Depuis la Suisse, où il enfile des buts comme des perles, l'attaquant de Meyrin Matt Moussilou a accepté de replonger dans ses souvenirs lillois et stéphanois avant d'évoquer la réception des Dogues par les Verts programmée ce dimanche après-midi.
Que deviens-tu Matt depuis que tu as quitté Sainté en mai 2007 ?
Après avoir quitté les Verts, Nice m'a de nouveau prêté la saison suivante : d'abord à Marseille, où je ne suis resté que quelques mois, et ensuite à Al-Arabi, le club du Qatar où Bayal Sall a évolué il y a deux saisons. Après j'ai joué à Boulogne, puis à Lausanne Sport pendant deux saisons. J'ai ensuite fait des piges au Club Africain, en Tunisie, puis à Amiens. Cela fait maintenant près de quatre ans que je suis retourné en Suisse car j'avais ma famille, mes enfants qui étaient restés là-bas. J'ai joué au FC Le Mont, dans le district de Lausanne, puis à Yverdon-Sport. Depuis un an et demi, je joue à Meyrin, dans le canton de Genève. A 36 ans et demi, je continue de prendre du plaisir sur les terrains.
Je suppose qu'à ton âge, tu as déjà amorcé ta reconversion.
Oui, je fais des formations, j'encadre les jeunes de Meyrin pour leur faire des spécifiques attaquants, des U17 jusqu'à l'équipe réserve. Pourquoi pas rester dans ce club-là qui a une bonne école de football dans la région de Genève. J'envisage aussi d'ouvrir une académie pour développer, structurer tout ça, faire progresser des jeunes talentueux. J'ai commencé à prendre des cours de management. Je n'ai pas terminé mon cheminement à 100%, mais je touche un peu à tout ce qui peut me correspondre dans cette après-carrière. Je suis encore dans la recherche mais je me donne les moyens de trouver quelque chose qui me correspond. En tout cas ma reconversion se fera dans le football. Ce serait con de ma part de ne pas continuer dans le foot avec les acquis que j'ai pu accumuler au long de ma carrière. Je suis dans une région où le foot n'est pas le sport prioritaire. Le cadre est sympa mais le foot n'a pas encore assez d'emprise du côté de Genève. J'espère y mettre ma petite patte, il y a un potentiel intéressant de développement.
A Lausanne Sport, tu as évolué sous la houlette de Laurent Roussey, que tu avais déjà connu au LOSC comme adjoint de Claude Puel et à l'ASSE comme adjoint d'Ivan Hasek. C'est un technicien qui a compté dans ta carrière ?
Oui, notamment quand j'étais encore au début de ma carrière. On a travaillé quatre ans ensemble à Lille. Je garde de bons souvenirs de notre collaboration. C'était un ancien attaquant, on avait des échanges d'attaquant. Il était forcément pointu sur le travail offensif. Laurent est un attaquant dans l'âme, il aura toute sa vie cette fibre d'attaquant. Il avait des relations particulières avec les joueurs offensifs à sa disposition. On travaillait pour pouvoir marquer le plus de buts possible dans n'importe quelle position, dans n'importe quelle situation. Il bossait avec acharnement, nous donnait les petits détails qui permettent de gagner en efficacité. Il était constamment derrière moi pour améliorer mes gestes, corriger mes points faibles et cultiver mes points forts. J'ai progressé à son contact, et son approche spécifique des attaquants est une source d'inspiration pour mon après-carrière.
C'est au LOSC que tu t'es révélé et que tu as atteint le summum de ta carrière. Que gardes-tu de ton expérience lilloise ?
J'en garde forcément de très bons souvenirs. C'est là où j'ai débuté ma carrière professionnelle. C'est le club où je suis resté le plus longtemps, cinq saisons. C'est lors de cette période que j'ai fait mes meilleures saisons et que j'ai été sélectionné en Équipe de France Espoirs. De mon passage au LOSC, je retiens qu'on formait une bande de copains et que ça se voyait par nos performances sur le terrain. On n'avait rien à perdre, on nous a livré aux yeux du monde, aux yeux de la Ligue 1. J'ai eu le plaisir d'évoluer dans de bonnes équipes plusieurs années. On a connu des succès considérables. On a gagné l'Intertoto, on a été vice-champion de France, on a joué la Coupe UEFA, la Ligue des Champions. On a d'ailleurs battu Manchester United dans cette compétition... On a tous laissé notre empreinte, ça nous a permis de faire des petites carrières pour les uns comme moi, et des carrières plus grandes pour d'autres.
