Depuis Angers où il dirige le centre de formation, l'ancien entraîneur des U19 stéphanois Abdel Bouhazama nous présente l'effectif du SCO, qui va défier les Verts dans le Chaudron ce dimanche à 14h00.


Le gardien

 

Sans surprise, Ludovic Butelle devrait garder les cages angevines à Geoffroy-Guichard. Il me rappelle un peu Jody Viviani dans son sérieux dans le but. Le jour du match, c'est notre dernier rempart, c'est un garçon qui a beaucoup d'expérience, qui est très à l'écoute, très proche aussi des jeunes. Il a évolué plusieurs saisons en Espagne. Quand le club l'a récupéré, il venait d'Arles-Avignon. Il était très sollicité à l'époque, je crois qu'il faisait partie des meilleurs gardiens de Ligue 2 et aujourd'hui toutes ses qualités se confirment match après match. Il fait toujours les deux ou trois arrêts qu'il faut au bon moment, ça nous permet d'être la deuxième défense du championnat de Ligue 1. Aujourd'hui, il a une bonne étoile au-dessus de la tête, il amène cette énergie positive à ses partenaires à ses défenseurs. Il est très communicant, et, à côté de ça, c'est un boute-en-train, toujours en train de déconner, un peu comme Jérémie Janot dans ce côté très simple, très abordable, auprès des jeunes gardiens qui s'entraînent par moments avec les pros. Il est plein de bons conseils. C'est un homme clé, un homme d'expérience.

 

Avec Stéphane Ruffier, ils se ressemblent un peu. Ce sont des garçons qui remplissent le but, ils ont vraiment de l'envergure. Après, il est très bon sur sa ligne, il a beaucoup de réflexes, une très bonne lecture du jeu comme Stéphane Ruffier. Si je dois les comparer, il a peut-être un peu moins d'explosivité que le gardien stéphanois. On a l'impression qu'il est beaucoup moins imposant mais beaucoup plus longiligne. Ils se ressemblent un petit peu dans les qualités propres du gardien, ils sont décisifs dans les zones de vérité. Sur les balles aériennes, il est très présent aussi, je pense un petit peu plus que Stéphane Ruffier. Il sort un peu plus de ses 5,5 m, il joue très haut. Sur les coups de pied arrêtés, il n'a pas peur d'aller au-delà du point de pénalty pour aller chercher des ballons au-dessus de la tête des attaquants adverses. Je pense que ça va être le match des gardiens si Saint-Étienne joue avec son armada offensive. Ce match si on doit le gagner et surtout ne pas le perdre, dépend de façon importante de sa prestation.

 

La défense

 

Au poste de latéral droit, on a Vincent Manceau, Gaël Angoula sur les dernières sorties, mais aussi Yoann Andreu, qui évolue beaucoup plus souvent côté gauche. C'est probablement Gaël Angoula qui sera titulaire à Geoffroy-Guichard parce qu'il l'a été sur les deux derniers matches, à moins que le coach puisse changer au dernier moment.

 

Gaël Angoula a joué à Bastia, c'est quelqu'un de très expansif sur le terrain, qui a un volume de jeu, qui participe beaucoup, un peu à la François Clerc, qui n'a pas peur d'aller déborder et centrer, qui aime bien apporter la supériorité numérique sur le plan offensif. Après je vais dire qu'il a une agressivité mais une bonne agressivité. Je le surnomme "le pitbull", c'est un chien, toujours là pour piquer les mollets de son adversaire, lui faire sentir qu'il est très présent. Par moments, il use un peu de stratagèmes pour faire sortir son adversaire du match. Il parle beaucoup, communique énormément avec ses partenaires. Il échange beaucoup aussi avec l'adversaire. Je ne sais pas ce qu'ils se disent, mais ça ne l'empêche pas d'échanger son maillot avec son adversaire direct en fin de match si ça se passe bien. C'est quelqu'un de très posé, mais sur un terrain, il joue pour gagner. Peu importe ce qu'il doit faire, c'est un bon joueur qui est malin. Chez nous, ce n'est pas un titulaire indiscutable, il se tire la bourre avec Vincent Manceau. Il a profité un peu de la petite blessure de Vincent Manceau. Et voilà, aujourd'hui, il confirme et, avec son expérience, il est bien rentré dans le collectif. Aujourd'hui, on est très très solide et le fait qu'il soit rentré, ça a changé la donne pour l'entraîneur Stéphane Moulin.

