Ancien joueur et recruteur des Verts, l'entraîneur strasbourgeois Thierry Laurey s'est confié à Poteaux Carrés avant de faire son retour à Geoffroy-Guichard ce samedi soir à l'occasion de la troisième journée de Ligue 1.
Dans quel état d’esprit abordes-tu ton retour à Geoffroy-Guichard ?
Comme tous les retours que j’ai faits à Geoffroy-Guichard. C’est un stade pour lequel j’ai un sentiment particulier. À Marseille, le stade a été complètement transformé par rapport à l’époque où j’ai joué au Vélodrome. Je n’ai plus tout à fait le même sentiment quand j’arrive à Marseille. À Saint-Etienne, même si le stade a été refait, il a gardé à peu près la même structure. Le Chaudron me rappelle toujours des souvenirs. Quand je rentre, je me dis « tiens, dans ce but-là j’ai marqué ! » Je crois que j'ai toujours marqué à droite, devant la tribune Jean-Snella. Bon, tu me diras, je n’ai pas marqué des tonnes de buts. Surtout je revois des gens que je connais bien, d’une part de l’époque où j’ai joué mais aussi de la période où j’ai travaillé en tant que recruteur. Ça fait toujours plaisir de retrouver ces gens et de discuter un petit peu avec eux.
Effectivement, tu n'as pas marqué des tonnes de buts à Geoffroy. Mais t'en as mis un à gauche devant la tribune Charles-Paret, contre Auxerre. Le dernier de tes quatre pions dans le Chaudron, c'était hélas contre les Verts. Sur cette action, t’avais bien été aidé par la feinte un peu bizarre du gardien, non ?
Non, ce n’est pas le gardien, c’est moi qui lui ai fait la feinte. Tu m’enlèves tous les mérites que j’ai, c’est incroyable ! (rires) C’est LE but de ma carrière et tu le rabaisses au niveau d’un but banal. C’est incroyable ! Non mais bon, c’était mon copain Gilbert Ceccarelli dans les buts. Je me souviens qu’on avait souffert mais que Franck Rizetto avait ouvert le score, j’ai marqué le but du break en toute fin de match.
Six joueurs formés à l’ASSE (Potillon, Aulanier, S.Santini, Mannucci, Harchèche, Bastou) et 8 joueurs formés au MHSC (Baills, S.Blanc, Bonnissel, Rouvière, Delaye, Rizetto, I.Bakayoko, C.Sanchez) avaient pris part à cette rencontre. Quid de la formation aujourd’hui dans ton club ? Est-ce un pilier important dans la politique sportive du Racing ?
Oui ! Le seul problème, pour nous, c’est que le centre de formation a rouvert seulement il y a trois ans. Donc forcément quand tu fais venir des gamins de 14 ou 15 ans et que ça ne fait que trois ans que tu les as fait signer, il faut leur laisser un peu de temps. Aujourd’hui, tout doucement, on a eu la chance de choper quelques garçons en post-formation : Youssouf Fofana, Mohamed Simakan, Kévin Zohi… Anthony Caci était au club, c’est le seul qui était déjà là à l’époque où Strasbourg n’avait pas encore retrouvé le statut pro. Cela doit faire six ans qu’il est là et aujourd’hui il joue.
On a d’autres jeunes joueurs plus jeunes qui arrivent tout doucement. Benjamin Besic par exemple. Mais ce sont des gamins qui ont 18 ans. Il faut leur laisser un peu de temps, ça va venir tout doucement. Le travail est fait au centre de formation, on a tout ce qu’il faut mais il faut se montrer patient et attendre que les jeunes arrivent à maturité. Il faut qu’on arrive à maintenir le club pour que ces garçons puissent goûter un jour à l’élite. Il est évident que Strasbourg a toujours eu une vocation de club formateur. Les Dacourt, Gameiro, Schneiderlin ont été formés au club.
La formation est particulièrement mise en avant à l’ASSE ces derniers temps, quel regard portes-tu sur les jeunes Verts ?