Parmi ces joueurs, l'un d'entre eux défend les couleurs de l'ASSE depuis plus d'un an. Que pense Matt de Mathieu ?
J'ai le souvenir d'un Mathieu Debuchy très respectueux, très professionnel. Quand je l'ai connu, il était avec les jeunes. Il est arrivé dans le groupe pro à 17 ou 18 ans. Il est arrivé sans faire de bruit, il restait à sa place. Quand on lui demandait de faire des matches avec nous, il ne se cachait pas, il rentrait dedans. C'est ce qu'a aimé Claude Puel. Mathieu était déjà quelqu'un de vaillant, il l'est toujours actuellement. Je ne suis pas étonné de la carrière qu'il a faite. Il était très déterminé, c'était un petit jeune qui ne lâchait rien. Le mot Dogue lui convenait très bien. C'est quelqu'un de très gentil, j'aimais bien le taquiner de temps en temps. Il était déjà très mature pour son âge car il a été père de famille très tôt. On aimait bien le chambrer, l'appeler Benjamin Castaldi, l'animateur de télé-réalité. C'est le surnom qu'on lui avait donné avec Mathieu Bodmer à l'époque ! (rires) Mathieu Debuchy n'osait pas nous répondre, il était tout timide à l'époque. Mais il en rigolait, il savait qu'on l'aimait bien et qu'on le taquinait. On l'a intégré rapidement dans notre petit cercle, il s'est fondu dans le truc. Pour la plupart on a quitté Lille assez tôt mais lui y est resté longtemps. Il est devenu un cadre, un international. Il a joué à Newcastle, à Arsenal. Il est encore très performant avec un club qui vise l'Europe comme Saint-Etienne.
Il t'a fait quelques passes décisives en 2004-2005, ta saison la plus brillante, Matt : 23 pions toutes compétitions confondues dont 3 en 5 minutes contre Istres, hat-trick le plus rapide de l'histoire de la L1 !
Oui, comme j'avais 22-23, je pensais à l'époque que j'allais pourvoir maintenir ce rythme les saisons suivantes. Je n'avais pas conscience que je vivais déjà le sommet de ma carrière. Je pensais que j'en avais encore sous la semelle et que j'avais une grande carrière devant moi. Mais je n'ai pas su confirmer les espoirs qu'on avait placés en moi. Je n'ai pas su rééditer sur la durée les bonnes choses que j'ai démontrées cette saison-là.
Avec le recul, comment juges-tu la suite de ta carrière. En échec est Matt ?
Quelque part oui, je n'ai pas su retrouver ce niveau de performance dans les clubs successifs que j'ai connus après tout au long de ma carrière. Peut-être que je m'étais installé dans un certain confort à Lille où j'avais tout pour moi. Il fallait me remettre dans d'autres contextes, je pensais que le talent ferait naturellement le reste. J'ai commencé à connaître mes premières difficultés. Je me suis rendu compte qu'il fallait toujours se remettre en question, travailler, toujours se surpasser et donner deux fois plus. Ce que je n'ai pas su faire suffisamment à mon goût. Attaquant, c'est un poste très particulier, très exposé. Comme j'avais réussi à montrer pas mal de choses et à marquer pas mal de buts lors de mon passage lillois, les gens s'attendaient à voir quelque chose de similaire. Cela n'a pas été le cas et ça s'est vu tout de suite. Après, on rentre dans une spirale très négative. Un buteur marche à la confiance, et la confiance ça s'alimente en marquant des buts. Quand tu n'en mets plus, ça devient très dur mentalement.
C'est dans le Chaudron que tu as marqué ton dernier but sous le maillot lillois un soir maudit de janvier 2006. Tu t'en souviens ?
Oh putain, oui ! C'était un match bizarroïde de Coupe de France. Je me souviens qu'il faisait très, très froid. En même temps, en janvier à Geoffroy... (rires) On avait joué quarante minutes en infériorité numérique suite à l'expulsion de Yohan Cabaye. Alors qu'on allait tout droit vers la séance de tirs au but, Damien Perquis a voulu dégager le ballon, c'est contré. J'étais dans une position bizarre, je mets une tête bizarre, Jérémie Janot a été surpris dans les dernières secondes de la prolongation. C'était un petit hold-up, une douche froide pour des Stéphanois qu'on avait déjà éliminés quelques mois plus tôt en Coupe de la Ligue. Cette saison-là, on les a battus aussi en championnat, à l'aller comme au retour ! Je pense que c'est la seule fois de son histoire que l'ASSE a perdu quatre fois contre la même équipe lors d'une saison.
