Gros ouf de soulagement après la victoire contre Angers, qui signifie un grand pas vers le maint... Ah, on me signale que non ! Décidément, même quand ça va, l’ascenseur émotionnel est là pour nous calmer. Les Verts arrivent toutefois moins tremblants pour affronter un Monaco qui fait figure de favori et contre qui il n'est pas forcément le plus programmé de prendre des points.
1- Le parcours
Depuis le match aller, c'est-à-dire en 2021, Monaco est un bulldozer qui écrase tout sur son passage. C'est donc logiquement la meileure équipe de L1 sur cette période de 12 journées avec pas moins de 9 victoires. Et si les hommes de Nico Kovac ont pour cela eu leur lot d'équipes parmi les 10 derniers (c'est le cas de 5 victoires), il y a eu aussi quelques succès probants contre Marseille ou, plus encore, contre le PSG.
Cette réussite s'explique avant tout pas une attaque en feu, la meilleure du championnat en ce moment, avec tout de même 28 buts sur cette période, soit plus de 2 buts par match. Quant à la défense, sur les 5 dernières rencontres, elle performe puisque c'est le 2ème de L1 derrière Lille avec seulement 3 buts concédés et 3 clean-sheets. Ajoutons à cela 6 victoires consécutives en déplacement et le tableau est effrayant.
Oui, mais voilà, si cela va mieux depuis 5 matchs (4 en fait, avec 1 seul but concédé sur ces rencontres, la 5ème étant un 2-2), la défense n'est, en regardant plus au global, pas si sereine avec avec 12 buts encaissés lors des 8 matchs qui ont suivi la rencontre aller, soit seulement la 14ème défense ! Du côté de l'attaque, c'est tout l'inverse puisque cette formidable machine n'a inscrit ''que'' 4 buts lors des 4 dernières rencontres, soit le 13ème bilan de L1. Les Monégasques restent même sur 2 matchs sans marquer, une première cette saison, eux qui ne sont restés muets, avant cela, qu'à Brest et contre Lens. Plus généralement, après 7 victoires consécutives, Monaco n'a pris que 8 points lors des 5 derniers matchs, concédant 2 nuls et même une défaite. Cette défaite à Strasbourg mettant par ailleurs un terme à la série de victoire en déplacement.
2- L’effectif
Après de nombreux changements, mais une légère préférence pour le 4-4-2, c'est le 3-4-3 qui a récemment eu la préférence de Niko Kovac. Pour le reste, on notera un effectif monégasque tournant sur moins de 30 joueurs. Et ça, c'est presque un miracle !
C'est finalement presque dans les buts que la rotation a été la plus importante. Mais si Majecki puis Mannone ont fait l'intérim, c'est bien Lecomte le n°1 qui a repris sa place. Devant lui, si la paire constituée des jeunes Badiashile et Disasi a longtemps été aligné, Maripan est finalement revenu dans le jeu, avant que les 3 ne soient finalement alignés ensemble. Le encore plus jeune Matsima doit, lui, retourner dans l'ombre après avoir fait ses débuts, Sidibé ayant par ailleurs dépanné dans l'axe du récent système à 3. Sinon, le seul rescapé du titre de 2017 est la doublure d'Aguilar qui prend le côté droit de la défense, d'autant plus dans un rôle de piston qui lui convient parfaitement. Revenons en au champion du monde 2018 qui est aussi le n°3 à gauche derrière Caio Henrique qui s'est imposé après des débuts compliqués et Ballo-Touré qui rentre dans le rang après la hype qu'il avait provoqué à son arrivée sur le Rocher.
Au milieu, pas de changement ou presque par rapport à la situation énoncée avant l'aller, la paire de jeunes constituées de Fofana et Tchouaméni est à peu près intouchable. Même pas par Fabregas qui doit se contenter d'un rôle de joker de luxe. Pour le reste, ce sont, autour de ce vétérans, 3 autres jeunes qui se disputent les entrées en jeu : Florentino, Matazo et Millot. Ceux-ci ne comptent toutefois plus qu'une apparition depuis le match aller, de 11', pour le premier cité. Évoquons enfin brièvement Aït-Bennasser, que la Commission juridique de la LFP a ordonné à Monaco de réintégrer à l'effectif.