Je trouve ça très encourageant. Les Verts ont gagné la Gambardella en 2019, il y a une très belle génération. Les dirigeants se sont appuyés dessus et c’est une très bonne chose. Il y a une redistribution des cartes, mais comment dire… C’est un peu ça le problème en France. Il faut qu’on ait des problèmes financiers pour qu’on change un peu de politique et qu’on arrive à une politique qui nous convient peut-être un peu mieux. Sainté a toujours formé des tonnes de bons joueurs donc on se doit de respecter ça.
Les Saliba, Fofana, Nordin, etc – je m’excuse pour ceux que j’oublie – ce sont des joueurs de grande qualité qui sont sortis dernièrement du centre de formation. Il est évident que le club doit fonctionner par rapport à ça. On s’aperçoit que lorsqu’il y a un petit accident industriel, on est bien content qu’il y ait des jeunes du centre de formation qui ont des qualités. Ce que je dis n’est pas valable que pour Saint-Etienne du reste. Tu évoquais Montpellier tout à l’heure, c’était un peu le même cas. Le club avait eu des petits problèmes financiers car les dirigeants avaient été un peu gourmands à l’époque. On s’est retrouvé dans une situation où on ne pouvait plus aller chercher des joueurs de renom à droite ou à gauche. On a fait confiance aux jeunes joueurs.
Une chose importante quand même, c’est qu’il y a certes eu une confiance accordée aux jeunes joueurs mais aussi la volonté de les encadrer par cinq ou six cadres. À Montpellier, c’étaient Michel Der Zakarian, Thierry Laurey, Bertrand Reuzeau, Philippe Périlleux, Fabrice Divert. C’étaient des gens qui aimaient leur métier, qui aimaient leur club et qui faisaient tout pour que ces jeunes-là progressent. Quand tu es entouré de jeunes de qualité, ça apporte une certaine émulation mais aussi beaucoup de vie, d’enthousiasme dans l’équipe. C’est ce qui nous avait permis d’aller en finale de Coupe de France.
À Sainté, on a aussi des cadres pour entourer les jeunes. Mathieu Debuchy par exemple.
Bien sûr ! C’est pour ça que te disais qu’il faut de bons cadres, des garçons qui vont bien guider leurs partenaires. Mathieu Debuchy est effectivement un bon exemple. Quand les cadres sont à la hauteur et hyper professionnels, les jeunes vont joueurs les yeux fermés, il n’y a pas de problème ! Regarde aussi un gars comme Jessy Moulin. Ce n’est pas le mec qui a 500 matches en pro mais on ne peut pas lui enlever son expérience et son exemplarité. Sainté peut également compter sur des garçons comme Timothée Kolodziejczak et Romain Hamouma. Ce sont un peu les leaders, les anciens de cet effectif.
À côté d’eux il y a des jeunes joueurs avec plein de talent. Mais t’as beau avoir plein de talent, il y a des jours où c’est plus difficile que d’autres. Et c’est dans ces moment-là que tes anciens vont prendre la main, recadrer, remettre les choses en place. Moi je trouve que cette politique-là est très, très bonne, notamment pour un club comme Saint-Etienne. Si c’était Marseille, je te dirais non parce qu’à l’OM, il faut qu’il y ait des stars. Paris, même chose, il faut qu’il y ait des stars. Et pourtant Dieu sait qu’ils ont une formation de très haut niveau. Mais il faut quand même des stars au PSG. On s’aperçoit que la majorité des gamins qui partent du centre de formation réussit.
On a bon espoir que ce sera le cas d'Adil Aouchiche !
Exactement ! Ce sont des pioches qui sont très, très bonnes. Il y a moins de risque car on sait qu’à la base il y a beaucoup de talent. Donc normalement ça doit passer. En tout cas moi je trouve ça bien ce que fait Saint-Etienne en ce moment.
L’ASSE a recruté également des jeunes peu connus qui évoluaient dans des divisions inférieures, ça t’inspire quoi ?