Pour te rattraper de nous avoir tant fait souffrir, tu as endossé le maillot vert en janvier 2007. Peux-tu nous rappeler le contexte de ton arrivée à Sainté ?
J'étais dans un contexte difficile à Nice. J'étais à l'époque le plus gros transfert de l'histoire des Aiglons. J'ai connu des soucis dans ce club-là, j'avais besoin de m'oxygéner. Laurent Roussey m'a appelé, il savait que je n'avais pas perdu toutes mes qualités du jour au lendemain. Il voulait me remettre en confiance. Il m'a présenté le projet stéphanois. A l'époque Piquionne voulait quitter Saint-Etienne. Il avait des offres de partout et a finalement quitté le club dès le mercato hivernal pour Monaco. Du coup, dans l'urgence, l'ASSE devait trouver un attaquant capable d'apporter quelque chose à la place de Fred. Laurent a pensé à moi et je voyais ça comme un bon challenge. L'ASSE, c'est un bon club, c'est attirant. Il y a un public exceptionnel, le stade est magnifique. Il y avait des joueurs de top niveau. Je n'ai pas hésité à rejoindre Sainté, j'avais besoin de me changer les idées par rapport à Nice.
Quel bilan fais-tu de tes six mois en vert ?
J'ai bien aimé mon passage à Saint-Etienne même si je n'ai pas assez joué à mon goût. J'ai fait onze matches mais je n'ai été titularisé que deux fois. Il faut dire que l'ASSE avait déjà un potentiel offensif intéressant et je suis arrivé au moment où Bafé était en train de se révéler. J'ai énormément apprécié le public stéphanois, qui m'appréciait aussi beaucoup. J'ai le souvenir de gens très gentils, présents, qui vibrent pour leur club dans les bons comme dans les mauvais moments. Ils te demandent juste de respecter le maillot vert, de le défendre fièrement. Ça m'a fait du bien d'évoluer dans ce contexte fervent et chaleureux. L'ASSE, c'est le club que j'ai le plus aimé en aussi peu de temps. A Sainté tu joues dans un environnement qui te pousse à te surpasser. Hélas, en termes de résultats, c'était pas top. On a terminé par quelques défaites, du coup on a fini à la 11e place.
Malgré ton faible temps de jeu, tu as claqué trois pions sous le maillot vert. Tu te les rappelles ?
Oui. J'avais marqué de la tête le but égalisateur contre Auxerre à L'Abbé Deschamps. Je me souviens surtout du doublé que j'ai mis à Geoffroy-Guichard contre Lille, mon ancien club. Les deux équipes traversaient une période difficile, avaient besoin de points. Ce match était forcément un peu spécial pour moi. Je crois que Bafé était suspendu, Ivan Hasek m'avait titularisé. J'avais besoin de retrouver de la confiance. J'ai fait un bon match et j'ai marqué deux buts. On avait gagné 2-1. Ça s'est fait naturellement, je ne sais pas si c'est que j'avais plus d'envie ou si c'est lié au fait que je connaissais mieux mes adversaires.
Tu avais réalisé ce doublé grâce à deux de tes anciens coéquipiers lillois !
Exactement. J'ai mis le premier but sur une ouverture en profondeur de Christophe Landrin et le deuxième sur un centre de Geoffrey Dernis. On est tous les trois issus de la maison lilloise, on a été formé là-bas. Tof a été formé plus tôt, il a cinq ans de plus que moi. Je suis aussi venu un peu plus tard que Geoffrey. On avait fait de très bonnes choses ensemble au LOSC. Tof s'était déjà illustré à l'époque de Vahid Halilhodzic. J'en garde de chouettes souvenirs. On se trouvait les yeux fermés. C'est la même chose avec Geoffrey, il m'a donné une chiée de ballons où j'ai marqué des buts décisifs. Quand je suis arrivée à Sainté, ils m'ont accueilli comme si on n'avait pas quitté Lille. On se respecte et on s'apprécie. Geoffrey avait déjà ce côté taquin, toujours en train de rigoler même une minute avant un match de Ligue des Champions. Quand tout le monde est tendu et concentré, il te sort la petite blague pour te détendre et te décomplexer. Tof, c'est un autre style. C'est Robocop. Le gars n'est jamais fatigué, quand tu le vois à la 95e minute t'a l'impression que le match vient tout juste de démarrer. C'est un travailleur mais il ne transpire pas, il est toujours propre sur lui. C'est la classe !