 

Vincent Manceau, c'est quelqu'un qui ne parle pas beaucoup, qui s'exprime peu. Je pourrais le comparer à Benoît Assou-Ekotto car son attitude est très calme, très posée comme son jeu. Il ne s'affole jamais, a une bonne technique de relance. Il est très bon en un contre un. Il gagne ses duels par l'intelligence, par l'anticipation. Il n'est jamais dans le combat. Je trouve qu'il défend intelligemment, c'est un garçon qui est très intelligent. Ici, on l'appelle le couteau suisse, car il est capable de jouer aussi bien latéral gauche que latéral droit. C'est un milieu de terrain à la base.

 

Pour son retour dans le Chaudron, Yoann Andreu sera problement titularisé au poste de latéral gauche.A l'époque, le club était sur trois latéraux, et il faisait partie de la short-list., On m'a sondé pour me demander comment il était comme joueur quand il était en jeunes. J'ai juste relaté la vérité. Aujourd’hui, vraiment, il donne satisfaction à tout le club. C'est le Yoann qu'on a connu, avec un peu plus de sagesse aussi. Ça se ressent dans son jeu. En plus, il est devenu père de famille. Il a une petite fille de quatre ou cinq ans qui est admirable, et il a toujours la même femme qu'il a connue à Saint-Étienne. Ça montre aussi la stabilité du joueur. Il s'est aussi stabilisé dans son jeu et il est dans la maturité technique. C'est un bon contre-attaquant. Yo est vraiment quelqu'un d'intéressant parce qu'il est capable aussi de se projeter très très vite. Si je dois le comparer, je le comparerais à Kévin Malcuit car il a du gaz, de l'explosivité. Il a une qualité de centre qui est intéressante et la capacité de jouer aussi bien à gauche qu'à droite. Malgré sa petite taille, il est capable de gagner des duels aériens, comme Loris Néry. Il a un très bon timing, notamment de la tête. Moi, je le connais bien, je ne suis pas surpris par ses performances. Mais il surprend un peu les gens à Angers match après match. Mais, moi je leur ai dit que ce gars-là, à 18 ans et demi, il a joué des matches de Coupe d'Europe avec Alain Perrin, Et Christophe Galtier le connaît très bien car il était adjoint d'Alain Perrin. Yo est très serein dans son jeu. Il est à l'image de sa famille. Il a préféré le projet d'Angers à celui d'Ajaccio pour la stabilité du club. Dans l'état d'esprit, il se trouve bien dans le collectif et dans les valeurs du club.

 

En défense centrale, on a un peu la même paire que Bayal Sall - Perrin avec Ismaël Traoré et Romain Thomas. Comme Bayal, Ismaël Traoré est vraiment un roc qui aime le duel, qui est très présent, très solide, qui sait jouer au football aussi, qui connaît ses qualités et ses défauts. Il joue très juste et ne prend jamais de risques. Par moment, il se comporte comme un vrai défenseur et je trouve que c'est un bon complément avec Romain Thomas que je compare un peu à Loïc Perrin. Il est très calme, très posé, très intelligent dans le jeu, il  anticipe bien aussi,  qui a un très bon jeu de tête. Il  a marqué contre l'OM et contre Bordeaux. Il fait parler sa taille et son jeu de tête, comme Loïc Perrin, je crois que ça va être un beau duel aussi bien en zone offensive qu'en zone défensive, un duel à suivre. Romain Thomas a une bonne lecture de jeu, une très bonne relance, un très bon jeu long aussi. Il est gaucher. Ce que j'aime dans ce garçon-là, c'est qu'il se met toujours au niveau dans lequel il évolue. Il a commencé en CFA il y a cinq ans, on parle aussi de lui en L1 parce qu'il a pris la mesure du niveau. Comme c'est quelqu'un de très intelligent, il va vite à l'essentiel, sait ce qu'on doit faire ou ne pas faire. Lorsqu'il regarde des matches de Ligue 1, il observe toujours les attaquants et il les note sur une feuille, sur un cahier : comment ils se déplacent, comment l'attaquant  se déplace sur les dribbles… Certains utilisent les outils informatiques, lui, il utilise la vision d'un match. Pendant le match, il note des choses, et le jour où il joue contre ces adversaires, il ressort ce qu'il a mis comme petites notes ou annotations. Ça montre aussi le professionnalisme du garçon. Il est très pro, très calme.