Cela prouve que lorsqu’on travaille bien, on peut trouver de très bons joueurs dans des divisons inférieures. Après, il faut que ces joueurs-là soient à l’écoute. S’ils étaient dans une division inférieure, c’est qu’il y avait forcément une raison. Il faut qu’ils travaillent et qu’ils saisissent leur chance surtout. Il faut leur donner leur chance à un moment, bien entendu, mais cette chance, elle se mérite. Un joueur doit faire les efforts pour montrer qu’il mérite une chance, et quand il l’a, il doit la saisir. C’est aussi simple que ça.
Yvan Neyou, quand il a joué en finale de Coupe de France, ça a été une agréable surprise à mes yeux. Franchement, je l’ai trouvé très intéressant. Je trouve qu’il a fait également un bon match contre Lorient. Pour être honnête, c’est un joueur que je ne connaissais pas. Jean-Philippe Krasso, je l’avais déjà vu jouer en Coupe de France donc j’avais déjà vu à quoi ça correspondait. Des joueurs comme Yvann Maçon, qui jouait à Dunkerque, ce sont des bonnes surprises. De là à dire qu’ils vont faire 38 matches, c’est autre chose.
Mais quoi qu’il en soit, quand on fait appel à ces joueurs, on veut qu’ils soient performants. C’est un peu ce que l’on a fait au niveau de la post-formation. C’est vrai qu’on pioche en National, par exemple on est allé chercher Mehdi Chahiri au Red Star. On pioche beaucoup en L2. Quand tu n’as pas tous les moyens requis, t’es bien obligé d’être un peu plus malin et de prendre des risques quelquefois. D’une certaine façon ces risques sont limités car ce ne sont pas des sommes qui sont trop importantes, il faut être honnête ! Mais c’est quand même prendre des risques sur le plan sportif en disant : « moi j’y crois et ça peut se faire. »
Nous à Strasbourg on a la chance de travailler avec un responsable du recrutement qui est performant à ce niveau-là. Il s’appelle Loïc Désiré. On s’entend très bien. Quand il sent un coup, on lui dit « vas-y, si tu le sens, il faut le faire, il n’y a pas de problème ! » C’est après à moi de faire travailler les gens pour les amener là où on pense qu’ils peuvent aller.
Le Chaudron n’accueillera hélas qu’une petite chambrée, contexte sanitaire oblige. Tu vis ça comment ?
Comme un handicap. Forcément ! Saint-Etienne et Strasbourg sont certainement deux des clubs les plus impactés car il y a une ferveur populaire dans ces deux villes. Je ne dis pas que dans d’autres villes il n’y a pas de ferveur, je dis simplement que d’un point de vue sportif et d’un point de vue économique, l’ASSE et le Racing Club de Strasbourg sont assurément deux des clubs les plus impactés cette saison, au même titre que Lens et l’OM. C’est embêtant car on a des clubs populaires qui comptent réellement sur cette ferveur pour combler le delta qu’on peut avoir sur certaines équipes. J’ai mesuré cet effet du douzième homme, à Saint-Etienne comme à Strasbourg. C’est une évidence. On sait très bien que c’est un gros handicap pour nous cette année.
Ton équipe a perdu ses deux premiers matches de championnat. C'est lié au fait que le Covid a particulièrement perturbé votre préparation.
Ce n’est pas la seule explication de cette entame difficile mais c’est la raison majeure, il faut être honnête. Nous on ne veut pas se réfugier derrière ça même si forcément ça a eu un impact. Quand tu te retrouves à trois semaines de la reprise avec 11 ou 12 joueurs à l’entraînement pendant qu’il y en a d’autres qui sont à l’isolement. Quand t’es obligé de séparer ces 11 ou 12 joueurs en groupes de 3 ou 4… Ce n’est pas forcément la meilleure des préparations. Quand t’es dans une période où tu dois jouer trois matches amicaux et qu’ils sont tous remis, c’est toujours embêtant ! On savait donc que le tout début de championnat serait compliqué pour nous.