Dans l'équipe contre laquelle tu as réalisé ce fameux doublé à GG, trois joueurs ont défendu les couleurs de l'ASSE : Stathis Tavlaridis, Kévin Mirallas et Mathieu Bodmer.
Tavla il était très spécial, on s'est taquiné plusieurs fois à l'entraînement et même en match. C'est quelqu'un de très sanguin, qui veut toujours gagner. On se frictionnait parfois, mais avec le recul, on savait vraiment ce qu'il voulait. C'est quelqu'un qui donne 200% de lui. C'est un joueur qui était très déterminé, qui avait de l'ambition. C'est un personnage à part. Il n'a pas l'air commode mais dans le fond il n'est pas méchant, c'est un bon gars. Sur un terrain c'est un guerrier, c'est bien d'avoir des gars comme ça dans une équipe. Le petit Kévin était jeune à l'époque, il montrait plein d'envie. Comme c'était un jeune très talentueux, il a été lancé assez tôt dans le grand bain de la Ligue 1. Je me rappelle qu'il avait réussi ses débuts en marquant contre le PSG. On voyait déjà qu'il avait des qualités intéressantes. Quant à Mathieu Bodmer... Un artiste ! C'est un ami personnel. Il a de la vista, de la technique. Je suis resté en contact avec lui. On se taquine car il est allé dans les mêmes clubs que moi : Lille, Saint-Etienne, Nice, Amiens. C'est rare d'avoir quatre clubs en commun avec un joueur. En plus avec un pote, c'est une belle anecdote ! Mathieu, c'est l'élégance, la classe. Pour moi ça devait être un joueur incontournable de l'équipe de France. Je pense qu'il avait largement le niveau pour les Bleus et qu'il aurait dû avoir une plus grande carrière internationale. Il a quand même fait une très grosse carrière. Il s'est adapté à tous les postes. Quand on jouait ensemble au LOSC, il orientait parfaitement le jeu et savait me mettre sur orbite. Lui aussi m'a donné une chiée de ballons.
Avec quels coéquipiers stéphanois avais-tu le plus d'affinités, hormis les anciens Lillois Christophe Landrin et Geoffrey Dernis ?
Hérita Ilunga, Papus Camara, Lamine Diatta, Mouhamadou Dabo, Julien Sablé, Jérémie Janot... Franchement, je m'entendais bien avec tout le monde. Loïc Perrin... Je me souviens aussi du petit Yohan Benalouane, c'était un jeune qu'on prenait sous notre aile. On avait un bon groupe tant d'un point de vue football que d'un point de vue humain.
Le meilleur joueur que t'aies côtoyé à Sainté, celui qui t'a le plus impressionné ?
Ah, c'est Pasky ! Pascal Feindouno avait quelque chose en plus que les autres : la fantaisie. Quel joueur ! Il avait tout. Tout le monde connaît son goût pour la fête, mais il faisait aussi la fête sur le terrain, il nous régalait balle au pied. Pasky était très talentueux, c'est peut-être le joueur le plus doué que j'aie connu dans ma carrière. Pour moi, il aurait dû faire une plus grande carrière. De mon point de vue, Pasky avait les qualités pour jouer par exemple à Milan ou dans un grand club londonien.
Avec moins de talent, Bafé Gomis aura fait au final une meilleure carrière, plus prolifique et plus consistante.
Bafé je l'ai vu éclore de près car il a franchi un palier à l'époque où je suis arrivé à Sainté. Il s'est définitivement installé comme titulaire et plusieurs fois il m'est arrivé de le remplacer en fin de match. Je ne suis pas du tout surpris par la carrière qu'il a réalisée. Bafé partait avec un talent moins évident que les autres mais il a progressé par son abnégation, par son envie de connaître toutes les ficelles de ce poste d'attaquant. Lui aussi a beaucoup échangé avec Laurent Roussey, c'était évident que son travail allait payer. Bafé a réussi car c'est un gros travailleur, il bossait énormément à l'entraînement et il était déterminé à s'améliorer.
Tu as joué à Sainté avec un garçon qui s'est vu octroyer la saison suivante un brassard de capitaine qu'il porte encore douze ans après...
