Avant de faire son retour à Geoffroy-Guichard samedi soir, Julien Sablé a répondu aux questions des potonautes. Découvrez le premier volet de cet entretien ! 


Quatre entraîneurs en un an et demi à Lens, deux entraîneurs en moins d'un an à Nice... Tu attires l'instabilité ? (Julien)

Je ne pense pas attirer l’instabilité même si je l’ai connue lors de ma première saison lensoise. A l’époque tout s’est mal goupillé. Il y a eu des changements d’entraîneurs, on a connu pas mal de déboires et tout ça s’est soldé par une relégation en L2. Mais la saison dernière, ça s’est beaucoup mieux passé. Jean-Guy Wallemme a obtenu des résultats probants et je suis content de retrouver les Sang et Or en Ligue 1. A Nice, on ne peut pas parler d’instabilité. Frédéric Antonetti a eu le sentiment d’être arrivé à la fin d’un cycle, il a choisi de relever un nouveau challenge dans un club doté de moyens supérieurs.

Quel effet ça vous fait le départ du berger Corse, à David et à toi ? Trahison or not ? (Matrick)

Ce n’est pas une trahison. On comprend et on respecte son choix. On sait ce qu’on lui doit. Le foot est ainsi fait qu’un entraîneur peut éprouver le besoin de se lancer de nouveaux défis dans de nouveaux environnements. Frédéric Antonetti est resté plusieurs années à Nice, il a obtenu de bons résultats avec les Aiglons. Il a acquis une certaine aura et il a eu l’opportunité de rejoindre un club européen très structuré. Qui peut le blâmer ?

Regrettes-tu le départ d'Antonetti à Rennes ? (dronchau)

Non, pas du tout. Je ne savais pas en rejoignant Nice qu’il allait s’en aller à la fin de la saison. On a vécu une deuxième partie de saison compliquée. L’élimination par Vannes en demi-finale de coupe a fait du mal à beaucoup de monde. On a eu du mal à s’en remettre, un ressort s’est cassé et je pense que ça explique en partie le choix de Frédéric Antonetti.

Il t'a proposé de l'accompagner à Rennes ? (Julien)

Non. Avant qu’il parte, on a discuté bien sûr. Il m’a dit qu’il était désolé car il n’avait pas de prévu de partir au moment où j’ai signé à Nice. Mais mon sort n’est pas lié au sien. C’est le club qui me désirait, pas uniquement Frédéric Antonetti. Il est parti sous d’autres cieux mais on continue de me faire confiance ici. Je me sens bien à l’OGC Nice.

Comment décrirais-tu Didier Ollé-Nicolle, ton nouvel entraîneur ? (Julien)

Il est encore méconnu du grand public mais il plairait aux supporters stéphanois. Il est bourré de talents. Il a mis du temps à arriver en Ligue 1 mais c’est quelqu’un de passionné. On le sent déterminé à réussir ici. Il a un projet, le sens de l’observation et une grande confiance en lui. Il nous fait beaucoup bosser. C’est un entraîneur porté sur la stratégie. Dans sa carrière d’entraîneur, il a réussi pas mal de montées et quelques jolis coups en Coupe. Je me souviens qu’il nous avait éliminés quand il entraînait Nîmes. C’est un entraîneur méticuleux féru de tactique.

Quelles sont les différences avec Frédéric Antonetti ? (Julien)

Il n’y en pas tant que ça en fait ! Ils ont tous les deux une personnalité bien trempée, un gros caractère. Didier Ollé-Nicolle est quand même moins directif que Frédéric Antonetti mais il me semble davantage axé sur la stratégie.

Penses-tu que les joueurs soient moins a l'écoute de Ollé-Nicolle du fait de son inexpérience du haut niveau ? (melkyor)

Pas du tout, même si j’ai senti que c’était la grande interrogation des médias quand il a été nommé pour succéder à Frédéric Antonetti. Didier Ollé-Nicolle est respecté et écouté. Il découvre la Ligue 1, certes, mais son CV est loin d’être nul ! Et on s’est rapidement rendu compte qu’on avait affaire à un grand professionnel. La préparation qu’il a concoctée est un signe qui ne trompe pas. Il n’y a pas d’improvisation avec lui. Tout est préparé, réfléchi.

Repartez-vous sur le même schéma tactique que celui employé l'année passée ? (melkyor)

Le schéma dépend des joueurs que tu as à ta disposition. La tendance actuelle est au 4-4-2 mais elle peut évoluer en 4-5-1 avec un numéro 10. On peut jouer également en 4-3-3 avec un trident inversé. Notre schéma tactique n’est pas figé. Mais l’idée de jeu ne varie pas. Il s’agit d’être compacts, conquérants et de se projeter rapidement vers l’avant.

Penses tu que Nice sera ton dernier club ? (dronchau)

J’en sais rien. Quand j’ai signé à Lens pour quatre ans, je pensais m’inscrire dans la durée chez les Ch’tis. J’avais acheté une maison. L’instabilité que j’ai connue là-bas ne me ressemble pas. La preuve j’ai passé douze ans à Sainté. Par nature, j’ai besoin de temps pour m’épanouir pleinement dans un club. Même si j’ai vécu des moments difficiles dans le Pas-de-Calais, je pense quand même avoir laissé une bonne image en quittant Lens. Désormais j’aspire à la stabilité et je pense l’avoir trouvée en rejoignant l’OGC Nice.