Malgré tout, on a bien débuté le championnat car on a fait une très bonne première mi-temps à Lorient notamment. On a tout verrouillé, c’était très bien fait, on menait 1-0, on avait aucune raison de craquer mais on a craqué sur des erreurs assez incroyables. C’est d’abord la préparation tronquée qui nous pose un problème mais il est évident qu’on a fait aussi quelques erreurs assez inhabituelles chez nous. Du coup ça nous a plombé un peu le début de championnat. Contre Nice, même chose ? Nice a tiré trois fois au but dans le match. Je ne te parle pas de tirs cadrés, je te parle de tirs tentés. Et les mecs ont marqué deux buts ! On n’est pas assez réaliste derrière, pas suffisamment rigoureux. Devant, on ne se crée pas suffisamment d’occasions, il faut le reconnaître.
Là, tout est en train de revenir un peu à la normale et il ne faut pas que l’équipe pense que ça va être compliqué ou quoi que ce soit. On doit avoir confiance en nous et aussi vis-à-vis des partenaires. On se doit de retrouver une certaine forme de rigueur. Après, il est évident qu’on a des blessés en ce moment qui nous posent de petits problèmes. On a fait un match amical pendant la trêve internationale contre Stuttgart. Même si on a l’a perdu, je trouve qu’il y a eu de très bonnes choses notamment sur le plan offensif. Il est important pour nous d’essayer de capitaliser là-dessus.
Tu souhaites recruter en priorité un numéro 6. As-tu tenté d’enrôler Yann M’Vila ?
Non, non, non, tu sais bien que ce n’est pas possible ! (rires) Il y a des choses qui peuvent être envisageables, il y a des choses qui sont réalisables et il y a des choses qui sont impossibles pour nous. Yann m’Vila, c’était tout bonnement impossible pour nous. Justement, on a eu pas mal de dossiers aujourd’hui. Le dossier de ce type de joueurs, on en a eu pas mal. Largement une dizaine, sans problème ! Mais c’est à un tarif démentiel. Pour nous c’est inenvisageable.
Du coup vas-tu te rabattre sur ton ancien coéquipier stéphanois Yvon Pouliquen, qui a entraîné comme toi Strasbourg d’ailleurs ? C’était un bon milieu défensif, il a peut-être envie de rechausser les crampons…
Je ne pense pas qu’Yvon acceptera de nous rejoindre (rires). Il est heureux dans sa Bretagne et je pense qu’il n’a pas vraiment envie de sortir de sa « retraite » bretonne. Je sais qu’il est devenu agent de joueurs et qu’il habite à côté de Lorient. Son retour à Strasbourg n’est pas d’actualité.
Et si c’était toi la solution à ce poste ? Tu l’as occupé il y a quelques années, non ?
Pas tout à fait. J’étais défenseur central ou milieu relayeur, je ne jouais pas en sentinelle devant la défense. Je n’avais pas forcément toutes les qualités requises pour ça. J’étais plutôt un joueur qui courait beaucoup, un relayeur. Un numéro 8, un "box to box" comme on dit aujourd’hui car c’est l’expression à la mode. Je tiens à rassurer nos supporters, je ne compte pas me faire jouer. On cherche un profil bien précis. Un garçon comme Yann M’Vila correspondait à ce profil mais il faut savoir raison garder. Si on vend la cathédrale de Strasbourg, peut-être qu’on pourra éventuellement le faire venir un jour. Je pense qu’il mérite un statut autre encore que Saint-Etienne ou l’Olympiakos. C’est un garçon qui avait un talent fou quand il a débuté en équipe de France et qu’il était à Rennes. Moi j’adorais ce joueur mais aujourd’hui c’est inenvisageable pour nous.
Quelles sont à tes yeux les principales forces de l’ASSE cette saison, ses principales qualités ?
Pour être honnête, je n’ai pas vu 50 matches non plus ! Du fait qu’ils n’ont pas joué le premier match à Marseille, ça s’était embêtant. On a bien sûr regardé leur match contre Lorient. C’était une bonne comparaison car on a affronté les Merlus lors de la première journée. C’était assez intéressant. Saint-Etienne est une équipe compacte, qui a surtout fait mal à Lorient sur des contres, pour être juste. Le premier but vient à la suite d’un corner pour Lorient, quand même, donc il faudra qu’on se méfie de tout ça.
