Ce coup-ci c'est la bonne, ou bien ? Voyons où en est le voisin.
Ah, ce derby !
1- Le parcours
Les parcours de Sainté et de Lyon se ressemblent : démarrage sur les chapeaux de roue (4 victoires initiales toutes compétitions confondues), élimination en barrage de coupe d'Europe, gros tassement de la dynamique, glissement au classement. Trois points séparent certes les deux équipes, mais elles affichent toutes deux le même nombre de buts marqués et encaissés.
Après sept semaines catastrophiques qui ont débuté par la non-qualif en C1 et se sont terminées par la déroute 5-1 chez Jean Fernandez (6 défaites, 4 nuls et 1 seule victoire), la dernière trêve internationale a fait beaucoup de bien aux lyonnais. Depuis, seuls les russes de Monaco les ont battus : des bordelais en regain de forme s'y sont cassés les dents, de même que des guingampais qui restaient pourtant sur trois victoires consécutives. Le match de jeudi en C3 est quant à lui anecdotique, au vu de la composition. Il faut dire que l'infirmerie rhodanienne, qui connut un taux d'occupation aussi catastrophique que celui des services d'urgence parisien, commence à sonner creux.
2- L’effectif
Dans les buts, c'est la grande interrogation. Anthony Lopes out depuis le week-end dernier, Rémy Vercoutre fera-t-il son retour anticipé depuis sa blessure d'avril, ou bien le jeune Gorgelin (aligné en C3 cette semaine) connaîtra-t-il la première titularisation de sa carrière en L1 ?
Si Rémy Garde n'avait que ce souci-là à gérer, la vie serait belle pour lui. Les blessures se sont accumulées cette année sur l'effectif lyonnais comme les puces sur un chien sauvage : sur les cinq dernières rencontres de L1 (sur lesquelles se basent, sauf indication contraire, toutes les informations ci-dessous), le technicien lyonnais a dû utiliser pas moins de 21 joueurs de champ, et encore : ni Miguel Lopes, ni Gourcuff, ni Ghezzal n'étaient disponibles !
En charnière, les difficultés sont impressionnantes. Pas une seule fois la même doublette ! Bisevac, Umtiti, Koné, le jeune Sarr, Fofana et même Gonalons ont connu les plaisirs de la défense centrale cet automne. Si pour le poste de latéral gauche, la situation semble normale (Bedimo titulaire habituel, avec Dabo en doublure éventuelle), le chantier reste d'ampleur à droite: le titulaire attendu en début de saison Miguel Lopes étant sur le flanc, on a pu y admirer Dabo, Zeffane, Ferri et Tolisso (ces deux derniers plutôt milieux à la base).
Au milieu, Gonalons (le 6) et Grenier (le 10) sont les piliers autour desquels tournent Fofana, Malbranque et Mvuemba, voire Ferri. Habituellement, le milieu lyonnais s'organise à 3 ; mais une évolution récente pourrait se voir prolongée dimanche - nous allons y revenir.
En attaque, Gomis l'indésirable est devenu incontournable (il n'y a aucun persiflage lié à une chaîne de restauration rapide, je te vois venir, petit canaillou). Pour le reste, on a vu défiler Briand, Lacazette, Danic, Benzia, Fékir, Pléa et même Malbranque. Garde a été contraint de bricoler à chaque match ou presque - il n'aurait plus manqué que d'essayer le couteau-suisse Fofana !
L'équipe possible :
Première constatation : A. Lopes, Ghezzal et Benzia sont out à coup sûr, avec une interrogation pour Gonalons. Deuxième remarque, et non des moindres : Rémi Garde a expérimenté ces derniers-temps une nouvelle tactique, qu'on pourrait qualifier de 4-4-2 losange - et a priori avec succès. Il ne serait pas du tout étonnant de la voir reconduite dans le Chaudron.
Enfin, en ne convoquant pas neuf titulaires potentiels pour la coupe d'Europe, le vilain coach nous a quasiment donné son équipe de dimanche :
? - Dabo, Bisevac, Umtiti, Bedimo - ?, Fofana, Malbranque, Grenier - Gomis, Lacazette.
Vous le devinez : le premier point d'interrogation recouvre Vercoutre ou Gorgelin ; le second est pour Gonalons. Si le capitaine banlieusard est absent, Fofana reculera sans doute d'un cran ; Mvuemba apparaîtrait alors en pôle pour intégrer le milieu, à moins que Garde revienne à son 4-2-3-1 habituel et titularise un ailier (Danic, Briand...).
3– Souviens-toi la dernière fois
En ce 5 avril, les coéquipiers de Lubo Moravcik font le boulot. Toujours bloqués à 0-0 à la pause, il faut attendre Despeyroux à la 65', puis Etienne Mendy par deux fois (77' et 88') pour donner à la victoire stéphanoise l'éclat de la déculottée.
Quant aux grincheux qui noteront que je parle de la saison 93/94, je leur rappelle que toutes les réceptions de Lyon depuis cette date sont nulles et non avenues, et de ce fait ne sauraient être prises en considération ici.