Chaque équipe a su marquer contre le cours du jeu. Des Verts à réaction ramènent un bon point de Bretagne.


L’équipe

Deux forfaits de taille chez les Verts : Jérémy Clément, donc, mais aussi Brandao, dont on a suffisamment répété l’importance dans le dispositif de Christophe Galtier. Le technicien stéphanois apporte les deux réponses attendues : Guilavogui en 6, et Aubame en pointe. Dans la rotation des milieux et des ailiers, c’est Cohade et Hamouma qui goûtent du banc. Pour le reste, aucune surprise.


Le déroulement

A Rennes également, pas de réelle surprise. Boye est finalement opérationnel en défense centrale, tandis que Danzé est préféré à Foulquier en latéral droit – cela se révèlera un choix excellent. Devant, Antonetti fait confiance à Diallo plutôt qu’à Cheick Diarra pour, avec Féret, Pitroipa et Erding, harceler la défense verte.

Harceler, c’est le mot : le pressing rennais est enclenché le plus haut possible sur le terrain pour empêcher les stéphanois de relancer proprement – avec une individuelle de Féret sur Guilavogui ; ce duel-là sera l’une des clés du match. Après un round d’observation de dix minutes environ marqué par un but refusé justement à Rennes pour une faute de Boye sur Ruffier, les Verts prennent la mesure.

A la demi-heure, ça pouvait être plié…

En effet, Bodmer, intelligemment, se porte très régulièrement au niveau de Guilavogui pour faciliter la relance. Cela permet de crééer le surnombre ; de plus, l’ancien parisien a une qualité de passe longue remarquable. Avec un Aubame très mobile pour prendre la profondeur, la défense rennaise souffre. Ajoutez à cela la « spéciale piston » (un attaquant décroche, attirant un défenseur ; un milieu piston prend l’espace libéré et est servi par le porteur du ballon) et la capacité à travailler en passes redoublées dans de petits espaces aux abords de la surface rennaise, et vous obtenez une domination verte qui se concrétise par des opportunités de marquer (11’, 12’, 16’, 19’, 27’). En vain.

En face, les Rennais privilégient un jeu direct, et s’en remettent à la capacité de Pitroipa et Féret à faire la différence par leurs dribbles et leurs courses croisées. A la 13’, Danzé a tout le temps pour lancer Pitroipa dont la frappe est dégagée par un Bayal vigilant – action annonciatrice de l’ouverture du score. On notera également le jeu en pivot d’Erding, très différent de celui de Brandao, par exemple, en cela qu’il a lieu quasi exclusivement à ras de terre.

Ce qui devait arriver arriva

Le temps fort passe. Sainté n’a pas trouvé la faille, et commence à marquer le coup ; les montées balle au pied successives de Bayal et de Perrin n’y changent rien. Des espaces se créent, et Rennes ouvre la marque contre le cours du jeu sur coup de pied arrêté (44’). Les Verts réagissent de suite : Lemoine n’appuie pas assez sa frappe, ce qui ne sera pas le cas de Mollo qui égalise (45+1). A la mi-temps, les Verts peuvent regretter ce score de parité.

La deuxième période commence sur des bases similaires, mais grâce à une triple faute défensive verte, Rennes reprend l’avantage (51’). Ce but va mettre un coup sur la tête des stéphanois, qui vont alors subir le match et concéder beaucoup d’occasions franches. Il faut dire que Féret a pris l’ascendant sur Guilavogui et est en train de faire basculer la rencontre.

Bodmer avant-centre

Le 3-1 est alors tout proche. Féret, Danzé et Erding manquent des balles de but. Les stéphanois font le dos rond, Ruffier est décisif. Aubame et Gradel permutent ; ce dernier, maintenant avant-centre, est sollicité deux ou trois fois dans le dos de la défense rennaise – sans résultat. A la 63’, Galette effectue son premier changement : Gradel, pas en réussite, est remplacé par Cohade. C’est le prélude à une réorganisation inédite, avec Cohade et Lemoine en pistons, Mollo et PEA en ailiers et surtout Bodmer en avant-centre : le résultat est immédiat, 2-2 à la 64’.

Après cette égalisation contre le cours du jeu, le rythme retombe. Hamouma remplace Mollo. Le triangle du milieu glisse ; Lemoine vient au niveau de Guilavogui, Cohade passe 10. Comme souvent dans ce cas, Sainté se place plus bas sur le terrain. Rennes garde le ballon, mais ne se montre que timidement dangereux – et encore, seulement sur coup de pied arrêté. Quand Féret se blesse, Rennes laisse même la conduite du match aux stéphanois qui ne peuvent en profiter, sans doute vidés. Bodmer sort à la 88’– son intérim en avant-centre se révèle peu significatif ; trop juste physiquement, il n’aura pas réussi à beaucoup peser. Aubame reprend l’axe et laisse l’aile gauche à l’entrant, Ghoulam. Plus rien de significatif ne se passera.



Les buts

44’, Danzé - Rennes 1-0 Sainté

On ne commentera pas le corner, mais l’action qui l’a amené. Sur une longue relance stéphanoise, Danzé gagne son duel le long de la ligne sur Mollo et peut partir balle au pied. Le problème, c’est que Bodmer, le milieu piston qui pourrait couvrir, avait anticipé une remise de Mollo et s’était porté vers l’avant. Danzé a donc un boulevard devant lui, que ni Brison (retenu par Pitroipa) ni Guilavogui (retenu par Féret) n’osent venir boucher. A 25 mètres plein axe, l’ex futur stéphanois sert à merveille Erding, dont la course croisée a pris de court la défense stéphanoise. Ruffier sort le grand jeu ; mais sur le corner qui suit…

45’+1, Mollo – Rennes 1-1 Sainté

Rennes vient de marquer. Sur l’engagement, Lemoine, à la réception d’un centre, frappe trop mollement pour inquiéter Costil, et est victime au passage d’un coup. L’arbitre lui demande de sortir du terrain. Lorsqu’il revient sur la pelouse, tout le monde l’a oublié…sauf un coéquipier qui lui passe la balle. Tout seul, à 40m, le long de la ligne de touche, Lemoine a tout le temps d’ouvrir pour Aubame, qui contrôle de la poitrine. Mollo sans réfléchir tape et marque. Spontanéité, efficacité.

51’, Féret – Rennes 2 – 1 Sainté

Pitroipa porte la balle : personne ne le presse. Guilavogui oublie Féret dans son dos. Bayal joue le hors-jeu à contre-temps. Manque d’agressivité, relâchement du marquage, mauvais alignement de la défense : trois fautes graves, qui permettent à Féret de réaliser une pichenette de toute beauté devant un Ruffier impuissant.

64’, Aubameyang – Rennes 2 – 2 Sainté

Cohade, qui touche un de ses premiers ballons, est le long de la ligne de touche, côté gauche. Petite balle piquée pour Lemoine, qui transmet sans contrôle dans la course de Mollo en plein débordement. Décalage créé grâce à un très beau jeu en triangle, qui oblige un défenseur central rennais à venir couvrir. Reste à voir ce qui se passe dans la surface : 2 contre 2. Bodmer, dorénavant avant-centre, monopolise l’attention de l’autre défenseur central au premier poteau. Derrière lui, Aubame, venu prêter main forte, démontre une nouvelle fois son instinct du déplacement en passant devant Mavinga. Le centre de Mollo est parfait ; plat du pied, sécurité. A 5 mètres du but, Costil ne peut rien.