 

Le milieu de terrain

 

Aujourd’hui on a Romain Saïss qui joue avec Cheikh Ndoye et Thomas Mangani. Après il y a Olivier Auriac qui peut se glisser dans ce milieu avec Guy N’Gosso et Charles Diers. Les trois premiers seont sans doute titulaires dans le Chaudron.

 

Romain Saïss joue en numéro 6 devant la défense. C'est une belle surprise, qui arrive du Havre. Il a surtout évolué en Ligue 2 à Clermont-Ferrand et au Havre. Il a surpris tout le monde, par rapport à ce qu’il y a eu comme match, en termes de qualité technique, de volume de jeu, de présence dans les duels et de récupération des ballons. Il est assez impressionnant quand même et on ne sait pas quand il va s’arrêter en terme de progrès, mais c’est vrai que sortie après sortie, il bloque un peu tout le monde. Il répond aussi aux attentes du coach, souvent il apporte ce petit plus. Surtout sur le plan technique, parce que c’est un joueur capable de sortir les ballons proprement, mais il a aussi la faculté de jouer derrière. Au milieu de terrain, je l'appelle "Monsieur Propre". Je pourrais le comparer à Jérémy Clément, gaucher aussi en plus. Il fait un peu le sale travail de l’ombre, un peu le porteur d’eau, qui est un rouage essentiel dans l’équipe, qui fait la relation entre la défense et l’attaque. Mais surtout c’est le cœur de l’équipe, le poumon, c’est le joueur du travail de l’ombre.

 

Thomas Mangani est aussi un gaucher. Il tire très bien les coups de pied arrêtés, j’espère que vous allez vous en rendre compte dimanche (rires). Il a une main à la place du pied. Il met le ballon où il veut, peu importe la distance, peu importe l’endroit, c’est vrai qu’il tire très bien les coups de pied arrêtés. Il tire très bien les penalties aussi, malheureusement il en a raté un contre Rennes. C’est plutôt Costil qui a arrêté son penalty, mais lui il s’en veut toujours depuis ce jour-là, même si le penalty était très bien tiré. C’est un vrai footballeur, il aime le foot, il aime le ballon, il aime le toucher, faire jouer l’équipe. Il est capable de tout faire avec le ballon. Au-delà de son talent sur les coups de pied arrêtés, on pourrait le comparer à Fabien Lemoine. Il est capable aussi par moments de faire cette transition offensive, mais aussi de bloquer quand il faut récupérer le ballon. En plus des similitudes sur le plan technique, les deux aiment frapper de loin, se projeter, ils sont souvent au deuxième ballon. Mangani n’est pas à l’aise des deux pieds, c’est un vrai gaucher, mais quand il doit utiliser le pied droit, il l’utilise. C’est vraiment un très bon joueur.