Effectivement, j'ai eu le bonheur de jouer avec Loïc Perrin. A l'époque il était milieu défensif, il ne jouait pas encore en défense centrale. J'ai le souvenir d'un garçon très propre, technique, qui ressortait les ballons sereinement. Il avait les moyens de faire une carrière au milieu de terrain. Je ne sais pas trop pourquoi il a reculé en défense centrale mais il est également très à l'aise à ce poste. Quand j'ai connu Loïc il n'avait que 21 ans mais il était déjà mûr, il incarnait déjà la sagesse. Il est toujours aussi sage, avec de plus en plus de cheveux blancs. Loïc, c'est la classe. C'est un bon gars. Mais à, l'époque il avait pas mal de blessures. C'est peut-être d'ailleurs pour ça qu'il reculé, en défense centrale il est plus solide, même si j'ai vu qu'il sera forfait contre Lille en raison d'une douleur au mollet.
Projetons-nous justement sur ce match de la 28e journée. Tu continues de suivre les Verts ?
Je m'intéresse au parcours de mes anciens clubs, il m'arrive donc de voir des matches des Verts à la télé. J'ai même eu le plaisir de revenir dans le Chaudron en janvier dernier pour voir le match contre Marseille. Étant basé à Genève, je ne suis pas très loin de Sainté. J'essaierai de retourner encore à Geoffroy-Guichard. J'ai décidé d'aller voir le match entre l'ASSE et l'OM sur un coup de tête. J'ai appelé des amis qui m'ont mis en relation avec le club, lequel m'a transmis des invitations. Je tiens d'ailleurs à remercier le club. C'était très sympa pour moi de goûter à nouveau à l'ambiance de Geoffroy. C'était l'époque où Wahbi Khazri marchait sur l'eau, il avait réalisé un doublé ce soir-là. C'est un super joueur. C'est dommage que l'attaque dépende un peu trop de lui, quand il est un peu moins bien, moins décisif, ça manque de relais. L'ASSE est encore 5e, les Verts font une assez bonne saison. L'entraîneur a un truc avec les joueurs, il leur donne envie de se surpasser. C'est un entraîneur expérimenté qui a recruté des joueurs ayant du vécu. En faisant venir des joueurs comme Mathieu Debuchy et Yann M'Vila, il a aidé le club à remonter la pente, cette stratégie a été payante. Le club est sain, le public est toujours derrière son équipe. Il y a tous les ingrédients ici pour être chaque année au pire huitième et au mieux européens.
L'ASSE marque le pas depuis quelques matches et le LOSC ne faiblit pas. Comment vois-tu la fin de saison des deux clubs et leur confrontation de dimanche ?
Les Verts marquent un peu le pas mais ils ont les moyens de retrouver un nouvel élan. Tout dépendra de leur état de forme. Offensivement, Wahbi Khazri est un peu seul à mon goût. C'est dommage que Romain Hamouma soit si souvent blessé car il a fort potentiel. En pleine possession de ses moyens, ce joueur sait se montrer très tranchant. Rémy Cabella pourrait apporter plus. Certains éléments doivent être là aux bons moments. S'ils ne répondent pas aux attentes, malheureusement le collectif va en pâtir. Il faut que des joueurs haussent leur niveau de jeu. Toute la structure est bien, mais pour gagner des matches dans le sprint final qui se rapproche, il faut mettre de l'intensité, des ingrédients particuliers, des coups d'éclat comme ceux de Wahbi Khazri pour sortir de ce guêpier-là. Les Verts ont les moyens pour finir à la 5e ou à la 6e place. Au-dessus, je pense que ce sera compliqué. J'espère bien sûr qu'ils finiront européens. L'excellent parcours du LOSC cette saison me réjouit, la saison dernière je me faisais des cheveux blancs, j'ai craint le pire avec leur saison un peu merdique. Les Dogues sont surprenants. En début de saison, on pouvait penser qu'ils joueraient le milieu de tableau. Ils sont toujours dans les deux premiers. Comme quoi dans le foot, les années se suivent et ne se ressemblent pas ! Les Lillois ont mangé tellement de merdes la saison dernière qu'ils ne voulaient plus revivre ce scénario-là. Des joueurs ont retrouvé confiance, des recrues ont bonifié le tout. Christophe Galtier sait booster un effectif, il l'avait montré à Sainté, il le confirme à Lille. Il compte dans son effectifs de jeunes joueurs de talent, Nicolas Pépé notamment. Je ne sais pas si le LOSC conservera jusqu'au bout sa deuxième place, mais je suis sûr que les Dogues finiront sur le podium. Je pense que les Lillois auront à coeur de conforter leur position de vice-champions dimanche à Geoffroy-Guichard. C'est possible que ce match débouche sur un résultat nul mais honnêtement il y a un net avantage pour Lille. Le LOSC est favori.
Merci à Matt pour sa disponibilité