Ca se bouscule au (lionel) portillon. Après Lens, Lyon et Marseille, Saint-Etienne a remporté en Novembre le 4ème bonnet d’âne de la saison devant le Paris SG étonnament épargné par vos suffrages malgré une saison pour l’instant remarquablement remplie en dérapages, malentendus et autres grotesques ratés.

Lyon reste en tête au classement général avec 27pts, mais l’ASSE (19pts) et l’OM (18pts) sont à portée de bourdes ! Décembre pourrait leur permettre de « cons-bler » leur retard. A vous de trancher !

1. Racing Club de Lens

Le problème avec les vieux, c’est qu’ils finissent toujours par se laisser aller. Un bon crû de Bourgogne de derrière les fagots, deux-trois bons mots, rien de tel pour animer les fêtes de fin d’année. Guy Roux a ainsi fait dans le genre brutal à l’endroit de son éphémère amour d’été : « On m'a installé dans une énorme maison de 15 pièces, j'ai commencé par me barricader et me faire un F4. Tout était high-tech. Pour cuisiner un œuf, il fallait un CAP. Je ne m'y sentais pas bien. Mais surtout, l'équipe n'était pas bonne. Mes joueurs étaient affreusement mauvais de la tête. Ils en voulaient bien moins que mes petits gars d'Auxerre ».

Il faut cependant admettre que les derniers mois de compétition ne sont pas loin de valider les propos de l’homme qui ne veut pas porter le bonnet de l’échec du Racing. Lens est relégable, son jeu est pitoyable et l’humeur du vestiaire est au diapason si on en croit le taulier Demont :  « Quelqu'un qui rate parce qu'il tente des choses, je ne dirai jamais rien... En revanche, celui qui est là, qui n'a pas envie de bosser, qui n'a pas la joie de venir s'entraîner, ça m'énerve un peu. Je sens qu'il y a une paire de joueurs qui veulent mettre les voiles. S'ils veulent partir, qu'ils partent pour ne pas nuire au groupe. ». Règlements de comptes, jeu et résultats désespérants, pas de doute, Lens est candidat à la relégation, et très accessoirement aux RLD d’or de la saison.

2. Olympique de Marseille

La gestion de l’effectif marseillais reste un modèle. Chaque période de transferts met à jour les incohérences du recrutement de l’OM. Ainsi, arrivé cet Été en provenance de Libourne, Gragnic est parti à Troyes après n’avoir été titularisé qu’une seule fois et avoir surtout brillé par quelques tacles bien sentis à l’entrainement lui valant ce commentaire peu amène de Gerets « J'exige certes que l'on joue dur à l’entraînement. (...) Mais si l'un ou l'autre est frustré, il peut prendre sa valise et s'en aller ». Le principe d’une erreur à Marseille est de mieux la savourer en la renouvelant à l’infini : ainsi Charles Kaboré, jeune milieu de terrain également en provenance de Libourne vient de signer à l’OM en s’empressant de préciser ne pas avoir peur de la concurrence. On attend avec impatience ses déclarations en Juin prochain.

Et dans le même temps, couvert par le vacarme de l’éventuel-mais-c’est-pas-sûr-quand-même départ de Cissé, Salim s’est Arraché pour Toulouse après une moitié de saison aussi discrète que celle du tacleur libournais. Moralité, si la lessiveuse marseillaise marche à plein, le compteur points reste à sec.

3. FC Metz

Francis De Taddéo, véritable Slavo Muslin du 21e siècle est l’auteur d’une déclaration qui mérite plus d’écho que la très faible exposition médiatique du club lorrain ne lui a offert sur le moment "Cela me ferait plaisir de continuer, a-t-il annoncé après la défaite à Lorient (0-2). Je ne vois pas pourquoi je partirai car je pense que j'ai bien fait mon métier". 7pts en 19 matchs, c’est quoi mal faire ton métier Francis ? On est là bien au-delà de la connerie footballistique traditionnelle. C’est du surréalisme, un moment de délire digne du fameux « j’ai menti de bonne foi Monsieur le juge » prononcé par Tapie en 1993.

Ses indemnités de licenciement s'élèveraient à 1,2 millions d'euros, raison maintes fois évoquée pour expliquer la confiance trop longtemps renouvelée à l’entraineur messin. Molinari se fait vieux et ne sait plus trancher. Il a fini par s’y résoudre, mais bien trop tard, et ça lui coûtera bien 1,2 M€. On en revient là au tout venant de la connerie. Ah Francis, tu nous manques déjà.

4. Paris St Germain

Paris est probablement rentré dans les annales avec une demi-saison sans gagner à la maison. Malgré cette statistique effarante, le menhir breton, et ses tâtonnements coupables, reste debout, ce qui est en soi aussi étonnant que la mauvaise série sportive. Bref Paris surprend son monde par sa gestion de la crise. Reste, en marge des difficultés sportives, les débordements aussi attendus que condamnables de supporters ayant choisi Rothen comme bouc émissaire. La plus fameuse tête à claques du championnat a eu droit à quelques visites inamicales à son domicile, ce qui, nouvelle surprise, n’a pas l’air d’affecter le rendement du david beckham du pauvre.

5. Stade Rennais

Rennes est agaçant. Et pas que pour ses supporters. Agaçant parce que bourré de pognon. Agaçant parce qu’il nous fait toujours la même fausse joie en faisant mine de sombrer avant de se relever. Agaçant parce que Dréossi reste à mes yeux ce joueur laborieux et méchant qui a mis un terme à la carrière de Guy Clavelloux un soir à la Bocca. Alors raison de plus pour se gausser de son recrutement raté (Pagis, Emerson acheté 5M€ cet été et reparti sans avoir joué un match) et de stats minables pour qui compte dans son effectif Briand, Wiltord, Pagis, Emerson and Co : pas un joueur à plus de 3 buts à la trêve. Et Dréossi de s’interroger : «J'ai ma part de responsabilité sûrement. Je ne peux pas dire le contraire. On a peut-être mal considéré le poids de la Coupe d'Europe sur l'effectif. Des erreurs, tout le monde en fait mais je ne pense pas que les miennes aient eu d'impact sur les résultats ». Un diagnostic detaddéesque en moins franc, et en plus malin : en effet, Dréossi a eu la bonne idée de blinder son contrat. Je suis mauvais comme entraineur ? Pas grave je suis aussi manager général à mes heures. Trop fort.

Et maintenant, à vous de jouer : http://www.poteaux-carres.com/rld.php