En pleine bourre avec les Aiglons, Eric Bauthéac nous a confié ses impressions avant de défier les Verts samedi soir à Geoffroy-Guichard. Un entretien réalisé par oswaldo et retranscrit par Olaf.


On a le sentiment de l’extérieur que ton adaptation a été super rapide à Nice. C’est aussi ton impression ?

Bien sûr, j’ai eu la chance d’arriver dans un groupe avec un bon état d’esprit, avec beaucoup de recrues et de jeunes ce qui facilite l’intégration. Forcément, on se serre les coudes quand on arrive, on reste entre nous en général ; ça s’est super bien passé.

Quand tu as fait le choix de rejoindre Nice, tu venais pour remplacer Anthony Mounier, qui était quand même le joueur offensif le plus en vue à Nice la saison passée. Ca t’a pas mis un peu de pression de venir le remplacer ?

Oui certes, il a fait deux belles saisons à Nice ; mais je suis un tout autre joueur. Parce qu’on est gauchers, tout le monde nous compare un peu ; mais quand on regarde un match sur le terrain, c’est vrai qu’on est différents. Les supporters niçois sont contents de m’avoir aujourd’hui, je suis vraiment bien ici ; je pense avoir bien remplacé Anto.

Tu parlais de l’intégration facile ; plus généralement, j’ai l’impression qu’on peut faire un parallèle entre Nice et Sainté : vu de l’extérieur, les deux groupes vivent bien ensemble, et cette solidarité on la retrouve sur le terrain. Est-ce que tu fais ce même parallèle ?

Carrément ! Pour moi, on est deux clubs similaires, qui produisons du jeu. Quand tu regardes les matches, Saint-Etienne a un beau jeu, on a un beau jeu, on est quatrièmes et cinquièmes : ça promet un beau match samedi.

T’es pas au courant que le match a été reporté dimanche à 17h ? Faut que tu préviennes Claude Puel, l’intendant, tout ça, pour n’arriver que dimanche à 17h ! Ca ne sert à rien de venir samedi à 20h (rires partagés). En ce qui concerne le groupe de l’OGCN : tu sais que sur P² (tu nous connais assez bien) on suit beaucoup les compétitions de jeunes. L’année dernière, on a suivi avec attention la Gambardella, et la finale Nice-Sainté. Cette année, on a vu apparaître Alexy Bosetti et Neal Maupay dans le groupe, qui ont produit des choses intéressantes. Leur intégration dans le groupe pro s’est bien passée ?

Oui, mais après, faut savoir que ce sont des petits jeunes ! Neal a seize ans et Alexy, je crois à 19 ans…Ce sont des jeunes, qui sont à l’écoute ; à l’entraînement, ils sont bien encadrés par les plus anciens. Quand ils sont un peu moins bien, on les rebooste… Non, ce sont de bons petits jeunes ! S’ils continuent sur cette voie-là, s’ils prennent pas la grosse tête et continuent à bosser comme ça, ils deviendront de bons joueurs et des éléments-clés pour l’OGC Nice dans le futur.

Tu n’as pas été surpris, notamment par Neal Maupay qui a déjà marqué plusieurs fois (NDP² : 4 buts) , par une réussite rapide comme ça pour un garçon que j’ai vu l’année dernière remplaçant en demi-finale de Gambardella ? Ce n’est pas surprenant, vu ton expérience de joueur pro ?

Si, c’est surprenant de voir un petit jeune de 16 ans arriver sur un terrain de L1… et tenir sa place ! Parce que dans les matches qu’il a joué, il a fait ce qu’il fallait, il a pas eu peur… Quand on a 16 ans, on est encore un enfant, quand même ; jouer contre des adultes en L1, c’est compliqué. Après, Neal a saisi sa chance, a fait des bons matches, a bien tenu son rôle de remplaçant de Dario (Cvitanich), car c’est lui notre attaquant n’°1. Il a pas eu peur, il a pas eu froid aux yeux… C’est bien pour lui, et c’est bien pour nous : il nous a fait gagner des matches !