Quelle sera la révélation niçoise cette année ? (dronchau)

Je mettrais bien une pièce sur Chaouki Ben Saada. Il peut franchir un cap cette saison. Il vient de faire une super préparation, il est pétri de talents. On a également de jeunes joueurs ghanéens prometteurs.

Chaouki Ben Saada pouvant évoluer à ton poste, une place de titulaire n'est pas assurée.
Ne crains-tu pas trop la concurrence ? (derrickhunter)


Chaouki est un milieu offensif, on ne joue pas au même poste ! Je suis plutôt en concurrence avec Olivier Echouafni, David Hellebuyck, Emerse Fae et un ou deux jeunes. Je le vis bien, la concurrence fait partie du sport de haut niveau. Je suis habitué à ça. L’entraîneur fera ses choix en fonction de nos qualités respectives et de notre complémentarité. Je crois en moi mais il faudra que je démontre constamment que j’ai ma place. Je n’ai pas de joker. Je n’ai plus le droit à l’erreur dont je bénéficiais à Sainté du fait de mon statut et des valeurs que je représentais.

Penses-tu être titulaire dans le onze de l'équipe type de Nice cette année ? (envert94)

Je n’en sais rien. Dans le haut niveau, tu dois te remettre en question à chaque match pour démontrer que tu peux postuler au onze de départ. Tu n’as aucune garantie, sauf si tu fais partie des cadres incontestables. Je ne pense pas avoir encore ce statut. Par ailleurs, je pense que l’entraîneur n’alignera pas forcément le même onze de départ à chaque match. Le foot est devenu très physique, tous les joueurs de l’effectif peuvent avoir un rôle à jouer au cours de la saison. A Lens puis à Nice, j’ai joué près d’une trentaine de matches la saison passée, soit en tant que remplaçant, soit en tant que titulaire. J’espère avoir du temps de jeu cette saison, les matches de préparation se sont bien passés et je me sens bien.

Avec quel joueur niçois t'entends tu le mieux ? (dronchau)

David Hellebuyck. J’ai passé du temps avec lui à Sainté, je l’ai retrouvé avec plaisir à Nice, comme Vincent Hognon d’ailleurs. Avec David, on fait chambre commune depuis cette année. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup.

Quels sont tes objectifs à titre personnel cette saison ?(envert94)

Je souhaite m’épanouir dans cette équipe et apporter ce qu’on attend de moi. J’ai le sentiment que le club compte sur moi. Le courant est bien passé avec le nouvel entraîneur. Il a suivi mon parcours avec attention, notamment quand je jouais avec les Verts. Il m’a demandé d’être le Julien de Sainté avec l’expérience en plus. Je crois en moi et je me sens capable de tenir ce rôle. Même si j’ai été parfois décrié et que j’ai un peu galéré à Lens, j’ai pris de la bouteille et je me sens bien dans ce groupe niçois. J’ai l’impression de m’inscrire dans un projet commun et ça me plaît.

Quels sont vos points faibles selon toi ? Vos points forts ? (Tom)

On a parfois tendance à jouer sur un faux rythme, ça peut nous jouer des tours car quand ça arrive on se met en difficultés. On l’a vu lors de certaines séquences de nos matches amicaux de préparation, y compris lors du dernier qu’on a pourtant gagné 3-0 à Gênes. Quand on arrive à être conquérants et compacts, on est dangereux car on a des attaquants qui allient vitesse et technique. Un autre point fort à mon avis est notre bloc défensif. Nos quatre mecs de derrière sont de vrais défenseurs dans l’âme, avec eux on peut partir à la guerre !

A tes yeux, quel stade dégage la plus grande ferveur : Bollaert, Geoffroy-Guichard ou le Ray ? (dronchau, ébène )

Le Stade du Ray souffre de la comparaison avec Geoffroy-Guichard et le Stade Bollaert car il est un peu vétuste et d’une capacité plus faible. Mais le public niçois est chaud, il y’a eu de supers ambiances la saison passée lors des grosses affiches. Pour l’instant, le Chaudron reste un ton au-dessus. Les Magic Fans et les Greens Angels mettent une grosse ambiance. A Lens il y a également beaucoup de ferveur. Mais les supporters lensois sont quasiment tous de la Région de Nord-Pas-de-Calais. Saint-Etienne a cette particularité d’avoir des supporters dans toute la France. Nice a un ancrage beaucoup plus localisé, mais j’ai découvert au fil du temps que ce club a une forte identité. Les Nissarts sont fiers de leur club. Je sais que les relations entre supporters stéphanois et supporters niçois sont tendues. Pourtant, ils ne sont pas loin d’avoir les mêmes valeurs. En tout cas, ils ont un point commun : ils aiment leur club, ils sont fiers de leur club.