité pour les quatre premiers du Calcio de s’affronter en demi-finales, les clubs champions de 80% des nations d’Europe qui disparaissent au tour préliminaire, la suppression débile de la Coupe des Vainqueurs de Coupe… des aberrations et tant d’autres encore, toutes dictées par des « impératifs économiques », qui ont totalement ruiné le parfum des compétitions européennes à mes yeux. Le foot business a détruit beaucoup de choses. C’est cliché de dire ça, mais tristement vrai en même temps.
En vrac parmi les joueurs que je prends (et ai pris) plaisir à voir sur un terrain : R. Milla, Van Basten, Hagi, E. Cantona, Raï, Owen, Töfting, Zidane, Rool, Klose…
Ton plus grand souvenir avec l'ASSE : Réponse peu originale : le 5-1 face à Marseille en décembre 1999. Je l’ai regardé à la télé avec des amis. On a dû nous entendre gueuler à l’autre bout de la ville sur les quatre premiers buts. Ca me paraissait tellement surréaliste que je me suis plusieurs fois donné des claques en pensant me réveiller.
Ton match des Verts le plus marquant ? Le derby ASSE-Lyon (1-1) le 27 février 1996. Triste saison qui nous a vus filer vers la D2. C’était le premier match après le limogeage d’Elie Baup, c’était aussi le premier match d’un certain Willy Sagnol en équipe première.
Pourquoi ce match d’un niveau pourtant peu glorieux m’a-t-il marqué ? Pour l’ambiance vraiment étrange qui régnait du début à la fin, un mélange de bronca permanente et d’encouragements rageurs, les oreilles m’en ont sifflé tout le lendemain. En seconde mi-temps avec Olmeta devant le Kop Nord j’ai vraiment ressenti de façon physique ce que veut dire l’expression « atmosphère électrique », cela n’avait plus rien de beauf, c’était de l’hostilité à l’état brut qui aurait pu très facilement dégénérer, impressionnant. Pour l’anecdote, le facétieux gardien corse s’est ramassé deux paires de ciseaux ce soir là , la première par Jean-Philippe Séchet sur le but de l’égalisation, la seconde par le Kop Nord…
Enfiles-tu un maillot de Saint-Etienne quand tu vas au stade ou quand tu regardes le match à la télé ? Si oui, quel maillot ? Un maillot floqué Pédron de la saison maudite 2000-2001, avec Dreamcast en sponsor. Je l’affiche au stade quand le climat le permet, mais j’ai arrêté de le mettre quand je suis les matches sur Internet depuis la demi-finale de Coupe de la Ligue 2005 perdue à Strasbourg, faut pas abuser !
Connais-tu par coeur les paroles de la chanson mythique ? Oui, tout au moins le refrain et les deux ou trois couplets repris par le Kop.
Carte blanche (quelque chose qui te tient à coeur ? une anecdote ? un coup de gueule ?....) : Rien de spécial si ce n’est, pour rebondir sur le foot business, que ça me mine profondément de voir d’année en année l’ambiance « foot » s’évaporer un peu plus aux abords de Geoffroy Guichard au gré de la « professionnalisation » des structures para-sportives du club. Ca va de la fin des baraques à frites ou des stands de vendeurs d’écharpes où on s’attroupait une heure avant les matches en écoutant les chants monter dans le stade, jusqu’au péage de Montbrison autrefois garni de files de voitures klaxonnantes avec les écharpes aux fenêtres, aujourd’hui bien silencieux, sans parler de la métamorphose de la conviviale Boutique des Verts en supermarché… Le football est désormais consommé par la plupart comme un spectacle lambda et non plus vécu comme le grand rendez-vous populaire du week-end : on arrive au coup d’envoi, on s’assoit sur son siège dûment numéroté, on siffle des joueurs qu’on ne connaît même pas, on chope vite fait un hot-dog infâme aux buvettes « officielles » du stade, on repart chez soi. Et encore je dis ça, mais je n’ai même pas connu la « grande » époque. On devient vieux con de plus en plus jeune…