On en revient au match de samedi. Est-ce que vous avez déjà réfléchi à ce qu’il faudrait mettre en œuvre sur le terrain pour gêner les Verts à Geoffroy Guichard ?

Non, c’est un peu tôt encore. On n’en a pas parlé. Il va falloir être à 200%, car c’est un match qui va être compliqué pour nous. Maintenant, on va s’accrocher, on va jouer notre jeu, et on verra bien après les 90 minutes.

On dit que l’appétit vient en mangeant : vous pouvez maintenant être ambitieux, avec votre 4è place ! Par rapport à un match comme ça contre un concurrent direct pour l’Europe (pour l’instant en tout cas - il reste beaucoup de matches), tu signerais pour un match nul, ou vous êtes plus ambitieux que ça et vous avez envie de prendre les trois points ?

Vu notre position, un match nul serait un bon résultat pour nous. Maintenant, on va y aller, comme pour tous les matches, pour gagner. On va jouer notre jeu, comme je disais, et si on prend les trois points à Saint-Etienne, on aura vraiment fait un gros coup ! Mais bon, on va pas s’enflammer. Ca reste quand même Saint-Etienne, l’équipe en forme du moment, avec Aubameyang qui recommence à marquer à tous les matches, donc ça va être compliqué pour nous. Mais on va s’accrocher, comme à tous les matches.

Est-ce que tu as eu l’occasion de voir jouer Yohan Mollo, l’une des recrues hivernales ? Je t’en parle, parce qu’il joue dans le couloir gauche, comme toi, et comme Max-Alain Gradel. Est-ce que tu as un avis sur ces deux joueurs ?

J’ai regardé un peu. Yohan Mollo est décisif depuis son arrivée ; c’est bien pour Saint-Etienne. C’est un bon joueur. Je connais pas l’homme ; il paraît qu’il y a eu des problèmes dans plusieurs clubs… Mais à en juger par ses qualités footballistiques, c’est un très grand joueur. Enfin… ça peut devenir un très grand joueur, car il a toutes les qualités requises.

Et Max Gradel ?

On a joué l’un contre l’autre l’année dernière ; je l’ai vu deux, trois fois. C’est un joueur vif, un peu à mon image j’ai l’impression : assez rapide, accrocheur… Après, il a pas joué tous les matches cette saison, je crois.

Non, surtout qu’il est parti à la CAN et que Mollo s’est intégré très vite.

Ce week-end, je ne sais pas lequel on va avoir. Mais, l’un ou l’autre, ce sera compliqué.

A priori, tu devrais retrouver face à toi François Clerc. Est-ce que tu analyses le jeu de tes adversaires directs avant une confrontation ? Par exemple, François Clerc : as-tu déjà des éléments dans la tête sur sa manière de jouer ?

On analyse pas parce qu’on se connaît tous. Quand t’es en L1, tu connais tous les joueurs. Tous ceux qui jouent latéral droit, en général, je les connais. François Clerc, j’ai déjà joué plusieurs fois contre lui : je sais que c’est un bon joueur, qui monte quand il peut, donc à moi de faire un bon match défensif et de me procurer quelques occasions en le bougeant par ma vitesse.

Une dernière question par rapport au match de samedi. Cvitanich est absent, a priori. Est-ce que ça sera toi le tireur de pénalty, le cas échéant ?

Non, ce n’est pas moi, c’est Valentin Eysseric le premier tireur, et je suis derrière.

Je me demandais si tu avais déjà en tête de placer ta grande spécialité, celle que tu aimes tant, la panenka…

(Rires) Si je vous dis oui, vous allez le dire à Ruffier, ou pas ?

Si tu nous dis de quel côté va frapper Valentin, on ne lui dira rien, on est pas comme ça !

C’est bien ça le problème : on ne sait pas de quel côté il va frapper, il choisit au dernier moment !