 

Cheikh Ndoye est quant à lui la pierre angulaire de ce milieu, notre meilleur buteur. C’est une montagne. Il m'a dit : "Je suis  le petit frère de Bayal Sall". Comme lui, il très calme à l’extérieur, très sage, très posé. Mais sur le terrain, c'est une force de la nature. C’est le capitaine de l’équipe, ça résume tout. On l’appelle « l’arbre », l’arbre de l’équipe, le baobab. Les adversaires le craignent, sur les coups de pied arrêtés on voit les dégâts qu’il fait, parce qu’il est monstrueux. Il fait mal aux adversaires sur le plan défensif, mais aussi offensivement – il a mis 5 buts en Ligue 1. Dont deux aux lyonnais, ça a dû vous faire plaisir ! Quand on voit comment Koné, qui n’est pas le dernier en ce domaine-là, a souffert, il avait un sacré client devant lui. Il a pu dominer Koné d’une facilité déconcertante. Il est la force de l’équipe, la puissance. Il sait utiliser ses pieds, mais comme il domine à 1m90, on voit surtout la force. C’est un garçon intelligent, capable de défendre à 20 mètres du but et se retrouver 5 secondes après à 20 mètres du but adverse, sa capacité à répéter les efforts est exceptionnelle. Olivier Pickeu, notre manager général, le suivait depuis 2 ans et attendait le bon moment. Ndoye était à Créteil, il a un parcours assez atypique – il se révélé sur le tard dans l'élite, quasiment a 30ans. Il vaut mieux l’avoir dans son équipe que contre.

 

Au milieu de terrain, on peut compter également sur Olivier Auriac, qui peut jouer aux trois postes du milieu. Il est rentré contre Lyon. Il est un peu comme Fabien Lemoine, intelligent, adroit avec le ballon, il fait jouer les autres. Il joue très simple, un vrai footballeur. On dit souvent d’Angers qu’on a beaucoup des joueurs athlétiques, mais on a aussi des techniques. Apres, on a Charles Diers qui aussi peut jouer aux trois postes, il est un peu comme Pajot, il court beaucoup, il a un gros volume de jeu, beaucoup de disponibilité, il est capable de marquer des buts. On a aussi Guy N’Gosso, qui a joué à Tours et qui est un peu comme Ismaël Diomandé, dur au mal. Un très bon complément d’effectif, quand on fait appel à lui, il répond toujours présent. Nous avons une équipe qui aujourd’hui tourne bien, les joueurs sont dans l’esprit que le coach souhaite. Peu importe le temps de jeu qu’ils ont, dès qu’ils rentrent c’est à la vie ou à la mort. C’est vraiment l’esprit que je mets le plus en valeur. N’Gosso peut jouer en sentinelle, en récupérateur, il est souvent dans le duel.

 

L'attaque

 

En attaque, Razza Camara sera vraisemblablement titulaire [ndp2 : l'international guinéen a dû finalement déclarer forfait]. Il est capable de jouer aussi bien à gauche qu’à droite voire avant-centre ce qui est la force de nos trois de devant. Ils sont polyvalents et peuvent jouer aux trois postes. Cela dépendra aussi de la stratégie que veut mettre en place le coach. Soit il joue en 4/1/4/1, soit en 4/2/3/1 voire en 4/4/2 certaines fois. Razza Camara, je le comparerais un peu à Monnet Paquet, un peu virevoltant, dribbleur, joueur de percussion qui a été très précoce qui a débuté par Rennes avant de passer par Sochaux, puis de partir à l’étranger en Grèce. Il s’est relancé chez nous et je pense que la L1 est faite pour lui. La L2, c’était plus le combat, le duel et aujourd’hui même si y a des duels, en L1 c'est beaucoup plus « propre » dans le jeu, il y a des temps forts et des temps faibles. Razza aime percuter et faire mal à l’adversaire. Il est décisif, capable de marquer des buts. Il est capable lorsqu’il joue à gauche de déborder et de centrer. Et lorsqu’il est de l’autre côté, il peut déborder et centrer pied droit voire rentrer avec son pied gauche pour centrer ou frapper, ce qu’il fait souvent. Par moment c’est assez déroutant pour ses adversaires parce qu’il est capable de tout faire. C’est un petit gabarit qui va très vite, c’est le style de joueurs auquel, par moment, on a presque envie de leur dire de ne pas trop dribbler, mais c’est ce qui fait leurs forces et leurs qualités. Ce sont des joueurs qu’il faut laisser dribbler parce que souvent face à des équipes bien organisées avec beaucoup de densité défensive, ils sont capables d’éliminer deux ou trois joueurs et de déclencher une frappe, une passe ou un centre. Il a le défaut de ses qualités. Il y a du déchet par moment dans son jeu mais quand ça lui sourit ,ça fait mal !

