Pour ce très attendu HLM (Huitième Loin de Milan), les Verts iront, contre toute attente (!), en Allemagne hanséatique. L’épopée UEFA est toujours en marche. C’est fantastique.

Putain ce qu'il est Brême, mon HLM

Fantastique, car les Verts sont toujours invaincus en Europe. Fantastique, car les grands spécialistes du football de l’Hexagone ne nous voyaient pas passer le salon de l’auto.. Et puis, il y avait malgré tout, ces huitièmes de finale annoncées face à l’ogre Milanais, lesquels auraient plié l’affaire dès le match aller, cela va de soit.... Il en sera peut-être tout autre pour cette double confrontation nord-germanique face au Werder de Brême. Ce club vert et blanc est moins huppé que les rossoneri. Cela suffira t-il pour envisager le quart de nos rêves ?

Un Prussien égal 4
Revenons aux débuts. En 1899, est fondé le Fussball Verein Werder Bremen. D’emblée, ce club jouit d’une réputation élogieuse dans les championnats locaux. A l’époque, l’Allemagne n’est pas encore l’Allemagne et Brême évolue en Prusse. En 1920, on est alors en Allemagne et le FV Werder se mue en club omnisport avec quatre disciplines, football, handball, athlétisme et tennis. Il devient le Sport Verein Werder Bremen.
Dans les années 30 et 40, le Werder continue de faire fureur, si l’on ose dire, en ligue régionale nord du Reich.
En 1945, le SVWB fusionne avec le TV Vorwärt et le club nautique Freie Schwimmen. Le Werder garde ses couleurs vertes et blanches, mais change de nom pour le TS Werder 1945 Bremen. C’est pas terrible comme nom. L’année suivante, on change encore et le club devient le SV Grün-weiss 99 Bremen, pour quelques semaines seulement ! Retour au SV Werder, et puis c’est tout.

Otto Rehhagel et Brême brame
En 1961 , le Werder remporte son premier titre, à savoir, une coupe d’Allemagne. Avec la partition du pays (RFA à l’ouest, RDA à l’est), la Bundesliga voit le jour en 1963. En 64, le Werder devient champion de RFA.
Puis, le club vivote, jusqu’à descendre en D2 en 1981. Revient alors Otto Rehhagel, entraineur en 1976. Et quand Otto Rehhagel, ça s’entend ! Brême brame et sort de la brume. Après de nombreux podiums, le club est sacré champion de RFA en 1988 avant de remporter la coupe des vainqueurs de coupe face à Monaco en 92.
Après 1995 et le départ de Rehhagel, le Werder retourne à l’anonymat.
Ancien défenseur du Werder, Thomas Schaaf en devient l’entraîneur en mars 1999. Le club remonte la pente, réalisant notamment un doublé coupe-championnat en 2004. Si bien qu’en 2005, le Werder de Brême dispute la ligue des champions pour se faire sortir sévèrement par un obscur club français de Rhône-Alpes. Néanmoins, le Werder demeure européen sans discontinuer depuis cette récente période.

Au final, que penser de la double confrontation teutonique à venir ? Bien sûr, croiser le fer contre les Ronaldinho, Kaka, Pierlo et consorts constituait un défi alléchant. Mais face à la pléiade d’internationaux que sont Naldo, Fritz, Mertesacker, Baumann, Diego, Ozil, Jensen, Frings, Rosenberg, Hunt ou Pizarro, les Verts n’ont peut-être pas perdu au change du prestige. Le challenge offert est tout aussi intéressant. Un HLM avec ascenseur pour les quarts, ça se prend, non ?

Les stats qui font peur

L’Allemagne ne réussit pas tellement à l’ASSE, il faut bien en convenir. On retiendra les victoires contre le Bayern et l’exploit à Hambourg. Cela ne nous rajeunit pas. En huit confrontations, les Verts se sont qualifiés à deux reprises contre des clubs allemands : le Bayern en 69 et Hambourg en 81.
On compte six éliminations contre le Bayern (1975 en 1/2 et 1976 en finale), contre le Dinamo Berlin (tour préliminaire de C1 en 1981), Nuremberg (défaite en 1962 en 1/8e), Cologne (défaite en 1971 en coupe de l'uefa) et Mönchengladbach (1-4 en C3 en 1980).