C’est une équipe qui est dynamique, ça travaille bien. Il faudra faire très attention et ne pas se précipiter. J’ai vu aussi évidemment la finale de Coupe de France mais c’était un peu différent, c’était un autre contexte, il y avait d’autres joueurs. C’était très intéressant car Saint-Etienne avait vraiment fait un gros match. Les Verts méritaient même de l’emporter.
Idriss Saadi a marqué trois buts pendant la préparation, tu l’as fait entrer en jeu lors des deux premières journées. Que penses-tu de son retour de prêt à Strasbourg ? Tu comptes sur lui pour cette saison ?
Idriss, le seul problème, c’est qu’il a eu une grave blessure à un moment donné. L’an dernier il s’est retrouvé au Cercle de Bruges dans une situation assez compliquée mais qui n’était pas de son fait. L’entraîneur et le recruteur qui l’avaient fait venir se sont fait virer au bout de quelques mois donc après on ne lui faisait plus confiance sans raison valable. Il a fallu Qu’Idriss se remette à flots physiquement dans un premier temps. Pour l’instant, je trouve qu’il est plutôt bien. Le seul problème, c’est que ces dernières années on a un garçon qui s’est imposé à la pointe de notre attaque, c’est Ludovic Ajorque. On a Lebo Mothiba qui est blessé actuellement, on a fait venir Majeed Waris l’an dernier qui marche très bien aussi avec nous. Donc forcément c’est un peu compliqué pour Idriss aujourd’hui de revendiquer une place de titulaire. Mais il fait tous les efforts à l’entraînement, il a un bon état d’esprit. Comme tu l’as rappelé il a marqué plusieurs buts lors de la préparation donc ça lui laisse des possibilités de rentrer dans l’équipe voire démarrer des matches éventuellement.
Benjamin Corgnet n’a pas été reconduit. Il n’a pas pleinement répondu à tes attentes ?
C’est ça, complètement. Maintenant, je garderai l’image d’un bon mec, Benjamin a un bon état d’esprit. Quand j’étais recruteur à l’ASSE, je voulais le faire venir à Sainté. J’avais tanné un peu le cuir à Christophe pour qu’il aille le voir et tout ça. Finalement, ça ne s’était pas fait, Benjamin avait signé à Lorient. Moi j’ai quitté Saint-Etienne quand j’ai retrouvé un poste d’entraîneur à Arles-Avignon, Saint-Etienne est allé le chercher un an après à Lorient. Ça prouve que je ne m’étais pas trop trompé quand même, c’est déjà ça !
Je trouvais que Benjamin avait des qualités de percussion, il était très dynamique, il allait assez vite et était adroit devant le but. Le seul problème, c’est qu’on avait pris Benjamin pour jouer le rôle dont on parlait tout à l’heure, pour encadrer un peu l’équipe. Mais la première saison, il y a eu trop de blessures de son côté. Il s’est fait opérer à un moment donné, ce qu’il aurait certainement dû faire bien avant, mais on ne peut pas refaire l’histoire. À partir de là, il n’a quasiment plus eu de problème physiquement, il a pu commencer à jouer.
Le problème c’est qu’encore une fois des garçons évoluant à son poste se sont imposés à ce moment-là. On avait un système qui devait être 4-4-2 en losange mais on a souvent joué 5-3-2 donc forcément ce schéma ne lui correspondait pas facilement. Et c’est vrai aussi qu’en termes de performances, il n’a pas toujours été à la hauteur de ce que l’on espérait. Il n’a pas été mauvais pour autant mais on attendait plus. Benjamin a 33 ans, on ne se voyait pas renouveler son contrat. Au même titre que Jérémy Grimm et Abdallah Ndour, il n’entrait plus dans nos plans qui visaient à rajeunir un peu l’équipe. Benjamin n’a rien à se reprocher sur les trois ans qu’il a faits à Strasbourg, il a fait son boulot. C’est juste que l’histoire se termine et on passe à autre chose.
En cette fin de mercato, si tu avais le droit de piocher dans l’effectif stéphanois, tu prendrais quel joueur ?