 

On a aussi Billy Ketkeophomphone, qui arrive de Tours. Un peu comme Razza Camara, ce sont des joueurs imprévisibles. Il est capable de jouer côté droit, côté gauche ou avant-centre. En ce moment il évolue à ce poste là justement, voire côté droit. C’est un joueur d’instinct, qui peut se projeter très vite et surprendre son défenseur. Il est capable de décrocher, de prendre la profondeur. Il peut aussi sur un contrôle orienté en se retournant, frapper de 25 ou 30 mètres parce qu’il a une frappe exceptionnelle. Il  a aussi un bon jeu de tête et est capable de tirer les CPA, ce qui constitue une arme supplémentaire. C’est un petit combiné de Valentin Eysseric et de Nolan Roux. Il est capable de dribbler, d’être imprévisible, d’être un peu le passeur. Et par moment, il peut aussi se comporter comme Roux, c'est-à-dire prendre les espaces, se projeter, se sacrifier pour l’équipe en faisant déjouer l’adversaire en empêchant la première relance des défenseurs. Il y a beaucoup de générosité dans son jeu.

 

Et on a bien sûr Gilles Sunu qui arrive d’Arsenal, qui est un talent pur. Je le comparerais à Eysseric, car c’est un peu le dépositaire de notre jeu, c’est lui qui imprime le tempo de l’équipe. Il est capable d’accélérer, mais aussi de garder le ballon dans les temps faibles. Il est toujours disponible, et l’adversaire ne sait jamais comment il faut le prendre car il est intelligent dans ses déplacements donc il va un coup à droite, un coup à gauche. Les joueurs cités sont assez intelligents et ont des caractéristiques très différentes, mais Sunu est vraiment le dépositaire de notre jeu.Il n’y a pas vraiment le pendant de Romain Hamouma chez nous, Stéphane Moulin aurait aimé en avoir un, mais il a d’autres joueurs avec d’autres caractéristiques et comme indiqué avant, Ketkeo se rapproche plus d’un profil à la Roux/Eysseric que Hamouma.

 

Même s'ils ont un peu moins de temps de jeu,d'autres attaquants intéressants. Il y a Goran Karanovic qui est yougoslave et qui est un buteur. C’est un profil à la Robert Beric. J'en profite pour lui souhaiter un prompt rétablissement. Karanovic est un finisseur, un renard des surfaces, toujours à la limite et à l’affût de tout. Nous avons aussi Slimane Sissoko, un grand black d’1.88m, gaucher. Malgré sa taille c’est un  très bon joueur sur le plan technique. Il est rentré face à Montpellier et a été passeur décisif. Il est capable de garder le ballon dans le jeu, mais peut aussi éliminer sur des un contre un. Il est assez puissant, il n’a pas peur des duels et il prend bien  la profondeur. Donc c’est le type de joueurs qui peut être amené à entrer en jeu. On a aussi Pierrick Capelle, gaucher, qui était à Clermont-Ferrand auparavant et qui a fait une finale de Coupe de France avec Quevilly. Si  je devais le comparer à un joueur stéphanois, ce serait un peu un Hamouma justement, notamment dans la vitesse, le fait de se projeter vers l’avant. Il aime aller vers le but adverse, il est malin il aime provoquer l’adversaire. Par moment il simule bien, il tombe bien. C’est un peu le pendant de Romain Hamouma, mais en gaucher.

