C'est encore la période des vœux et des annonces programmatiques. Notre ex "pédident" Galibois nous expose, avec sa verve habituelle, son programme pour sortir l'ASSE de cette période difficile.


Etant préférable de critiquer quand ça gagne, on ne peut être taxé de tirer sur l’ambulance, Le temps de passage est idéal pour dresser un petit état des lieux, critique certes mais pour essayer d’expliquer ce qui cloche, pour mieux corriger le tir structurellement en cours de saison et déjà préparer les saisons prochaines. Pour travailler sereinement et éviter les sorties de route. Parce que le dépit et l’incompréhension gagnent, face à la situation paradoxale du moment – en lice dans 3 compétitions mais déliquescence du jeu, groupe qui vit mal et agacement/signes d’impuissance du coach.

Ce travail a été bâclé à l’ASSE ces dernières années, et je ne supporte pas l’idée que la compétitivité de notre immense club puisse dépendre dans les prochaines années de la présence d’un seul homme. Je ressens le besoin d’un rééquilibrage des forces dans ce club. Beaucoup s’insurgent de nos difficultés actuelles, certes à leur paroxysme : elles durent pourtant depuis bientôt 3 ans et ne sont que les conséquences logiques de la (non) politique sportive du club.

D'abord, écartons cette excuse fumeuse et facile : non, ça n’est pas que la faute au contexte économique du foot français. Parce qu’accessoirement l’ASSE fait partie des 100 clubs les plus riches du monde. Capitalisons sur cette réalité ; nous sommes riches, il y a des millions de footballeurs sur le marché, les possibilités de développement sportif sont multiples, les ressources également.

Les résultats ne suffisent pas


Dans un premier temps, la plupart des fans se sont réfugiés derrière les résultats bruts. Normal, après tant d’abstinence, et les sacro-saintes « stats » qui ont longtemps cadenassé tout débat sur la « qualité de jeu » des Verts. Pourquoi ? Parce qu’il a été confondu beau jeu et jeu, tout simplement. Jouer ne veut pas dire bien jouer, c’est plutôt un esprit de conquête, une volonté de créer quelque chose, de déstabiliser, de générer du mouvement avec ou sans ballon. Le contraire de déjouer, de gérer, d’attendre, de remplir stricto sensu son rôle.

L’équipe et le staff sont aujourd’hui stéréotypés et sclérosés de façon caricaturale. On critique les joueurs mais c'est le staff qui insuffle ou non un esprit, qui inculque la tactique qui lorsqu'on est moins bien par exemple, permet grâce au positionnement sur le terrain de ne pas subir la domination territoriale contre un relégable de L2, au hasard.

On est transparent dans la façon de jouer et ce groupe ne dégage pas grand chose.
Généralement on joue comme on vit.
Avec fraîcheur ou insouciance, ou au contraire avec rigidité et toute la morgue du monde.
Des habitudes ont été prises, elles sautent à la gueule aujourd’hui et il est très difficile de les changer.

En fait, pour qui veut voir, NON les résultats bruts positifs, acquis dans la douleur très souvent (ah, cs purges à répétition contre les amateurs en CDF, contre les clubs de 3ème zones en EL ou en L1 !), n'ont jamais masqué la valeur intrinsèque de cette équipe, de ce groupe, son déclin et l’absence de projet sportif, de fil rouge conducteur à tous les étages de la maison verte. Quels sont les constituants du projet ? Les jeunes? Les recrues? Le jeu?

Prenez les 150 derniers matchs des Verts et classez leurs prestations, en terme non plus de purges mais de maîtrise du sujet. Quand par exemple en supériorité numérique ou contre des CFA ou DH, il faut actionner une pression offensive balle au pied. Vous verrez, le résultat est effrayant... Mais quoi de mieux pour révéler que sur la durée, les fondations sportives n'existent pas ?


Ne plus dépendre d'un seul homme


On a trop longtemps préféré se réfugier derrière ce slogan, « tant que ça gagne, y a pas de soucis ». Aujourd’hui , les effets du blanc-seing donné à Galette commencent à émerger.
- Armée mexicaine de 35 joueurs moyens moins à moyens plus (Perrin, Beric et Ruffier mis à part)
- Vide inter-galactique technico-tactique, équipe des Verts en L1 la plus pénible à voir jouer depuis 96 et les années Soucasse

En cours, le bricolage de ce mercato hivernal est la conséquence de 2 faits majeurs :
1. La volonté du coach d’être court-termiste depuis 2 saisons, de réaliser coûte que coûte une grosse saison pour mieux servir ses ambitions de carrière, légitimes au demeurant
2. La mainmise totale de Galtier sur le sportif : recrutement, plan de « jeu », politique d’intégration de jeunes. Cette mainmise n’est pas en phase avec le développement à long terme du club.

Depuis 5 ans les résultats sont là, mais le milieu du foot français et les leaders d’opinion qui font et défont les images ne reconnaissent pas sa réussite et s’attardent constamment sur la faiblesse du jeu stéphanois. C'est ce besoin de redorer son image qui pousse Galtier à s'entêter dans une tactique trop ambitieuse, et probablement contraire à ses préceptes.

Seulement on ne décrète pas le jeu offensif, ni le jeu chatoyant et fluide, on le travaille avec des méthodes, des convictions, une philosophie de tous les jours, une implication et une adhésion de tous, enfin les joueurs adéquats. Avec des compétences très précises.

CG semble impuissant pour passer la vitesse supérieur tout seul, ça ne date pas d’hier. Où est la patte que nous sommes en droit d’attendre de la part d’un coach recordman de la longévité en Europe avec Wenger, qui s’il est décrié pour ses non-titres, maintient cependant avec Arsenal une identité de jeu incontestable ? Peut-on en parler désormais ou est-ce toujours tabou ?


Galtier oui, mais accompagné !

Non ce pavé n’est pas une cabale contre Galette que j’apprécie tellement en tant qu’homme, mais plutôt une alerte à la direction et un constat : ne serait-ce que pour maintenir les Verts à ce niveau, voire grandir, il faut re-structurer la direction sportive.

Peut-on imaginer que le débat ne soit pas binaire, pour ou contre Galette, mais plutôt penser qu’il puisse être l’homme de la situation pour effectuer un nouveau cycle, à condition :

- qu'il soit sous la conduite d’un vrai Directeur sportif, garant de la mise en œuvre de la politique stratégique pré-définie : appui sur le centre de formation en valorisant les nombreux partenariats à travers la France et l'acquisition de l’Etrat

- qu'il bénéficie de l’appui d’un vrai adjoint aux compétences tactiques reconnues pour combler les siennes

- qu'il puisse s'appuyer sur une cellule de recrutement digne de ce nom, pour éviter les approximations et les retards qui se payent aujourd'hui.

La direction, ayant donné tous les pouvoirs au coach, n’a plus aucun levier sur le management du groupe pro. Elle doit reprendre la main et être le maillon fort du club. Oui : Aulas est le bon exemple. Le président préside, le directeur dirige, l’entraîneur entraîne. Chacun son rôle. En aucun cas le coach ne peut et ne doit être indispensable à la bonne santé d’un club.

 

Galibois