- Quoi ?
- Tout ce bruit, là, c’est pas bientôt fini ?
- Quoi ? Quel bruit ?


Celui répétitif et usant de nos couacs mercatiques où nous conjuguons, avec une effrayante régularité, nos recrutements à tous les temps du presque pas fait.

Celui casserolesque et surréaliste de Roro, premier président de notre bon vieux championnat à mitonner (ou mythoner les deux sont acceptés) en direct à la télévision une savoureuse négociation à base de menaces de délation, agrémentée d’une pincée d’ultimatum, d’un zeste de roulage de mécaniques, secouez, servez, dégustez, gerbez !

Celui assourdissant et déprimant du silence du même Roro et de son compère Bozzo au moment de défendre nos intérêts sportifs et de prendre le petit monde du foot à témoin de l’inéquité absolue du maintien du match à Strasbourg, et des conditions de préparation et de tenue du plus grand derby de France.

Celui brutal des portes claquées par nos Directeurs Généraux qui semblent, à tour de rôle, faire le même constat de l’impossibilité d’un fonctionnement harmonieux avec leurs présidents

Celui strident des coups de sifflet contraires dans ces moments fatidiques qui font et défont le sort des matchs, et peut-être au bout du bout, d’une saison.

Celui imperceptible et incontrôlé du claquement de dents de nos supposés cadres renversant les fondamentaux littéraires en transpirant de cette terrible angoisse du buteur au moment du pénalty.

Celui rageur de nos cris de colère face aux passes trop approximatives, aux derniers gestes trop mal assurés, transformant occasion en or en soulier de plomb.

Celui grandissant mais encore étouffé par le couvre-feu (est-ce un mal ou un bien ?) de la protestation qui s’élève fatalement du rang des supporters, las de constater l’incurie de leur écurie.

Celui noir, glaçant, final du glas dont on entend imperceptiblement la sonnerie approcher.

Le bien ne fait pas de bruit dit l’adage. Notre club va mal. Objectivement très mal.