 

L'entraîneur

 

Il est normal de rendre hommage aux joueurs qui méritent ce qu’il se passe, mais le grand artisan de tout cela c’est Stéphane Moulin. C’est quelqu’un de très humble, très posé, respectueux et très à l’écoute des gens. Je le connais très bien car je l’ai eu aussi comme entraîneur. Il a su fédérer tous ses garçons et il a su créer cet état d’esprit. Malgré son humilité, il est très ambitieux dans le jeu, et il en demande beaucoup à ses joueurs, mais ceux-ci lui rendent bien sur le terrain. Aujourd’hui les gens sont surpris, car on a un peu de réussite. Mais je ne suis pas surpris car je le vois travailler au quotidien. Je ne suis pas surpris de nos résultats, de par son exigence, de par ce qu’il demande à ses joueurs, mais également sur le plan tactique car il observe beaucoup ses adversaires. Ce qui l’intéresse en premier lieu c’est analyser ses joueurs et être capable de faire évoluer son équipe. Il tire toujours le maximum de son équipe et pour moi c’est la première qualité chez un entraîneur, de pouvoir tirer la quintessence de tous ses joueurs. Et surtout avoir un collectif et pas seulement une somme d’individualités. Il a réussi à créer un état d’esprit et quand on voit le résultat, les CPA, la solidité que l’on a aujourd’hui, cela résume bien Stéphane Moulin. C’est un travailleur et je suis content pour lui car tout le monde adhère à son projet, à son discours et surtout les joueurs. Mais je pense qu’on ne lui rend pas assez tout le travail qu’il effectue au quotidien. Il progresse, c’est un jeune entraîneur, on ne sait pas où cela peut s’arrêter. Ce n’est pas quelqu’un qui parlera beaucoup à la presse car il n’aime pas trop ça. Ce n’est pas par prétention mais plus par humilité et car il est très réservé, mais aussi car ce qui l’intéresse c’est le terrain et les joueurs. Il préfère mettre son collectif en avant, c’est un peu le chef d’orchestre de tout cela.

 

Comme Christophe Galtier, Stéphane Moulin est très proche de ses joueurs. C’est le trait de caractère qui ressort des deux. On voit tout de suite qu’il y a adhésion quand ils parlent aux joueurs, à travers leurs regards et leurs gestes. Pour moi ce sont deux gros travailleurs, qui analysent beaucoup les adversaires et qui savent où leur faire mal. Et je pense que cela est important, car si tous les entraîneurs travaillent, eux ont ce petit truc en plus. Ils sentent les coups, ce sont des entraîneurs d’instinct, ils tentent des coups et ça marche.  Il y a le côté pragmatique et cartésien avec le travail sur le terrain, sur le plan tactique et l’observation de l’adversaire, pour autant pendant le match ils sont capables de sentir les coups. Contre Bordeaux, Stéphane Moulin a complétement changé d’organisation pendant le match car il voyait que cela ne marchait pas bien, et on a été capables de revenir au score et on a failli gagner le match. C’est une preuve d’intelligence et une qualité aussi chez un entraîneur de savoir s’adapter.

 

Le mot de la fin

 

L'ASSE reste un club qui compte pour moi, je suis content de le retrouver ce dimanche. Je me réjouis de revenir à Geoffroy-Guichard avec mon club Angers, qui plus est dans cette position-là. Beaucoup de joueurs m'ont posé des questions sur le Chaudron sur l'ambiance des deux kops, ils ont hâte de découvrir Geoffroy-Guichard. Je les sens très impatients. Pour tout footballeur, Geoffroy-Guichard est le Panthéon, peut-être après le Stade de France. Pour moi aussi ça va être sympa de découvrir ce stade fini. J'ai dit aux joueurs angevins et à Stéphane Moulin que le public ici est vraiment le 12e homme. Cela peut transcender les Stéphanois mais je pense que ce sera vraiment une belle fête. Que le meilleur gagne et bonnes fêtes de fin d'année à tous les potonautes !

 

Merci à Abdel pour sa disponibilité et aux potonautes Stéphanois, Pilou83 et Robbyherbin pour la transcription.