Devant, un duo s'impose, composé de Ben Yedder et Volland. Longtemps associés en pointe dans un 4-4-2, ils se retrouvent disposés un peu différemment depuis le passage à 3 devant. Soit avec Volland sur un côté, en pendant de Diop, soit avec l'Allemand tournant autour de Ben Yedder avec Golovin, grand gagnant de ces dernières semaines, lui qui a mis du temps à revenir pleinement de blessure, également dans un rôle plus axial que le jeune Diop. Le perdant, en revanche, c'est Diatta, arrivé cet hiver, rapidement intégré comme ailier titulaire mais qui passe derrière Diop dans le nouveau système. Ailier, pendant de Diop, en première partie de saison, Gelson Martins est blessé depuis pas mal de temps, difficile de savoir quel serait son rôle dans l'effectif aujourd'hui. Jovetic, quant à lui, est un supersub qui correspond assez bien au système mis en place, mais ne reprend pas une place de titulaire. Les autres serial blessés, Pellegri et Geubbels, se contentent eux aussi d'entrées en jeu quand ils sont disponibles.
La compo probable : Justement, les serial blessés Pellegri et Geubbels sont absents comme Gelson Martins. Florentino est également hors du groupe :
Lecomte – Aguilar, Disasi, Maripan, Badiashile, Caio Henrique – Fofana, Tchouaméni – Golovin, Volland – Ben Yedder
3– Souviens-toi la dernière fois
Un match difficile à analyser que cette rencontre aller. Une énorme domination qui donne envie de regretter de se prendre un but bête à 1-2 en supériorité numérique, et plus globalement de ne pas avoir su la concrétiser plus que cela malgré la multiplication des tentatives, particulièrement dans les 20 dernières minutes (10 frappes sur ce temps de jeu, 3 bloquées par un défenseurs, 3 parades de Mannone). Et puis un sentiment qu'il n'y a pas tant que ça à regretter parce que le rouge à l'encontre de Matazo, qui nous facilite grandement la tâche, est particulièrement sévère (scandaleux, dirait-on sûrement si le joueur en question avait porté un maillot vert) et que Debuchy aurait pu, selon cette sévérité, mériter un second jaune au cœur de la seconde période. Bref, autant de frustration que de soulagement. Notons tout de même au crédit de ce match que l'avantage 1-2 avait été pris d'une part en retournant un match mal embarqué après le but précoce de Diop à la 7', chose très rare cette saison, mais avait eu lieu avant ces décisions arbitrales discutables grâce à Debuchy et Bouanga sur péno.
La dernière réception des joueurs du Rocher est encore plus positive puisque c'était une courte victoire 1-0 grâce à Denis Bouanga en seconde période dans une des rares périodes positives de notre saison dernière, peu après la prise de fonction de Claude Puel, dans un match peu spectaculaire où le principal intérêt semblait avant tout de se rassurer, chose qui avait été très bien réussie. Plus globalement, après 8 matchs sans gagner (4 nuls, 4 défaites), la tendance s'est complètement renversée avec 4 victoires et 1 nul depuis 2018. Toutefois, malgré un passage compliqué, donc, hormis un lourd 0-4 subi avec Julien Sablé dans une soirée cauchemardesque sous tous ses aspects (exclusion ridicule de Ruffier, intrusion non moins ridicule de Romeyer sur le terrain, incidents autour du stade après la rencontre), Monaco reste sur 10 matchs sans trouver la clef pour l'emporter à GG. Gageons que cela dure une rencontre de plus.
4- Les joueurs à suivre
Avec une attaque aussi prolifique, forcément, on retrouve beaucoup de Monégasques dans les hauteurs du classement des buteurs. Surtout si on le prend uniquement sur l'année 2021. Ils sont ainsi 4 parmi les 15 meilleurs buteurs.
D'une part, on a l'intenable paire Ben Yedder-Volland. 13 buts chacun depuis le début de saison, 6 buts chacun depuis le début d'année, les deux se complètent parfaitement et surtout se trouvent parfaitement. En effet, c'est le duo les plus efficace de L1 avec 8 buts où les deux sont directement décisifs. Notons toutefois que ce duo n'a marqué qu'un seul de ses 26 buts depuis le dehors de la surface de réparation.
Ensuite, on a le retour gagnant de Golovin. Si le très technique Russe n'a inscrit ''que'' 4 buts, il l'a fait dans un temps de jeu très réduit et, surtout, il s'est illustré également par 5 passes décisives, le meilleur bilan de l'année 2021. En seulement 422' de jeu, il est donc le troisième joueur le plus décisif de L1 derrière Depay (dont 2 pénos) et Volland. Bref, ce joueur pue le football, ce n'est pas nouveau, mais en plus, il est maintenant décisif ultra-régulièrement. Un poison qu'il faudra surveiller comme le lait sur le feu.
Dernier caillou dans la chaussure de notre défense, sur un autre type de phase de jeu, le revenant Maripan auteur de pas moins de 5 buts en 12 matchs, pas mal pour un défenseur ! Sans surprise, cette fois, c'est sur coup de pied arrêtés que le gaillard brille. Et comme les coups de pied défensifs ne sont pas notre tasse de thé, il y aura de quoi trembler. Tant que ce ne sont pas les filets, on fera avec !