En fonction de mes besoins ? Je ne sais pas trop. Denis Bouanga mais il a déjà joué à Strasbourg. Ça pourrait être un profil intéressant pour mon équipe. Arnaud Nordin aussi. Derrière, je n’en ai pas forcément besoin car j’ai du monde, mais un Fofana c’est vraiment très, très bon.
Si tu redevenais recruteur stéphanois, quel joueur de l’effectif actuel strasbourgeois tenterais-tu de débaucher. Benjamin Corgnet nous a suggéré Ludovic Ajorque…
Benjamin est bien pote avec Ludo, ça ne me surprend pas qu’il l'imagine avec le maillot de Saint-Etienne. Personnellement j’ai demandé à ce que l’on prolonge Ludo, ce qui a été fait par mes dirigeants. Ludo est désormais sous contrat avec nous jusqu’en 2024. On a une totale confiance en lui. Il marche très très bien, on est content d’avoir un tel attaquant dans notre effectif. Au milieu Adrien Thomasson marche très bien, enfin marchait car il a début de saison un peu compliqué. En défense, on a aussi des garçons très intéressants comme Mohamed Simakan et Anthony Caci qui a un avenir intéressant au poste de latéral gauche. On a plusieurs joueurs qui pourraient individuellement prétendre jouer à Sainté mais vois-tu, je trouve qu’ils sont très bien à Strasbourg. Et sache qu’on est très content de les avoir !
On n'en doute pas Thierry ! Ces derniers jours, certains de tes joueurs ont eu des petits soucis physiques à l’entraînement. Peux-tu nous faire l’état de tes troupes ?
Écoute, a priori il n’y a pas de problème pour Adrien Thomasson. Tout va bien aussi pour Dimitri Liénard et Ibrahima Sissoko. En ce qui concerne Lamine Koné, on va faire un point ce vendredi. On a un peu plus de doutes sur sa présence dans le groupe.
Tu t’attends à quel type de match samedi soir à Geoffroy-Guichard ?
Je m’attends à un peu le même type de match que ce que j’ai vu entre Saint-Etienne et Lorient. Il y aura un bloc stéphanois difficile à manœuvrer, des attaquants assez rapides, qu’on trouve assez rapidement. Il faudra faire attention à tout ça. Je m’attends à un match de Ligue 1 difficile. Nous on est dans une période où il faut qu’on prenne des points.
Dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, ton président a invité ton équipe à lancer pour de bon sa saison dans le Chaudron.
Oui, c’est la vision des choses qu’on a tous ensemble. Moi la chance que j’ai, c’est que je discute tous les jours avec mon président. Marc Keller est un ancien footballeur, il comprend ces situations-là, il les a déjà vécues. Après, on peut comprendre les choses et attendre d’autres choses de la part de l’équipe. On veut vraiment démarrer d’un point de vue comptable notre championnat. On n’est pas inquiet car l’an dernier, au bout de quatre matches, on avait trois points en ayant déjà reçu trois fois. Mais il est évident qu’on est obligé de se dire qu’il faut que l’on commence à prendre des points car après on va avoir des matches assez compliqués. On va recevoir Dijon, on va aller à Monaco, on va recevoir Lille, on va recevoir Lyon.
En cas de nouvelle défaite à Geoffroy ce week-end, est-ce que tu redoutes la fronde, Thierry ?
(Rires) Si je parle de ça à mes joueurs ils ne sauront pas de quoi je parle. Quand tu parles avec les joueurs, il faut faire attention car parfois j’utilise des images qui sont un peu plus veilles que leur date de naissance. C’est un peu embêtant car ils ne saisissent pas toujours. Après ils vont sur Wikipedia pour voir de quoi je parlais. Par exemple si je leur parle de Garrincha, ils ne savent pas qui c’est. Thierry la Fronde, ils auront du mal à comprendre. Mais je n’ai pas de doute par rapport à notre situation, ça fait partie du jeu. J’ai déjà été dans cette situation-là, ça m’est déjà arrivé. Mais on n’est pas dans cette réflexion-là. On se dit qu’il faut trouver des solutions pour que l’équipe prenne son envol une bonne fois pour toutes pour qu’on commence à décoller au classement.
Merci à Thierry pour sa disponibilité