Le potonaute Couramiaud Poitevin revient à sa manière sur le tournant du match QSG-ASSE (3-0).
La manière rusée dont Cavani a su déflorer le but stéphanois cette saison m'inspire.
Il y a différentes façons de chuter pour obtenir une faute.
- la méthode Valbuena, réservée aux petits gabarits : le joueur prétendument bousculé va prolonger sa chute en multiples roulés-boulés du meilleur effet, à la façon du lièvre atteint par la balle du chasseur. Seul un arbitre sans coeur ne sifflera pas faute.
- la méthode Hamouma, à la façon du rapace foudroyé en vol par le chasseur. Avec la vélocité et l'allant qui lui sont propre, notre Romain communal s'enfonce comme l'éclair dans la défense grâce à sa formidable accélération quand tout à coup, il tombe comme une masse. Son envol est brisé, le coeur de l'arbitre aussi, il siffle faute.
- la méthode Ibrahimovic, justement celle qu'a employé Cavani. Réservée aux joueurs de grands gabarits, dites la méthode du chêne qu'on abat.
Qu'y a-t-il de plus poignant en effet que le spectacle du roi de la forêt s'effondrant sous la tronçonneuse du bucheron ? Pas plus qu'Idéfix, le petit chien d'Obélix, l'arbitre moyen ne supporte ce spectacle (surtout si l'arbitre est un gland, auquel cas il en fait en plus une histoire de famille). Le bûcheron se prend péno direct.
Ibra était un spécialiste de ce genre de tour de cochon face à l'ASSE : il nous l'a fait des tas de fois sous le maillot de Paris, et encore sous le maillot de Manchester. Ce formidable athlète s'avance de toute sa grandeur quand tout à coup il s'abat avec puissance et majesté. C'est tellement bien fait qu'on entend le bois qui craque quand Ibra s'abat : CRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAC ! Et quand il touche le sol, l'onde de choc soulève le stade tout entier. Très important : la mine douloureuse, les grands moulinets de bras pour faire les branches, et surtout savoir tomber au ralenti comme le fait si bien le chêne de la forêt.
Il y a faute : un chêne tombe-t-il tout seul ? Un grand gaillard comme Ibra tombe-t-il tout seul ? Forcément il y a un bûcheron qui a agi, donc péno.
Plus d'Ibra maintenant, fini Ibra, enfin la malédiction Ibra (17 buts en 14 matchs contre l'ASSE) est levée, et notre défense solidaire et regroupée va pouvoir avoir raison des Parisiens.
Hélas, ce vicieux d'Ibra a donné des cours de malice à ses anciens partenaires, et voilà que maintenant c'est Cavani qui nous fait le coup ! Cette malédiction ne finira donc jamais !
En tout cas le premier but de Cavani était un véritable hommage à Ibra, on peut dire que Cavani à fait honneur à Ibra, on peut même dire qu'il nous a fait un Ibra d'honneur.
Et oui, moi aussi je maîtrise l'art de la chute...
Auteur : Couramiaud Poitevin